Bonjour à toutes et à tous !
En cet avant dernier jour de l'année 2011, Sygui et moi avons le plaisir de vous offrir le premier chapitre de ce tome 2 ! A la base, il faisait plus de 80 chapitres, et nous avons décidé de les grouper deux par deux. Donc, des chapitres bien plus longs, rien que pour vous !
Trêve de blabla, rien à nous, tout à JKR, on fait pas un rond sur notre fic, et on vous souhaite une bonne lecture !
LA TRILOGIE DES ORIGINES
Tome 2 : La quête de la Source
Chapitre 1 : Un éternel recommencement
Hermione se réveilla avec un mal de tête insupportable. Elle entendit une porte coulisser et se risqua à ouvrir un œil.
- Bonjour ! Vous n'auriez pas vu un crapaud ? demanda un jeune garçon.
L'enchanteresse sursauta et regarda rapidement autour d'elle. Elle se trouvait dans le compartiment d'un train qu'elle n'eut aucun mal à reconnaître.
- Et merde, dites-moi que je rêve… grommela-t-elle.
- Un problème ? demanda un Neville Londubat âgé d'une dizaine d'années.
- C'est une putain de blague cosmique ou quoi ? lâcha vertement la neuvième sage en se levant brusquement.
Le garçon, apeuré, se mit à crier et sortit en courant du compartiment. Enfin seule, Hermione se massa les tempes du bout des doigts. L'abattement et la tristesse la gagnaient, en repensant à Ginny, à Rose, à Hugo… Sa famille. A cet instant, elle aurait donné tout ce qu'elle avait pour les revoir une dernière fois.
- Cette saloperie de boule blanche s'est foutue de ma gueule… grogna-t-elle.
« Tu les reverras si tu mènes à bien ta mission… ou pas. A toi de choisir, puisque tu bénéficies de ton libre-arbitre. C'est bien ce que tu voulais, Sage ? » demanda la voix vaporeuse de la Source dans son esprit.
- Ce n'est pas comme si tu m'avais forcé la main ! rétorqua froidement Hermione. Tu avais tué toute ma famille ! Tu menaçais de détruire le monde ! Je n'avais pas trop le choix !
La neuvième sage attendit quelques instants, mais la Source ne lui répondit pas.
- Bon, laisse-moi deviner, poursuivit rageusement Hermione. Je dois tuer Voldemort, Dumbledore et Grindelwald avant la fin de ma septième année. C'est ça la mission ?
« Tu vois, ce n'était pas difficile à comprendre… » se moqua la Source.
- Mais c'est pas vrai ! Pourquoi eux ? Pourquoi maintenant ?
« Tous les problèmes ont commencé à cette époque. J'ai corrigé le plus d'anomalies possibles, à toi de faire le reste. »
D'humeur massacrante, l'enchanteresse ouvrit violemment sa valise et la vida sur le sol, cherchant sa baguette magique. Elle trouva la fine tige de bois coincée entre deux livres et la fit tourner dans ses doigts.
- Vingt ans que je ne me suis pas servie de cette chose… Et dire qu'il va falloir que je donne l'illusion !
Elle la rangea dans sa manche et claqua des doigts. Aussitôt, ses affaires regagnèrent la valise qui se ferma et s'envola pour se ranger dans le filet au-dessus de la banquette. Hermione s'allongea quelques instants, laissant ses pensées vagabonder. Les larmes lui montèrent aux yeux et elle s'efforça de ne pas pleurer.
- Pourquoi m'avoir renvoyée en première année ? Je dois tuer trois mages noirs, j'en ai pas pour sept ans ! s'exclama la neuvième sage. Je pourrais affronter les trois en même temps, les yeux bandés, à cloche pied et en buvant un thé !
« La force n'est pas tout. Tu as besoin d'une stratégie et elle ne se développera que dans le temps. Puisque tu es appelée à me remplacer, tu dois commencer à agir raisonnablement, et non pas dans la précipitation. Prends le temps de la réflexion, l'impétuosité est source d'ennuis… »
Sentant une colère froide monter en elle, l'enchanteresse se leva et s'étira énergiquement.
- Putain, et une troisième scolarité ! Je vais encore me faire suer en cours… Non mais franchement, j'ai cinquante ans passé ! J'vais faire quoi, au milieu de gamins ?
« Profite de ces sept années que je te donne pour parfaire ton apprentissage… Maintenant, je te laisse et je t'observe. Je n'hésiterai pas à te donner quelques conseils si besoin. Sinon, je t'ai laissé un petit cadeau. Regarde dans ta poche droite. Bonne chance, Sage. »
Hermione glissa la main dans la poche de son pantalon et ses doigts se refermèrent sur du papier glacé. Une photo… Elle la sortit et déglutit alors que ses yeux se posaient sur l'image animée. C'était une photo qui avait été prise avant le début des problèmes avec Ah Puch. Rose et Hugo se trouvaient derrière leurs mères, Ginny rayonnait de bonheur, et Rogue et McGonagall échangeaient un sourire complice.
- Merci… murmura l'enchanteresse en serrant la photo contre elle.
Elle prit sur elle une fois de plus pour retenir les larmes qui menaçaient de couler et rangea la photo dans sa poche.
- Je reconstruirai ma famille, se promit-elle en sortant de son compartiment.
Elle marcha lentement dans le train, évitant les élèves qui couraient dans tous les sens et finit par gagner le compartiment de Ron et d'Harry. Cependant, les deux futurs Gryffondors étaient accompagnés d'un garçon et d'une fillette que l'enchanteresse ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam. Ron était comme dans ses souvenirs, mais Harry semblait légèrement plus grand, moins mince. Quant aux deux nouveaux, le garçon avait les cheveux aussi noirs qu'Harry mais mieux coiffés et un regard noisette, et la fille avait de longs cheveux châtain clair et les yeux gris.
- Salut, vous n'auriez pas vu un crapaud ? demanda-t-elle d'une voix faussement enjouée.
- Euh… non, pourquoi ? demanda Ron en dévisageant la fille devant lui.
- Un garçon de première année, Neville Londubat, a perdu le sien. Il s'appelle Trévor.
- On n'a rien vu, renchérit Harry.
- Qui a le malheur d'avoir un crapaud comme animal de compagnie ? ironisa le garçon inconnu.
- Je me présente, Hermione Granger. Enchantée de vous rencontrer !
« Je suis Hermione l'enchanteresse, enchantée ! » pensa-t-elle avec un demi-sourire en se remémorant Merlin.
Elle tendit la main aux deux garçons et se força à sourire à Harry quand le Survivant la lui serra.
- Je suis Ron Weasley. Je te présente Harry Potter, Orion Black et Fama Lupin, la fille de la bande. Et le rat, c'est Croutard…
- Bonjour tout le monde… balbutia la Sage, complètement perdue.
« Mais qu'est-ce que c'est que ce cirque ? Depuis quand Remus et Sirius ont-ils des enfants ? »
Ron avait sa baguette de sortie et elle était pointée sur le rongeur.
