Bienvenue à tous les lecteurs de BAM !

Tout d'abord, je tiens à vous remercier pour suivre les aventures de Susan Bones, Hannah Abbott & Eloise Midgen aussi fidèlement. Et bien entendu, je veux également remercier chaleureusement tous ceux qui, par leurs commentaires, embellissent mes journées.

Dans « Les coulisses du BAM- ce qu'on ne vous dit pas », l'histoire ne sera pas relatée par nos trois héroines.

Pourquoi ?

Parce que vous trouverez ici des informations non officielles sur le BAM et leurs amis. Parce que Susan, Hannah et Eloise jugent parfois inutiles- ou embarrassant- de mentionner certaines informations, ou tout simplement parce que nos héroines ne savent pas tout elles-mêmes.

Au programme : des scènes manquantes, des anecdotes a priori innocentes sur les autres personnages qui peuplent le BAM…

Le tout sous forme de courts OS, postés dans l'intervalle d'attente entre les chapitres de BAM, avec la référence chronologique pour que vous puissiez vous repérer.

Ouvrons le bal avec le repostage de l'OS « On n'est jamais trop prudent »- merci d'ailleurs à Alyre, Adorabelle, enoa2, Maelys, perrinette, titemaya & Ninianne qui avaient laissé des reviews !

Chronologiquement, cet OS est une scène manquante se situant au niveau du chapitre 15 de BAM.

Disclaimer: l'univers d'Harry Potter est la création de JKR. Je fais juste mumuse avec.


Blaise Zabini était doublement porté à la méfiance.

1 : C'était dans sa nature profonde, ce qui relevait du domaine de l'inné, d'après l'éminent Dr Weston, que nous évoquerons plus loin.

2 : Sept longues années passées à Poudlard avaient complété l'inné cité ci-dessus par l'acquis- Blaise avait parfaitement intégré le Code des Serpentards.

Non, rien à voir avec le Code d'honneur des Gryffondors ou des Poufsouffles, ni avec la monographie de l'Histoire de Poudlard distribuée à chaque rentrée comme cadeau de bienvenue aux nouveaux Serdaigles. Le Code des Serpentards tenait davantage du Guide de Survie en milieu hostile et tortueux.

De plus, ajoutez à cela :

3 : Une mère version féminine de Barbe-bleue, dont les maris se succédaient sans discontinuer, trépassant dans des conditions troubles que Blaise ne préférait point approfondir, mais il suspectait que l'accroissement proportionnel de la fortune de la signora Zabini (comme elle se remariait après chaque époux, son fils tenait pour négligeables les aléas de ses changements de patronyme) avait pour corollaire le décès de ses beaux-pères (ceux-ci ayant en dénominateur commun le fait d'être âgés, cardiaques et pourvus de caisses remplies de Gallons sonnants et trébuchants).

Allez savoir pourquoi le Dr Weston avait insinué que Blaise Zabini lui paraissait disposé à une terreur irraisonnée de la gent féminine.

Bien, Blaise l'admettait, il était triplement porté à la méfiance. Même quadruplement, songea-t-il, puisque le hasard, le destin, la fatalité- ou tout bonnement la poisse, ce que Blaise était enclin à approuver vigoureusement- lui avait assigné, à lui le discret, le taciturne et ténébreux Serpentard, l'ombre des donjons des verts et argents…

…Draco Malfoy comme meilleur ami. Draco l'orgueilleux, le bavard et vantard impénitent, l'avait élu comme confident.

Une place que beaucoup convoitaient. Pas le principal intéressé, mais inutile de préciser que la décision avait été prise de manière unilatérale. Blaise n'avait pas trouvé d'échappatoire, et à la longue, s'était résigné.

Ecouter Draco parler encore et encore, sans se priver de commentaires sarcastiques- Blaise n'avait pas le cœur de se refuser ce petit plaisir.

Deux ans après la chute du Seigneur des ténèbres- il avait heureusement pu se tenir à carreau. Les plans de domination du monde, passe encore. Il n'approuvait pas (entièrement), mais il pouvait comprendre- les Serpentards aimaient l'ambition.

Mais l'extermination des moldus et des Sangs de Bourbe ? L'établissement d'un monde fondé sur la supériorité des Sangs-Purs ?

Il avait eu Vincent (Crabbe) et Gregory (Goyle) comme compagnons de dortoir durant sept années. Vivre dans un monde peuplé de spécimens pareils, et sous la coupe de leurs semblables ? Non merci ! Il était resté neutre.

