Disclamer : Twilight est à Stéphanie Meyer HARRY POTTER est à J.K. Rowling

Bêta : AnitaBlake93100.


Un compagnon inattendu.

Chapitre 1

Le jeune homme avait les cheveux d'un brun foncés, presque noirs. Ses yeux dorés étaient d'une beauté éblouissante et reflétaient une tristesse à fendre le cœur. Sa peau parfaite d'une blancheur de porcelaine attirait le regard. Complètement immobile, assis là, seul, entouré d'arbres, le dos appuyé contre le tronc de l'un d'eux, il ressemblait étrangement à une statue de marbre. Le regard perdu dans le vague, il fixait un couple d'écureuils qui jouaient avec insouciance à quelques pas de lui sans vraiment le voir.

Le jeune homme était plongé dans ses pensées. De bien sombres et douloureuses pensées au vu de la tristesse peinte sur son visage. Son regard renvoyait tellement de chagrin qu'on avait envie d'aller le prendre dans les bras pour le réconforter. La tête appuyée sur son genou replié, il revivait pour la énième fois depuis un an déjà, la scène qui avait changé sa vie et celle de sa famille à tout jamais. Il revivait une fois de plus la mort de sa compagne. Sa femme. Sa moitié, mais aussi sa meilleure amie.

Ils avaient été ensemble depuis tellement de temps qu'il ne savait pas comment vivre sans elle. Comment aller de l'avant sans elle à ces côtés ? Depuis la mort tragique de sa bien-aimée, il ne souriait plus, oubliait parfois de se nourrir et avait même tenté deux fois de mettre fin à ses jours sans y parvenir. Le jeune homme s'était longtemps demandé comment les choses auraient-elles tourné s'il était arrivé à temps ce jour-là. S'il avait été plus rapide que le renégat. S'il avait intercepté ce dernier avant qu'il n'atteigne sa compagne. S'il avait refusé que sa femme participe aux combats. S'il avait été plus malin et qu'il avait profité de la nuit pour se sauver avec sa bien-aimée en laissant ses parents, ses frères et sa sœur se débrouiller seuls face au clan de renégats. S'il avait été plus égoïste ce jour-là, serrait-elle encore en vie aujourd'hui ?

Il ne le savait pas. Et il existait tellement de possibilités, tellement de « si » qu'il en avait gagné une migraine à force de se les passer en tête. Il savait pourtant que ça ne ramènerait jamais sa compagne auprès de lui. Qu'à force de ressasser cette histoire, il allait finir par en perdre la raison ! Malgré tout, il ne pouvait s'empêcher de se dire que s'il avait suivi l'un de ces cas de figure, sa femme serait toujours de ce monde. Il se disait cela alors qu'il savait parfaitement qu'il n'aurait jamais pu tourner le dos à sa famille dans une telle situation. De plus, s'il avait pu le faire, sa compagne ne l'aurait jamais permis. Cette dernière avait été prête à tous les sacrifices pour venir en aide aux leurs. Sa douce moitié n'aurait jamais accepté de leurs parents, leurs frères et leur sœur alors qu'ils s'appétaient à livrer un combat. Le jeune homme songea en souriant tristement que cette dernière lui aurait certainement arraché un membre s'il lui avait fait part d'une telle suggestion.

À force de réinventer encore et encore l'issue de ce sombre événement, le jeune homme était devenu peu à peu distant avec sa famille. Venant même à leur reprocher la perte de sa moitié. Et même s'il les aimait plus que tout au monde, leur présence quotidienne lui faisait mal au cœur, car leur vue ne faisait que lui remémorer ce qu'il avait perdu. Il savait que cela était injuste. Que ce n'était la faute de personne en particulier, s'ils avaient dû affronter le clan de renégat ! Que ce n'était pas la faute de sa sœur si le chef du clan en question avait jeté son dévolu sur elle ! Qu'elle n'était en rien responsable si celui-ci se fut donné pour objectif de faire d'elle sa compagne avec ou sans son consentement !

