Titre: ELITE

Genre: UA non magique. Dramione. Drama/Romance

Disclaimer: Tous les personnages sont à JKR... Et ceux que vous ne reconnaîtrez pas sortent de mon imagination.

Petite note: Cette fiction est mon projet de l'été. Je comptes l'écrire pendant ces vacances, je peux malheureusement pas promettre pas de la terminer en deux mois parce que j'ai prévu beaucoup de longs chapitres mais je m'engage à la finir avant les vacances de Noel. Comme ça, quand commencera 2016, je me lancerais dans une nouvelle fiction ! Dans Elite, je vais tenter d'exploiter le potentiel de certains personnages pas assez développés selon moi. Et je ferais de mon mieux pour éviter au plus le OOC, je sais bien que c'est bof bof à lire quand nos persos préférés sont à côté de leurs pompes.

C'est parti !

F. xx


Assis dans une limousine dernier cri, ultra moderne et luxueuse, une cigarette coincée entre les dents, Draco Malfoy regardait le paysage. La volupté de fumé s'échappa d'entre sa bouche semi-ouverte pour se mélanger à l'air ambiant. Il retira la tige de tabac d'un geste négligé quand l'écran de son IPhone – le troisième en deux mois – s'alluma et émit le son typique de la sonnerie Apple. « Quoi ? »

« Les gens civilisés commencent généralement une discussion en disant bonjour ! » s'exclama la voix nasillarde et aiguë de Pansy Parkinson. « N'oublie pas que nous avons rendez-vous à l'agence dans quinze minutes pour que Zabini nous présente sa nouvelle protégée. »

« J'espère fortement que vous l'avez trouvé. Je refuserais tout contrat avec quelqu'un avec lequel je n'éprouverais aucunes envies de travailler. Et… »

« Elle est parfaite. » le coupa Pansy. « Soit là à l'heure. Et évite de ramener toute la horde de paparazzis, ce serait gentil ! »

Et elle raccrocha. « Comme si je le faisais exprès… » marmonna Draco dans sa barbe inexistante. Il ramena sa cigarette Philip Moris à la bouche avant d'en inspirer une grande bouffée. Son index tapota négligemment un bouton à sa droite et la vitre noire épaisse le séparant de son chauffeur s'ouvrit.

« Fred, dans combien de temps arriverons-nous à l'agence ? » demanda-t-il d'une voix traînante et blasée.

« Nous y sommes Monsieur Malfoy. » lui répondit le chauffeur. « Vous devriez vous préparer à être abordé de toutes part, les journalistes et paparazzis sont déjà là. »

« Cette sale bande de rapaces. Qui les a prévenus de notre venue ? » grinça l'héritier Malfoy en sortant une paire de lunettes signée Burberry. « Gare toi au plus près. » ordonna-t-il.

Draco inspira profondément tout en écrasant violemment sa cigarette dans le cendrier. Il enfila sa veste de costard, s'assura que ses lunettes étaient bien visées sur son nez et ouvrit la portière de la voiture pour faire face à une horde – avec un grand H - déchaînée de fans et de journalistes. Wilfried, son garde du corps baraqué et semblable à un agent de la CIA écartait la foule bruyante et gênante. Le « Poussez-vous » était devenu sa phrase préférée.

« MONSIEUR MALFOY, EST-CE VRAI QUE VOUS SEREZ AU DÉFILE FENDI LA SEMAINE PROCHAINE ? »

« QUI SERA VOTRE PARTENAIRE CETTE FOIS-CI ? A-T-ELLE AUTANT DE CHARME QUE GINEVRA WEASLEY ? »

« DE QUELLE MARQUE EST VOTRE COSTARD ? »

« SEREZ-VOUS EN SOLO POUR LA PROCHAINE CAMPAGNE ELITE ? »

Passant une main blasée dans ses cheveux insolemment décoiffés, Draco se laissa guider vers l'ascenseur avant de finalement s'y avachir d'une manière presque indécente. Lui-même ne savait pas répondre aux questions dont les journalistes l'avait harcelé, qui était donc cette mystérieuse fille ayant trouvé grâce aux yeux critiques et aux griffes acérées de Pansy?

« Toutes ces années d'études pour finalement courir après les célébrités, c'est affligeant. » grogna Draco à l'intention de son garde du corps.

