Avant que vous me demandiez, oui, ceci est bien la suite d'un « été pour tout changer ». Petit rappel pour ceux qui ne seront pas arrivés au dernier chapitre au début de l'histoire. Puis nous faisons un bond de quelques semaines … pour arriver début de saison 3 …

Je conseille très fortement de lire un été pour tout changer avant, sinon vous risquez d'être perdu au début.

Sur le trajet du retour :

Quinn POV

Si l'on m'avait dit, il y a un mois que je reviendrai de ces vacances avec Rachel Berry comme petite amie, je ne l'aurai surement pas cru. Je n'aurai même pas cru que j'irai. Mais alors qu'elle dort là contre mon épaule dans ce bus rempli, je pense à tout ce qui va se passer après. Nous avons passé deux semaines ici dont une pratiquement collée l'une à l'autre.

Je sais pertinemment que les choses changeront quand nous arriverons à Lima. Il y a tant à faire face et pourtant, je ne me sens pas de la quitter. Je l'aime et je ne veux pas qu'elle passe par les mêmes ennuis que Kurt avant nous. Mais en même temps, je suis maintenant définitivement accrochée. Je ne peux imaginer ma vie sans elle et je sais qu'elle a parlé d'oublier New York quand je lui ai dit ne pas être sure de pouvoir aller jusqu'au bout avec elle. Je pense avoir réussi à la convaincre malgré tout mais c'est une fille têtue. Elle n'abandonnera tout simplement pas.

Je sais que je ne pourrai peut-être pas rester avec elle aussi longtemps qu'elle le voudrait. Elle pense que je m'éloigne d'elle. Je le vois dans son regard par moment. Je prends chaque jour qu'elle veut bien me donner, en priant pour que la réalité ne nous rattrape pas trop vite. Car s'il y a une chose dont je suis sure, c'est que si nous choisissons de le faire en couple, il faudra rester fortes parce que ce n'est que le début.

Santana POV

Berry avait raison. Merde, ça me coûte de penser ça pendant que je réconforte comme je peux Brittany. Elle est triste de quitter ce qu'elle a appelé sa deuxième maison. Mais je lui ai promis que nous reviendrons un jour ici.

Nous sommes plus fortes maintenant. Je sais qu'à nous deux nous mettrons McKinley au pas. Je ferai tout ce qu'il faut pour protéger ma blonde. Je la serre plus fort encore contre ma poitrine. Elle se tourne vers moi et me chuchote à l'oreille.

« Q. pense à quitter Rachel. » J'ouvre des yeux énormes. Quoi ? Après tout ce qu'on a vécu ces deux semaines, elle veut tout laisser tomber ? Elle ne m'a jamais semblé si heureuse pourtant.

« Pourquoi tu penses ça, Britt ? » Brittany hausse les épaules. Elle a toujours été douée pour lire les gens.

« Elle a peur, » me dit-elle comme si c'était une évidence. Je prends un aperçu vers l'autre couple. Quinn m'envoie un sourire quand elle le remarque avant de tourner son regard vers l'extérieur.

« Et bien, nous la laisserons pas faire. D'accord ? » Brittany hoche la tête secrètement ravie. « Et tous nos amis, nous aiderons, » j'ajoute en montrant le bus autour de nous. Et si je dois botter le cul de Q. pour l'empêcher de faire cela, je le ferai sans hésitation pour revoir le sourire que m'offre B maintenant. Je dépose un baiser passionné sur son front, juste comme elle les aime.

Elle se coule contre moi, reposant son corps contre le mien. J'attrape ses lèvres une seconde avant de lui promettre « Dors, maintenant. Je ne laisserai rien arriver. »

Quelques semaines plus tard :

Trainant Rachel, nous sortons de la voiture. Premier jour d'école, le ton est donné directement. Brittany attrape ma main et nous regardons derrière nous, Rachel qui traine les pieds. Je sais qu'aujourd'hui va être dur pour elle, très dur.

Brittany a croisé Quinn, il y a trois jours au centre commercial. La simple mention de son nom quand elle est revenue a suffi à déclencher une nouvelle crise de larmes chez Rach. C'est devenu un sujet tabou, quelque chose que nous ne pouvons plus mentionner devant elle.

Bien sûr, Britt l'avait vu venir et moi, je ne l'ai écoutée que trop tard. Les dégâts étaient déjà faits lorsque j'ai tenté de raisonner Quinn. Du coin de l'œil, je repère Finn et les garçons qui s'approchent. Je leur fais un petit signe et ils nous suivent de loin. Britt et moi entourons Rachel.