- Tu menaces ton rat de ta baguette ? demanda la Sage en plaisantant, tentant de reprendre contenance.
- J'essaie de changer sa couleur de poil, mais je n'y arrive pas. J'aimerais qu'il soit roux, comme le reste de la famille.
- Ron, je n'ai aucune envie de soigner ton rat une fois de plus, dit doucement Fama Lupin qui était plongée dans un livre de sortilège.
- Ca doit pas être évident, fit Hermione. Mais je suis sure que d'ici un mois, avec les cours qu'on va avoir, tu y arriveras haut la main !
- Merci… balbutia Ron en rougissant légèrement. Et toi, tu sais faire un peu de magie ?
- J'ai quelques notions… répondit l'enchanteresse en retenant un sourire narquois.
- Tu viens d'une famille de sorciers ? demanda Orion.
- Non, mes parents sont des moldus. J'ai appris l'existence de la magie avec la réception du courrier d'inscription à Poudlard. J'ai acheté les livres et j'y ai jetés un œil. Et vous ?
- Nous venons tous d'une famille de sorciers. On se connait depuis l'enfance, répliqua Ron.
Hermione fut une nouvelle fois désarçonnée par l'annonce faite par le roux.
- Tous ? demanda-t-elle d'une voix qu'elle espérait calme.
- Oui, nos parents, sauf ceux de Fama, travaillent au ministère, expliqua Harry. Mon père et le père d'Orion sont Aurors, et le père de Ron travaille au service de détournement de l'artisanat moldu.
- Mon père est chercheur en Allemagne. Mais il voulait que je fasse mes études à Poudlard. Durmstrang a mauvaise réputation, paraît-il… ajouta la jeune Lupin avec un sourire.
L'enchanteresse sentit un frisson glacial la parcourir et elle se dirigea promptement vers la porte quand Ron remua sur son fauteuil.
- Euh… tu veux pas rester discuter avec nous ? demanda-t-il.
- Je repasserai plus tard, je dois chercher le crapaud de Neville…
- On peut t'aider ? proposa Harry.
Hermione hocha la tête.
- Ce serait avec plaisir…
Les jeunes gens allaient sortir du compartiment quand la porte s'ouvrit brusquement. Malefoy apparut, un sourire mauvais étirant ses lèvres, accompagné de ses deux gorilles habituels.
- Alors c'est donc vrai… Potter, Weasley, Lupin et mon cher cousin Orion sont à Poudlard… lança le blond en direction des trois garçons et de la fillette, ignorant superbement Hermione.
- Malefoy ! soupira Harry. J'espérais qu'on t'avait oublié sur le quai…
Orion se mit à rire, le même rire que son père, un son qui semblait à un aboiement joyeux, et Hermione lui donna un coup de coude dans les côtes, tandis que Ron esquissait un sourire.
- Ca te fait marrer, Weasley ? Ce qui m'étonne, c'est que tes parents aient encore les moyens d'envoyer leurs nombreux rejetons à Poudlard… commença le blond.
- Super, merci pour les présentations, mais nous n'avons pas de temps à perdre ! coupa Hermione. Donc, si tu pouvais dégager du chemin…
- Tu crois parler à qui, Sang de Bourbe ? demanda froidement Malefoy.
- A un crétin de gosse prétentieux qui répète sans réfléchir tout ce que son papa peut dire comme connerie, pourquoi ? répondit Hermione alors que Ron et Harry éclataient de rire. Pousse-toi de là, morveux, avant que je ne te mouche…
- Crabbe, Goyle, occupez-vous d'elle ! lança Drago, piqué au vif.
Les deux gorilles s'approchèrent en ricanant de l'enchanteresse qui sortit rapidement sa baguette de sa manche.
- Stupefix ! se força-t-elle à articuler.
Un jet de lumière rougit surgit de la baguette pour se diviser en deux. Les deux futurs Serpentard tombèrent, immobiles, sur le sol et la Sage dirigea la fine tige de bois sur Malefoy qui pâlit brusquement.
- Y'a encore du lait qui sort de ton nez, gamin. Reviens me voir quand tu ne porteras plus de couches… murmura froidement Hermione.
Malefoy partit en courant, abandonnant ses deux camarades aux pieds de l'enchanteresse.
- Wha ! s'exclama Black, émerveillé.
- Superbe sortilège, ajouta Lupin. Je n'avais jamais vu un seul sort frapper plusieurs sorciers.
- T'es… Tu sais que t'es géniale ? demanda Weasley.
- Merci Ron, répondit Hermione avec un sourire en rangeant sa baguette. On y va ?
Après avoir enjambé les deux garçons immobiles sur le sol, elle s'éloigna dans le couloir et Lupin, Potter, Black et Weasley se regardèrent, ébahis.
- Harry… J'crois que j'suis amoureux… soupira Ron, avec un sourire extatique.
- Prend un ticket, car je suis sur les rangs… ajouta Orion avec un air de défi.
- Il vous en faut peu, les garçons, se moqua Fama.
Une petite fille ouvrit les yeux, affolée. Elle ne savait pas comment cela était possible. Elle se redressa dans le lit qu'elle occupait et observa la pièce. Non, elle ne pouvait pas, elle ne devait pas se trouver ici.
« Par Merlin ! » songea-t-elle en se touchant les bras, les jambes.
Respirer lui paraissait étrange, et le sentiment de faim qui la tenaillait semblait incongru.
« Putain, je vais la tuer ! Je lui avais pourtant interdit de le faire ! » maugréa-t-elle en se levant.
Les jambes chancelantes, elle sortit de la pièce et entreprit de descendre les escaliers pour gagner la cuisine. Sur le chemin, elle s'arrêta net devant un miroir et poussa un cri de stupeur.
- Mais c'est quoi ce bordel ? s'exclama-t-elle, paniquée.
Elle courut dans la cuisine et se jeta sur l'exemplaire de la gazette du Sorcier, posé négligemment sur la table. En regardant la date, le 1er septembre 1991, son visage perdit les quelques couleurs qui lui restaient.
- Hermione… soupira Ginny. Qu'as-tu encore fait ?
Hermione était trempée par le trajet en barque jusqu'à Poudlard. Elle avait hâte de dîner et de gagner la tour Gryffondor pour se réchauffer devant la cheminée et surtout réfléchir à la situation qui était bien différente de ce qu'elle avait connu. Hagrid frappa trois coups secs à la double-porte du château qui s'ouvrit largement sur Minerva McGonagall.
Hermione eut un sourire attendri à la vue de sa future directrice de maison. Elle croisa brièvement le regard vert émeraude alors que le professeur de métamorphose emmenait les première année dans le hall. Le regard de l'animagus était neutre, et la neuvième sage soupira douloureusement. Minerva ne se souvenait visiblement de rien.
« C'est bien ma veine… » maugréa intérieurement la jeune fille.
