Bonjour/bonsoir ! Comment ça va ^^ ?
Je suis de retour avec une courte fic tirée du défis du générateur du forum francophone de MHA (merci aux modos qui font un travail de fou), visant à devoir écrire sur deux personnages quelconques et un thème. Pour ma part, j'ai toujours voulu traiter au moins une fois les Todoroki dans une fic, donc j'ai décidé de me plonger sur l'écriture de cette proposition-ci : Shouto Todoroki & Touya Todoroki + Dans les flammes.
Au programme : l'évolution d'une relation fraternelle sous forme de chapitres courts, des risques de spoils à l'avenir (Attention /!\ ! Dans cette fic, Touya est Dabi ! Tous les événements décrits sont assumés -y compris le caractère de Touya - mais non avérés, évidemment ^^), et du drama (parce que j'aime le drama /bam/. Sérieusement, depuis le temps que je voulais écrire une fic sans relations amoureuses...).
Je remercie toujours autant Blue Aaren pour sa correction (tu es un ninja pour être aussi rapide xD), ainsi que Zofra, qui m'a donné son avis très pertinent sur le scénario. D'ailleurs Zofra, si tu lis ce message et comme je sais que tu aimes les Todoroki, sache que je te dédie cette fic (J'espère juste ne pas me planter avec tes persos préférés... Désolée d'avance si c'est le cas ^^').
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture :). Gros bisous et à très vite pour de nouvelles aventures !
Disclaimer : Les personnages appartiennent à Kohei Horikoshi.
Résumé : Un éclat bleuté et des cris. Tels étaient les derniers souvenirs que Shouto, à l'époque trop jeune et innocent pour comprendre, gardait en mémoire de son grand-frère Touya. Mais en le retrouvant des années plus tard, il avait espéré que leur lien ne se soit pas complètement consumé dans les flammes.
Consumé dans les flammes
Chapitre I
D'aussi loin que Shouto se souvienne, son grand-frère Touya avait toujours été pour lui un modèle de douceur et de bienveillance. Une personne, en particulier, à qui, au beau milieu de cette famille aux fondations bancales où les sourires se faisaient rares et les éclats de rires sincères on ne peut plus inexistants, il pouvait facilement s'identifier.
Shouto Todoroki, le dernier enfant de la fratrie ; le petit benjamin inconscient de tout ce qui se tramait dans l'ombre de ces murs ternes, protégé constamment par ses frères, sa sœur et sa douce mère.
Touya Todoroki, l'aîné des quatre, affublé d'une responsabilité bien trop lourde pour ses jeunes et frêles épaules.
L'un se voyait choyé, aimé et couvé. Innocent et naïf, ses yeux s'emplissaient d'étoiles et d'admiration quand une vidéo sur internet dévoilait un énième sauvetage d'All Might, le plus grand héros que le monde ait jamais connu.
L'autre n'avait pour quotidien qu'efforts et besoin cuisant de liberté.
Le premier était aveugle du poids pesant sur les épaules de ses prédécesseurs et avait trouvé sa voie. Le second en était bien trop conscient et cherchait presque désespérément ce qu'il restait encore de lui.
Néanmoins, de cette différence dans leur quotidien, de ce gouffre sans fond qui s'était creusé entre eux malgré leur proximité et ce lien qui les unissait, qu'il avait toujours pensé incassable, Shouto, à l'époque encore trop jeune pour comprendre, n'en savait rien.
Du moins pas jusqu'à ce que ce fil qui les reliait toujours, si fragile, ne se voit un jour consumé dans les flammes...
~ x.X.x ~
Les plus lointains souvenirs que Shouto gardait de son grand-frère étaient une expression de douceur lui rappelant celle de leur mère. L'air taquin qu'il prenait lorsqu'il charriait ses cadets, Fuyumi et Natsuo. Ses traits déjà un tantinet angulaires, marquant l'entrée imminente dans le début de l'adolescence. Un comportement attentionné et la sensation doucereuse d'une main, le soir venu, lui ébouriffant les cheveux.
Il se remémorait son sourire, qui lui creusait des fossettes sur les joues, ses membres peu épais, sa silhouette effilée, ses mèches vermillon pratiquement indomptables. Cependant, ce qui l'avait toujours profondément marqué était l'azur perçant de ses yeux en amande.
Parfois, il croyait discerner dans l'éclat brillant de cette lueur une teinte plus sombre, presque dangereuse, une noirceur qui disparaissait aussitôt que Touya clignait des paupières. D'autres fois, le sourire qui étirait de parts en parts ses fines lèvres de jeune garçon se fanait.
Alors, lorsque ce bleu si caractéristique de ces iris lui rappelant si tant ceux de leur père semblait s'éteindre pour laisser place à un gris d'acier insipide, dépourvu d'une quelconque émotion, Shouto, du haut de ses quatre ans à peine, demeurait silencieux, resserrait ses doigts d'enfant sur son t-shirt - dans l'espoir que cela ne passe rapidement et qu'il retrouve enfin ce Touya de toujours.
