Folie Cachée

Elle ne se sentait pas si vide autrefois, elle était complète.

Mais il lui a tout pris, il a tout emporté, elle est vide, folle, et elle était consentante.

Elle se tiens recroquevillée dans un coins de sa chambre, ses bras entourant ses jambes, son visage plus pâle et plus vide chaque jour. Elle répète doucement, lentement, presque avec délectation, elle répète encore et encore son nom. "Tom". Elle le répète comme une formule magique, comme si son nom pouvait tout changer… Comme s'il pouvait seulement disparaitre de ses pensées. Elle frissonne, elle grelotte, elle a froid. Pas de ce froid que l'hiver nous apporte, pas de ce froid que tous ressentent car l'air est humide et le soleil voilé… le froid de la terreur et du désespoir. Elle ferme les yeux et voit son visage "Tom". Elle tend la main et sens sa peau glaciale "Tom". Elle rouvre les yeux avec précaution et voit ses pupilles noires, qui rougissent de haine envers tout les inférieurs, et elle cri. Elle sait qu'il n'est pas là, que sa main ne passe pas entre ses longues mèches rousses, et que son sourire narquois ne lui est pas adressé, Tom n'existe plus. Alors pourquoi continu-t-il de la suivre ? D'être toujours là ? Elle ne sait pas… Peut être qu'elle n'est pas vraiment prête à le laisser partir. Peut être qu'elle a besoin, un besoin viscéral, de la peur qu'il lui inspire. Ou peut être que c'est autre chose.

Ginny entend encore la musique raisonner dans son crâne, une mélodie venimeuse, vaporeuse, comme un long sifflement reptilien… Sa tête dodeline au sons du Basilic. car c'est cela, la musique, le sifflement du Basilic en chasse, qui s'apprête à tuer quiconque elle ordonne. Alors, avec automatisme, Ginny se lève de son lit, tremblante, elle fait les quelques pas qui la séparent de son bureau branlant, elle ouvre le tiroir dissimulé sous la table, passe la main dans les abysses du tiroir, soulève le fond. Il est là. Troué en son milieu, débordant de magie noire, mais pourtant si vide, si mort. elle se saisi de lui avec avidité, les yeux immenses et grands ouverts pareil à ceux d'une droguée. Elle caresse délicatement ce qu'il reste de la couverture noire, d'un doigt fin elle la soulève et touche avec délectation le papier troué, déchiré, sur des dizaines de pages son nom est marqué, "Tom". Et elle l'écrit encore, elle marque son nom dès que la mélodie se laisse entendre. Elle se dit que, peut être, il va répondre. Elle espère vraiment qu'il répondra. Elle a besoin de croire qu'il répondra. Qu'il n'est pas tout à fait mort, qu'il n'a pas vraiment disparut… Elle a besoin de lui, comme on a besoin de respirer pour vivre, comme on a besoin d'un coeur qui bat. Elle ne peut vivre seule.

Elle ne l'aime pas. Qui aimerai un être comme lui ? Personne. Pas elle, elle le déteste. Mais en même temps elle a besoin de lui, de son corps, de ses yeux, de sa voix lorsqu'il parle la langue si douce des serpents… Ginny le comprend lorsqu'il parle ainsi. Ginny comprend tout de lui, elle accepte chacun de ses gestes, elle le connait par coeur. Elle connait son besoin d'être un monstre et de faire couler le sang, sa soif de pouvoir et sa haine des autres… Et elle l'accepte.

Parce que c'est lui, et qu'il est tout pour elle. Elle n'est rien, rien, rien pour lui. Il est tout, tout, tout pour elle. Parce qu'elle a cette malsaine fascination, parce qu'elle l'appelle tard le soir, parce que son nom seul la fait frissonner, "Tom". Il lui fait peur bien sûr, mais pas tant que cela. C'est de savoir qu'au son de sa voix elle n'hésiterai pas à tuer, c'est de savoir qu'elle ne peut pas l'oublier -qu'elle ne veux pas- c'est cela qui l'effraye.