L'enchanteresse baissa promptement la tête, pour cacher sa gêne. Elle avait encore le souvenir sur ses lèvres du baiser échangé des heures plus tôt avec l'animagus. McGonagall commença son discours de bienvenue et Hermione l'écouta d'une oreille distraite. Elle ne pouvait détourner son regard du visage de la directrice adjointe et retint un soupir extatique. Elle était toujours aussi belle, majestueuse et l'enchanteresse sentait le pouvoir magique de Minerva danser dans la pièce. C'était une brise légère, chaude, enivrante. Le professeur de métamorphose s'éclipsa quelques instants et Ron en profita pour s'approcher de la Sage.
- Tu sais comment ils vont nous répartir ? chuchota le roux alors que les autres élèves tendaient l'oreille dans leur direction.
- Je n'en ai aucune idée Ron, répondit Hermione avec un sourire pour le futur Gryffondor. Mais je suis sure que tout va bien se passer… Ne t'inquiète pas.
Ron acquiesça, un peu rassuré, et la directrice adjointe revint quelques instants plus tard.
- Mettez-vous en rang et suivez-moi, dit l'animagus en promenant son regard vert sur la foule d'élèves.
Hermione se mit à la fin de la file d'élèves en compagnie de Ron, d'Orion, de Fama et d'Harry, pénétra dans la grande salle et attendit patiemment que le tabouret et le Choixpeau soient en place. Une fois cela fait, une déchirure sur le rebord du galurin s'ouvrit largement et le couvre chef entama sa chanson.
Je n'suis pas d'une beauté suprême
Mais faut pas s'fier à ce qu'on voit
Je veux bien me manger moi-même
Si vous trouvez plus malin que moi.
Cependant, faut pas me prendre pour un imbécile
Faire trois fois la même répartition, c'est plutôt rébarbatif
Aussi, je prépare à l'une d'entre vous une scolarité pas facile
Et tant pis si elle trouve ça excessif.
Elle n'aura pas d'autre choix que de se soumettre
Car à Poudlard, des décisions je suis maître.
Rien ne m'échappe, rien ne m'arrête
Le Choixpeau a toujours raison.
Hermione fronça les sourcils et remarqua que McGonagall et Dumbledore échangeaient un regard interloqué.
« Mais il ne peut pas la fermer cinq minutes ! » pesta intérieurement Hermione. « Il va encore me griller auprès des profs… Foutu Choixpeau ! ».
Elle fit attention de masquer le plus possible sa force magique et évita soigneusement de croiser les yeux bleus inquisiteurs de Dumbledore.
« Toi, t'es le dernier sur ma liste… » songea l'enchanteresse en serrant les poings. « Je vais commencer par Voldemort, c'est le plus dangereux pour le moment. Un psychopathe à la fois… »
Minerva commença la répartition et Orion fut dans les premiers à passer. Il fut expédié à Gryffondor dès que le Choixpeau frôla sa tête.
- Hermione Granger ! appela la directrice adjointe.
L'enchanteresse sursauta en entendant son nom, mais reprit contenance et marcha d'un pas assuré vers le professeur pour s'assoir sur le tabouret. Le Choixpeau lui tomba sur les yeux et elle fut plongée dans l'obscurité.
« - Encore toi ! soupira l'objet magique.
- Vous m'en voyez désolée, mais je n'y suis pour rien. Cependant, ça n'est qu'une formalité. Vous n'avez qu'à crier Gryffondor pour la troisième fois et on n'en parle plus… grommela Hermione.
- Que tu crois, Sage ! Tu as été désignée par l'Origine de toutes magies pour veiller sur le monde, et ce n'est pas pour ton courage. En plus, j'ai des consignes.
- Ah oui, et j'aurais été choisie pour quoi ? Pour mes beaux yeux noisette si expressifs de myope, peut-être ? répliqua vertement Hermione. Et quelles consignes ?
- Pour ton courage, certes, car tu l'as affrontée, mais surtout pour ton côté roublard et malin… Tu es prête à tout pour parvenir à tes fins. Même tuer une Haute à coups de brique… L'Origine de toutes magies m'a demandé de te mettre à…
- Non, ne me dites pas que vous voulez m'envoyer à… s'étouffa l'enchanteresse.
- Contrairement à la deuxième fois, je n'ai aucun conseil à te donner. Au terme de ta mission, si tu réussis, tu veilleras sur le monde jusqu'à sa fin. Et étudier à Serpentard t'aidera dans la voie qui t'est tracée.
- Si vous faites ça je vous… commença la Sage. »
- SERPENTARD ! s'exclama le Choixpeau.
Aucun applaudissement ne se faisait entendre alors qu'Hermione ôtait rageusement l'objet magique de sa tête.
« Saloperie ! » pesta-t-elle intérieurement en le tendant à McGonagall.
Elle se dirigea vers la table des vert et argent tel un condamné se rendant à l'échafaud. Elle s'assit en bout de table et fut bientôt rejointe par Malefoy, Nott, Parkinson et Zabini qui l'évitèrent comme si elle avait la peste bubonique. Harry, Ron et Fama partirent rejoindre Orion à la table des rouge et or. Une fois la répartition finie, le repas apparut et Hermione mangea en silence, sentant les regards méprisants et dégoûtés de ses camarades de maison.
« Il faudrait que je revienne une quatrième fois. Peut-être qu'à Serdaigle, on me laissera une chance avant de me haïr… Merlin ce que je déteste les gosses ! »
Elle leva les yeux et remarqua que Dumbledore, McGonagall et Rogue chuchotaient tout en lui jetant des regards appuyés.
« Et voilà, ça commence. Mais qu'il est con, ce Choixpeau ! Mettre une née de moldus à Serpentard. Autant me mettre de suite une pancarte : Bonjour, j'ai cinquante ans et je suis l'enchanteresse qui va une fois de plus sauver le monde ! »
« Cinquante ans ? Tu espères tromper qui sur ton âge ? » se moqua la Source.
« Je n'ai pas encore les cinquante et un… » gronda l'enchanteresse.
« Et bien évidemment, tu ne comptes pas ta première scolarité dans ce nombre… »
Ignorant la remarque, Hermione soupira douloureusement et pensa qu'elle aurait aimé que Rose, Hugo et Ginny soient là avec elle. Cependant, il fallait voir le côté positif de la situation : elle avait toujours sa Guide.
« Enfin, il reste Pansy, si je veux discuter… » pensa-t-elle avant de rire de sa plaisanterie.
Elle jeta un regard en biais à la future femme de sa fille et remarqua qu'elle était plongée en grande discussion avec Drago Malefoy.
« S'il ne se tient pas à carreau, il passera pas l'année, le merdeux… »
Le repas se finit dans la bonne humeur. Cependant, les sourires des professeurs se figèrent alors que Dumbledore faisait apparaître les paroles de l'hymne de l'école. Hermione profita que tous les élèves étaient occupés à chanter pour capter le regard crispé de McGonagall.
« Il faut que je vous parle, professeur… Puis-je vous trouver dans une demi-heure à la lisière de la forêt interdite ? »
Le regard vert scruta les yeux noisette de la jeune fille et la directrice adjointe finit par acquiescer lentement.