Il ne répondit pas et se contenta de garder les mains croisées dans son dos, prêt à agir en cas de problème – comme des fans détraqués. – Draco sortit le paquet de Philip Moris de la poche intérieure de sa veste à deux milles gallions pour sortit une tige blanche et la coincer insolemment entre ses lèvres. « Monsieur Malfoy, désolé de vous le rappeler mais si vous allumez cette cigarette, l'alarme se mettra en marche et l'ascenseur sera bloqué comme la dernière fois. »

Le blond regarda son garde du corps avant de se souvenir de la fois où ils s'étaient retrouvés dans cette situation terriblement humiliante au Plaza de Madrid. Cet incident avait fait la couverture de tous les magazines people espagnols et l'information s'était propagée comme la peste sur le net, informant ainsi l'Angleterre de ce qui était arrivé au plus populaire mannequin de leur pays. « Tu as raison. » grogna le blond rageusement.

Il la cala entre son oreille et sa tête, rangea ses lunettes hors de prix dans la poche de sa veste. « DING ». Quand ils entendirent le bruit caractéristiques de l'ascenseur, les informant qu'ils étaient arrivés au seizième pallier, ils sortirent, Wilfried le premier, sens aux aguets. « R.A.S » l'entendit-il dire à un de ses collègues placé en surveillance dans le bureau de l'agence.

D'un pas nonchalant et lent, Draco Malfoy s'avança jusqu'à une des salles de conférences ou l'attendait Blaise Zabini, agent et recruteur de mannequins et sa manager, Pansy Parkinson.

« Lucius Malfoy ne t'a donc jamais appris que la ponctualité était une chose très importante dans la vie ? Surtout lorsque l'on se nomme Draco Malfoy et que l'on est LE visage de la Grande-Bretagne ! » s'exclama une voix aiguë lorsqu'il posa un pied sur le parquet vernis de la salle.

Devant lui, une jeune femme moulée dans un tailleur haute couture couleur émeraude, des escarpins en écailles - Mickael Kors probablement - aux pieds, était assise dans un des fauteuils de conférence, les jambes croisées et le regard froid. Ses longs ongles habillés de rouge carmin tapotaient machinalement le verre d'alcool brun qui était posé à côté d'elle. Sur la table en verre, trônait négligemment son grand sac Louis Vuitton.

« Parky, les gens bien élevés commencent généralement par dire bonjour aux nouveaux arrivants. » reprit le blond en s'avançant. « N'est-ce pas là ce que tu m'as gentiment dit ce matin ? »

Elle le toisa du regard avant de finalement se lever pour lui faire face. « Pas le temps pour ça Draco. De plus, je t'ai déjà dit bonjour. »

L'agent s'avança vers le fond de la salle, et rejoignit Blaise, un grand métis habillé d'un costume tout aussi cher et beau que celui que portait Draco. Il avait les yeux rivés sur l'écran de son MacBook Air brillant et ne semblait pas avoir pris connaissance que le blond venait d'arriver. Ce fût seulement quand l'ongle de Pansy s'enfonça dans son épaule qu'il daigna enfin lever la tête pour voir un Draco Malfoy assez blasé.

« Regarde ça ! » s'exclama-t-il en tournant vers lui l'écran de l'ordinateur. « Ok ! vient de ressortir cette photo et la mit en première page du numéro de cette semaine ! »

Sur l'écran, une photographie s'affichait, narguant les trois personnes. Deux mannequins. De toutes beautés, s'alliant à merveille et se complétant. La jeune femme avait de long cheveux roux flamboyants, lui tombant jusqu'en bas du dos, ondulant sur les pointes. Elle regardait l'objectif mystérieusement, le captivant et l'invitant à mieux la regarder. Elle était collée contre le torse puissant, ferme et musclé d'un jeune homme, blond au regard d'acier. Un bras protecteur l'entourait et seule une serviette de bain blanche couvrait le corps des deux modèles.

Draco retint de grimacer. « Et alors ? Si ils veulent la ressortir qu'ils le fassent. Je ne vois pas en quoi cela me regarde ! » Le magazine Vogue vint alors s'abattre avec force sur sa tête tandis que Pansy le fusillait du regard.

« C'est évident non ? La presse en redemande, elle en veut encore plus ! Votre binôme était le plus en vogue et il a fait exploser les demandes de shootings ! Elle veut un binôme de choc ! Seuls les idiots ne s'en rendraient pas compte ! Es-tu idiot Draco ? » s'exclama-t-elle en mettant les mains sur ses hanches.

« Non. » grommela-t-il. « Mais je ne suis plus un enfant que tu peux réprimander Pansy ! »

« Cesse donc de te comporter comme un enfant si tu ne veux pas être traité de la sorte ! » répondit la brune d'un ton sec qui ne supporterait pas d'être contrarié. « Tu as besoin d'un nouveau partenaire.»

