Bonjour à tous !
Alors voici le premier chapitre d'une fiction qui me trottait dans la tête depuis un long moment. J'ai vu le film Internship, et depuis, je ne peux m'empêcher de voir Stuart comme un Stiles un peu introverti. L'idée de jumeau m'est venue, puis j'ai remarqué qu'il y avait déjà quelque bon travaux sur ce sujet, ce qui a d'autant plus ravivé mon envie d'écrire cette histoire.
Je dois avouer que je ne suis pas une experte en Teen Wolf, je n'ai pas vue la série complète, je suis plus attirés par les fanfictions de cette série (Sterek principalement) Donc je m'excuse d'avance pour les hypothétiques futures incohérences. Et si l'une ou l'un d'entre vous pouvait me mettre à la page concernant la/les meutes, parce que je suis complètement paumée de ce coté là. Je ne connais que très peu les autres loups/Kitsunes/Coyotes etc, je serais donc ravie d'avoir un petit résumée, puisque je n'ai malheureusement pas le temps de rattraper mon retard sur la série pour le moment.
Disclamer : Si la série ou les persos m'appartenaient, il y aurait bien plus de scènes Sterek, et bien plus de torses dénudés ^^ vous m'avez compris.
Voila, je vous laisse à la lecture, j'espère de tout coeur que ça vous plaira !
J'attends vos avis avec grande impatience !
XOXO
Les âmes miroirs.
Chapitre 1
C'était un mercredi soir, la réunion hebdomadaire de la meute s'était peu à peu transformée en soirée glandage. Le loft était comme toujours animé. Scott disputait une partie de bras de fer endiablée contre Isaac, sous l'arbitrage de Liam. Lydia était sur le canapé près de Derek, tentant en vain de dérider ce dernier et sa tête de bougon. Et Stiles, Stiles lui avait investi la cuisine, cherchant dans le moindre recoin de quoi nourrir correctement une meute de loups, sans avoir à ouvrir un compte spécial pour le budget pizza, et par la suite pour les frais de traitement du diabète. Bien que, évidemment, aucun des loups n'était sujet au diabète. Ça n'était pas pour autant qu'ils devaient se nourrir de graisse à longueur de journée. Il trouva donc, comme un trésor caché, deux courgettes et une botte de carottes pas trop abîmées dans le fond du frigo. Alors Derek mangeait des légumes... voilà une chose étonnante. Savait-il cuisiner ? Stiles n'en savait rien, et ne préférait pas poser la question à Mr Grincheux, il tenait à sa colonne vertébrale, un minimum. Alors, comme souvent, il resta avec cette question un peu inutile en tête, frustré de n'avoir aucune réponse à s'offrir pour effacer sa frustration... un vrai cercle vicieux, le serpent qui se mord la queue.
S'égarant toujours un peu plus dans ses divagations internes, il n'en demeurait pas moins concentré sur sa tache. Éplucher, laver, couper, éplucher, laver, couper... C'était presque comme une chanson de fond dans sa tête. Les gens l'ignoraient, mais c'était la fête là-haut, dans son crâne, toujours en musique. Il tapait du pied contre le sol, au rythme inventé spécialement pour ces moments culinaires. Une fois tout ça coupés en lamelles – pas totalement régulières mais il tentait de ne pas en être perturbé – il plongea le tout dans un wok qu'il avait eu la chance de trouver dans un des placards. Un peu d'huile d'olive, un peu de sel, et il allumait déjà le feu sous la casserole. Ce soir ça sera pâtes sautées. Il avait trouvé un paquet de spaghettis qui cuisaient doucement sur la plaque d'à coté, et quelques steaks congelés trouvés dans le freezer donneraient aux louveteaux quelques protéines bienvenues.
Voila, il n'y avait plus qu'à attendre... il détestait attendre. Il se perdait dans l'attente, son cerveau s'égarait vers des contrées bien trop lointaines lorsque ses mains n'avaient plus rien à manier pour le distraire.