« En effet, c'est nécessaire... » se contenta de répondre McGonagall.
Alors que les élèves de Serpentard se levaient pour suivre leur préfet, Hermione eut un léger froncement de sourcils pour son ancienne directrice de maison et gagna la file des première année en direction des cachots. La réponse de Minerva la surprenait grandement. Quelque chose clochait dans l'équation.
Le préfet s'arrêta devant un mur et eut un rictus goguenard en prononçant le mot de passe.
- Pureté du sang !
Une porte de pierre apparut dans le mur et le préfet l'ouvrit d'un geste souple.
- Pureté du sang… Je me demande ce que tu fais là, Granger ! se moqua Malefoy alors que les élèves ricanaient en pointant du doigt la jeune fille.
« Si je ne fais pas un coup d'éclat maintenant, ils vont me pourrir la vie pendant sept ans. Calmer le meneur et les autres se dégonfleront… »
Hermione s'approcha rapidement de Drago qui était entouré de ses deux malabars.
- Tu veux que je te redonne une petite leçon, comme dans le Poudlard Express ? murmura-t-elle avec un rictus méprisant.
- Et tu vas faire comment, sans Potter et Black ? demanda froidement Malefoy.
- Tu parles de la pureté du sang. C'est bien joli tout ça, mais si on parlait plutôt de la pureté de la magie… répliqua-t-elle en tendant la main, paume vers le ciel.
Une boule de feu apparut et le blond recula, apeuré. Des exclamations de surprise retentirent parmi les première année et même le préfet, un sixième année, était blême.
- Quelqu'un d'autre veut revenir sur le sujet de mes origines ? demanda l'enchanteresse alors que les flammes se reflétaient dans ses yeux. Personne ?
Elle interrompit son sort et regarda les élèves, satisfaite.
- Je pense que nous sommes parvenus à un accord.
Elle pénétra dans la salle commune la première, sentant dans son dos les regards éberlués de ses condisciples. La Sage trouva rapidement le dortoir des filles et vit que ses affaires avaient été déposées au pied d'un lit aux draps verts et argent.
« Va falloir que je m'y habitue à ces nouvelles couleurs… » soupira-t-elle en rangeant d'un coup de baguette ses vêtements et ses livres dans son armoire.
Alors qu'elle allait partir en direction du parc, Pansy Parkinson pénétra dans le dortoir et s'assit sur le lit juste à côté.
- Granger, ma surprenante voisine de lit… murmura la Serpentard, sarcastique.
- Et ça te pose un problème ? demanda sèchement Hermione.
Pansy ne répondit pas, se contentant d'un rictus amusé. L'enchanteresse haussa un sourcil, tourna les talons et quitta le dortoir sans un mot. Alors qu'elle traversait d'un pas rapide la salle commune, elle foudroya du regard les élèves qui s'étaient arrêtés de parler. Elle claqua fortement la porte derrière elle et se dépêcha de gagner le parc de Poudlard.
L'air frais lui fit un bien fou et, tout en se dirigeant vers la forêt interdite, elle commença à réfléchir à sa situation. Les Conseils des Hauts et des Sages ayant disparu, elle ne pouvait s'attendre à un coup de main de ce côté. Elle était donc la dernière Sage en activité, en attendant la naissance de sa fille. Cependant, la Source ayant supprimé les Conseils, sa fille bénéficierait-elle des capacités magiques d'une Sage ?
« Oui, tous les membres des Conseils ont vécu leur existence sur terre. Il en sera de même pour ta fille et Yuki Yamashi. Mais tu as bien des années devant toi avant de régler le problème de la dernière Haute. Et ce sera bien plus facile que la première fois, crois-moi… » répondit une voix douce dans son esprit.
- Merci pour l'info… grommela Hermione alors que la cabane d'Hagrid se dessinait dans l'obscurité. Donc, Severus est toujours son Guide, et Minerva le mien. Il faut que je la mette au courant de la situation. D'ailleurs, comment se fait-il qu'Harry ait encore ses parents ?
« Les Conseils n'ayant jamais existé, Cassandra Trelawney n'a pas pu faire de prophétie à Sybille. J'ai réparé le désordre qu'avait créé votre voyante. Tu vas enfin vivre ce qui aurait dû se passer lors de ta première scolarité. Harry Potter n'a aucun lien avec Voldemort. C'est à toi et à toi seule de mettre fin au règne du sorcier sombre. Je t'ai ramenée aux origines. Ou presque… »
- Comment ça ?
« Il y a deux trois choses que je n'ai pu rectifier. C'est que vous avez mis une sacrée pagaille dans la ligne du temps… »
- Du genre ? insista Hermione, sentant l'énervement la gagner.
« Ta magie est encore présente dans Poudlard et il y a un intrus que je n'ai pu supprimer… Au fait, tu n'as pas besoin de parler à haute voix. Réponds en pensée, je t'entendrai parfaitement… »
Soudain, l'enchanteresse s'arrêta brusquement, entrevoyant une lueur d'espoir.
« Une dernière question, Source. Peeves est-il bien une des essences de Merlin bloquée dans l'espace temps ? Est-ce lui l'intrus que tu n'as pas pu supprimer ?»
La réponse vint, quelques secondes plus tard.
« - Oui, une entorse aux lois magiques. Effectivement, le premier sage est toujours présent. De la mauvaise herbe, impossible à arracher…
- Mais est-il l'enchanteur que j'ai connu ou est-il le fantôme zinzin de ma scolarité ?
- Il joue un personnage depuis plus de cinq cents ans, ça laisse des séquelles, c'est certain. Mais je crois qu'il est impatient de te retrouver. »
Hermione retint un cri de joie et accéléra la marche jusqu'à la lisière de la forêt. Il lui restait un appui à Poudlard et surtout, un lien avec son ancienne vie. Soudain, elle sentit l'aura magique de Minerva et se dirigea vers elle. La silhouette du professeur se détacha de l'obscurité et s'approcha de la jeune fille. Le visage de l'animagus était impassible et la Serpentard se demandait à quoi elle pouvait bien penser.
- Bonsoir professeur… commença l'enchanteresse. Merci d'être venue. J'ai quelques révélations à vous faire.
- Moi aussi Hermione, répliqua doucement Minerva, un mince sourire éclairant son visage. Tu peux dire à l'Origine de toutes magies qu'elle aurait tout de même pu t'envoyer de nouveau à Gryffondor ?
Le cœur de l'enchanteresse rata un battement alors que la Source criait « Surprise » dans son esprit.
- Tu… tu te souviens de tout ? balbutia la Sage.
La Guide franchit les derniers mètres la séparant de la jeune fille et la serra dans ses bras.
- D'absolument tout…
La voix de Minerva était un murmure qui fit frissonner Hermione. Les lèvres de l'animagus se posèrent en un doux baiser sur le front de la jeune fille qui grimaça.
