Cette histoire narre ce qu'a vécu Mérope depuis sa rencontre avec Tom jusqu'à la naissance de son fils. Il y aura deux ou trois chapitres.

Le récit sera entièrement rédigé à la première personne du point de vue de la héroïne.

Le rating correspond au niveau de violence psychologique de l'histoire. Certaines scènes sont décrites sans détours mais sans aller non plus dans l'extrême.

J'ai fait de mon mieux pour rester fidèle au roman original, si vous remarquez une erreur, n'hésitez pas à me faire signe.

Bonne lecture ! ;-)


Je souhaiterais être comme le vent d'hiver, invisible mais affectant tout le monde. Ainsi je pourrais faire souffrir les autres par le froid. Le même froid que celui qui règne dans mon cœur.

Je suis assise sur le bord de la fenêtre aussi confortablement que le permet la chaîne enroulée autour de mon cou. De cette façon, j'aperçois parfois un moldu de mon village passer au loin.

Eux ne seraient probablement pas si sévèrement punis, et comment pouvais-je savoir que ce sujet était un tel tabou ? Je me remémore la scène qui s'est déroulée il y a trois jours :

- Père ?

- Tu as terminé le ménage ? M'avait répondu père dans notre langue familiale.

- Oui père.

- Alors retourne dans ta chambre !

Je m'étais exécutée comme à mon habitude mais en montant les escaliers j'avais pris le courage de poser cette question qui me tenait à cœur :

- Père, d'où viennent les enfants ?

En y réfléchissant aujourd'hui je pense que c'était le bon moment pour poser cette question, d'humeur massacrante il m'a attachée dans ma chambre. Même si il est persuadé que le fait d'être enchaîné constitue une correction plus sévère que les coups de bâton je préfère celle-ci car elle est moins douloureuse.

Nagini s'est réveillée, je la sens bouger dans mes cheveux. J'ai trouvé ce jeune serpent il y a quelques semaines dans la maison, elle est très caractérielle et elle aime s'enrouler dans mes cheveux. Comme moi elle n'a pas vraiment d'amis mais elle me supporte donc je le laisse faire. Malgré ça, nous discutons rarement.

Je prends la pose la moins douloureuse possible et ferme les yeux. Mon lit étant hors de ma portée je m'endors difficilement.


Une semaine s'est écoulée, père ne va pas tarder à monter enlever ma chaîne. Épuisée par la faim et la fatigue, je me lève difficilement pour regarder par la fenêtre et observe un moldu passer.

Sans réfléchir et même si il est trop loin pour m'entendre, je formule un vœu à voix basse :

- Qui que tu sois, je voudrais que tu me serres contre toi !

Un craquement inhabituel survient derrière moi, je ferme les yeux et me met à psalmodier pour moi même :

- Personne ne m'a entendue, père n'est pas là.

La voix de mon père confirme sa présence et me répond gravement :

- Tu es la honte de la famille, ce moldu a empoisonné tes pensées !

- Non !

Je me retourne, son visage est déformé par la fureur et ses yeux sont injectés de sang.

- Je m'occuperai de toi après... Je vais couper ce mal à la racine !

Excédé, il jette la clé de mes chaînes par terre et sort de ma chambre en claquant fortement la porte.

Avec hâte, j'essaye d'atteindre la clé avec mes pieds en les glissant sur le sol. Du même coup une tige de bois pointue s'enfonce dans mon talon droit en se détachant du sol mal entretenu. Il doit rester une bonne dizaine de centimètres alors que j'utilise toute la longueur de mon corps et que la chaîne est entièrement tendue du mur jusqu'à mon cou. Ma circulation étant bloquée par cet exercice et étant au bord de l'évanouissement, je renonce. Je retire ensuite l'épine plantée dans mon pied. Aucun objet n'est à portée pour augmenter mon allonge et père a confisqué ma baguette. Il ne me reste plus qu'à attendre.


Il a bien dut s'écouler une demie heure, je suis toujours assise, impuissante. Mais il me semble entendre la porte d'entrée s'ouvrir. Père est revenu.

J'ose imaginer ce qu'il pourrait se passer dans les prochaines minutes, il va probablement utiliser le sortilège doloris contre moi... Il n'en a jamais fait usage que pour les punitions extrêmes, mais il est impossible de s'habituer à cette douleur. Ne pouvant rien faire d'autre, j'attends...

Il n'y a toujours aucun bruit dans les escaliers, mais il me semble discerner le son de la porte d'entrée à nouveau. Est-ce qu'il va ressortir ou alors quelqu'un est venu nous voir ?

Il s'agit apparemment du second scénario, je perçois le son de plusieurs voix au rez-de-chaussée, même si il m'est impossible de savoir de quoi il est question le volume laisse penser à une dispute.

Finalement la dispute semble se changer en règlement de comptes, le tumulte produit par les explosions et les objets qui cassent devient évident. Mais s'estompât brutalement en moins d'une minute.