Il s'appuya sur le comptoirs et se mit à observer, faute de mieux, la pièce immense qui semblait bien moins froide remplie comme cela de ses amis, comme moins lugubre. Bien sur le loft était, en lui même, bien moins lugubre depuis que Derek avait décidé d'y installer un système d'éclairage convenable, une cuisine plus ou moins moderne et un salon tout ce qu'il y a de plus confortable. Il avait repeint les murs de blanc, et même l'armature en fer donnait un coté chaud et familiale maintenant que la rouille avait été remplacé par un beau chocolat. Stiles s'était demandé si Derek n'avait pas fait ça pour que la meute se sente plus à l'aise au loft, mais le grognement menaçant qu'il avait reçu lorsqu'il avait formulé cette idée à voix haute l'avait dissuadé. Après tout, Derek-Badwolf-Hale ne ferait jamais une chose pareille... du moins il arrivait magnifiquement bien à le leur faire croire.
Il en était là de ses réflexions lorsque son portable lui annonça l'arrivée d'un nouveau message dans un « Boing » que faisait les ressorts dans ses cartoons préférés. Il sourit au grognement de Derek qu'avait provoqué sa sonnerie ridicule, et sortit son téléphone de sa poche arrière. Il remarqua d'abord le numéro inconnu avant de s'attaquer au contenu du sms. La seconde d'après, le téléphone échappa de ses mains soudainement tremblantes, pour terminer sa chute au sol dans un bruit fracassant.
« Stiles ? » Demanda son meilleur ami à travers le silence qui s'était formé dans le loft.
Mais l'hyperactif ne répondit pas, bien trop occupé à tenter de contrôler sa respiration qui se faisait soudainement erratique.
« Stiles ! » Crièrent en cœur Scott et Derek, alors que le jeune homme montrait des signes de faiblesse, ses jambes ne le soutenant qu'à peine.
Il s'accrocha au comptoir pour garder son équilibre, son autre main sur sa poitrine, comme si cela pouvait l'aider à mieux respirer. Scott était au près de lui en un instant, agrippant ses coudes pour l'aider à se stabiliser. Derek aussi s'était levé et, voyant que Scott s'occupait déjà de maintenir Stiles sur ses pieds, il s'accroupit plutôt pour ramasser le téléphone maltraité. Ses sourcils se froncèrent plus qu'ils ne l'étaient d'ordinaire lorsqu'il lut les quelques mots qu'avait reçu Stiles. Il se releva, fixant toujours le message, puis décida de le lire à voix haute.
« Tu retrouvera ton reflet...enfin... Je t'aime. » Derek releva la tête pour tenter de comprend ce message sur le visage de Stiles. « Qu'est-ce que ça veut dire ? » Demanda t-il une seconde plus tard, un peu sèchement, lorsqu'il fut évident qu'il ne trouverait aucune réponse dans les yeux de Stiles. Il n'avait même pas prit la peine de lever la tête dans sa direction, au grand agacement du loup.
C'est Scott qui réagit à sa place, soutenant toujours Stiles d'une main dans le dos, il arracha le téléphone des mains de Derek, le lisant à son tour. Ses yeux étaient légèrement paniqués, et brillant d'une lueur que Derek ne comprit pas, lorsqu'il les leva à nouveau sur son meilleur ami.
« Est-ce que c'est... Stiles, est-ce que... » bafouilla t-il avec difficulté, incapable de former une phrase cohérente.
Et Stiles acquiesça, d'un mouvement rapide de tête, comme s'il n'avait pas eu besoin de plus de mot pour comprendre. Scott souffla longuement de stupeur, ses yeux écarquillés passant du message sur l'écran au visage paniqué de son meilleur ami.
« Est-ce que quelqu'un va me dire ce qu'il se passe à la fin ! Scott ? » S'agaça Derek, voyant bien qu'il ne tirerait rien de Stiles. « qui a envoyé ce message ? » demanda t-il encore.
« mon frère... » répondit alors Stiles dans un souffle, à la place de Scott.