« Elle a intérêt à être à la hauteur. »

« A la hauteur d'une mannequin quelconque ou à la hauteur de Ginevra Weasley ? » s'enquit le métis en pianotant à toute vitesse sur son IPhone. « Parce que là tu nous met le couteau sous la gorge. Tu sais très bien que je ne suis pas l'agent de n'importe qui.»

« Faite la entrer. » lui répondit le blond d'un ton las et légèrement impatient. Il se permit néanmoins un rapide sourire quand il vit Pansy sauter littéralement sur la porte en hurlant de sa voix aiguë « Faites la venir ! » dans le couloir.

Et quand Pansy arriva avec une jeune fille à sa suite, Draco Malfoy se dit qu'il était vraiment – au sens littéral – dans la merde. Derrière l'agent se tenait une grande et fine jeune femme aux sauvages cheveux châtains, ondulant légèrement et aux grands yeux ambre. Elle était vêtue d'un pantalon cigarette noir retroussé aux chevilles avec une paire de Doc basses vernies de la même couleur, d'une chemise blanche fluide ouverte par les deux premiers boutons – laissant voir un bandeau gris souris - et d'une veste over size en jean denim. Un sac à franges Camel façon bohème pendait à son épaule et elle aussi sembla légèrement déstabilisée.

« Vous…. Mais… V-Vous ne m'aviez pas mentionné que c'était avec...avec ….lui que j'allais devoir travailler. » balbutia-t-elle à l'intention de Blaise.

« Je vois que même après tout ce temps, tu as gardé cette manière si étrange pour t'exprimer. Le bégaiement se soigne, Granger. » déclara finalement Draco d'une voix moqueuse.

« Tais-toi. »

Les deux continuaient de se regarder, se défiant du regard d'oser ouvrir la bouche tandis que Blaise souriait narquoisement en les observant, ravi d'avoir pris Hermione sous son aile. Pansy s'était appuyée sur le bord de la table et sirotait tranquillement son verre de Jack Daniel, observant elle aussi – avec un certain amusement – la petite scène qui se déroulait sous yeux.

« Vous m'avez fait venir pour m'apprendre que ma nouvelle partenaire était Granger ? » s'exclama Draco en se tournant vers les deux agents. « Pas question. »

« Et pourquoi ? Parce qu'elle n'est pas assez bien pour la grandeur ô combien magnifique que tu es Draco ? » s'exclama Pansy. « Vous serez sensationnel. Les créateurs vont se déchirer pour vous avoir ensemble ! Deux mannequins connus à l'international et réputés est excellent ! »

« Et la presse cessera momentanément de s'acharner sur toi Draco. » ajouta le métis en se levant – enfin – de son fauteuil. « C'est une occasion en or et c'est peut-être une occasion unique. »

Draco haussa un sourcil. Blaise n'aimait pas répéter un mot deux fois dans la même phrase et s'il l'avait fait, c'était vraiment parce qu'il était à court d'arguments ou d'imagination. « Combien de temps devrions-nous... disons collaborer ensemble ? » demanda finalement Hermione.

Pansy resta un moment pensive. « Je ne peux pas déterminer un durée de collaboration comme ça. Mais il sera obligatoire que vous travaillez ensemble au moins trois-quatre mois. »

« Quoi ? » s'exclama Hermione en ouvrant grand la bouche. « Mais, si je signe aujourd'hui pour ça, pourrais-je encore voler de mes propres ailes ? Je ne tiens pas à ce que les gens m'associent éternellement au nom des Malfoy et je n'ai pas besoin de ça pour faire avancer ma carrière. »

« C'est la première fois qu'une fille dit qu'elle ne veut pas être associée au nom si prestigieux qu'est celui des Malfoy. » fit remarquer Blaise d'un ton moqueur. « Pour répondre à ta question, si tu signes tu pourras encore faire des shootings seules mais tu seras sous la tutelle d'un manager de notre agence. Et ton ou ta styliste fera partit de l'équipe que dirige Pansy. »

« En gros je dois dire au revoir à mon équipe si je veux faire partie du projet ? » répliqua froidement Hermione.

« Oui. Mais tu te rendras vite compte que Hogwart est meilleure que n'importe quelle agence ou tu as pût aller. » lui dit Pansy en sortant un tube de rouge à lèvres Mac et un miroir de poche de son sac.

« Je ne veux pas travailler avec elle. » s'exclama froidement Draco en regardant Hermione. La jeune fille fût surprise de ne pas y voir du mépris. Juste une rage amère et apparemment triste. Une tristesse cachée dans les recoins les plus sombres de ses pupilles couleur acier.