Et ce jour-là ne fut pas différent de tous ceux lui ayant précédés.
Perché dans les bras de Fuyumi, la tête enfouie dans le creux de son épaule, Shouto piquait doucement du nez. La matinée de jeu avec Natsuo l'avait éreinté et le confort que lui offrait cette étreinte rassurante le berçait. Quelques mèches d'une chevelure d'un blanc laiteux lui retombaient parfois devant les yeux, mais il ne releva le chef que quand il entendit s'élever dans les couloirs la voix de la jeune fille.
Même s'il n'avait pas compris ce qu'elle venait de lui dire, il détailla d'un œil endormi les alentours. Ses orbes bicolores mirent un long moment à s'habituer à la lumière nouvelle des lieux ; il lui fallut plisser des paupières pour s'apercevoir que Fuyumi venait tout juste de déboucher sur un des couloirs donnant pleine vue sur le jardin japonais de leur maison.
Toujours fermement agrippé à la chemise de sa grande sœur qui le soutenait des deux mains, l'enfant ne retroussa qu'un instant le nez, espérant replonger dans les limbes du sommeil qui l'avait emmené au loin quelques instants auparavant, avant qu'un immense sourire ne se dessine de parts en parts sur sa figure aux joues rondes. À l'instant où son attention eut identifiée la silhouette longiligne du jeune garçon assis sur une marche de pierre à seulement une demi-dizaine de pas plus loin, les coudes plantés sur les genoux et le regard perdu dans le vague, Shouto remua d'impatience.
Un gloussement s'échappa des lèvres de la jeune fille. S'avouant vaincue devant tant d'enthousiasme, elle le déposa délicatement sur le parquet et eut à peine le temps de cligner des yeux que l'enfant trottinait déjà à vive allure, les bras tendus vers le jeune homme aux mèches de feu.
- Touya ! s'écria-t-il, fonçant sur les lattes du parquet.
Ramené sur terre à l'entente de son prénom, le plus âgé des trois ne put que hausser un sourcil interrogatif, obliquer le chef vers la gauche, et étendre les mains devant lui pour réceptionner tant bien que mal la petite boule de nerfs qui se jeta dans ses bras tel un boulet de canon.
- Outch ! gémit péniblement ledit Touya, qui venait de se prendre un coup de tête dans le menton. Shou', il va vraiment falloir que tu apprennes à ne pas assommer des gens pour un câlin...
- Shouto ! le réprimanda entre deux éclats de rire Fuyumi, laquelle s'avançait à son tour, mais le susnommé ne l'écoutait plus et gigotait comme un forcené contre le torse de son frère aîné.
Un micro sourire fleurit aux coins de la bouche de l'adolescent. Une grimace le remplaça néanmoins bien vite quand il porta une main à son menton douloureux. Il ne releva les yeux que quand apparut dans son champ de vision la figure de sa petite sœur, qui venait de s'installer à sa gauche.
- Terminé pour aujourd'hui ? s'enquit celle-ci.
- Apparemment.
- C'était difficile ? se risqua-t-elle.
- Pas différent de d'habitude en tout cas, convint Touya dans un haussement d'épaules.
- Dis, Touya... Tu ne penses pas que tu devrais finalement nous dire ce que sont ces "entraînements" ?
Perplexe, l'adolescent énonça platement :
- Des entraînements, justement ?
- Arrête de faire comme s'il n'y avait rien ! Maman s'inquiète, Touya ! Comme nous tous, d'ailleurs... Il serait peut-être temps de nous dire la vérité, tu ne penses pas ?
Trouvant la question trop encombrante pour y répondre, Touya l'éluda d'un revers de main.
- Il n'y a rien à dire Fuyu', rétorqua-t-il. Ce sont des entraînements. Point à la ligne.
Les prunelles d'acier de Fuyumi se posèrent sur les marques rouges pigmentant ça et là les fins bras et les poignets de son frère.
- Tu nous le diras, un jour ?
Un rire amer fut sa première réponse, et Fuyumi crut qu'elle demeurerait la seule qu'elle obtiendrait jusqu'à ce que Touya ne souffle dans ses dents :
- Un jour, peut-être ?
Fuyumi se mordit nerveusement la lèvre inférieure.
- Tu promets ?
À nouveau, Touya s'enferma dans son mutisme. Il édifia autour de lui une barrière de glace invisible et impénétrable, que seule Rei, parfois, quand Touya en avait trop gros sur le cœur et avait besoin d'extérioriser, parvenait à faire fondre. Mais Fuyumi aurait voulu y parvenir, elle aussi.
- Est-ce que c'est douloureux ? l'interrogea-t-elle, une boule de nerfs lui enflant presque douloureusement dans la gorge.
Les épaules raides, Touya se renfrogna dans un grognement. Son menton trouva refuge sur le haut du crâne de Shouto. Lequel, par ailleurs, avait finalement obtempéré de se calmer et triturait de ses mains menues le dessin qui colorait l'avant du T-shirt de son aîné.