Il leva alors, pour la première fois depuis que son téléphone avait rejoint le sol, les yeux dans ceux de Derek. Sa respiration s'était calmée, mais ses yeux semblaient crier à l'aide, plongés dans les billes orages du loup de naissance.
« Ah-ah, je savais bien que ça ne pouvait pas être une fille ! » s'exclama alors Isaac dans un sourire moqueur, totalement hors contexte.
« Vraiment Isaac ? Maintenant ?! » souffla alors Liam, dans une grimace mie-agacé, mie-dépitée.
« Bah quoi ? Le message est signé « je t'aime » et... c'est Stiles ! » se justifia t-il d'un ton qui sous-entendait une évidence plus que moqueuse.
« Isaac ! » Grognèrent Scott et Derek d'une même voix, transpirant d'autorité.
Le jeune loup s'éloigna alors, comme un chien qu'on aurait grondé, les oreilles basses et la queue entre les jambes.
« Scott... » murmura Stiles, en détresse, tentant de s'accrocher mentalement à son meilleur ami pour ne pas laisser la panique prendre le pas sur lui.
« Ça va Stiles... viens t'asseoir. » Lui dit-il, glissant sa main de ses omoplates au bas de son dos lentement, pour l'inciter à avancer jusqu'au canapé.
Ils s'installèrent alors sur l'une des banquettes, les autres ayant suivit le mouvement, tel les maillons d'une chaîne que l'on tire. Stiles leva des yeux remplis d'étonnement lorsqu'un verre d'eau apparu sous son nez, accroché à la main de Derek. Le loup se contentait de le fixer, approchant un peu plus le verre sous le nez de Stiles, pour l'inciter à le prendre. Ce que fit ce dernier, son regard ahuri toujours sur Derek.
« M-Merci » bégaya t-il, vraiment étonné de l'attention.
Derek se contenta de grogner pour toute réponse, s'éloignant de quelques pas pour s'adosser à un pilonne de fer, les bras croisés sur son torse imposant. Stiles avala une grande gorgée d'eau avant de reposer, un peu bruyamment à cause des tremblements de sa main, le verre sur la table basse.
« Est-ce que tu vas enfin nous expliquer ce qu'il se passe ? Et depuis quand as-tu un frère d'abord ?! » Demanda Lydia en se laissant tombée sur le canapé près de Stiles.
« Heu... depuis ma naissance. Douze minutes avant ma naissance, pour être exacte. » Répondit-il, étonné lui-même d'être en mesure d'aligner autant de mots compréhensibles les uns après les autres, sans s'étouffer avec sa propre salive.
La crise était passée, il l'a sentait s'éloigner de lui un peu plus à chaque seconde. Mais plus ce flou artistique dans lequel il se plongeait dans ces moments de stresse le quittait, plus les questions apparaissaient dans sa tête. Les questions, les interrogations, les doutes, les peurs, les... ah, revoilà le flou. Il sentit la main forte de Scott serrer sa cuisse au moment ou il prenait une grande inspiration douloureuse, de peur que sa respiration n'en vienne encore à se couper totalement. Ce serait dramatique. C'est vrai, puisque le corps a besoin d'air pour fonctionner, du moins il a besoin de l'oxygène contenu dans l'air, pour irriguer les vaisseaux, le cerveau et... tiens, ça ne serait pas plus mal en fait. Peut-être que s'il était privé d'oxygène assez longtemps, il tuerait ces milliers de fourmis qui grouillaient dans sa tête, portant chacune un résidus de pensée, les disloquant, les mélangeant... peut-être que...
« Hey, hey ! Respire Stiles, respire ! » Entendit-il à sa droite.
Scott, c'était la voix de Scott. Qu'avait-il dit ? Respire ? Ah oui, respire...