- Si seulement je pouvais avoir quelques années de plus… Pas grand-chose, au moins la majorité, grommela l'enchanteresse.
McGonagall eut un léger rire et approcha son visage de l'oreille de la Serpentard.
- Je pourrais aisément demander à Severus de préparer une potion de vieillissement. Cependant, patience est mère de toutes vertus.
- Justement, je n'ai aucune envie d'être vertueuse…
La directrice adjointe resserra son étreinte alors qu'une brise légère soufflait sur le parc.
- Je te proposerais bien de boire un thé dans mon bureau mais…
- Les murs ont des oreilles et des yeux, à Poudlard, maugréa Hermione en fermant les yeux, appuyant sa tête contre l'épaule de sa Guide.
Elle profitait de la chaleur du corps de McGonagall, du parfum de cette dernière qui l'enivrait.
- Dumbledore s'en doutera tôt ou tard, répliqua McGonagall en caressant doucement le dos de la neuvième sage.
- Le plus tard sera le mieux, répondit sombrement Hermione. N'oublie pas d'utiliser l'occlumencie en sa présence.
- Ce n'est pas mon point fort, mais je vais faire mon possible. Et pour Severus ? Tu comptes l'avertir ?
- Pas tout de suite. Pour le moment, je suis dans un nid de vipères. Je dois faire attention et gagner sa confiance.
L'enchanteresse se tut un instant puis posa la question qui la taraudait depuis son réveil dans le Poudlard Express.
- Que s'est-il passé après que je sois entrée dans la Source ? demanda-t-elle.
- La caverne a commencé à s'effondrer. Je m'attendais à mourir dans l'éboulement mais je me suis endormie comme si quelqu'un m'avait jetée un sort. Quand j'ai rouvert les yeux, j'étais dans un bureau qui me semblait étrangement familier. Puis Dumbledore est venu tout sourire, me demandant si j'étais prête à accueillir les nouveaux élèves. Nous avons déjeuné ensemble dans la grande salle et j'ai passé le reste de mon après-midi à me demander où tu étais et si tu te portais bien. Et toi, que t'est-il arrivé ?
Hermione lui fit le court récit de sa rencontre avec les deux Sages du Conseil et ce que la Source lui avait dit.
- Donc, ta mission est de t'occuper de Voldemort, Grindelwald et de Dumbledore avant la fin de ta scolarité ? demanda McGonagall, perplexe.
- Un jeu d'enfant… rétorqua l'enchanteresse, amère.
Elle se tut un instant et sentit la frustration et la tristesse l'envahir.
- J'aurai tellement voulu être à nouveau à Gryffondor ! soupira la Sage en serrant les dents.
- Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu sais où me trouver, murmura Minerva d'une voix apaisante. Tu n'es pas seule dans cette épreuve.
Hermione sentit une larme couler sur sa joue et elle l'essuya rageusement.
- Je sais… Et je suis désolée que tu doives vivre ça à cause de moi…
- Tu as pris la bonne décision.
- Contrairement à la première fois où je n'avais rien perdu à ressusciter, là, je n'ai plus ma famille, ma femme, mes enfants. Ils me manquent et je n'ai qu'une photo pour m'en souvenir…
McGonagall se recula légèrement et plongea son regard vert dans les yeux de son élève.
- Tu n'as rien perdu, ils étaient morts… Tu vas avoir une chance de les revoir, ce qui n'aurait pas été le cas si tu avais refusé la proposition de la Source. Ca va être long, ça va être dur, mais tu as toute latitude pour reconstruire ta famille telle que tu l'as connue.
« Ou une autre… » murmura la Source dans l'esprit de l'enchanteresse.
Hermione soupira et se mordit la lèvre inférieure. La situation n'était pas brillante, mais elle aurait pu être plus désastreuse.
- Le pire dans tout ça, c'est que j'ai envie de fumer une cigarette et de boire un bon whisky. Tu n'imagines pas la torture que c'est d'avoir cinquante ans dans le corps d'une gamine de onze ans… Et en plus, je vais devoir m'habituer à te vouvoyer en cours !
Minerva grimaça et roula des yeux.
- Un problème ? demanda la Sage.
- La répartition a apporté son lot de surprises. Avec Orion Black et Fama Lupin, je m'attends à avoir une nouvelle version des maraudeurs. Je suis à deux doigts de poser ma démission…
- Il ne faut pas dramatiser, se moqua Hermione. Tu vas juste avoir des crampes à force de signer des bulletins de retenus et divers mots à leurs parents…
Hermione soupira. Encore une vie à vivre. « Et quelle vie ! » pensa-t-elle en faisant tinter le col de la bouteille de vin contre son verre.
- Une bonne année j'espère, fit une voix ensommeillée derrière elle. Encore dans tes souvenirs ? marmonna Pansy en se laissant tomber contre Hermione sur le canapé.
- Désolée de t'avoir réveillée...
- C'est pas toi, c'est le doux bruit du verre qu'on emplit.
- Mais… la chambre est située loin de la bibliothèque, pourtant.
- J'ai une excellente audition. Alors, t'en es où ?
- Notre répartition, répondit l'enchanteresse.
Le regard de la médicomage s'éclaira et elle s'installa à côté de la Sage.
- Tu as enfin quitté les souvenirs glauques pour les meilleurs moments. Remplis mon verre, je passe la nuit avec toi ! Ca va être le fun !
Ginny fulminait dans sa chambre. Assise devant un parchemin, sa plume grattait le vélin avec une incroyable virulence.
- Et t'as intérêt à avoir de sérieuses bonnes raisons pour m'avoir fait ça, dit-elle à voix haute en posant sa plume dans l'encrier. Je relis et j'envoie.
« Hermione,
Qu'as-tu encore inventé ? Je t'avais interdit de me faire revenir à la vie. 1991, c'est quoi ce cirque ? Tu as pensé à quoi en me renvoyant chez mes parents pour la prochaine année ? Je te demande donc de venir t'expliquer demain soir, minuit, au bout de l'allée du Terrier. Et tu as intérêt à avoir une justification.
Ginny »
Elle noua le parchemin à la patte d'Errol et le hibou s'envola.
- Franchement, j'aimerai bien savoir à quoi elle joue… grommela la rousse.
- Ginny ! T'es pas encore au lit ? Tu as vu l'heure ! Eteins tout de suite la lumière ! cria Molly en bas des escaliers.
L'ancienne poursuiveuse retint un juron et se glissa sous les draps.
- Et j'ai même pas ma putain de baguette… MERDE ! lâcha la rousse.
- GINNY ! JE T'AI ENTENDU ! s'exclama Molly, outrée.
- Chiotte… murmura l'ancienne Gryffondor. J'ai cinquante ans, je peux quand même dire ce que je veux…
Hermione et Minerva traversaient le parc en direction du château, chacune plongée dans ses pensées. L'enchanteresse réfléchissait à la conversation qu'elle venait d'avoir avec la directrice de Gryffondor. Ca l'avait quelque peu réconfortée, mais moins que l'étreinte que lui avait donnée son professeur. Elle sentait encore la chaleur des bras de McGonagall dans son dos, la main sur sa joue.
