Note de l'auteur : Les Persos de la série Saint Seiya ne m'appartiennent pas, je fais pas de fric avec... Etcétéra… vous connaissez le blabla !

Acrystar.


Double Velours

1


Une nuit bien froide au sanctuaire, nuit comme les aimait Camus… Camus assit au bord de son entrée, regardait les étoiles en soupirant. Il ôta son casque dans un mouvement las. Il sortirait bien, ce soir tout était calme, trop calme, il n'avait aucune envie de rester là, à guetter un ennemi qui ne viendrait pas. Il descendit les marches de sa Maison et regarda une fois de plus dans l'immensité du ciel. Un soupir passa ses lèvres fines, puis il regarda derrière lui.

Shura était en train de s'entraîner vu les grands cris qu'il entendait, de quoi le mettre sur les nerfs, il ne supportait plus les entraînements nocturnes de la chèvre aquatique ! D'ailleurs, il se demandait dans quel état était le petit poisson… un soupir accompagné de son prénom… qui s'envola au grès du vent. Il retourna le visage… là, en bas… ce Shura… il irait bien le titiller, et le congeler… hum, bonne idée, au moins on n'entendrait plus ces hurlements ! Chose pensée… chose à effectuer ! Il descendit les marches et se glissa derrière un pilier, bien entendu Shura l'avait ressenti, mais celui-ci, comme une bonne petite chèvre ne dit rien et continua son cher entraînement nocturne. Vraiment, il ne supportait plus sa voix ! Il sortit de sa cachette et le fusilla du regard, et en moins de temps possible, il effectua son attaque, oh non, il ne laisserait plus ce brailleur lui gâcher ses nuits. Et voilà, un joli cercueil de glace pour la chèvre aquatique. Il ne put s'empêcher de rire en tapotant le cube de glace. Ah non, il ne riposterait pas ! Et puis il le dégèlerait le moment venu !

Il glissa hors de la Maison du Capricorne, désormais silencieuse et se glissa dans celle du Sagittaire, plus silencieuse qu'une tombe, et c'était peu dire ! Il descendit encore les marches, bien décidé à se balader un peu… Une douce chevelure bleutée s'envolait au gré du vent, couronnée par un casque laissant filer une longue queue piquante, oh qu'il aimait bien voir cette image de son précieux Milo. Il ne dit rien, tout en passant à côté de lui. Un sourire et un ongle glissant sur son cou pâle. Hum… il avait recommencé… il avait congelé la chèvre nocturne et alors ! Personne ne s'en plaindrait ! Shura était la chèvre noire du groupe non ? Pire que DM ! Qui avait envie de passer un peu de temps avec eux ? Sûrement pas lui, ni même le manucuré. Il hocha simplement la tête et continua sa balade. Oh non, il ne se retournerait pas, ça serait bien trop facile ! On attrapait pas l'eau, pas comme ça… et le Scorpion n'avait aucun pouvoir sur elle… alors il continua sa descente.

Avait-il un but ? Non, simplement celui de se dégourdir les jambes, bon il fallait l'avouer, un peu de compagnie ne serait pas de refus, mais… il n'avait pas encore décidé à qui il l'accorderait !

Encore une Maison bien sinistre et froide, depuis quand ils n'avaient pas vu Dohko ? Bien longtemps… il soupira et descendit encore. Il releva les narines quelques marches plus bas, encore cette senteur de patchouli ! Il devrait dire à Shaka de changer son encens, franchement ! C'était à vomir ! Et Aiolia ne s'en indignait pas ? L'eau courant se faufila un regard dans la Maison, et aux vues de ce qu'il vit, franchement ce Lion n'avait aucun goût point de vu odorat, sans un regard pour le Lion qui dévorait des yeux un Krishna en pleine méditation, il continua sa descente, bien entendu, la Maison de ce cher Aiolia était vide !

Et il continua… Glissant sans un bruit dans la Maison tant redoutée… pas un bruit, ni un murmure, le Cancer n'avait pas l'air d'être là… ou peut-être dormait-il ? Un instant d'hésitation et Camus se dirigea vers la chambre, ouvrant la porte silencieusement, regardant un corps étendu à la lueur fade qu'exhalait la porte. Le visage avait perdu sa dureté, il passa même un doigt frêle dans la chevelure de l'homme endormi, puis il quitta la chambre sans voir qu'un visage souriait. Son ennemi enfin dans son dos, Camus sortit de la Maison du Cancer, descendant l'escalier, inlassablement…

Hum, encore une Maison bien vide… il regarda l'armure qui y trônait… hum… il espérait qu'il n'avait pas les yeux sur lui… on ne sait jamais ! Comment prendrait-il le fait qu'il ait congelé Shura ? Peut-être bien, après tout il devait l'entendre… le subir, comme eux tous ! Il s'installa par terre, n'ayant aucune envie de continuer sa course… le Taureau pouvait être des plus désagréables, si on avait le malheur de le réveiller… Il soupira. Quant à Mû… il allait avoir droit à une tasse de café et une séance de psy gratuite. Que recherchait-il dans le velouté de la nuit ? Son cœur n'arrivait pas à le dire ! Il soupira encore, ici c'était bien désert. Son regard plongea dans le casque vide, et il sentit comme une épine dans son cerveau. Et voilà, il le savait bien, pourquoi avait-il fallu qu'il s'en approche ! Il passa sa main dans ses cheveux et versa une larme unique. Saga… Il soupira, c'était sa punition pour avoir gelé la chèvre ? Ou était-ce parce qu'il avait approché, de ce qu'il ne fallait pas ? Une migraine… Et voilà ! Il avait gagné sa nuit !

Le chevalier d'or remonta les marches à pas lents, ne remarquant pas que celui qu'il avait réveillé, enfin façon de parler, vu qu'il ne dormait pas, le suivait. Il trébucha et l'ombre derrière lui ne cilla pas. Une main dans ses longs cheveux et Camus se remit en marche. Passant encore devant le manucuré, qui lui lança un grand sourire. Celui-ci lui emboîta le pas, glissant encore son doigt sur sa peau blanche… Un geste rapide de la main, et un regard glacé, le Scorpion n'arriverait à rien ce soir… Le Verseau n'était pas d'humeur à s'offrir à ses pulsions masculines, concentrées un peu trop bas à son humble avis !

Camus se retourna, un sourire amusé, passant une nouvelle fois devant le cercueil de glace et s'amusant du silence qui régnait dans la salle… Alors que derrière lui, deux ombres de connivences marchaient lentement. Camus se retourna une fois de plus… comme s'il ne l'avait pas senti ce Scorpion ! Il fit la moue et regagna sa Maison, relevant le regard vers la chambre des roses… se demandant ce que faisait ce cher Poisson… Oh et un peu de curiosité ne faisait pas de mal. Et voici notre Verseau qui grimpait encore les marches, s'arrêtant devant la chambre de la beauté grecque enfin... nordique… il glissa la main sur la porte et l'entre bailla, retenant un léger cri en voyant … en voyant… son cher Aphrodite dans les bras de Saga. Il referma la porte sans bruit, de tous les chevaliers d'or, il en était un à qui il ne parlait jamais, à qui il ne montrait jamais une once d'intérêt, mais tout était dans les apparences… Le cœur gros, il descendit les longs escaliers… Aphrodite et Saga… Quelle ironie du sort ! Depuis quand ? Comment ? Les larmes au bord des yeux, Camus glissa encore quelques marches avant de s'adosser à la paroi rocheuse et de se laisser tomber mollement sur ses genoux… Voilà il avait la réponse à ses interrogations, c'était comme ça et pas autrement…