« Pour continuer cette montée de puissance tu n'as pas le choix. L'été est en train d'arriver, tu vas devoir promouvoir une multitude de marques en tout genre et te faire photographier sous tous les angles. La concurrence est rude, même pour le grand héritier mannequin que tu es, et les binômes sont rares. Ils seront très vite demandés et il est préférable de ne pas attendre le dernier moment. Vous êtes tous les deux des mannequins connus à l'international et réputés comme les meilleurs, oubliez vos différents pour vous associer et créer le binôme de rêve. Faites le buzz, soyez ceux qui feront rêvez les futurs aspirants au métier de mannequin. Et la presse cessera de penser que tu es seulement associé à Ginevra. »

Tous se turent pour regarder avec intérêt le métis. Blaise avait parlé sans reprendre son souffle et les personnes dans la pièce ne pouvaient être d'accord que sur une chose, il était tellement imprégné dans son travail que sa passion s'était ressentie dès les premiers mots de son discours. Mais cela n'empêcha pas Hermione et Draco de se fusiller du regard, cherchant mutuellement à déstabiliser l'autre.

« J'accepte. » lâcha-t-elle finalement. Pansy tourna la tête vers Draco, l'air menaçant.

« Draco ? »

Il se retint avec difficultés de ne pas lâcher un soupir. Foutu éducation stricte. Regardant alternativement Blaise et Pansy, Draco essaya de prendre une décision. Les yeux de Pansy lui disaient clairement : refuses cette proposition et je te castre, je te massacre à la hache et je te ressusciterais uniquement pour pouvoir retirer tes tripes et les brûler. Après tout, les deux agents s'étaient démenés pour lui trouver une remplaçante et même si c'était Granger, c'était prétentieux de sa part de prétendre pouvoir trouver mieux.

« Alors ? » s'exclama Pansy en trépignant d'impatience comme une gamine.

« J'accepte. » grogna-t-il.

« Paaaaarfait ! » s'exclama la styliste en tapant bruyamment dans ses mains. « Maintenant signez ça ! » leurs dit-elle en leurs donnant deux liasses de papiers. « Ces papiers attestent votre confirmation et proclame le début de votre collaboration ! »

D'une marche lente et propre aux mannequins, Hermione s'avança vers la table pour signer le fichu bout de papier, la reliant à Draco Malfoy pour les prochains mois. S'il n'y avait pas eu cet argent à a clé et cette ouverture, jamais elle n'aurait accepté. Mais certaines choses s'obtenaient en faisant des sacrifices et des concessions.

« Hermione chérie, demain tu as rendez-vous avec Lavande Brown. Ici à 10h. Soit à l'heure. » lui dit Pansy alors qu'elle quittait la pièce.

« J'y serais. Bonne fin de journée. » lança-t-elle avant de s'éclipser comme une voleuse, trop contente de partit d'ici.

Quand la porte vitrée se fût refermée, Draco se retourna doucement vers Blaise et Pansy pour planter sur eux un regard plus noir que les ténèbres. « Dans quelle merde avez-vous osé me mettre ? »

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Assise sur un pouf en lin blanc, le regard fixé sur le miroir en face d'elle, Ginevra Weasley brossait énergiquement ses longs cheveux roux. Quand elle eut fini cette tâche ô combien ennuyante, elle s'avança vers l'immense dressing de sa chambre, tirant le rideau pourpre pour passer. Pensive, elle se laissa aller à ses réflexions, ne sachant pas quoi mettre pour cette sortie banale selon ses frères, Fred et Georges.

« Viens, l'air frais te feras du bien ! Ca fait plus d'un mois que tu refuses de sortir et que tu ne t'es pas baladée dans Londres, par simple plaisir ! »

Un mois.

Un mois qu'elle avait arrêté les shootings pour se consacrer à l'équitation. Et dieu seul savait qu'elle se détestait d'avoir fait un tel choix. Après tout, l'équitation n'était pas un vrai métier. Mais mannequin l'était ? Elle avait tout pour elle et elle avait arrêté. Elle s'en voulait et ce n'était pas les paroles cucu que sa mère lui répétait à longueur de journée qui l'aidait.

« Tu peux faire ce que tu veux de ta vie ma chérie, de toutes manière, ni ton père ni moi ne discuterons tes choix. » Merci maman, tu m'aides beaucoup là.

Elle opta finalement pour un large tee shirt blanc cassé, un jean troué aux genoux et à la cuisse accompagné de ses fidèles Doc Martens. Elle rentra le haut dans le bas, mit de grosses lunettes sur son nez, attrapa sac et Black Berry et fila.