« Nous sommes maudites. Nous ne pourrons jamais être ensemble. »
« Pas dans cette vie, en tout cas. Mais qui sait ? Nous nous retrouverons peut-être un jour… »
Les dernières phrases qu'elle avait échangées avec Minerva avant qu'elle n'entre dans la Source tournoyaient dans son esprit. Se pourrait-il que cette fois-ci…
« Tu as ton libre-arbitre, je ne m'en mêlerai pas… » fit remarquer doucement la Source dans son esprit.
Hermione songeait à son avenir quand elle fut tirée de ses réflexions en remarquant que Dumbledore les attendait sur le perron, l'air contrarié.
- Bonsoir professeur, Miss Granger, salua posément le Directeur de Poudlard. Que faites-vous dehors à cette heure ?
- J'allais voir Hagrid pour lui parler de la commande de graines de citrouille en vue d'Halloween, et j'ai rencontré cette élève qui s'est visiblement perdue.
- Perdue ? répéta Dumbledore en fronçant les sourcils.
- Je regardais l'architecture du château, j'adorais l'art plastique dans mon ancienne école, et je me suis éloignée pour avoir une vue d'ensemble… mentit Hermione avec un mince sourire contrit.
- Bien… marmonna le Directeur en plongeant son regard dans celui de l'élève.
L'enchanteresse pensa immédiatement à des architectes célèbres, au style roman, gothique, et sentit la magie du mage effleurer son esprit.
- Vous arriverez à retrouver vos dortoirs ? finit par demander Dumbledore.
- Je pense. Merci professeur, bonne soirée.
Elle salua de la tête les deux enseignants et prit le chemin des cachots.
« Dis-moi, Source, pourquoi as-tu laissé ses souvenirs à Minerva ? »
« Tu as besoin d'aide sur place. Entre Merlin, Minerva et moi, si tu n'arrives pas à accomplir ta mission, ce sera à désespérer de toi… Et puis, je suis pour l'égalité Guide/Sage… » répondit l'Origine de toutes magies.
« Merci. » répondit Hermione, reconnaissante.
Alors qu'elle était presque arrivée à la salle commune, Rogue apparut au détour d'un couloir et fonça sur elle comme un vautour sur sa proie.
- Que faites-vous dehors après le couvre-feu, Miss Granger ? demanda-t-il de sa voix doucereuse.
- Je prenais l'air, professeur. C'est irrespirable, dans la salle commune.
- Vous savez que vous êtes en infraction avec le réglem… commença le maître des potions.
- Et vous allez faire quoi, monsieur ? Retirer dix points à Serpentard ? coupa la jeune Serpentard.
- J'en suis capable… murmura dangereusement Rogue.
- Oui, et moi, je connais personnellement Merlin l'enchanteur, ironisa la Sage.
- Faites attention, Miss Granger. Votre attitude et votre… naissance pourraient vous attirer des ennuis si vous n'y prenez pas attention.
- Rassurez-vous, professeur. Celui ou celle qui éventuellement pourrait me poser des problèmes n'est pas encore né…
« Comme la dernière Haute ne naîtra pas avant une vingtaine d'années, techniquement j'ai raison. » songea-t-elle avec amusement.
- L'arrogance sied mal aux nées de moldus.
- Ainsi qu'aux personnes qui sous-entendent qu'elles sont de sang pur alors qu'il n'en est rien. Bonne nuit, professeur.
Elle donna rapidement le mot de passe et s'engouffra dans la salle commune, laissant Rogue dans le couloir, médusé.
L'enchanteresse gagna rapidement son dortoir. Les autres filles étaient endormies alors que la Sage passait rapidement son pyjama et se glissa sous les draps. D'un geste de la main, elle ferma le rideau de son lit, ne remarquant pas sa voisine de lit qui l'observait discrètement. Pansy eut un sourire mystérieux et finit par se retourner pour s'endormir à son tour.
Le lendemain matin, Hermione avala rapidement son petit-déjeuner. Il n'y avait que peu d'élèves présents dans la grande salle, et seuls Rogue et McGonagall se trouvaient à la table des professeurs. Les deux directeurs de maison échangeaient quelques mots tout en buvant leur café et l'enchanteresse ne se préoccupait pas de ce qu'ils pouvaient dire. Elle songeait à sa matinée chargée et organisait ce qu'elle devait faire. Déjà, elle avait prévu de sécher le cours d'histoire de la magie. Entendre pour la troisième fois Binns radoter sur la construction de Poudlard alors que la Sage avait participé à cet évènement était quelque chose dont elle pouvait se passer. En revanche, elle avait prévu de se rendre dans la salle sur demande pour détruire le diadème de Serdaigle, d'avoir ensuite une sérieuse conversation avec Peeves et surtout, elle devait se rendre à la bibliothèque. Si il n'y a vu pas eu de prophétie concernant Harry et Voldemort, qui avait bien pu tuer Jedusor. Et comment ?
- Salut Granger !
Hermione leva le nez de son assiette et croisa le regard pétillant de malice de Parkinson.
- Salut…
- Je ne me suis pas présentée. Pansy Parkinson, dit la jeune fille en lui tendant la main.
L'enchanteresse la serra mollement et retourna à sa tasse de thé.
- Prête pour ton premier cours ? J'ai entendu dire que le prof était un fantôme radoteur.
- J'en sais rien… On verra bien ! soupira Hermione.
Une nuée de hibou pénétra dans la grande salle et, parmi eux, la Serpentard reconnut Errol qui volait péniblement. Cependant, au lieu de s'arrêter à la table des Gryffondors, le volatil atterrit lamentablement dans l'assiette de l'enchanteresse, sous le regard étonné des Weasley présents. La Sage se saisit de la missive et la déplia rapidement pour la parcourir. Elle crut tomber de sa chaise en reconnaissant l'écriture de son ex-femme et faillit tourner de l'œil en découvrant le contenu de la lettre. Elle se leva, fourrant le parchemin dans sa poche, et attrapa son sac.
- Tu t'en vas déjà ? demanda Parkinson.
- Je n'ai pas le sens de l'orientation. Vaut mieux que je parte maintenant pour trouver la salle, sinon j'arriverai à la fin du cours. A tout à l'heure, Parkinson.
- Tu me gardes une place ?
- Bien sûr, mentit Hermione.
L'enchanteresse quitta rapidement la grande salle et prit la direction du septième étage. Une fois arrivée à la tapisserie de Barnabas le Follet, elle passa trois fois devant le mur opposé et une porte apparut. La Serpentard regarda autour d'elle et, certaine d'être seule, pénétra dans la salle sur demande, refermant la porte derrière elle. Elle passa une main tremblante sur son visage blême.
- Ginny se souvient… C'est un cauchemar… Je vais me réveiller… murmura-t-elle en inspirant profondément.
