Salut les gens ! Voici le premier chapitre d'une fic qui en compte en tout 48 – un peu comme votre bon vieux roman fleuve de l'été, si vous voulez. Les personnages appartiennent à JK Rowling et à Children of the Shadows. J'ai essayé de la contacter, mais elle ne semble plus active, donc si la traduction de cette fic pose problème d'une quelconque manière, je la retirerai immédiatement. J'essaierai de poster un chapitre par semaine. Si vous avez des suggestions à faire pour la traduction, laissez donc une review !
P-S : il y aura du cul, mais pas tout de suite (ce sont des enfants, Albus !)
PP-S : J'ai choisi de conserver la ponctuation originale, que je trouve plus fluide que tous ces gros tirets français.
''Il a bientôt cinq ans… Je… Oui.'' Delilah Lupin faisait les cent pas à travers sa cuisine, et jetait des coups d'œil réguliers à la porte de derrière. ''Si je savais où il était, je ne vous appellerais pas, non ?''
Elle stoppa soudain la conversation, surprise par le bruit de la porte s'ouvrant, puis tout aussi soudainement, raccrocha. Elle se précipita, le cœur battant à lui transpercer la poitrine, et le téléphone tomba à ses pieds, en même temps qu'elle considérait son mari, lui faisant face.
''Del…'' dit John Lupin d'une voix étranglée, sa main glissant de la poignée de porte.
Delilah, alarmée, le vit glisser au sol, à la fois de fatigue et de douleur. Sa chemise, qui avait dû être vert pâle, était à présent presque uniformément d'un rouge profond. Du sang… qui manifestement n'était pas le sien.
''Del… Je suis désolé'' Il respirait difficilement, tentant en vain de retenir ses larmes.
Oh Dieu, non. S'il vous plaît, pas maintenant. Pas alors que tout est si merveilleux. Ses yeux tombèrent finalement sur le petit être que John serrait désespérément contre lui. Il semblait immobile, inanimé. Elle aurait reconnu cette touffe de cheveux bruns n'importe où, et n'avait-elle pas tempêté pour qu'il enfile ces pyjamas bleus quelques heures auparavant ?
''John, est-ce qu'il est…'' Elle ne put pas le dire. Aucune mère ne le pouvait.
John secoua vigoureusement la tête, et Del tomba à genoux. Elle pleurait de soulagement. Il est vivant. Mon fils est vivant et c'est tout ce qui compte.
''Del… il est… tout est ma faute… Je…''
Del posa une main rassurante sur son épaule, en même temps qu'elle tâchait de retrouver son calme. John était empli de culpabilité et de remords et c'était à elle, à présent, d'être forte. ''Nous devons le soigner, John. Il saigne''
L'ombre d'un doute passa dans ses yeux, mais cela fut parti aussi vite que cela vint. Il resserra sa prise autour du petit corps inanimé, tentant de refréner la peur qui lui enserrait la poitrine. Il devait se concentrer, s'il voulait transplaner.
''Accroche-toi'' dit-il à sa femme.
''Je suis désolé, Mr et Mrs Lupin.'' Le guérisseur baissa les yeux, puis secoua la tête avec tristesse. ''Rien d'autre que je puisse faire''.
Effondrée contre son mari, Del poussa un cri. Inhumain, misérable. John lui-même semblait mort, éteint, ignorant les ongles de sa femme qui lui lacéraient la peau.
''Il n'y a… pas… de remède ?'' demanda-t'il d'une voix faible. Il connaissait, hélas, déjà la réponse.
Le guérisseur secoua à nouveau la tête. ''Je suis désolé. Nous l'emmènerons dans la chambre 19 à trois heures cette après-midi. La potion fera effet cinq secondes après administration. Votre fils pourra partir en paix.''
La chambre 19...
Dès que ces mots eurent atteint sa conscience, John se jeta sur le guérisseur. Ignorant les supplications de sa femme, il le saisit par le col et le maintint contre le mur, les dents serrées et une expression meurtrière sur le visage. ''C'est de mon fils dont tu parles'', articula-t'il avec colère. ''Mon fils. Pas un putain de chat errant !''