Malfoy, toujours exalté, n'avait pas eu son flair. Résultat : il se retrouvait orphelin de père, sa mère en villégiature à l'étranger, son manoir, ses biens, ses comptes à Gringotts confisqués.

Blaise avait un cœur accessible à la pitié. Il avait imprudemment offert l'asile à Draco. Et n'avait cessé de le regretter amèrement depuis.

Draco squattait sa plus belle chambre d'amis. Draco tyrannisait ses elfes de maison.

Draco était le numéro 4 sur la liste de Blaise. Draco incitait à la méfiance, car Draco ne faisait pas de cadeaux, au propre comme au figuré.

Et a fortiori, il ne faisait pas de cadeaux utiles.

Pour ses vingt ans, Blaise n'attendait pas de cadeaux de Draco. Une main de la gloire toute desséchée et hors d'usage, à la limite. Mais ça ?

Alors qu'il contemplait l'aigle majestueux (bouffi d'orgueil comme son maître, arrogant comme un paon, … telle était la version officieuse de Blaise, le Serpentard ne se posait qu'une question :

Par Salazar, pourquoi Draco lui offrait-il Helios ?

Et son corollaire (dans l'esprit de Blaise, ce qui techniquement correspondait à deux questions n'en formait qu'une seule- ainsi fonctionne l'esprit du Serpentard de base, habituez-vous, mes amis, à un autre triste exemple de formatage) :


Non, non, Blaise n'était pas excessif. Comment ? Ses quatre points ne vous ont pas convaincus ?

Souvenez-vous de sa devise : on n'est jamais trop prudent.

Bref, voilà ce que c'était qu'Hélios.

L'aigle favori de Draco. Car ce dernier n'avait pas de hiboux- c'était pour les sorciers du commun.

Un aigle, fier comme Artaban, aristocratique, en tous points semblable à son maître. Comptez sur Draco pour nommer son aigle d'après le dieu grec du Soleil. Car, comme Draco, Hélios était attiré par tout ce qui brille.

Et Draco emmenait son animal fétiche partager avec lui ses activités. Voler ensemble lors de l'entraînement personnel de Draco au Quidditch, le Nimbus dernier cri côtoyant les ailes déployées du rapace dans le soleil couchant, au milieu des Souaffles et des Cognards, piquant tous deux en direction du Vif d'Or…

Blaise ne comprenait pas pourquoi Draco se défaisait de son âme sœur, qui avait partagé avec lui tant de moments idylliques. Il y avait Niffleur sous roche. Mais Blaise ne parvenait pas à le dénicher. Draco joua l'offensé aux soupçons de son ami :

« Je t'offre un présent digne des Malfoy, pour te remercier de ta gracieuse hospitalité, et voilà comment tu me remercies !

-Pourquoi Helios ? Tu n'y tiens plus ?

-Je ne le perds pas puisque je le confie à un ami qui en a besoin. Il portera tes messages, puisque tu ne t'es pas comme moi retiré du monde… »

Blaise s'abstint de faire remarquer que le monde avait éjecté Malfoy de son carnet d'adresses depuis ses revers de fortune. Si Draco voulait jouer à l'anachorète, qui était-il pour l'en empêcher ?

« Et comme j'ai appris que ta chouette était temporairement hors d'usage, j'ai pensé qu'Hélios pourrait te dépanner… »

Blaise fronça les sourcils. Athéna s'était froissé l'aile, il lui fallait deux mois de repos complet avant qu'elle puisse à nouveau jouer les messagères. Or, il avait besoin d'un porteur de missives, et presto…Un aigle discipliné, ça pouvait toujours servir. Et puis, Hélios avait de la prestance, on ne pouvait pas le nier. C'était un point positif lorsqu'on voulait faire bonne impression.

Et le cœur de Blaise se mit à battre la chamade. Il accepta Hélios et remercia Draco, puis analysa son problème actuel.

L'Amour ne lui réussissait pas.

Pourquoi était-il tombé amoureux d'Hannah Abbott ?

Dire qu'il l'avait rencontrée par le biais de Draco. Ironie de la vie.

Le Ministre de la Magie, Rufus Scrimgeour, avait négocié avec Draco un marché bien particulier. Draco s'était vu confier le poste de consultant auprès d'apprentis Aurors, grâce

à sa connaissance de choses dont on ne peut pas discuter à table ainsi qu'à son (ancienne, il va de soi) fréquentation assidue de milieux peu fréquentables. Si la mission était un succès, les biens de Draco lui seraient peut-être restitués et l'enquête fiscale conduite par l'infatigable Dolorès Ombrage passerait à la trappe.