« Ca va aller. Pas la peine que vous restiez avec moi, » dit-elle d'une voix plate, sans joie ni entrain. « Je peux prendre soin de moi toute seule. »

« Ce n'est pas pour t'embêter que nous t'accompagnons. Je ne veux pas que tu aies à faire face à des slushies avant que je ne puisse faire passer le mot que tu es hors limite, » répliqué-je vivement comme excuse pathétique pour coller à ses côtés au moins le temps que nous sachions ce que Qui… elle prévoit de faire.

Nous voyageons entre les casiers, bien conscientes des regards qui se posent à la fois sur moi et les deux filles qui m'accompagnent. L'arrivée à mon casier est saluée par un nouveau baiser légèrement torride et un gémissement plaintif qui ne vient ni de moi, ni de Britt. Nous avons promis de limiter un maximum ce genre de choses autour de Rachel. Cela lui ramène trop de souvenirs. Mais parfois ...

L'escapade au casier de Britt est sans histoire et pour la première fois depuis de longues semaines, j'entends une voix qui parle par paragraphe à nouveau, nous laissant à peine le temps à Blaine, moi ou Kurt de placer un mot.

Je sais qu'elle ne fait cela que pour ne pas se sentir exclue au milieu de tous les couples de Glee et on peut dire que nous sommes beaucoup. L'été ayant réussi à réunir : Moi et Britt ; Kurt et Blaine qui a opté pour le transfert ; Mike et Tina sont plus fort encore ; Mercedes et Sam qui a réussi à trouver une solution pour rester à McKinley ; Puck est toujours avec Lauren, même s'ils se voient moins souvent.

Quand on y réfléchit bien, les seuls célibataires maintenant sont Finn, Artie, Rachel et Quinn. Je sais que Rachel a accepté la rupture et qu'elle « tente de refaire sa vie » comme elle le dit souvent mais je peux voir au-delà du masque et de la comédie qu'elle nous joue.

Elle est de plus en plus souvent silencieuse. Elle ne chante plus autant et même si elle recommence à le faire sous la douche, ce n'est pas souvent joyeux. Elle a accepté sans résistance que Kurt l'accompagne à nouveau faire des soldes et ne rechigne pas à se laisser habiller lorsque nous sortons.

Par moment, j'aimerai revoir le feu qui l'animait, cette passion qui pouvait abattre bien des obstacles mais B m'a dit de ne pas forcer les choses. Elle doit venir à nous dans son temps, en attendant, elle sait que nous prenons son parti. La première réunion du glee Club sera assurément déterminante.

« Hello, les enfants. J'espère que la fin de vos vacances se seront bien passées pour tout le monde, » demande-t-il en entrant dans la salle. Ses yeux balayent notre groupe avant de se fixer sur moi.

« Tiens, je ne vois pas Quinn, » remarque-t-il en cherchant la réponse dans nos yeux. « Quelqu'un saurait-il où elle se trouve ? Elle est peut-être en retard ? » Nous faisons tous non de la tête, du moins pour ceux des derniers rangs, espérant qu'il va abandonner le sujet. De mon poste, je vois les épaules de Rach se tendre. Personne ne l'a donc averti ? Heureusement, Kurt passe une main dessus et la serre un peu pour lui rappeler que nous sommes là.

Schue laisse tomber le sujet. Je dois avouer être légèrement soulagée lorsque je parviens à ramener Rachel à ma voiture en un seul morceau. Pour un premier jour, l'émotion était bien là et même si j'admire le courage dont elle fait preuve, je n'aurai pas aimé qu'elle soit confronté si tôt à …

« Putain de merde ! » juré-je, complètement choquée. J'attrape du bras le petit gabarit de Rachel et la fait tourner vers moi.

« Santana, » me châtie-t-elle immédiatement. Une diversion, il nous faut une diversion. Je regarde du côté de Brittany en quête d'un soutien. Elle comprend le message.

« Rach, j'ai besoin d'un de mes livres. Tu veux bien venir avec moi le chercher dans mon casier ? Je pense que j'ai oublié où il se trouve, » propose-t-elle rapidement. Nous cherchons à rester innocentes mais Rachel nous connait bien.

Sa posture devient plus rigide mais elle accepte notre diversion, ne se retournant pas. Elle lie son bras avec celui de ma copine et elles rentrent à nouveau dans l'école. Je peux jurer toutefois l'avoir entendue murmurer.

« N'y va pas trop fort Lopez. » Avec cet avertissement en tête, je me dirige vers ma voiture. Mon intention est de la sortir du parking et d'attendre les filles à l'entrée. Objectif : avoir le moins de contact possible avec cette version de Quinn Fabray.

