Confindence au lit de la mort

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Tous droits réservés à l'auteur d'Harry Potter. Sauf pour l'intrigue.

Enjoy yourself !

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Aujourd'hui, j'ai vingt-six ans. Je ne serai pas longue. Aujourd'hui, j'ai vingt-six ans et tu m'as toujours haïe. Tant mieux, dirais-je, moi aussi.

Seize ans que je te hais, que tu me hais, et que pourtant, je meurs d'envie que tu arraches de moi cette rage qui par toi me tue. Je voulais être celle parmi tant d'autres que tu honorais chaque soir où le venin de mes mots avait heurté ton orgueil. Je voulais que tu sois celui qui brûlerait mon existence à la sueur de son corps.

Mais maintenant c'est fini. La bataille a fait rage. Tu titubes vers moi et tombes. A mes côtés.

Plein trop d'égaux et de fierté, tu me regardes. Tu sais qu'alors tu me verras mourir, tu seras le plus fort de nous deux. Tu en es sûr. Tu vaincras ce qui à jamais t'a fait peur. Je suis ton cauchemar, Malfoy.

Mais rassure-toi, tu as été le mien aussi, et bien longtemps.

Tu m'as blessé, je t'ai fait mal. Moins que rien, à jamais dans la boue.

Non, Malfoy, je ne serais pas longue. Tu ne m'as pas laissé le choix.

Je sers les dents et mes yeux dans les tiens ne cillent pas. Tu ne me laisseras pas mourir en paix, mais je ne te laisserais pas vivre en paix non plus.

Je sais que je n'ai jamais été l'une d'entre elles, parce qu'alors j'aurais été Celle. J'étais la seule à te faire peur. Peur parce que j'étais plus douée, peur parce que j'étais moldue, peur parce que tu m'aimais. Tu n'avais pas confiance en toi et peur de te perdre.

Pourquoi serais-je devenue Celle ? Parce qu'on se ressemblait trop. Parce que je ne t'aimais jamais autant qu'alors j'avais l'occasion de te haïr car alors, tu étais à la fois l'objet damné de tous mes désirs et l'obsession la plus violente de tout mon ressentiment profond. Tu étais pour moi la plus grande beauté que j'avais dans les yeux et la plus grande révolte qui me serrait les veines. Nous étions pareils. Bien trop. J'aurais été Celle. Tu aurais été Celui.

Tu me haïssais, et je t'ai toujours détesté.

Tu es là, couché à mes côtés, violenté par la douleur qui t'incombe, à me regarder mourir pour te persuader que tu avais raison. De nous deux, tu veux que je sois celle qui lâchera prise la première.

Tu as attaqué le premier, mais j'ai riposté, et avec plaisir. Mon corps au tien voulait sa place.

Je vais te faire une confidence mon petit Draco, je te laisserai gagner. La concurrence ne m'intéresse plus.

Aujourd'hui j'ai vingt-six ans, et je meurs presque dans tes bras. Je meurs comme je l'ai toujours au fond, voulu. Je crève contre toi et j'affronte enfin sans peur la rage qui m'animait.

Regarde dans quel état tu m'as mise ! Regarde un peu ! Regarde au fond de mes yeux ce que toujours, tu as refusé de voir ! Regarde ! Puisque ton plaisir est de me voir choir jusqu'au dernier soufle de vengeance.

Je t'aime Malfoy!

Et de nous deux, je meurs la première, avec le délice profond de la délivrance vivante. J'ai gagné Malfoy ! Tu m'aimes aussi.

Je m'effondre. Je serre les dents une dernière fois.

Tu sais.

Une dernière fois, le sang coule contre ta joue. Ma main monte vers toi. Ou peut-être est-ce une larme.

La gorge offerte, je meurs. Enfin.

Et tu meurs à ton tour.

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See you soon !

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