Elle pianota quelques mots à l'attention de ses frères et se rendit dans le centre commercial le plus huppé de Londres Diagon Center. Marchant doucement, elle baissa la tête quand elle vit des gens la pointer du doigt, l'ayant très certainement reconnue. Les roux ne courraient pas les rues et les mannequins rousses encore moins. Elle détestait cette médiatisation mais adorait cet univers mystérieux et inaccessible.

« EH ! »

Un jeune homme la frôla et la bouscula. Ginny se retourna pour lui dire de faire attention mais elle n'en eut pas le temps car son téléphone sonna. Farfouillant dans son sac à main, elle l'extirpa et décrocha en grimaçant. « A-Allo ? »

La voix très reconnaissable de sa mère se fit entendre dans le petit objet. Ginny fronça les sourcils et soupira faiblement. « Oui. Les Dolman. Je sais maman. A 8h30 ce soir. Oui.»

Ginny soupira pour de bon. Et raccrocha presque immédiatement. Elle voulût rentre, après tout, pourquoi était-elle là ? Seule à marcher dans un centre rempli de monde pour faire passer le temps ? Ginny prit la direction du Starbucks, acheta un thé vert latte et s'apprêtait à rebrousser chemin quand une adolescente se précipita vers elle avec un magazine, Closer apparemment, à la main.

« Madame ! Excusez-moi ? Est-ce que c'est vous sur la photo ? » demanda-t-elle en ouvrant le magazine. Ginny regarda et se reconnut, prenant la pose pour Triangl, une marque de maillots de bain.

« Oui. Oui c'est moi. » lui répondit-elle en souriant.

« Je pourrais avoir une photo s'il-vous plait ? » quémanda la fille en sortant son téléphone. Ginny retint un faible soupir, encore une des raisons qui la faisait boycotter les endroits publiques. Mais après tout, cette gamine était mignonne. « D'accord. »

Et elle prit la pose trois fois, pour la gamine et ses copines. Elle se sentit comme le mannequin connue qu'elle était un mois plus tôt. Et elle réalisa que cet univers lui manquait et que l'équitation ne remplacerait jamais le mannequinat. Quand sa séance photo improvisée fût finie, elle se dirigea vers le point de rendez-vous que ses frères lui avaient imposé.

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9.50 am

Le lendemain matin, Hermione arriva à l'agence pour son rendez-vous avec Lavande. Elle avait eu un mal fou à se frayer un passage parmi les journalistes qui attendaient impatiemment de voir les mannequins vedettes. Les appareils l'avaient également mitraillée tandis que les reporters l'avaient harcelée de questions, en tout bons rapaces qu'ils étaient.

« HERMIONE, EST-CE VRAI CETTE HISTOIRE DE COLLABORATION AVEC DRACO MALFOY ? »

« QU'EST-CE QUE CELA VOUS FAIT DE REMPLACER GINEVRA ? »

« SEREZ-VOUS À LA PROCHAINE FASHION WEEK ? »

« QUELLE MARQUE DE SHAMPOING UTILISEZ-VOUS ? »

La brune avait revêtu pour cette sortie une casquette rose vif mise à l'envers, un jean boyfriend déchiré de toutes parts, des baskets blanches superstars 2 d'Adidas et un large tee shirt noir avec une pizza géante sur le devant rentré négligemment dans le pantalon. Ses cheveux bruns bouclaient sur les pointes et elle remercia fortement sa conscience de lui avoir fait penser à prendre des lunettes de soleil pour ne pas être confrontée directement aux flashs incessants et dérangeants des paparazzis. La seule touche de féminité apparente sur elle était le sac Hermès noir qu'elle tenait fermement à la main. Et à peine fût-elle entrée dans le grand hall qu'elle entendit quelqu'un hurler.

« Mais c'est quoi ça exactement ?! » s'exclama la voix horrifiée de Pansy. « Comment oses-tu sortir dans un pareil accoutrement ? Tu as voulu concurrencer un SDF ou quoi ? On dirait que tu viens de signer un contrat de clown avec le cirque Zavatta ! »

Et les cris étaient dirigés sur elle apparemment.

Hermione baissa la tête sur ses habits avant de fixer la femme en face d'elle. « Bah quoi ? C'était juste pour venir à l'agence, il n'y a pas de quoi faire un drame. »

Après, c'est sûr que face à Pansy, Hermione ressemblait vraiment à une SDF. Le tailleur émeraude de la veille avait été remplacé par une robe bordeaux, signée Burberry. Comme toujours, Pansy était perchée sur des stilettos d'au moins douze centimètres, vernis et brillants. Pas un millimètre de sa coupe au carré ne bougeait, s'en était effrayant. Hermione remarqua immédiatement la grosse parure de diamants qui brillait autour de son cou, les bracelets en argents qui ornaient ses poignets et le cabas noir Mickaël Kors que la femme portait élégamment à la jointure de son coude.

