Personnage/Couple: Seiji/Takashi
Disclaimer: Yuki Midorikawa
Trop souvent à son goût, Natsume Takashi se retrouvait dans cette situation déplaisante. Le plafond au-dessus de lui n'avait rien de semblable au plafond de sa chambre, le bois de la charpente n'était en rien de la même couleur, plus foncé que chez lui, l'odeur qui imprégnait les draps lui paraissait à la fois étrangère et familière –de plus en plus familière hélas-, et la chaleur d'un autre corps qu'il ressentait n'émanait pas de Madara. Un mouvement de tête vers la gauche lui confirma ce qu'il savait déjà par la main posé par-dessus son corps. Seiji dormait encore, du moins était-ce ce que l'adolescent supposait à le voir immobile et les yeux fermés. Avec lui, Takashi n'était jamais sûr, jamais certain. Peut-être dormait-il, oui. Ou peut-être faisait-il seulement semblant et refermerait cette étreinte qu'il n'était pas sûr de désirer sur lui aussitôt qu'il bougerait. Et il devait bouger, il devait rentrer vite chez lui, il était attendu, il avait promit.
Immensément lentement, il se tirait du lit avec cette conscience douloureusement accrue du moindre de ses mouvements, du moindre bruit occasionné par le dérangement du tissu. Déloger la main qui le retenait encore de moitié fut l'épreuve la plus difficile, et ce fut avec un soulagement indicible le parcourant qu'il la vit tomber sur le matelas sans que son propriétaire ne montre le moindre signe de réveil. Sitôt libre, il s'empressa de se relever, de s'éloigner.
Le sentiment qui l'étreignait était un mélange confus et étrange de crainte, de confort, de panique et de doute. Il se doutait que sa peur ne trouvait pas sa source dans le fait de réveiller l'exorciste, mais davantage dans la difficulté que cela ajouterait à son départ, sans pour autant se l'avouer.
Aussi rapidement qu'il pouvait le faire en restant silencieux, Takashi se changea, substituant vêtements de nuit contre vêtements de jour. Le reste fut enfourné au fond d'un sac qu'il passa sur son épaule. Il ne songea pas, dans l'immédiat, à manger quelque chose, ce n'était pas à vrai dire sa préoccupation première, et il pourrait toujours trouver quelque chose en chemin. Du moins le pensait-il. Il s'arrêtait avant tout sur la pensée qu'il était déjà tard dans la matinée et qu'il était attendu chez lui pour s'empêcher de penser à autre chose. Lorsqu'enfin il franchit le pas de la porte, il ne put s'empêcher une fois de plus, peut-être une fois de trop, de tourner la tête pour regarder en arrière. L'adolescent le regretta presqu'aussitôt et, pâlissant et rougissant tour à tour, s'enfuit finalement à toutes jambes.
Dans la chambre qu'il avait quittée, l'œil rouge de Seiji fixait encore l'endroit où il s'était tenu un peu plus tôt, avec le calme et la certitude de savoir qu'il reviendrait, immuablement.