« Voila, c'est bien. Inspire... Eeet.. souffle... » L'encourageait son meilleur ami, une main traçant de grands cercles apaisant dans son dos. « Oublie-les, oublie les fourmis pour le moment Stiles, contente toi de respirer. »
Stiles leva alors des yeux brumeux sur le loup,, et ne put que lui sourire. Comment faisait-il pour le connaître autant ? Stiles en était toujours aussi étonné. Il lui fallu encore une longue minute pour éloigner assez la crise pour être en mesure d'aligner son armée de fourmis, et interpréter ses propres pensées. Il releva la tête vers ses amis, soufflant un grand coup en constatant qu'ils attendaient tous avec plus ou moins de patiente, qu'il s'explique enfin.
« Stuart est mon jumeau. »
« Jumeau comme... jumeau ? Comme toi en double ? Comme... deux fois toi ?! » Demanda alors Isaac, un brin moqueur, mais surtout apeuré, vraiment apeuré. Comme si un deuxième Stiles serait insupportable.
« C'est un peu le principe de jumeaux Isaac. » Répondit Scott avec agacement.
« Je ne comprend pas, pourquoi ton jumeau ne vit pas avec toi ? Pourquoi ne l'avons nous jamais vu, ni même entendu parlé de lui ? » Demanda Derek sans se soucier d'Isaac.
Stiles jeta un nouveau regard vers son meilleur ami, les sourcils froncés dans l'incertitude et l'inquiétude. Scott lui souri, et colla son front contre sa tempe avec tendresse.
« Tu as reçu le message Stiles, tu n'as plus besoin de te taire maintenant. » Lui dit-il, les yeux brillant et un sourire bien heureux collé aux lèvres, mais cette petite étincelle de tristesse bien présente dans ses iris, comme dans celles de Stiles.
« Stu... Stuart est -était- un enfant particulier. Très intelligent, trop... Quand notre mère est morte, il... il n'a pas su gérer le chagrin. Il s'est persuadé lui-même qu'on nous l'avait enlevé, qu'elle n'était pas morte mais retenue quelque part. On allait avoir 11 ans quand des hommes en costards se sont pointés devant la maison... » Se gorge se serra à ce moment là, il ne put continuer son explication, les larmes dans ses yeux semblant être fait d'acide tellement elles étaient douloureuses.
Scott dégluti a son tour, resserrant sa prise sur les hanches de son meilleur ami. Il prit la relève, avec difficulté, mais il ne se donnait pas le droit de craquer, il devait tenir pour Stiles.
« J'avais dormi – comme souvent – chez Stiles cette nuit là... » Dit-il à voix basse, ses yeux se perdant dans le vide à ces souvenirs. « on avait descendit les matelas des lits pour les coller au sol et dormir tous les trois. » Il sourit vaguement, avant de continuer. « Les cris de John nous ont réveillés. On est descendu au rez-de-chaussés, collés les uns aux autres comme trois gosses apeurés... John était menotté, collé au mur par deux hommes. D'autres fouillaient la maison, les ordinateurs, chaque recoin. Puis un homme, celui qui semblait diriger cette opération, s'est avancé vers John, et a commencé à lui parler d'attentat contre le gouvernement, de hacker et je ne sais quoi. Je ne m'était pas rendu compte que Stu avait agrippé nos deux mains... pas avant qu'il ne lâche la mienne. Il s'est avancé vers les hommes, et s'est dénoncé. On a appris que bien plus tard qu'il avait piraté les informations du gouvernement... » Termina t-il, les yeux toujours dans le vide, plus brillant que jamais, et sa main serrant l'épaule tremblante de Stiles.
« Le FBI, la CIA, l'Armée... il avait même réussi a rentrer sur les serveurs de la NASA. » Repris Stiles en souriant amèrement, mais étrangement avec fierté. « Il pensait trouver un dossier « Claudia Stilinski » dans les services secrets. »
« Il a réussi à faire ça... à 10 ans ?! » S'étonna Liam, le regard ahuris.
« Stuart est un génie... il l'a toujours été. » sourit Stiles.
« Il est aussi fou que toi. » Confirma Lydia, souriant également.