Non ! Ce n'était vraiment pas la faute de sa sœur et encore moins celle de sa famille s'il était devenu veuf. Néanmoins, il avait beau le savoir, cela ne l'empêchait pas de les tenir responsables pour autant de sa perte. C'était injuste pour eux, mais c'était plus fort que lui. La conséquence de ses ruminations est que depuis quelques semaines, une colère sourde avait élu domicile dans son cœur. Une colère qui ne faisait qu'augmenter de jour en jour. Une colère qui lui donnait des idées sanguinaires vis-à-vis de sa famille. Une colère qui commençait à lui faire peur tellement elle devenait incontrôlable et grande.

Effrayé par l'ampleur de cette dernière, le jeune homme en est venu à craindre ses réactions s'il restait plus longtemps près de sa famille. Il avait peur de ce qu'il pourrait leur faire s'il venait à perdre la maîtrise de cette colère qui grandissait de jour en jour en lui. Et s'il ne trouvait pas rapidement une solution pour se débarrasser de ses mauvaises pensées, il allait devoir se résoudre à les quitter pour leur sécurité. Et comme il ne voyait pas comment faire pour se défaire d'elles, il ne restait qu'une chose à faire : partir. Il avait conscience que ce qu'il envisageait de faire n'allait pas être simple, mais il n'avait plus le choix. Il devait les quitter pour leur bien et le sien. Cela faisait maintenant quelques jours qu'il pensait à cette option. Il avait déjà pris sa décision depuis trois jours, mais il ne savait pas comment annoncer ses intentions à sa famille.

Le jeune homme se doutait que sa famille devait être au courant de ses projets, dans la mesure où il avait une sœur capable de prédire l'avenir et un frère qui peut lire les pensées les plus intimes des gens. Garder un secret sous leur toit s'apparentait à une mission impossible. Mais savoir qu'ils se doutaient de ses intentions ne rendrait pas les choses plus simples pour lui et pour eux. De ce fait, il savait qu'il ne pouvait pas partir sans dire un mot, car ses parents ne méritaient pas ça après tout ce qu'ils avaient fait pour lui et sa compagne. Mais d'un autre côté, il ne se sentait pas capable de leur dire au revoir. C'était au-dessus de ses forces. Et ne sachant comment faire pour les quitter d'une façon satisfaisante, il s'était isolé au cœur de cette forêt.

Le bruit d'une branche qui se casse sortit le jeune homme de ses pensées. Il releva la tête en direction de sa provenance. Immédiatement, son regard plongea dans celui d'une jeune femme. Cette dernière ne devait pas avoir plus de dix-huit ou dix-neuf ans. Elle était petite de taille, pas plus d'un mètre cinquante. Peut-être même moins que cela. Elle avait les cheveux courts et d'un noir d'encre. Ses yeux étaient du même or que ceux du jeune homme et sa peau tout aussi blanche. Elle portait une courte robe rouge à bretelles qui lui arrivait à mi-cuisses. Elle était pieds nus.

Après quelques secondes passées à se dévisager, elle s'avança vers le jeune homme et s'installa près de lui sans rien dire. Aucun des deux ne dit mot. Ils se contentèrent de profiter de la présence de l'autre. Le jeune homme s'étonna de ne pas ressentir la morsure habituelle de colère qu'il éprouvait inévitablement en présence de sa sœur. Discrètement, il la regarda du coin de l'œil. Sa sœur était vraiment belle. Extrêmement belle. Il en venait presque à comprendre la passion qu'avait eue le chef du clan de renégats envers elle. Alice était sans aucun doute de ces femmes pour qui les hommes s'entre-tuaient.

En outre, il se dégageait d'elle tant d'innocence et de fragilité que l'on avait envie de la protéger au premier regard. Oui, le jeune homme pouvait comprendre l'engouement du chef du clan rebelle pour la jeune femme. Un engouement qui lui avait certes couté sa femme, mais dont il pouvait presque le comprendre. À cette pensée, la colère gronda en lui avec une force titanesque. Il dut faire appel à toute sa maîtrise de soi pour parvenir à se retenir de faire du mal à sa sœur. Alors qu'il luttait de toutes ses forces pour s'empêcher de lui arracher la tête à coups de dents, une petite et douce main se posa sur son avant-bras.

_ Je comprends tes sentiments et ton besoin d'éloignement, grand frère, dit-elle en lui caressant tendrement le bras.

Elle lui tendit ensuite une enveloppe grise.

_ Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il en se saisissant du paquet.