« Pas de quoi faire un drame ?! PAS DE QUOI FAIRE UN DRAME ?! » s'égosilla l'agent comme si elle était au bord de l'apoplexie. « Tu fais honte au monde de la mode ! Tu me fais honte ! Tu me feras le plaisir de te vêtir décemment la prochaine fois ! On dirait que tu vas rendre visites à tes amis les chiens errants au square de Londres, c'est abominable comme tenue ! Tu tiens à te ridiculiser devant les caméras dès le début ?! » siffla Pansy en se dirigeant vers l'ascenseur d'un pas rapide. « Viens, Lavande nous attends. »

Hermione ne fit aucun commentaire, sachant pertinemment que rien ne suffirait à convaincre Pansy Parkinson. Elle avait presque envie de lui dire qu'elle s'habillait comme elle le voulait mais l'agent était déjà repartie dans une conversation téléphonique. « Oui, Millicent Chérie, dis à Lavande que j'arrive. Oui elle est avec moi, prépare le matériel. Hum hum… »

Hermione tapotait le sol avec le bout de sa basket quand les ongles de Pansy se posèrent sans douceur sur son poignet. « Tu bois du thé ou du café ? »

« Hum… Thé. Thé vert si vous avez, merci. »

« Ok mon chou, prépare un thé vert pour Hermione. Sans sucre, ça fait grossir. »

La jeune franco-anglaise passa le reste du trajet à entendre Pansy piailler comme une poule dans la bas-coure. Et lorsqu'elle arriva au treizième étage, typique palais du style et de la mode, elle ne pût s'empêcher de penser que Pansy était très – vraiment très - organisée et qu'elle méritait amplement la réputation – réputation connue dans le monde entier - de redoutable businesswoman. Cet étage, qui était consacré aux tenues vestimentaires imaginées et portées par les mannequins était tenu d'une main de fer et tout était en ordre, rien ne trainait et rien n'était de travers. Et les hôtesses d'accueil avaient la même coupe, au millimètre près, que Pansy. « Allons-y maintenant, tout est prêt. »

L'agent sortit Hermione de ses observations et lui fit signe de la suivre jusque dans une grande salle circulaire, lumineuse et bordée par des baies vitrées de tous les côtés. Au milieu, des couturières probablement, un photographe et une femme aux avec de longues boucles anglaises étaient debout. « Bonjour Mlle Parkinson. Mlle Granger. »

« Lavande, occupes-toi de prendre les mensurations d'Hermione ! Mitch, mitrailles la sous tous les angles. Sous-vêtements et en robe. A plat et en talons. Tu me transmettras les photos sur i Message et les infos sur la base de données. Assez vite mon chou, le temps est compté. Par la suite, tu les enverras aux maisons de haute couture, n'oublie pas de préciser que son agent est Zabini ! Ah oui, apportez lui aussi son thé. J'ai un rendez-vous, je serais de retour dans deux heures. »

Elle fit demi-tour et se retourna au dernier moment. « Ah oui, cet après-midi tu as des essais de shooting avec Draco. Il sera là vers 13h30. » Et elle quitta la pièce, laissant Hermione seule avec les stylistes et couturières.

« Mais … ? »

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13.00 PM.

Huit…sept…six…cinq…

Entouré de deux gardes du corps baraqués comme des gorilles, habillés comme des agents de la CIA, armés jusqu'aux aux dents comme des soldats, Draco Malfoy, unique héritier de la grande et puissante dynastie Malfoy patientait tranquillement dans l'ascenseur de l'hôtel Hilton. Jetant un rapide coup d'œil à sa Rolex plaquée or, il se retint de soupirer d'ennui. A la place, il sortit son iPhone 6 et commença à jouer passivement à Candy Crush.

Quatre…trois….deux…un…

Un nouveau niveau de gagné et l'ascenseur n'était toujours pas arrivé à destination. Exprimant intérieurement son ennui, l'héritier rangea son gadget dans la poche intérieure de sa veste Hamilton à deux milles gallions et ferma un instant les yeux. Jamais un trajet ne lui avait paru aussi long.

« Monsieur, on ne va plus tarder maintenant. » lui souffla Goyle, un des gorilles. Il acquiesça d'un signe de tête et mit les mains dans ses poches.

DING.