La porte d'entrée claque à nouveau, un doute m'envahit : Et si c'était la brigade magique ? D'ailleurs mon père faisait l'objet d'une certaine surveillance depuis déjà plusieurs mois.

Un nouveau doute survient : Est-ce que quelqu'un parmi eux est au courant de mon existence ?


Le jour me réveille, il s'est écoulé plus de trois jours depuis la dernière fois que j'ai mangé, le dernier repas était d'ailleurs loin d'être copieux... J'ignorais qu'il était aussi douloureux d'avoir faim, mon estomac se tord de douleur à m'en donner la nausée. Cette douleur est plus grande encore de celle venant de mon pied qui s'infecte.

À peine réveillée je me sens déjà épuisée, je ferme les yeux. Je n'ai plus la force de crier, de toute façon le domaine est grand et peu de personnes passent près d'ici. Je sais maintenant que je vais mourir, mais ça ne m'importe plus... Je n'aurais jamais du exister. Mon père m'a toujours dit qu'il regrettait ma naissance. Et d'une certaine façon, je le comprends.

Je n'ai plus la force pour me lever à hauteur de la fenêtre, mais je m'aperçois que Nagini est revenue. Même si elle refuse de m'aider je suis heureuse qu'elle soit avec moi.

Les ténèbres m'envahissent, je me rendors déjà... Pour la dernière fois, j'espère.


Je sors brusquement de ce sommeil sans rêve, mon corps douloureux est saisi de spasmes. Mes membres rebondissent sur le sol. Que m'arrive t-il ?

Je ressens de la chaleur sur mes épaules, je ne comprends toujours pas. J'ouvre les yeux lentement et je discerne une ombre en train de me remuer.

C'est si douloureux de se réveiller... qui est-ce ? Père a décidé de me libérer ? Non, il n'aurait pas quitté le manoir même pour me punir...

Le flou se dissipe, je reconnais clairement les trais de celui qui est en face de moi : c'est un voisin. Je ne l'ai jamais vu de si près...

Il me relâche rapidement et s'éloigne un peu. Il ramasse rapidement la clé et me la jette sur le ventre puis s'en va sans dire un seul mot.


Je prends la clé dans mes mains et tente d'ouvrir le cadenas de ma chaîne. Tremblante, je m'aide des deux mains et réussit péniblement à me libérer. Je me sens soudainement beaucoup plus légère !

Je tente de me relever, mais mon pied ne répond plus... En fait, je ne le sens plus du tout, c'est désagréable. Tant pis, je me déplace en m'appuyant sur le mur. Je commence à descendre l'escalier en faisant bien attention d'avoir une prise pour me retenir lorsque ma force se relâche. J'arrive finalement à destination : La cuisine !

J'ouvre le premier placard qui est à ma portée, j'attrape la première chose qui me tombe sous la main puis l'avale aussitôt. Instantanément, mes papilles se réveillent et me révèlent la nature de l'aliment : des lentilles. Je ne m'étais jamais doutée que des lentilles crues puissent être aussi succulentes !

Mon estomac réclame à boire maintenant, le liquide le plus proche d'ici est la bouteille d'hydromel bon marché réservé à père. Elle l'aura été jusqu'à aujourd'hui réalisais-je en me rendant compte que la bouteille se trouvait déjà levée au dessus de mes lèvres.

Le liquide doré inonde ma gorge en procurant une sensation merveilleuse, c'est froid et en même temps chaleureux. Je repose la bouteille vide et repère un morceau de pain. C'est encore meilleur que les lentilles !

Il ne fallu pas plus de dix minutes pour satisfaire ma faim. Je songe maintenant à m'occuper de ma jambe. Pendant un instant, j'oublie complètement que je suis capable d'utiliser la magie pour me soigner. La faim, la soif, la souffrance et la mort... Nous ne sommes pas vraiment différent des moldus pour ces choses.

Je me rends à la cave, c'est là bas que sont rangés les onguents. Heureusement que père a pris la précaution de m'apprendre à m'en servir, même si j'imagine qu'il n'a jamais envisagé que je puisse en faire usage autrement que dans son propre intérêt.

Après avoir repéré le bon remède, j'en badigeonne généreusement mon pied. Le résultat ne se fait pas attendre, la sensation revient accompagnée d'une douleur qui diminue rapidement. En une minute je suis à nouveau capable de marcher normalement.

En rangeant l'onguent, je capte une odeur particulièrement agréable. Quelques bouteilles contenant un liquide rose sont rangées derrière les fioles, et l'une d'entre elles est mal rebouchée.

Aucune étiquette... Cela ne change pas grand chose puisque je ne sais pas lire, mais je crois avoir une petite idée de ce que cela peut être.

Au même moment, je songe à cet homme qui m'a aidée, je voudrais le remercier pour ce qu'il a fait pour moi aujourd'hui.