_ Ce dont tu vas avoir besoin pour ton voyage.

_ Hein ?!

_ Ne fais pas cette tête, grand bêta, se moqua-t-elle. Je t'ai dit que je comprenais. De plus, je pense que c'est une bonne idée. Tu as besoin de t'éloigner pour pouvoir nous revenir en meilleure forme. Prends tout le temps dont tu as besoin, je ferais en sorte que personne ne se lance à ta poursuite. Et sache que quoiqu'il arrive durant ton voyage, nous ne cesserons jamais de t'aimer et serons toujours là à ton retour.

Sur ces mots, Alice se releva et s'en alla. Le jeune homme le regarda disparaitre au milieu des arbres. Après le départ de sa sœur, il ouvrit l'enveloppe et regarda son contenu. À l'intérieur, il trouva de faux papiers ainsi qu'une grosse somme d'argent en liquide et une carte de crédit au nom d'un certain Williams Wallace. Le jeune homme regarda tristement en direction de l'endroit où sa sœur avait disparu. Comment pouvait-il vouloir faire du mal à un être aussi fabuleux ? Il avait honte de lui. Il se leva après une longue minute passée à fixer les papiers. S'il avait pu, il aurait pleuré. Peut-être que cela aurait allégé sa peine. Mais il ne le peut pas. Il avait perdu ce droit il y a si longtemps qu'il ne se rappelait plus l'effet que ça faisait. Il soupira de lassitude puis prit une direction au hasard et partit en courant. Il courut comme s'ils avaient une légion de démons à ses trousses. Et c'était effectivement le cas, car ses souvenirs et ses regrets étaient, à peu de choses près, comparables à eux.

Il voyage durant des mois, des années. Il fit le tour de la planète plusieurs fois. Il visita des villes et des villages grands comme petits. Il dénicha même des bourgades que personne ne connaissait tellement ils étaient reculés. Il croisa des peuples aux mœurs aussi étranges que fascinantes ainsi que des gens merveilleux qui lui redonnèrent le sourire, l'aidèrent à apaiser sa colère et à faire le deuil de sa femme bien aimée.

Près de quinze ans passèrent avant qu'il ne se jugea apte à retourner auprès des siens. Il se mit donc en route le cœur plus léger que quand il s'est enfui de son toit. Et le jeune homme avait hâte de revoir sa famille. Aux dernières nouvelles, cette dernière s'était installée à Forks, l'une de leurs retraites qui se trouvait dans une petite ville qui se situant dans le Comté de Clallam aux États-Unis, dans l'état de Washington pour être plus précis. Mais avant de prendre l'avion pour retourner dans son foyer, il fit une petite halte à Londres afin de faire un peu de shopping dans le but de trouver un cadeau pour ses sœurs, sa mère, son père et ses frères.

Le jeune homme passa toute la journée dans les magasins de Londres pour faire ses emplettes. Et même s'il n'était pas un adepte du shopping, il prit beaucoup de plaisir à chercher ce qui ferait plaisir à chacun. Après avoir fait les magasins, il alla déposer ses achats dans sa chambre d'hôtel avant de sortir faire un tour dans les environs. Ses pas le conduisirent dans un petit parc d'un quartier résidentiel portant le nom de Privet Drive. Alors qu'il longeait la grille du parc, une forte odeur de sang lui parvint aux narines. Immédiatement, la bête qui sommeillait en lui s'éveilla et se mit à suivre l'odeur alléchante.

Son flair le mena près d'une balançoire. Au pied de celle-ci, un adolescent portant une cicatrice en forme d'éclair sur le front, de grosses lunettes rondes et qui devait avoir à peu de chose près dix-sept/dix-huit ans ou pas très loin de cela, gisait dans une mare de sang. Son propre sang. Avant sa rencontre avec un vampire africain et chamane capable d'occulter l'odeur du sang grâce à une technique basée sur le contrôle d'esprit, le jeune homme se serait déjà jeté sur le pauvre garçon. Mettant tout ce qu'il avait appris auprès du chaman pour résister à l'appel du sang, il s'approcha du mourant, car il n'y avait aucun doute que celui-ci était sur le point de mourir. L'adolescent avait les yeux fermés et respirait avec difficulté. Lorsque le vampire ne se trouva qu'à quelques centimètres du visage du mourant, celui-ci ouvrit les yeux brusquement.