« Non... Stuart est bien différent de moi, sur bien des points... meilleur. » Répondit Stiles en baissant les yeux.
Les regards se tournèrent alors vers Scott, jugeant l'avis de Stiles trop subjectif. Scott sourit, et secoua la tête doucement.
« En tout point identique » Répondit t-il à la question muette des autres.
« Scott ! » S'indigna Stiles, envoyant son coude dans les cotes de son meilleur ami pour l'affront qu'il lui faisait.
« Quoi ?! C'est la vérité... c'était, la vérité. » Se corrigea t-il lui même, l'éclat de tristesse grandissant soudain dans son regard.
Stiles acquiesça doucement... oui, c'était la vérité, 6 ans en arrière.
« Que s'est-il passé ensuite ? » Demanda Derek, sa voix étonnement douce.
Stiles se perdit dans les yeux de l'Alfa un long moment, avant d trouver le courage de répondre.
« Ils l'ont emmener, pour l'interroger. Papa est allé avec lui, Melissa est venue nous garder durant tout le temps de leur absence. Ils sont revenu tard la nuit suivante... mon père avait les yeux rougis, gonflés de trop de larmes, et Stu... Stu était différant, fermé... absent. Il est simplement monter se coucher. Dans la nuit il a rejoint ma chambre... il pleurait. Il n'arrêtait pas de s'excuser, il paniquait et... j'avais du mal à comprendre... j'avais du mal à comprendre qu'il me disait adieu. Le lendemain matin sa valise était prête, et ces mêmes hommes l'attendaient à la porte... Il était redevenu froid, comme la veille. Mon père m'a empêché de le suivre quand il a passer le pas de la porte, sans se retourner. Il me disait que c'était pour son bien, pour notre bien, qu'il reviendrait vite... ça fait plus de six ans... » Termina t-il, laissant une larme couler librement de son œil pour rejoindre le sol.
Le silence pesait lourd dans la salle, étouffant Stiles plus que sa propre tristesse.
« Tu n'as... jamais su ce qui lui était arrivé ? » Demanda Liam à mie-voix.
« Tout ce que je sais, c'est qu'on a donné le choix à mon père. Soit Stuart était jugé comme criminel, comme un adulte, soit on le séparait de sa famille pour « une formation au sein des services secrets »... John m'a toujours dit que Stuart avait choisi de partir, pour nous protéger. » Il eu l'étrange impression de cracher cette dernière phrase, comme plein d'une rancune qu'il ignorait retenir en lui.
« Et... tu n'as eu aucun contact avec lui, durant tout ce temps ?! » S'étonna Isaac, plus vraiment d'humeur moqueuse à présent.
« J'ai eu le droit à une carte postale chaque année pour notre anniversaire... toujours la même carte, avec seulement trois mots... « Je t'aime »... et puis ce message. »
C'est alors qu'il réalisa vraiment. C'était fini, son calvaire était fini. Il ne serait plus qu'une moitié de lui même, il allait de nouveau être entier. Il allait revoir Stuart, il allait revoir son jumeau... Bordel ! Il se leva d'un bon, parcourant des pas rapides et aléatoires dans la grande pièce, la respiration de nouveau difficile. Il secoua frénétiquement ses mains devant lui, comme pour se débarrasser d'une chose gluante, le collant, le privant de ses capacités. Et ça restait là, cette chose gluante ne voulait pas le lâcher.
« Six ans... pourquoi... comment... et si... non, demain, non... oui, mais pas... papa.. il faut... je... » Il ponctuait chaque pas d'un mot inutile, ou peut-être ponctuait-il chaque mot d'un pas inutile, il n'en savait rien.
Plus rien n'était cohérent, plus rien ne marchait, les fourmis se multipliaient, se dispersaient, s'agitaient, comme fuyant un feu de forêt, broyant son pauvre cerveau. Il prit sa tête entre ses mains, son corps plié en deux d'une douleur fantôme, les yeux fermement clos.
« Non, non, non ! » Gémi t-il avec toute la force dont il était capable.