Il va sans dire que Draco avait accepté. Depuis le début de l'enquête fiscale, il voyait des cardigans roses jusque dans l'intimité de sa salle de bains, dans le reflet de son miroir.

Blaise avait proposé de l'assister. Un peu par solidarité, un peu pour se distraire, et surtout pour que la mission soit un succès. Plus vite Draco retrouverait son manoir, plus vite il débarrasserait le plancher de celui de Blaise.

Un Serpentard aime retirer des bénéfices personnels de l'activité à laquelle il collabore.

Et c'est là qu'il avait fait la connaissance de l'apprentie Auror, ancienne Poufsouffle, Hannah Abbott.

Il avait admiré la sérénité qu'elle opposait aux rodomontades de Draco, il avait aimé la manière qu'elle avait de s'adresser à lui comme s'il n'était pas qu'un figurant dans l'ombre du premier rôle, mais un être humain doué de pensées et d'émotion.

Et ce qui ne gâtait rien, elle était très jolie avec ses yeux bleu clair rieurs et passionnés, ses boucles châtain doré, son sourire éclatant…

STOP ! se morigéna Blaise. Il suffit de dire qu'à son approche, il rougissait, balbutiait, se couvrait de ridicule.

Hannah Abbott était dangereuse. Mais c'était un danger merveilleusement électrisant.

D'autres s'en étaient rendus compte, malheureusement. Blaise n'aimait pas la familiarité de Seamus Finnigan, ni les regards appuyés d'Anthony Goldstein. Ces Aurors allaient lui couper l'herbe sous le pied !

Il devait se déclarer.

Sa première tentative échoua lamentablement. Il lui avait demandé si elle avait quelque chose de prévu pour la soirée, et elle avait cru qu'il désirait qu'elle effectuât des heures de bureau supplémentaires.

Il eut alors recours au Dr Weston. Le Magenmagot, dans sa sagesse infinie, avait lancé un programme de réinsertion des anciens Mangemorts et/ou affiliés, programme consistant notamment en un nombre élevé de consultations auprès d'un « psy », selon une méthode moldue éprouvée. Draco appartenait à la première catégorie, lui à la seconde. Après pas mal de réticences, il s'était décidé à confier ses troubles au psychologue qui lui avait été attribué, le Dr Weston, petit bonhomme rondouillard, volubile et pourtant attentif.

« Parlez-lui. Déclarez vos sentiments, puis demandez-lui de sortir avec vous. Que risquez-vous ? » avait dit le Dr Weston.

DE ME FAIRE RIRE AU NEZ, HUMILIER, REJETER ?

Mais Blaise se contenta de répondre :

« Peut-être. Mais quelles sont mes autres alternatives ?

-Cette solution me paraît la plus simple. Voulez-vous vous entraîner avec moi ?

-Merci, mais je crois que ce sera bon pour aujourd'hui. »

Et il était retourné chez lui, devisant une alternative de son cru. Puisqu'il était hors de question de lui parler face à face, il lui écrirait une lettre d'amour.

Il savait bien tourner ses phrases. Une plume d'oie, de l'encre, de quoi étancher son âme de poète, et il enverrait Hélios.

Si elle répondait oui, tant mieux. Sinon, il pourrait appliquer la règle n°8 du Code : « nier, nier, nier en bloc ! voilà notre alibi de choc ».

Et il ne souffrirait pas l'humiliation d'un refus.

Il attacha la missive au cou d'Hélios, hésita à le museler (il avait un large bec, après tout, et si Hannah se faisait mordre, l'effet général serait gâché- mais il opta pour la confiance dans les réflexes d'Auror de sa dulcinée ; en ce qui le concernait, elle avait toute latitude pour stupéfixer le volatile s'il osait s'attaquer à elle) et se contenta de lui faire la leçon de son regard le plus glacial (et ça marchait, croyez-moi ! Blaise ne se transformait en gelée que devant Hannah Abbott ; pour le reste, il avait osé fixer sans ciller son maître de maison- le Pr Rogue- pendant dix minutes, lors de son tout premier cours de Potions à Poudlard), avant de lui répéter sept fois le nom et l'adresse de la jeune fille.

On n'est jamais trop prudent.

Lorsqu'Hélios revint, Blaise déplia avidement la réponse.

Et s'arrêta net.

Pas à cause des mots d'acceptation qui auraient dû le combler de joie.

Mais à cause du papier à lettres rose à paillettes, abondamment parfumé, et surtout de l'enchantement qui faisait sortir une ribambelle de petits cœurs s'élevant dans les airs et formant, sous le regard horrifié de Blaise, deux lettres en guise de signature.

