Le jeune garçon au loup


Pour Moucheron.


L'histoire se déroule avant la saison 1. Merlin est encore un jeune garçon qui vit seul avec sa maman dans un petit village près de la frontière de Camelot et du Fief de Cendred.
Il a entre treize et quinze ans et éprouve quelques difficultés à se faire intégrer dans son village. Il rencontre un loup, et contre l'avis de sa maman va continuer à le voir et se faire ami de ce loup.
Les pires craintes de Hunith arrivent, un troupeau est attaqué, et le village va convoquer un tueur de loup.
Il va être mis face à ses responsabilités.


Un conte que je racontais à ma fille pour qu'elle patiente entre les hiatus.

Attention je ne maîtrisais pas encore bien le canon, j'ai raconté quelques bêtises comme par exemple faire de Will un « petit nobliau fauché de campagne »… Ne m'en voulez pas ;-)

De fil en aiguille, mon doigt s'étant coincé dans un certain engrenage, cette histoire est la première chronologique d'une « saga familiale » écrite entre la mère et la fille fan de la série…

Toute la saga sera reprise sous le nom de « Une nouvelle ère 2.0 »… Cette saga a accompagné ma fille qui a bien mûri depuis qu'elle à rencontré son « Merlin ». Elle compte quelques centaines de pages, elle démarre du canon pour devenir « le Merlin » qu'elle s'est appropriée pour exprimer des choses et dont je me suis également servie pour lui répondre.

Cette saga démarre gentiment mais finit par toucher des sujets sociétaux parfois lourds et angoissants. Elle contient des personnages hors canon parce que c'est surtout ce que ma fille voulait s'entendre raconter… Elle est sobre et sans slash (à mon grand désespoir d'adulte) mais parfois angoissante.

Cette saga couvre toutes les saisons de la série de Merlin sans toucher à la narration de leurs auteurs… Elle commence avant et se termine à l'époque contemporaine… Désir d'une gamine qui fut frustrée comme de nombreux fans du final de la série et qui a géré ça à sa façon ;-)

Par contre, la mère ayant quand même encore un semblant de vie active et parfois peu de temps pour écrire « mille ans d'histoire » (vas-y maman, ça va tout seul!)… Cette saga est auto-centrée sur le personnage de Merlin. Elle a eue une première publication sur Hypnosérie, donc les chapitres sont petits, mais je ferai des mises à jour rapide.

Voici le premier chapitre du début, la première partie de la saga à quatre mains mère-fille… J'espère à tous qui se perdent ici une bonne lecture ^^


Disclamer :

On ne possède rien… Heuuu si ce qu'on a écrit nous même quand même en s'appuyant sur une licence qu'on a pas les moyens de racheter, mais bon on en fait pas des sous non plus -)

Par contre on les abîme un peu parfois, mais ils étaient déjà en seconde main alors ce n'est pas trop grave oups ^^


Chapitre 1 : Un étrange garçon qui aime la forêt en hiver.


Cet hiver-là était particulièrement pénible ; Merlin ne savait pas combien d'hivers il avait vécus. Dans le village on ne se tracassait pas trop de l'âge des gens, en plus sa naissance avait fait scandale, sa mère, Hunith, s'était empressée d'essayer de la faire oublier !

Sa naissance avait laissé des marques dans le village, il savait qu'il était différent. Il savait qu'il pouvait faire des choses que les autres enfants ne savaient pas faire, mais sa mère le grondait chaque fois qu'il faisait ces choses. Il ne comprenait pas encore pourquoi.
C'était difficile pour lui, il n'avait pratiquement pas d'amis… Ces choses qu'il faisait, c'était comme si cela faisait partie de lui ; il ne comprenait pas pourquoi c'était mal.

En plus il était affublé d'un nom maudit, son nom « Merlin », était le nom de l'oiseau qui conduit les âmes des morts dans l'autre monde. La sage-femme l'avait appelé comme ça parce qu'il avait les cheveux tous noirs. Sa mère avait été malade après sa naissance ; et personne n'avait pensé à lui donner un autre nom. *


En fait pas grand-monde du village ne l'aimait, certains disaient qu'il était le fils du diable… Un enfant sans père et maudit. Il se sentait comme ça, un enfant maudit que peu de personnes aiment. Pour lui c'était normal, il avait connu ça toute sa vie.

Un jour il avait demandé à sa mère si son père était le diable ; il se souvenait qu'il était encore petit et ne pensait pas à mal. Sa mère s'était effondrée en larmes, elle ne lui avait rien répondu. Affolé de voir sa mère si forte en temps normal dans cet état, il s'était répandu en excuses :
« Maman je m'excuse, je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça, je te demande pardon… »

Il s'était même mis à pleurer avec elle. Il n'avait plus jamais osé évoquer la question de son père. Implicitement, il avait commencé à comprendre que son père était quelqu'un que sa mère avait beaucoup aimé, parce qu'elle ne s'était jamais remariée. Un jour elle lui avait même dit : « Tu sais un amour vrai peut être court, mais il suffit à remplir toute une vie. »
Il ne savait pas pourquoi elle lui avait dit ça ; c'était sorti comme ça un soir au coin du feu. Mais cela lui avait fait un bien fou… Il n'était pas le fils d'un démon, il était le fils de l'amour.