Elle n'entend presque plus les gens autour d'elle, elle fait semblant de comprendre, semblant d'être d'accord. Elle n'a aucune envie d'être de cette guerre, aucune envie de voir sa famille qu'elle a trop l'impression de trahir rien qu'en ouvrant la bouche. Depuis un an, Ginny ne vit plus. Pour l'instant on lui pardonne, on fait comme si de rien n'était, on espère lui faire oublier, lui faire croire que tout est normal. Elle n'est plus possédé par Tom, Tom n'existe plus. Naïfs. Comme si elle allait les laisser faire disparaitre Tom, le faire disparaitre, son ami, son seul véritable ami.

Il lui a fait faire des choses affreuses, et pour cela elle le déteste, mais elle ne lui en veut pas. Il lui a tout pris, a tout emporté, elle lui a tout donné, n'a rien gardé… Parce qu'il le voulait. Et aussi parce que, peut être, un peu, elle l'aimait… Elle n'est même plus sûre de cela. Peut être qu'elle s'ennuyait, qu'elle voulait seulement couler.

Peu importe ce qu'elle recherchait : elle n'a plus rien. Elle se sent vide, si vide. Il ne lui a rien laissé, rien. Elle lui a tout donné, même ses larmes pour pleurer. Il ne lui reste plus que ça, ce nom qu'elle chéri et répète, "Tom". Elle murmure son nom comme une chanson, "Tom". Une chanson douce et ensorceleuse, qui résous tous ses problèmes. Elle n'a que cela à répéter, elle n'a plus rien d'autre. Il lui a tout pris, absolument tout, car elle ne voulait rien garder. Elle n'a plus que ce nom qu'elle siffle en fourchelangue, "Tom".

Elle ne descends pas pour diner, elle meure de faim mais elle ne mangera pas, il faut la forcer pour qu'elle mange. allongée sur son lit, elle fixe le plafond sans le voir, le regard dans le vide -elle est si vide- elle n'a même plus de larmes pour pleurer, sa gorge est sèche et ses poumons en feu, mais elle a décidé de se laisser crever, parce que c'est ce qu'il veut. Elle a tellement froid, c'est que le froid comble tout le vide de son corps. Ils sont idiots, ils croient qu'un bête carnet peut lui faire oublier… Oublier Tom. Comment oublier quelqu'un d'aussi extraordinaire que Tom ? Impossible, inhumain, surhumain… Elle en est simplement incapable.

C'est ce qui la dégoute, elle se déteste pour ça. Car si Tom lui demandait elle tuerai sans hésitation. Elle tuerait ceux qu'elle connait, elle tuerait ses frères. Elle tuerait Hermione. Elle tuerait sa mère. Elle tuerait son père. elle tuerait Harry. Elle se tuerait.

Ils sont idiots, ignorants. Oui, tellement ignorants. Ils ignorent tout d'elle.

Ils ignorent qu'elle entend les serpents siffler, et qu'elle comprend leurs peines et leurs joies.

Ils ignorent que chaque nuit elle entend Tom lui murmurer qu'elle mérite mieux, tellement mieux.

Ils ignorent qu'elle connait des sorts que Tom lui a appris, des sorts de la magie la plus noire.

ils ignorent que son patronus est un Basilic, c'est Tom qui lui a appris ce sort là aussi.

Ils ignorent qu'elle peut sentir la marque des ténèbres, et peut donc reconnaitre les mangemorts.

ils ignorent qu'elle voit les sombrals, pas qu'elle ai vu un mort mais elle a vu sa mort.

Ils ignorent qu'elle se souvient de tout ce qu'elle a fait pour Tom.

Ils ignorent que pour elle l'amortencia sent le vieux parchemin, l'eau sale de la chambre des secrets, l'encre de Chine, l'argent et le sang, c'est à dire qu'il sent Tom.

Ils ignorent qu'elle a récupéré le journal intime, et qu'il est caché dans sa chambre.

Ils ignorent cette marque au creux des reins, qui la fait sienne à jamais.