Il sentit comme un étau comprimant soudain sa poitrine avec force, et ce fut le noir, le calme plat là haut, dans sa tête, laissant un vide étourdissant. Une seconde ou une éternité plus tard, ses sens lui revinrent. D'abord le touché. Il ne sentait plus le sol sous les semelles de ses baskets, mais une chaleur entourait ses hanches, et se prolongeait sur tout son flan. Il compris qu'il était posé contre une chose confortable, chaude et douce à la fois. Puis ses oreilles captèrent une voix lointaine, partiellement assourdie pas un sifflement lent et doux, comme tendre... comme le « shhh » d'une maman calment son enfant. Ceci l'étonna assez pour qu'il puisse s'y focaliser, jusqu'à ce que sa curiosité ne le poussa à ouvrir les yeux. Il était toujours au loft, ce fut la première chose qu'il comprit. Ce qu'il comprit ensuite c'est que la chose confortable sur laquelle il était vautrait était vivant... Derek. Il était sur Derek, littéralement sur lui ! Monté sur ses genoux, ses bras entourant ses flans, il était complètement couché sur lui, un bras coincé contre sa poitrine et la tête dans son coup. Et cette voix lointaine, c'était celle de Scott, qui discutait doucement au téléphone, adossé contre la fenêtre. Derek continua à murmuré un « shhhh » bas à son oreille, jusqu'à ce que Stiles soit assez conscient pour se retrouver rouge de gène. Il se redressa alors doucement, groggy par la crise d'une violence rare qu'il venait de subir. Les autres n'étaient plus en vue. Étaient-ils partis ? Avait-il été « absent » si longtemps ?
Il leva des yeux honteux vers Derek, qui caressait toujours doucement sa cuisse, sûrement mécaniquement. Stiles baissa les yeux, mort de honte, et essuya discrètement le coin humide de ses lèvres. Il avait... il avait bavé sur Derek... non... sérieusement ?! La situation ne pouvait pas être pire, vraiment !
« Ca va mieux ? » Demanda Derek, d'une voix si douce que Stiles se demanda si elle venait bien du grand méchant loup... sur qui il était toujours assit.
« Je... oui, désolé ! » Dit-il précipitamment en se relevant.
Derek suivit le mouvement, les bras tendus, comme prêt à le rattraper pour lui remettre dans sa position initiale. Mais Stiles avait déjà reculé de plusieurs pas, le regard au sol.
« Ça va Stiles, doucement. Inutile de t'excuser. » Le rassura t-il, et, vraiment, Stiles voulait menacer cet homme pour l'obliger à leur rendre leur Derek, tant ça ne lui ressemblait pas.
Mais il avait déjà mit sa jauge de honte dans le rouge aujourd'hui, alors il détourna le regard, se concentrant plutôt sur son meilleur ami, qui leur tournait le dos.
« Oui... ne vous en faites pas... bien sur, mais vous êtes sur que c'est sans danger pour lui... oui, très bien, si vous le pensez dans ce cas... oui... très bien John... pas de souci, je lui dirais... Je m'occupe de lui... c'est ça, bonne nuit à vous John... oui... oh, hey John.. Je suis heureux pour vous... moi aussi, à demain. » Scott raccrocha le téléphone et se retourna, les yeux brillant et les lèvres fendue d'un beau sourire. Son visage s'éclaira lorsqu'il vit son meilleur ami sur pieds. « Hey Bro', ça va mieux ? » demanda t-il.
« Oui. C'était mon père ?! » Enchaîna t-il rapidement.
Scott s'avança jusqu'à lui pour lui tendre son téléphone.
« Il voulait savoir comment tu allait... il a reçu un message également. »
« Qu'est-ce qu'il disait ? »
« Comme je te l'ai dis, il voulait simplement savoir comment tu... »
« Non, Suart ! Qu'est-ce que disait son message ? » Le coupa t-il.
« Oh... il sera là demain matin. » Dit alors Scott, hésitant légèrement, de peur de voir Stiles repartir dans la panique.