- J'imagine que ce serait mentir de dire que non ? admit-il à la suite d'un interminable silence lourd de sens et criant de vérité. Puis un maigre sourire s'ourla aux coins de sa bouche quand une expression peinée prit possession des traits doux et arrondis de Fuyumi, semblant, en cet instant plus que n'importe quel autre, être une copie conforme de ceux de leur mère.
Les doigts crochetés sur ses genoux jusqu'à en devenir pratiquement blancs, elle murmura davantage pour elle-même que pour qu'il ne l'entende véritablement :
- Jusqu'à quand ça va durer, exactement ?
Un nouveau silence s'installa entre eux, uniquement interrompu quand Touya, hésitant, plongea sa main triée de traces rougeâtres dans la chevelure immaculée de sa voisine.
- Fuyu'... fit-il, d'une voix emplie de tendresse.
- Jusqu'à quand ça va durer, hein ?! Tous ces "entraînements", comme tu dis ?! réitéra-t-elle. Tu n'es pas une machine ! Je -
- J'y suis habitué, la coupa-t-il soudain, caressant lentement le haut de sa tête. Non... il se reprit. Disons plutôt que j'ai dû m'y habituer.
L'estomac de Fuyumi se tordit.
- Il n'a pas le droit de te faire ça ! explosa-t-elle, sans s'apercevoir que Shouto les observait maintenant tour à tour, inquiet par ce soudain éclat de voix. Peu importe ce que ça peut être !
- C'est vrai... acquiesça Touya, alors que sa main, qui tantôt s'était perdue dans les cheveux de sa sœur, venait dorénavant s'enrouler autour du corps menu de son petit-frère posté calmement sur ses cuisses. Mais tu sais quoi ? poursuivit-il de manière tout à fait sereine. Je suis content qu'aucun de vous n'ait à y passer ! Natsuo et toi n'avez pas à vous en faire pour moi, ni même à être au courant de quoi que ce soit.
Les doigts fins de Fuyumi, blancs comme la neige, glissèrent autour de son poignet meurtri mais n'osèrent pas se refermer. Son expression peinée, presque accablée, ne s'effaçait pas.
- Regarde dans quel état je te retrouve à chaque fois... Tu as seulement une idée de ce que ça fait, de te voir comme ça sans même savoir ce qui se passe ?
- Fuyu'... souffla-t-il, le ton débordant d'émotions. Je suis le grand-frère, tu sais. Je peux gérer ce genre de blessures superficielles. Bien assez tôt, elles seront cicatrisées, comme si elles n'avaient jamais existé !
- D'accord, s'avoua-t-elle enfin vaincue, après une poignée d'instants de réflexion. Mais laisse-moi au moins te soigner... Si maman voit que tu as encore plus de blessures qu'avant, elle va encore s'énerver contre Papa et...
- Ça va encore plomber l'ambiance, je sais Fuyu'.
Déglutissant difficilement, elle relâcha son emprise sur le poignet du jeune garçon.
- Je vais chercher la trousse de premiers soins.
Le sourire de Touya lui fendit de parts en parts la bouche et illumina son visage couvert de suie.
- Ouais, dit-il. Et moi je ne bouge pas de là. Surtout que j'ai un petit monstre à surveiller.
- Je suis pas un petit monstre ! s'indigna Shouto, les joues gonflée en une moue boudeuse, qui étrangement avait compris que le "petit monstre" dont il était question n'était nul autre que lui-même.
Fuyumi lui décocha un dernier sourire en coin avant de se lever, prier à Shouto de l'attendre bien sagement et filer dans le couloir, disparaissant bientôt de leur vue à tous les deux dans un "Je reviens vite !".
- Je suis pas un petit monstre ! répéta Shouto, quand l'attention de son frère glissa une fois de plus sur lui. Et pas petit non plus !
- Tu as surtout retenu le "petit", pas vrai ? s'amusa Touya, dont le rictus forcé s'était mué en une expression mi-amusée mi-exaspérée.
- Elle est partie où, grande sœur ?
- Chercher quelque chose pour moi.
- Dis, grand-frère ?
- Hm ?
Shouto se remit à gigoter.
- Tu joues avec moi ?
Touya fit mine de réfléchir.
- Ce soir, d'accord ?
Shouto pinça les lèvres et fit la moue.
- Tu avais dit que tu jouerais avec moi ! Pourquoi tu peux pas maintenant ?
Un flottement lui répondit tout d'abord, puis Shouto entendit par-delà le sifflement du vent la voix brisée de son frère qui lui murmurait :
- Ça, tu l'apprendras peut-être un jour.
Tandis que l'étreinte se resserrait lentement autour de lui, Shouto ne comprit pas pourquoi Touya rajouta :
- Tu sais, Shou'... J'espère sincèrement que ton Alter ne sera jamais le feu...
La seule chose qui le marqua, en revanche, fut l'éclat azuré de ces yeux en amande qui s'était terni pour virer au plus sombre des gris.