« Fabray, » salué-je toutefois plus par habitude après de nombreux mois à vivre sous le toit des Berry que par réelle envie de commencer une conversation.

« Lopez, » répond-t-elle en rejetant sa cigarette au loin. Elle s'approche, une grimace bizarre sur le visage. Je ne l'avais plus vue depuis deux semaines. Deux longues semaines si vous voulez mon avis puisque je les ai passées à essayer de réparer ce qu'elle a mis tant de soin à démolir.

Je sais que je ne pourrai pas la contourner mais son uniforme est parti maintenant. Elle n'a plus de pouvoir sur moi et après cet été, elle n'a certainement plus d'amis sur qui compter pour faire son sale boulot.

« Peut-on parler ? » demande-t-elle un peu craintivement. Elle se mord la lèvre, sans doute certaine que je vais rejeter sa proposition. Je hausse les épaules, le conseil de Rach bien en tête.

« Je n'ai rien à te dire et je ne pense pas que c'est à moi que tu dois présenter des excuses. » Bien qu'en y réfléchissant plus, elle pourrait me présenter des excuses que je ne sais pas si je les accepterai. J'ai vu de première main la souffrance qu'elle peut infliger.

« Je veux juste ... savoir comment elle va ? » Je me moque. Elle ne sait même pas prononcer son nom. Est-il possible d'être si détachée émotionnellement.

« Je ne te reconnais plus Q. » Je montre son nouveau look, les cheveux roses, la cigarette qu'elle vient de jeter. « Tout ça, toi et moi, nous savons que ce n'est pas le vrai toi comme tu veux le faire croire. Au moins, le vrai toi avait un cœur et ne se fichait pas des gens autour d'elle. » Je respire, essayant de garder ma colère en échec mais elle le rend difficile. Elle est juste là, dans ses vêtements noirs comme si elle était en deuil, comme si elle avait quelque chose sur lequel pleurer.

« J'ai fait ce que je pensais juste, Tana, » dit-elle en détournant le regard. Je secoue la tête et la dépasse.

« Si c'est pour jouer la carte de la victime, tu n'as pas frappé à la bonne porte, Q. » J'extrais mes clés et tente d'ouvrir ma voiture mais sa main empêche l'ouverture. Elle appuie de tout son poids. Respirant difficilement, je serre et desserre les poings, tentant de me calmer suffisamment que pour pouvoir lui demander gentiment de me laisser partir.

« J'ai fait ça pour son bien, » murmure-t-elle derrière moi puis elle répète plus fort, « Elle est mieux sans moi. » Le prenant par surprise, je me retourne et la repousse contre la voiture à côté de la mienne.

« Ne tente pas de justifier tes actes devant moi. Je ne suis pas la personne qui a besoin de tes excuses. » Je la relâche, regrettant déjà de m'être emportée ainsi. J'ajoute en ouvrant la porte de ma voiture, prête à quitter. « Pose-toi aussi cette question : qui tu essayes si durement de convaincre ? Toi ou les gens qui t'entourent. »

J'entre dans la voiture, mettant le contact. Lorsque je tourne mes yeux vers le rétroviseur, je la vois toujours appuyée contre la voiture, le regard perdu. C'était mon amie avant me justifié-je. J'ouvre la fenêtre, espérant diffuser un peu d'espoir.

« Nous voyons tous à travers toi, Q. Et nous n'aimons pas ce que tu es devenue mais s'il y a une chose que je sais à propos de Rachel, » Une brève étincelle apparait dans ses yeux, elle me prouve que ce n'est pas fini. « C'est qu'elle n'est certainement pas bien mais que pour le moment, tu as encore de l'espoir. »

Sans un mot de plus, j'enclenche la marche arrière et sors du parking. J'arrive devant l'entrée, pile au moment où les filles sortent. Elles discutent joyeusement comme si rien ne s'était passée mais je ne rate pas le regard interrogateur de Rachel vers le parking.

« Tout va bien ? » S'enquit-elle. Je la rassure d'un petit sourire et pour faire bonne mesure, je la nargue un peu.

« Je pense que nous arriverons à bien faire les choses. » Elle hoche la tête, comprenant la référence. Son regard plein d'espoir maintenant. Mais on me tuera si je laisse ceci arriver une seconde fois. Si Fabray s'approche d'elle, elle a intérêt à ramper. Parce que je vais m'assurer que Rachel ne retombe pas trop dur, trop vite. Cette fois, je vais la protéger.

So … Et bien, il n'y a plus qu'à comme on dit. Aaah, le Faberry au grand jour me manque.