« Un cauchemar, tout de suite… Je t'offre la possibilité, non pas de tout recommencer avec ta femme, mais de reprendre là ou vous avez été… interrompues de manière involontaire. » répliqua la Source.
- INVOLONTAIRE ? TU TE FOUS DE MOI ? hurla Hermione en donnant un coup de pied rageur dans une pile d'objet.
Elle se prit le nez entre le pouce et l'index et tenta de se calmer.
- D'abord l'horcrux. Concentre-toi sur ta mission… se sermonna-t-elle.
Elle observa le capharnaüm et slaloma entre les piles d'objets abandonnés par les élèves pour se retrouver quelques minutes plus tard devant une armoire délabrée. Elle repéra le diadème de Serdaigle et l'attira magiquement à elle. Elle agita mollement la main et l'objet prit feu. Un hurlement strident résonna dans la salle et Hermione eut une grimace. Finalement, les flammes s'éteignirent et l'objet paraissait intact.
- Sans maîtrise, la puissance n'est rien, marmonna l'enchanteresse. Et un horcrux de moins. Maintenant, Ginny… T'en as d'autres, des surprises comme ça ?
« Non, c'était la dernière… promis ! » répondit la Source. « Moi qui pensais te faire plaisir… Ingrate. »
Hermione balança le diadème sur une pile de bouquin sans répondre. Elle réfléchissait déjà à la lettre qu'elle allait écrire à sa femme. Elle quitta la salle sur demande et s'éloigna en direction de la volière, tout en sifflotant un air qu'elle avait entendu elle ne savait plus où. Soudain, cela lui revint en mémoire. C'était une chanson paillarde que Pansy sifflait souvent à Alex pour énerver Rose. L'enchanteresse eut un pincement au cœur tandis qu'elle sortait de la salle sur demande.
- Où pourrait se trouver ce bon à rien de Merlin ? grommela-t-elle en s'éloignant.
- Derrière toi… murmura une voix grave.
Hermione sursauta et se retourna rapidement. Peeves lui faisait face et lui tirait la langue.
- Alors ma grosse, encore de retour ? Tu sais ce qu'on dit, jamais deux sans trois. La boucle est enfin bouclée !
- Très drôle, Merlin… Tu connais un endroit tranquille où discuter ?
- Bien sûr. En plus, y'a quelqu'un qui brûle d'impatience de te revoir…
L'enchanteresse suivit le fantôme dans les couloirs de Poudlard et elle leva les yeux au ciel en approchant des toilettes des filles du deuxième étage.
- Pitié, non… maugréa la Sage en s'arrêtant devant la porte.
Merlin la traversa et Hermione n'eut d'autre choix que de pénétrer dans la pièce, fermant derrière elle la porte.
- On prend les mêmes et on recommence ! s'exclama joyeusement Mimi Geignarde. Comment va notre Sage en chef ?
- Ca pourrait être mieux, répondit l'enchanteresse en soupirant. Mais j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle.
- Commence par la mauvaise !
- Ginny se souvient de tout et elle est folle furieuse… répliqua l'enchanteresse.
- Fallait s'y attendre, répondit Merlin, songeur. Et la bonne ?
- Ma Guide aussi et elle va pouvoir m'aider à m'occuper de mes trois « amis »…
- Allez, tire pas la gueule, se moqua Merlin. Tu vas n'en faire qu'une bouchée, des trois glandus. D'ailleurs, c'est quoi le programme ?
Hermione chassa Ginny de son esprit pour se focaliser sur la quête de la Source.
- J'allais y venir. Je vous explique, et vous me dites ce que vous en pensez…
Minerva McGonagall regarda sa montre et retint un soupir de soulagement.
- La classe est finie. Vous pouvez y aller. Miss Granger, puis-je vous voir quelques instants ?
Hermione, qui rangeait ses affaires, acquiesça, surprise. A ses côtés, Pansy haussa un sourcil, étonnée.
- Je te garde une place à côté de moi dans la grande salle ? demanda la jeune fille.
L'enchanteresse hocha la tête et, son sac sur les épaules, se rapprocha du bureau du professeur. Une fois la salle de classe vide, la directrice adjointe ferma la porte d'un mouvement de baguette et invita son élève à s'assoir.
- J'aimerais te parler de deux petites choses, commença le professeur.
- Je t'écoute, répliqua doucement Hermione en étirant ses jambes.
- Tu as fait deux scolarités dans la maison Gryffondor, treize années à porter les nobles couleurs du grand sorcier qu'était Godric Gryffondor et j'aimerais que…
Minerva chercha un instant ses mots tandis que l'enchanteresse était de plus en plus perplexe.
- J'aimerais donc que tu sois fidèle de cœur à ta première maison et que tu me donnes moins d'occasions d'accorder des points à Serpentard. A moi et aux autres professeurs, bien évidemment.
La Sage eut un moment d'incompréhension puis finit par éclater de rire.
- D'accord, tu veux remporter la coupe des Quatre Maisons… Et tu me demandes donc de saborder la maison Serpentard. Belle mentalité, Minerva.
- Je sais, répliqua sèchement McGonagall. J'en ai juste assez de subir les sarcasmes de Severus, ce que tu peux aisément comprendre.
- Tu n'as qu'à ressortir avec. Il n'oserait pas… En fait, oublie ce que je viens de dire, il était aussi moqueur célibataire qu'en couple.
- Je peux compter sur toi, Hermione ? insista l'animagus.
- Au temps pour le rapprochement des maisons, se moqua la Sage.
Elle se tut un instant et se mordit la lèvre inférieure.
- J'en saurai plus ce soir, mais il y a une chance sur deux que tu aies une élève extrêmement brillante l'année prochaine dans ta maison.
- C'est-à-dire ? demanda Minerva, perplexe.
L'enchanteresse sortit la lettre de Ginny et la tendit à son guide. Minerva prit le document sans comprendre et commença à le parcourir. Elle leva les yeux vers Hermione en lui rendant le parchemin, silencieuse.
- Nous sommes donc trois personnes à connaître l'ensemble de l'histoire. Bien. Cela doit te... faire plaisir de savoir que ta femme sera là ? finit par dire l'animagus.
Le ton de sa voix fléchit de façon imperceptible sur les derniers mots prononcés.
- Ma femme… soupira Hermione alors que ses doigts se refermaient sur la photo dans sa poche. Je ne sais pas. Je ne crois pas. Même si je n'y suis pour rien, elle va me faire porter le chapeau de son retour.
- C'est vrai qu'elle n'a pas l'air d'apprécier la plaisanterie dans la lettre. Ceci dit, une fois que tu auras eu la chance de lui expliquer ce qui s'est passé avec la Source, elle saura certainement t'épauler, comme par le passé, répondit l'animagus, tendue, mais ne laissant rien paraître de ses pensées.
- Je te tiendrai au courant… Si tu ne me vois pas au petit-déjeuner demain matin, c'est que je serai enterrée quelque part dans le jardin du Terrier. Promets-moi seulement de me donner une sépulture décente. Bref, tu avais deux choses à me dire. La deuxième étant ?