P.P.

Comme dans Pansy Parkinson.

Blaise sentit des vagues de frissons le parcourir. Depuis que Draco était sous contrôle fiscal, Blaise était bien placé pour devenir le sorcier de moins de trente ans le plus éligible du Royaume-Uni (ses avoirs n'étaient pas sous séquestre, car rappelons-le, il avait fait le choix de la neutralité).

Et Pansy avait actuellement entre ses mains un poème dédié à « celle qui hante mes rêves… ». Un poème dégoulinant, honteusement sirupeux, indigne d'un Serpentard, et compromettant son célibat si jamais Rita Skeeter l'entremetteuse en avait eu vent.

Et, pire que tout, compromettant se chances avec Hannah. Hannah et son sourire, son céleste regard bleu…

Halte ! le sang-froid s'imposait.

Et Blaise n'en manquait pas. Grâce à son stratagème, il pouvait utiliser la règle n°8 en toute impunité : « tu te réjouis de ce que j'aie enfin accepté mes sentiments pour toi ? Pans, je suis désolé, mais il s'agissait d'une mystification. La preuve, ma chouette ne peut pas porter mes messages. Comment ça, j'ai emprunté l'aigle de Draco ? Tu sais bien à quel point Draco est attaché à Hélios. Je pense que Draco t'a fait une mauvaise plaisanterie. Oui, j'approuve ton idée de Beuglante, ce n'est que justice… »

Il avait son échappatoire. Mais deux choses s'imposaient.

1- Faire frire Hélios.

2-Tuer Draco. Ah, et lui demander des explications, car qui lui avait mis ce fichu animal dans les pattes ? Ce qui supposait un inversement des tâches. L'interroger d'abord, l'avadakédavariser ensuite.


Draco avoua l'accident. Alors qu'il pourchassait le Vif d'Or lors de sa séance privée d'entraînement de Quidditch, Hélios s'était joint à lui, car attiré par tout ce qui brille, il désirait mettre son bec en premier sur le Vif d'Or. Las, un Cognard avait heurté Hélios. Le Vétéromage qui l'avait examiné avait assuré à Draco que la condition physique d'Hélios n'avait été en rien altérée. En revanche, des problèmes de mémoire étaient à craindre : confusion des noms et adresses, préférence donnée aux itinéraires familiers, etc.

« Et tu m'as refilé ton moineau défectueux !

-Surveille tes paroles Zabini, il s'agit d'un aigle impérial !

-Un aigle sénile oui ! fameux cadeau d'anniversaire, Malfoy ! tu réalises que Pansy Parkinson était prête à m'épouser !

-Je reprends Hélios ! tu ne le mérites pas !

-Bon débarras ! ».

La discussion s'était arrêtée là.

Puis Blaise avait soupiré, s'était rendu au bureau des Aurors pour emprunter son hibou à Seamus Finnigan. De nouveau, il avait pris sa plus belle plume. Pour réclamer une séance urgente auprès du Dr Weston.

Et quelques semaines plus tard, il aborda Hannah. Débitant d'une traite son texte appris par cœur :

«Surtout, ne vous sentez nullement obligée de me dire oui pour ne pas me faire de la peine ou pour tout autre motif ridicule, si vous répondez par la négative à ma question, je ne serais nullement froissé et nous resterons, je l'espère, bons amis, ou nous maintiendrons une relation strictement professionnelle. » (profonde inspiration) « Je voulais simplement vous demander si vous accepteriezdedîneravecmoi ? ».

Puis il perdit son calme de façade, craignant de l'avoir mise mal à l'aise, maudissant les bons conseils du Dr Weston et sa propre propension à les suivre:

« Quel idiot, mais quel idiot ! Le Docteur Weston va m'entendre, lui et ses méthodes ! » devant le troublant manque de réaction d'Hannah.

Manque de réaction qui avait cessé lorsqu'elle l'avait embrassé, apaisant d'un coup ses angoisses.

Prends ça, Hélios ! Il n'avait pas besoin de ce fichu animal, après tout.

Néanmoins, ce fut par hibou postal qu'il fit porter à Hannah une rose blanche le soir même.

Cent pour cent de fiabilité dans les livraisons à bon port, satisfait ou remboursé.

On n'est jamais trop prudent, n'est-ce pas ?


Note de l'auteur :

-des réactions?

-pour me faire pardonner mon retard de ce mois-ci, un autre OS suit, ne décrochez pas!