Mais il avait définitivement dépassé ce stade de toute évidence. Il ne savait ce que Derek avait fait durant son « absence » mais il devrait penser à lui poser la question, et à le remercier également. Quoi qu'il en soit il ne sentit pas de vague brumeuse envahir son esprit, juste les torsions de son cœur. Il ignorait si c'était du bonheur ou de la peur, un mélange complexe des deux sans aucun doute. Il se contenta alors de secouer lentement la tête, posant une main sur le cuir blanc du canapé pour s'asseoir en douceur près de Derek.
« Demain matin... ok. » Souffla t-il doucement, le regard concentré au sol. « Comment il va ? »
« Ton père ? Bien, j'ai eu du mal à le comprendre au début tellement sa gorge était serrée, mais il va bien, mieux que bien, tu imagine ! Le sourire que je discernais dans sa voix faisait plaisir à entendre. » Répondit Scott en prenant place sans grâce dans le fauteuil face aux deux autres.
Stiles sourit avec tendresse, pensant à la joie que son père devait ressentir. Joie qu'il était sensé ressentir également, mais ses émotions étaient bien plus complexes que ça, bien trop brouillées pour qu'il ne profite du bonheur qu'il ressentait sans conteste.
« Il m'a demandé si tu pouvais passer la nuit à la maison, il a dit avoir des choses à régler avant son retour. » Ajouta le loup, grimaçant légèrement, de peur que Stiles ne réagisse mal à la demande.
« Tu ne devais pas voir Kira ce soir ? » Demanda simplement Stiles, comprenant parfaitement la position de son père.
« T'en fais pas pour ça, je la verrais plus tard. »
Scott battit l'air d'une main, signifiant que ça n'était rien. Il n'allait certainement pas laisser Stiles, surtout pas dans cette situation. Et puis il allait revoir Stuart, son ami d'enfance, et ça suffisait à le convaincre de ne pas lâcher Stiles avant l'arrivée de son jumeau demain. Stiles ne semblait pas convaincu, cherchant un quelconque signe dans les yeux de son ami.
« Tu peux rester là ! » La voix de Derek les avait sorti de leur dialogue muet. L'Alfa sembla lui-même étonné du ton pressé qu'il avait utilisé, il se rattrapa alors bien vite, se raclant la gorge. « Je veux dire vous, vous pouvez rester là cette nuit... hum, si vous le souhaitez. » Finit-il, haussant les épaules avec une désinvolture trop poussée pour être honnête.
« Non, je dois rentrer, ma mère va bientôt finir sa garde et j'ai hâte de lui annoncer la bonne nouvelle, mais... Stiles, tu veux ? » Interrogea t-il son meilleur ami.
« Je n'arriverais pas à dormir de toute façon... alors ici ou ailleurs. » Dit-il en haussant les épaules.
« T'as plutôt intérêt de dormir, si tu veux pas que je t'assomme ! » Répondit Derek immédiatement.
« Super, j'ai vraiment envie de rester d'un coup ! » Dit Stiles sarcastiquement, souriant malgré lui.
Scott se leva, sortant les clés de sa voiture dans la foulée.
« Alors ? » Demanda t-il a Stiles, faisant sauter ses clés entre ses doigts, le métal chantant.
Stiles bascula sa tête en arrière, ferma les yeux une longue seconde. Il était épuisé, mais ses nerfs refuseraient de le laisser en paix, il le savait déjà. Il savait aussi que l'euphorie de Melissa et Scott face au retour de Stu ne l'aiderait pas. Il rouvrit alors les yeux, et sourit avec fatigue à son meilleur ami.
« Embrasse Melissa pour moi. » Dit-il seulement.
Scott acquiesça rapidement, et s'avança pour se pencher au dessus de Stiles et lui offrir une accolade fraternel.
« Repose-toi Bro'. Et pense au positif. Tu vas revoir ton jumeau demain, c'est tout ce qui compte. » Lui murmura t-il a l'oreille, bien conscient que ça n'empêcherait pas Derek d'entendre.