- Rien, murmura la directrice-adjointe en détournant le regard.
La Sage posa sa main sur celle de sa guide.
- Tu es sûre ? insista l'élève. Un problème ?
- Comme tu le disais, je n'ai qu'à attendre une année pour avoir une miss-je-sais-tout chez Gryffondor. Tes amis t'attendent pour le repas, tu devrais filer.
- Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas.
Hermione attrapa son sac et le mit sur ses épaules. Elle allait quitter la pièce quand la voix de Minerva se fit à nouveau entendre.
- Au fait, je retire dix points à Serpentard.
- Et pour quel motif ? s'étouffa Hermione en se retournant.
- J'ai entendu Drago Malefoy dire à Severus que tu avais séché le cours d'histoire de la magie… Et comme ton cher directeur de maison ne te punira pas, je me charge de cette basse besogne.
Voyant le regard noir de sa Guide, la Sage n'ajouta rien et s'éclipsa rapidement en direction de la grande salle. Sur le chemin, elle rencontra Harry, Ron, Orion et Fama. Elle les salua avec un sourire mais les Gryffondors semblaient gênés.
- Un problème ? demanda l'enchanteresse en fronçant les sourcils.
- Et bien… commença Ron.
- Laisse tomber, c'est une Serpentard, y'a rien à en attendre, coupa Harry.
- Oui, mais hier dans le train… rétorqua le roux.
- Quoi dans le train ? grogna Orion.
Harry et lui échangèrent un regard entendu alors que Fama baissait les yeux sur ses chaussures, semblant très intéressée par ces dernières.
- Excusez-moi, mais je suis là ! s'exclama Hermione.
- Elle nous a défendus, ajouta Ron en rougissant.
- Elle a juste fermé le clapet de cet abruti de Malefoy pour son propre compte, si tu veux mon avis, coupa Harry.
- Tu sais ce qu'on nous a dit à propos des Serpentard ? ajouta Orion en toisant du regard l'enchanteresse.
La Sage soupira et se planta devant les Gryffondor.
- Je ne suis ni morte, ni empereur romain. Donc, évitez de parler de moi à la troisième personne quand je suis là. Ensuite, je suis une Serpentard, et alors ? C'est marqué où qu'on doit se détester et se fuir comme la peste dans les couloirs ?
- T'as raison… murmura Ron.
- Sans moi ! Pour les quelques contacts que j'ai eus avec ceux de ta maison, je passe mon tour, répondit sèchement Potter. Mon père a bien raison. Il n'y a rien à attendre de cette maison de serpents…
- Rien à rajouter, conclut Black.
Harry et Orion partirent en direction de la grande salle et, après avoir hésité quelques instants, Ron et Fama eurent un regard d'excuse pour l'enchanteresse et suivirent leurs amis.
- Ite missa est, comme dirait l'autre… grommela Hermione en les regardant s'éloigner.
Elle secoua la tête, navrée, attendit une petite minute et se mit en route. Elle finit par s'assoir à la table des vert et argent, à côté de Parkinson qui lui jeta un regard en biais.
- Dis donc Granger, quand tu as des bons plans pour sécher les cours, fais-en profiter les copines… murmura la jeune fille.
- Je ne vois pas pourquoi tu voudrais traîner avec une sang de bourbe, répliqua sèchement Hermione.
Pansy en lâcha ses couverts et plongea son regard dans celui de l'enchanteresse.
- Je sais ce qui se dit dans mon dos, ajouta froidement la Sage.
- Je peux t'assurer que je n'ai jamais proféré cette insulte, s'indigna Parkinson.
- Va plutôt t'amuser avec Malefoy et compagnie, si tu ne veux pas t'attirer d'ennuis. Je ne suis pas fréquentable, comme fille.
- Ca tombe bien, moi non plus… murmura Pansy avec un sourire.
« Comme si je n'étais pas au courant… » songea Hermione avec amusement.
- Pansy ! Pourquoi tu t'abaisses à lui parler ? lança Malefoy assis quelques sièges plus loin.
- Tu vois… marmonna Hermione.
- Parce que ça me fait toujours moins à me baisser que pour t'adresser la parole, Malefoy, rétorqua Parkinson avec un rictus.
Le blond fut choqué par la réplique de la jeune fille, mais la plus surprise était l'enchanteresse. Elle se demandait ce qui arrivait à la vert et argent.
- Comment oses-tu ? s'étouffa Drago.
- Fous-lui la paix, continua tranquillement Pansy. Si Granger a été répartie à Serpentard, c'est qu'elle le mérite autant que toi et moi.
- Ca reste à prouver, grogna Malefoy en reniflant dédaigneusement.
- Pour toi, effectivement. Mais je dois dire que la démonstration de Granger hier soir me fait dire qu'elle a toute sa place ici, conclut Pansy avant de boire une longue gorgée de jus de citrouille.
Le reste du repas se passa sans mot échangé. Hermione se dépêcha d'avaler son dessert, puis se leva en ramassant son sac.
- Je viens avec toi en sortilège. Comme ça, je suis sure que tu ne me feras pas faux bond, murmura Pansy en attrapant ses affaires.
Hermione hocha la tête et les deux jeunes filles quittèrent la grande salle sous le regard mauvais de Malefoy. Une fois qu'elles se furent éloignées, l'enchanteresse observa la Serpentard qui arborait un léger sourire.
- Tu n'aurais jamais dû t'opposer à Malefoy.
- Si tu crois que j'ai peur de ce fils à papa… se moqua Pansy. Et puis, tu as l'air assez calé en magie. Au pire, tu seras là pour me prêter main forte.
- Parce que tu crois que je fais dans l'assistanat ? demanda la Sage, narquoise. Je t'imaginais plutôt indépendante et fière de l'être.
- Laisse ton imagination au placard, Granger. Tu apprendras bien vite à me connaître… Allez, dépêche-toi, j'ai envie d'une place bien douillette au fond de la salle, près de la fenêtre et du radiateur.
Pansy accéléra son allure et Hermione resta quelques pas en arrière, perplexe, fronçant les sourcils.
Hermione leva les yeux vers Parkinson qui souriait.
- Je ne comprends toujours pas pourquoi tu m'as parlé ce jour-là… marmonna l'enchanteresse.
- Attends… Tu ne comprends toujours pas comment je marche ? se moqua Pansy. Tu sais très bien que je noue toujours des amitiés qui me seront utiles. L'intérêt prime dans mes relations. Et une petite fille qui fait surgir une boule de feu de sa main pouvait être un sacré atout dans mon jeu.
La médicomage se prit un coup de coude dans les côtes et grimaça.
- Quand on veut pas connaître la vérité, on la demande pas… soupira-t-elle. Bref. J'ai hâte d'assister à ta première entrevue avec Ginny. Ca a dû être rock'n roll !
- Je ne te le fais pas dire… soupira Hermione.
En espérant que cette introduction vous a plu, on vous donne rendez-vous en 2012 !
Bises et bonne année,
Sygui et Link9