Une paire d'émeraudes brillantes de détermination et de haine se braqua dans les yeux du jeune homme. À sa vue, l'adolescent tenta de se reculer, mais il en fut incapable. En effet, il avait une lance plantée dans le ventre. La lance le clouait littéralement au sol. Ne pouvant bouger, le mourant essaya de se saisir d'un bout de bâton qui se trouvait à seulement quelques millimètres de sa main droite, sans y parvenir. L'effort semblait bien trop fort pour lui. Ne pouvant atteindre le bout de bois, l'adolescent grogna de frustration en jurant. Le plus âgé se demanda pourquoi le mourant tenait autant à se saisir d'un vulgaire bout de bois alors qu'il se vidait de son sang, de sa vie. Haussant les épaules devant la bêtise humaine et ayant pitié du malheureux, il prit l'objet et le plaça dans la main du pauvre garçon. Les yeux dudit garçon s'écarquillèrent de surprise devant son geste.

_ Vous n'êtes pas avec eux ? souffla difficilement le mourant.

Les mots furent dits si doucement, que si le jeune homme n'avait pas été un vampire, il ne les aurait pas entendus.

_ Non, je ne suis pas avec eux qui qu'ils soient, répondit-il. Qui t'a fait ça ? demanda-t-il ensuite.

_ Mes… amis, dit tristement le mourant.

_ Si c'est eux qui t'ont fait ça, je ne pense pas qu'ils soient vraiment tes amis, lui dit le vampire.

_ Il semblerait bien, acquiesça le mourant. C'est donc de cette façon que je vais mourir… seul, dans un parc moldu avec pour seule compagnie un vampire, murmura ironiquement le futur mort.

Au mot vampire, le jeune homme s'étonna. L'adolescent savait qu'il était un vampire, mais comment ? Il semblerait qu'il ait posé la question à voix haute, car le mourant lui dit avec un pauvre sourire :

_ Je sais reconnaitre un vampire quand j'en vois un, même si vos yeux sont étranges. C'est la première chose qu'a tenu à m'enseigner le vieux Grincheux. Et dire que je pensais que le danger viendrait d'une créature magique ou d'un Mangemorts, je me suis bien trompé. J'aurais dû écouter la fouine quand il m'a mis en garde contre eux, débita le moribond d'une voix de plus en plus faible. Si Malfoy Jr était toujours de ce monde, il se serait bien moqué de moi. C'est vraiment ironique, être parvenu à échapper à la mort depuis si longtemps pour finir comme ça. C'est vraiment pathétique.

Alors que le vampire écoutait l'agonisant débiter une suite de phrases incompréhensible pour sa personne, une idée s'imposa à lui : il ne pouvait pas le laisser mourir. Il devait le sauver. Il allait le sauver de la même manière que sa défunte femme l'avait fait pour lui plusieurs années auparavant. Mais avant de faire quoi que ce soit, il allait demander son avis à l'adolescent. Il voulait lui donner le choix. Au moins, il n'avait pas à lui expliquer ni le convaincre de ce qu'il était comme sa compagne avait dû le faire avec lui.

_ Tu n'es pas obligé de mourir, dit le vampire.

L'adolescent le regarda avec un air perdu, puis la lumière sembla se faire dans son esprit embrumé.

_ Je ne veux pas devenir un vampire, dit l'adolescent.

_ Si je ne te transforme pas, tu vas mourir dans quelques minutes. Ton cœur est de plus en plus faible, l'avertit le vampire.

_ Je ne veux pas… pas un vampire… veux pas… perdre… magie.

Le vampire pensa que l'adolescent délirait. Perde magie ? Cela n'avait vraiment aucun sens.

_ Écoute mon gars, je comprends que devenir un vampire doit te sembler effrayant, mais dis-toi que c'est ta seule chance de survie. Et si c'est parce que tu as peur de boire du sang humain, sache qu'il est possible pour nous de nous nourrir que de sang animal. J'en suis la preuve vivante.

L'adolescent sembla méditer ces mots pendant un instant avant de dire :

_ Pas vampire, mais…cali… calice. D'accord… pour devenir… calice.

_ Calice ? C'est quoi ça ? demanda le vampire avec curiosité.