La chambre 19... comment peuvent-ils seulement y songer ?
L'homme se débattait, et la panique finissait de mettre à bas les dernières miettes de bon sens qu'il possédait. S'il avait été en pleine possession de ses moyens, il n'aurait sans doute jamais dit ce qu'il s'apprêtait à dire. ''Mr Lupin, je vous supplie de vous calmer. La solution que je vous propose est la meilleure. Votre fils est un loup-garou à présent, vous comprenez ? C'est un paria, un nuisible pour la société et pour lui-même. En le gardant en vie, vous ne feriez que rendre les choses plus difficiles encore. Cet enfant est bien mieux mort…''
C'en fut trop pour John Lupin. Les derniers vestiges de son self control disparurent, laissant place à une colère pure, désespérée. Il fallut cinq bonnes minutes et un renfort de trois guérisseurs pour le séparer du pauvre homme qui gisait par terre, assommé. Sept ans au Bureau des Aurors – il savait mieux que personne comment frapper pour blesser.
Plus tard, lorsqu'il se fut suffisamment calmé pour pénétrer à nouveau dans la chambre, il s'assit auprès de son fils, juste en face de sa femme. Il suivait inconsciemment du regard l'impressionnante cicatrice qui marbrait le cou de son fils, jusqu'à son épaule. Lentement, il en suivit les contours du bout des doigts.
''Je ne le laisserai jamais mourir, Del, jamais.'' Dit-il doucement, sans relever la tête.
Del lui prit la main ''Si tu l'avais fait, je ne te l'aurais pas pardonné''
''Il mérite de vivre, autant que tous ces imbéciles. Peut-être même plus. '' continua-t'il de marmonner, plus pour lui-même que pour les autres. Sa main reposait sur la petite poitrine de son fils, et il se délectait des battements de son cœur. Il est vivant, merci mon Dieu. Il est vivant. ''Il leur prouvera à tous qu'ils avaient tort, tous autant qu'ils sont. Ils regretteront d'avoir ne serait-ce que mentionné le Ward 19, et Greyback… '' ses dents grincèrent ''Il le paiera de sa vie''.
Del saisit sa main et la serra ''John, non, s'il te plaît…''
John se leva avec colère, passant une main hésitante dans ses cheveux ''Pourquoi pas, Del ? Pourquoi pas ? Ce monstre a presque tué notre fils, et maintenant…'' il parlait d'une voix faible, mais ses traits affichaient une implacable détermination. ''Je le poursuivrai, même si ça doit me prendre toute une vie !''
''Tu ne feras rien de ce genre ! Cinq ans que le Ministère cherche à coincer Greyback, et il ne cesse de leur glisser entre les doigts. Tu crois vraiment que tes tentatives feront la différence ?''
''Je peux essayer, Del. Pour Remus…''
''Et que lui apporterait la vengeance ? Le mal est déjà fait. Tu ferais mieux de lâcher prise et de chercher un remède. Tu lui dois cela, John… tu dois faire en sorte qu'il reste en vie.''
''Je…'' John, désemparé, se rassit, la tête dans les mains. ''Christ, Del. Si j'avais une chance de retourner en arrière, je le ferais sans hésiter et j'accepterais sa proposition. Je n'aurais jamais dû le défier, j'aurais dû accepter de faire ce qu'il demandait… Deux fois, il m'a mis en garde. Deux fois, je l'ai ignoré… je pensais que tout ce qui importait, c'était de rester droit… Regarde ou nous en sommes maintenant. Merde, tout est foutu.''
Del s'approcha de lui et le prit dans ses bras ''Ne pense plus au passé, mon chéri. Tout ce qui compte maintenant, c'est le présent. Rien ne sera facile…''
John acquiesca. ''Non, ça ne le sera pas. J'ai pris ma décision, Del. Dès qu'il le laissent sortir, nous partons. Loin d'ici, loin de ces gens, loin de Greyback, loin de tout.''