Quand les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, une foule –avec un grand F – de fans et de paparazzis se rua sur les nouveaux arrivants, hurlant le prénom de l'héritier, posant des questions en criant à tout vas, se bousculant pour obtenir un cliché de Draco. L'héritier passa en ignorant tout ce remue-ménage autour de lui pour s'engouffrer dans une limousine aux vitres teintées.

« On peut dire que la moindre de tes sorties est un réel évènement pour le peuple anglais. » dit alors une voix à l'arrière de la voiture de luxe.

Draco se retourna doucement pour faire face à un homme plus âgé que lui, portant un costume noir et des chaussures parfaitement cirées. Il avait un long manteau de la même couleur avec des attaches argentées et une grosse broche en or sur la poitrine. Ses cheveux blonds avaient étés attachés en un parfait catogan et sa main droite gantée tenait fermement le pommeau d'une canne.

« Père ? » grinça Draco. « Que me vaut le plaisir de vous voir en cette belle matinée ? » demanda-t-il en cachant difficilement son sarcasme.

Lucius Malfoy ne répondit, lui lança un regard noir ainsi que la dernière édition de Public. « Ceci. » Draco eut alors l'immense déplaisir de se voir en couverture avec son ancienne partenaire, un immense éclair rouge les séparant, et commença à bouillonner intérieurement de rage quand il lût le titre en-dessous: Granger remplace Weasley aux côtés du beau mannequin, Draco Malfoy. Comment vie-t-il un tel changement ?

« C'est de la diffamation ! Que l'abruti qui a dévoilé ses informations aille se cacher au fin fond des montagnes d'Afghanistan s'il ne veut pas que je le dépèce et lui troue la peau comme un porc allant à l'abattoir. » explosa l'héritier en jetant le magazine aux pieds de Lucius.

« Si tu augmentais la sécurité autour de toi tu te rendrais bien vite compte que les informations fuiteraient bien moins vite. Et surtout, si tu arrêtais de te comporter comme le dernier des imbéciles, tu aurais moins de problèmes avec les magazines à scandales. »

Draco gratifia son père d'un regard noir avant de sortir pour la énième fois de la journée son paquet de Philip Morris et d'allumer une tige de tabac. Ce dernier fronça ostensiblement les sourcils en voyant la cigarette et lui administra un bon coup de canne sur la tête.

« Aïe ! » s'exclama alors l'héritier en posant une main sur sa tête. « Tu deviens complètement fou ou quoi ? Les chiffres que tu vois à longueur de journée commencent ENFIN à avoir raison de toi ?! »

Lucius eut un rictus. « Quand bien même je sais à quelle point tu aimerais que cette situation arrive, je vais te décevoir NON, je ne suis pas encore sénile et NON, tu ne pourras pas encore me faire interner dans la maison de retraite la moins chère de Londres. »

« Quel dommage…. » marmonna le mannequin en tirant sur sa cigarette. « Eh bien ? Que veux-tu ? M'obliger à être le parfait petit héritier ou sinon tu me renies et enlève mon nom de ton merveilleux testament ? Ou sinon, tu me tue et tu fabriques un autre héritier, mieux et plus utile que moi ? A la bonne heure ! »

Et il sortit son téléphone de sa veste, composa le numéro de Fred pour lui demander – ordonner serait plus juste – de venir le chercher de suite et de l'extraire de l'emprise de Lucius. Mais il n'eut le temps que d'appuyer sur un chiffre, la canne de Lucius s'abattit de nouveau sur lui, sa main plus particulièrement. Le téléphone tomba sur le sol. Draco le suivit dans sa chute. Son cerveau s'arrêta un instant.

« EH ! Non mais il faut vraiment que tu arrêtes de te torturer l'esprit avec les comptes bancaires de toute l'Angleterre. Te rends-tu compte de ce que tu as fait ? » s'exclama l'héritier en attrapant le smartphone. « Un iPhone neuf d'à peine deux semaines, cadeau d'Apple ! »

« Tu useras de ton sourire pour te faire offrir le prochain. Maintenant, au lieu de raconter tout un tas de sottises tu vas m'écouter. » ordonna fermement l'homme d'affaires. « Non, ne t'avises même pas d'ouvrir la bouche » siffla-t-il quand il vit son fils prêt à protester. « Les sœurs GreenGrass sont conviées au manoir samedi pour un déjeuner. Nos familles sont en très bons termes depuis ad vitam aeternam et il n'est pas question que tu gâches tout. J'entends par là que tu ne devras ni simuler une crise d'appendicite ni t'éclipser pour un tournoi de fléchettes avec Blaise Zabini. Ni même prétendre être attendu par Karl Lagerfeld, je sais très bien quand il travaille avec toi. »