Ils ignorent enfin qu'elle n'a jamais cessé d'être possédée.

Et ils ignorent qu'elle est folle, et que recroquevillée dans un coins sombre de sa chambre, sans plus de larme pour pleurer, elle répète son nom comme une douce mélopée, une litanie qui résoudra tout ses problèmes…

Elle ne sait pas vraiment ce qu'elle veut: oublier Tom ou qu'il revienne. Elle ne veut rien. en réalité, elle veut ce que Tom veut, car il dirige son esprit, et Tom a disparu. il ne veut rien, alors Ginny ne désir rien non plus, rien de plus que tout cela s'arrête, et c'est pour cela que toujours elle répète, elle répète encore et encore, elle répète son nom. "Tom."

Elle ne se sentait pas si vide autrefois, elle était complète. Mais il lui a tout pris, il a tout emporté, elle est vide, folle, et elle était consentante. C'est tout ce qui reste de Ginevra Weasley, emporté là-d'où-personne-ne-revient par un souvenir, le terrible souvenir de Tom Elvis Jedusor. "Je suis Voldemort"

-Folie Cachée-

Terrée au fond de sa chambre, dans le noir

Recroquevillée sur elle même, proie du désespoir

Elle répète son nom tel une formule magique

Elle répète encore, toujours, "vide, horriblement vide"

C'est ainsi qu'elle se sent, vide et mélancolique

Elle revoit ses yeux, son visage livide

Il lui a tout pris, il a tout emporté

Il a tout emporté, il n'a rien laissé

Elle n'a même plus ses larmes pour pleurer

Sa gorge est sèche et ses poumons en feu

Mais elle a décidé de se laisser crever

Parce que c'est ce qu'il veut

Il a tout emporté, ne lui a rien laissé

Elle lui a tout offert, n'a rien gardée

Parce qu'il le voulait

Et peut être aussi parce qu'elle l'aimait

Elle n'est même plus sûre de cela

Peut être qu'elle ne faisait que s'ennuyer

Peut être qu'elle avait envie de couler

Elle ne sait pas

elle revoit ses mains, elle revoit le sang,

Elle est sûre qu'elle n'était pas si vide avant

Et elle murmure son nom comme une chanson

Elle le siffle comme un sortilège

Qui la libérerait de sa prison

Mais rien ne peu la sortir de ce piège

Elle n'a que ce vide, et ce nom

Elle reste prisonnière, puisqu'elle n'a su dire non

Elle crève de ce vide, un seul mot à ses lèvres, celui là

Car il lui a tout pris, et il n'a rien laissé

Elle lui a tout offert, et elle n'a rien gardé

Pas même Ça

Son innocence, sa candeur

Sa naïveté, son honneur

Il a tout pris, oui, même Ça

Alors elle murmure son nom tel une incantation

Tentant vainement d'oublier la passion

Tentant vainement d'oublier tout ces mots

Tous les cris, les gémissements

Même les soupirs, il le faut

Il faut qu'elle oubli tout bien sagement

Les soupires d'agonie

Les cris qui se raccrochent à la vie

Les mots des supplications

Et la folie de sa meurtrière passion

...

Il a pris tout, vraiment tout

Il ne lui a rien laissé, car elle lui a tout abandonné

Elle ne voulait rien garder que ce nom si doux

Elle a accepté, elle a voulu tout lui céder

Elle se sent si vide, elle n'était pas vide avant

Avant qu'elle accepte qu'il lui montre le sang.

Note de l'auteur: le texte a été écrit par rapport au poème qui le suit, la relation entre Ginevra et Tom me fascine totalement. Il y a de l'amour et de la tendresse, mais aussi de la haine et de la violence. La fascination de Ginny pour Tom est quelque chose d'incroyable. Je trouve très dommage que J.K.R. ne développe pas plus ce qui se passe dans la tête de Ginny après qu'elle soit possédée par Tom. C'est une des relations sur lesquelles je me pose le plus de question dans l'univers de HP. Bref, je ne vous embête pas plus et espère que ça vous à plu. Review ?