Chapitre 1 : Seule
Les yeux fermés, plongée dans l'eau chaude, la jeune femme essayait de démêler les événements des dernières heures, non, en fait des derniers jours. Depuis le début, tout était allé de travers. Il y avait eu l'explosion sur le bateau, la perte de mémoire de Gibbs, ce Pin Pin Pula qui c'était fait passé pour Galib et qui s'était fait explosé avec le Cape Fear. Finalement, cette semaine horrible aurait pu s'arrêter là, mais non, Gibbs était parti. « Je te suis redevable, Ziva. » C'était tout ce qu'il avait trouvé à lui dire. Et elle, pas mieux, n'avais rien trouvé de mieux à lui répondre que « Je m'en souviendrai, Jethro ». Elle l'avait laissé partir, même si elle avait eu envie de courir à sa suite et de lui hurler qu'il ne pouvait pas les abandonner, ils avaient tous besoin de lui, elle avait besoin de lui.
La jeune femme plongea alors la tête sous l'eau, laissant ses larmes se mêler à l'eau parfumée de sa baignoire. Elle ne savait plus très bien où elle en était, mais ainsi, retenant son souffle, elle avait l'impression que tout cela n'était qu'un cauchemar. Le besoin d'air étant le plus fort, elle se résolu à refaire surface. Un cauchemar. Elle avait tellement souvent souhaité que tout ne soit qu'un rêve horrible… Tali, Ari, et tout le reste, si seulement elle pouvait se réveiller et que tout soit comme avant... Elle soupira en s'aspergeant le visage.
Elle se remémora l'Open-Space, après le départ de leur patron. Tony n'avait pour ainsi dire rien dit, il avait l'air perdu, assis à son bureau, fixant d'un air étrange l'arme et l'insigne que Gibbs lui avait fourré dans les mains. Jen, elle, s'était murée dans son bureau. Ziva avait cru voir une larme couler sur sa joue alors qu'elle se retournait pour gravir l'escalier. Abby avait pour sa part éclatée en sanglot aussitôt que les portes de l'ascenseur s'étaient refermées sur Gibbs et Ducky. Tim l'avait pris doucement dans ses bras et l'avait raccompagnée à son laboratoire. Elle, elle s'était assise à son bureau, avait fini le rapport sur leur enquête, lancé un : « Bonne nuit » plutôt froid à Tony, attrapé ses affaire et avait quitté le bureau sans rien ajouter de plus. Pas une larme, pas une parole de réconfort pour personne. Froidement. De toute façon, ils la voyaient comme cela : Ziva, la froide et distante Officier du Mossad. Une tueuse efficace sans sentiments. En tout cas, ce soir, ses sentiments, elle les aurait bien enfouis au plus profond d'elle-même et les y aurait oubliés.
Après son départ du bureau, elle avait marché, sans but, le long de la rivière Anacostia. Puis, elle s'était mise à courir. Elle avait couru ainsi longtemps, elle ne pouvait pas dire combien de temps. Finalement, elle s'était arrêtée dans un café, à bout de souffle, avait avalé un expresso et avait attrapé un taxi vers chez elle. Trois heures du matin, c'était en tout cas ce que lui avait indiqué l'horloge du tableau de bord du taxi. Mais peu importait l'heure car toute l'équipe était de repos le lendemain. De toute façon, elle n'arriverait pas à dormir, pas cette nuit-là en tout cas. Elle avait réglé la course du taxi, était monté à son appartement et s'était plongée dans l'eau brûlante de sa baignoire. Elle en était encore à ce point, à cette différence près que maintenant, l'eau était froide.
À suivre...