Stiles acquiesça contre l'épaule du loup, et serra un peu plus son corps de son bras, avant de le lâcher finalement. Scott se releva alors, souriant.
« Je passerais demain, d'accord ? »
« Viens donc déjeuner à la maison. Melissa voudra sûrement venir également. » Lui dit Stiles, souriant avec évidence.
« très bien. Bonne soirée. Ne me l'abîme pas Derek ! » Ajouta t-il pour l'Alfa, ne plaisantant qu'à moitié.
Derek se contenta de grogner en retour. Scott lâcha un petit rire, puis les salua une dernière fois de la main avant de se retirer pour de bon. Un silence un peu gêné s'installa alors. Aucun d'eux n'osa bouger, ne sachant trop quoi faire de toute évidence. Stiles en était à se demandait ce qui avait bien put lui passer par la tête pour qu'il laisse son meilleur ami partir sans lui, et le laisser là, quand Derek se leva, soupirant théâtralement en se frottant le ventre.
« Tu n'avais pas parlé de pâtes ? » Demanda t-il, l'œil étrangement rieur.
« Oh bon sang, mes pâtes ! » S'exclama alors Stiles, se levant d'un bon pour rejoindre la cuisine.
Il s'attendait a voir un carnage, déjà surpris de ne pas sentir une forte odeur de brûlé. Mais les plats avaient étés retirés du feu. Les pâtes avaient étés positionnés dans un saladier, garnies de légumes, de viande et de sauce, et surmonter d'une bonne dose de fromage rappé, rendant le tout très appétissant. Stiles leva des yeux ahuris sur Derek, qui arborait un air bien trop impassible pour qu'il ne dissimule réellement le sourire qu'il tentait de cacher aux yeux de Stiles. Quand avait-il eu le temps de s'occuper de ça ?! L'hyperactif l'ignorait, mais ça répondait au moins à l'une de ses nombreuses questions concernant le mystérieux Derek... il savait effectivement cuisiner. C'était stupide de se sentir plus léger grâce à cette réponse, dans cette situation, non ?
Le loup s'occupait déjà de mettre la table, ignorant l'humain en bug debout dans sa cuisine. Il s'installa ensuite derrière son assiette en silence, et leva les yeux vers Stiles, attendant que celui-ci ne bouge enfin. Cela lui prit quelques secondes de plus, mais il parvint finalement à rejoindre Derek, prenant place face a lui. Derek lui servit une grosse part de pâtes avant de remplir sa propre assiette. Stiles était tellement étonné du comportement du loup qu'il se retrouvait incapable de sortir un quelconque sarcasme à ce sujet.
Après quelques fourchettes, Derek ne sembla plus supporter le silence, et se racla la gorge en replaçant sa serviette sur ses genoux.
« Alors, dis moi... quand tu dis « Jumeaux »... est-ce que je dois m'attendre à avoir également envie d'égorger ton frère ? » Demanda t-il dans une grimace faussement apeurée, vraiment drôle sur ce visage toujours si fermé.
Stiles éclata de rire. C'est vraiment ce dont il avait besoin, penser à son frère de cette façon, à tout leurs souvenirs commun, et non aux années de vide qui lui amenaient tant de questions qu'il en avait la tête qui tourne. Il aurait tout le temps d'y penser demain, lorsque Stuart sera devant lui, lorsque son jumeau pourra effectivement répondre à ses questions.
« Non... Stuart est bien plus agaçant que moi ! » Répondit-il alors dans un immense sourire, ravie de pouvoir embêter son big bad Wolf préféré.
Il se mit alors a raconter son histoire, leur histoire, contournant la nostalgie tenace qui flottait toujours dans son cœur lorsqu'il pensait à son jumeau. Demain lui faisait peur, oui, mais Derek était là pour faire avancer le temps, et repousser les interrogations. Demain il serait complet, mais ce soir il profitait de sa version amputée la plus complète, celle ou il était avec Derek...