Il avait beaucoup grandi depuis, il savait aussi que sa mère avait ses propres secrets, elle était cultivée ; beaucoup plus que n'importe qui au village. Elle connaissait les plantes qui guérissaient, elle savait même lire. Elle lui avait d'ailleurs appris à lire… Une corvée qui l'embêtait beaucoup, parce qu'il n'y avait que des livres sur les plantes médicinales à lire, et que c'était ennuyant. Les livres étaient très rares, il ne connaissait personne d'autre au village qui posséda des livres. Il ne comprenait toujours pas à quoi cela pouvait servir.


Cet hiver-là, il avait tellement grandi qu'Hunith lui avait confectionné d'autres vêtements. Elle s'était gentiment moquée de lui… Une vraie herbe folle ; tout en hauteur et rien en largeur. Il aimait cette complicité, il aimait profondément cette femme courageuse qui contre vent et marée l'aimait tel qu'il était.

Elle avait malheureusement beaucoup d'occupations, elle devait beaucoup travailler pour s'occuper de lui… Il lui arrivait parfois de se demander quelle vie elle aurait eu sans l'encombrant garçon qu'il était ; s'il n'était pas né. Puis il lui suffisait de voir le regard aimant qu'elle posait sur lui pour chasser toutes ces questions et savoir qu'elle était aussi simplement heureuse.

Cet hiver-là, donc, comme il avait beaucoup grandi, il commença à se rendre utile ; ce qu'il aimait le plus, c'était aller chercher du bois de chauffage. Simplement pour se retrouver seul en forêt. Il aimait la forêt, et observer ses habitants. Sous la cime des arbres, tout était tranquille. Loin de la méchanceté de certains villageois… Il aimait observer les animaux qui y vivaient. Il avait beaucoup été en forêt avec sa mère pour la cueillette des plantes bien sûr. Mais là il était tout seul, et c'était l'hiver. Avant, il était trop petit pour s'aventurer l'hiver en forêt, saison du retour du loup ; personne ne laissait de jeunes enfants seuls en forêt.


La forêt, durant cette saison, était étonnamment calme. Certains oiseaux en partaient et ne revenaient qu'au printemps, il ne savait pas où. Les cervidés et les sangliers luttaient pour trouver à manger ; les grands prédateurs aussi… En fait il n'était pas seul à avoir des fois faim, la vie était si simple en forêt.

La neige et le froid endormaient tout, mais c'était magnifique à voir, le soleil se reflétait sur cette neige dans des couleurs chatoyantes. L'eau figée prenait des formes de sculptures incroyables… Les animaux plus paresseux se laissaient voir… Il avait même pu apercevoir un ours avant qu'il ne se cacha de la mauvaise saison, tout gras ; il s'était gratté le dos à un tronc d'arbre avant de regagner sa tanière… Il avait ri devant l'animal pataud. L'ours s'était arrêté en l'entendant rire, et s'était retourné vers lui pour le regarder. Merlin s'était figé, s'attendant à se faire charger par l'animal; mais celui-ci s'en était retourné vers sa tanière, vexé qu'on se moque ainsi de lui !
Merlin s'était incliné devant l'imposant animal vexé : « Messire roi de la forêt, veuillez m'excuser, mais vous êtes vraiment trop drôle. »

Le jeune garçon était comme ça, même devant une autorité comme celle de l'ours, il ne pouvait s'empêcher de dire ce qu'il pensait. **

Il aimait cette saison que personne n'aime, il aimait être seul en forêt, il était impertinent, cultivé et différent.

Par ce froid matin d'hiver, il déboula dans la grande pièce de leur petite maison pour s'empresser de se sauver en forêt; la nuit il avait entendu un loup hurler et il désirait l'apercevoir… Un animal qui ne se laisse pas beaucoup approcher… Hunith était déjà partie travailler… Elle lui avait laissé un bol de porridge refroidi et quelques morceaux de viandes séchés sur la table… Il fit la grimace, il n'aimait ni l'un ni l'autre. Il n'y avait pas beaucoup de pain, cette année-là les récoltes n'avaient pas été terribles. Il mangea un peu de porridge sans même prendre la peine de s'asseoir… Il n'aimait vraiment pas ; il jeta le reste et fit la vaisselle… Mit la viande séchée dans son sac, s'habilla en vitesse puis sortit de la masure… Il y revint chercher quelque chose qu'il avait oubliée… Son écharpe, il détestait ça aussi, mais s'il tombait malade, cela aurait peiné Hunith ; et pour rien au monde il ne l'aurait peinée. Il partit en courant ; avec sa hachette en main… Il s'échappa vers la forêt, loin des villageois, espérant faire des rencontres…


* Merlin dérive d'une étymologie d'un mot qui désigne : merle. Dans les pays du Nord, ce sont les papillons qui conduisent les âmes dans le pays des morts ; chez les celtes, c'est un rôle dévolu aux corbeaux. Dans le cycle arthurien, le magicien n'obtient ce nom que plus récemment ; dans les forme de légendes plus anciennes, on l'appelait aussi : Myrddin, Myrdhin, Merzhin ou Mellin. Ces noms viennent d'une autre étymologie, le mot : mori-dunon, qui veut plutôt dire « forteresse de la mer »… Le nom de « Merlin » est venu avec la légende du merle blanc ; qui lui prête le pouvoir chamanique de se transformer en forme animal.


** L'ours était le roi de la forêt ; Arthur est un nom qui dérive d'une étymologie qui vient d'un ancien mot celtique : arth ; qui signifie ours.