« Pourquoi vouloir absolument me marier avec un des thon GreenGrass ? Reconnaissez quand même qu'elles, surtout Astoria n'ont pris que le Grasse de leur nom. Et je ne suis plus un enfant qui nécessite une surveillance constante ! »

Lucius le fusilla du regard avant d'appuyer sur le bouton situé sur l'accoudoir. La vitre noire se baissa tandis que l'homme d'affaire ordonnait à Roberto, son chauffeur, de conduire Draco à l'agence. Son fils lui lança un regard interrogateur. « Ton agent est très organisée. Pour être sûre de ta présence elle m'a faxé ton emploi du temps avec les lieux. Et un Malfoy n'arrive JAMAIS en retard. »

Draco haussa les épaules, se promit d'assommer Pansy ou de l'empaler vivante sur un des talons aiguilles qu'elle portait en permanence et termina sa cigarette en soufflant la fumée par le nez. Quand il fût devant l'agence, ce fût à peine si son propre père le jetait dehors à coup de pied aux fesses.

« Samedi. 12h. Aucun retard n'est toléré. » déclara Lucius avant de pousser Draco vers la sortie à coup de canne. Et avant même que l'héritier ait les deux pieds posés sur le tapis rouge de l'agence, la limousine redémarra en trombe.

« Quel goujat. » marmonna l'héritier entre ses dents, furieux. Il monta d'un pas rageur et échappa de justesse à la masse de journalistes. Vincent, un autre de ses gardes du corps faisait barrage à la foule du hall et jeta presque les personnes présentes dans l'ascenseur, comme Lucius venait de le faire avec Draco. Ils montèrent en silence jusqu'au quatorzième pallier de l'agence, endroit où les shootings tests et pas test avaient lieu.

DING.

Draco fût à peine sorti qu'une furie à la coupe au carré + frange, perchée sur des stilettos de 10 centimètres l'aborda, iPhone greffé à l'oreille, pour changer. « Oui mon chou. Commence à la préparer. Maquillage nude, simple et pas d'artifice. Arrange-moi la seconde guerre mondiale qu'est sa chevelure. »

Elle attrapa le bras de Draco pour le trainer dans le couloir menant à la salle de shooting. « Oui Julio ? Un coup de blush pour illuminer son teint, un peu de mascara sur la pointe des…. OUI LA POINTE, PAS LE BAS IDIOT ! NE ME DIS PAS QUE TU NE SAIS PAS CE QU'EST LA POINTE SUPERIEURE ?! Léger le mascara surtout ! » hurla presque Pansy à travers son iPhone.

« Tu sais que crier sur le personnel ne va pas faire avancer plus vite les choses ? » demanda alors Blaise en arrivant, les mains dans les poches.

« Un coup bref de brillant à lèvres. Couleur pêche. » dit-elle à l'intention du maquilleur. « La ferme Zabini ! Draco, je sais que les stars se font attendre mais tu as presque 4 minutes de retard, c'est IN-AD-MI-SSIBLE ! »

« Personne n'est prêt de toutes manières. » railla le blond. « Tout va bien Pansy, personne n'est mort. »

« Si. Détrompes-toi, un chaton s'est suicidé quand il a remarqué que tu avais plus de 3 minutes de retard. » s'exclama-t-elle en fusillant du regard Draco. « Et trois personnes ont dût mourir d'un infarctus ce matin, quand ta chère nouvelle recrue a décidé de venir à l'agence habillée comme une SDF. » siffla Pansy à l'attention cette fois ci de Blaise.

« Le look à la française. » répondit l'agent métis. « Ce n'est pas comme si elle était venue en pyjama Mickey avec des tongs de chez Wal-Mart et une casquette Bob l'éponge. Ça aurait même été mignon. »

« Ca s'en rapprochait. Et n'importe quelle femme qui se respecte ne se promène jamais – au grand jamais – en tongs, c'est indécent ! » siffla furieusement l'agent brune. « Maintenant, dis-moi que tu n'es pas juste venu ici pour me convaincre d'apprécier cet affreux look. Dans ce cas-là, ce sera aussi facile que de faire croire au monde entier que Barack Obama est blanc. »

« Mais…. Barack Obama est noir ? » fit la voix d'un régisseur qui passait juste derrière.

« JUSTEMENT ESPÈCE DE TRIPLE IDIOT ! »

« Donc, je suis ici pour m'assurer que tu ne tyrannises pas ma nouvelle recrue, que tu ne menace pas de mort ton personnel et que tu ne fasses pas de lancer d'escarpins à trois milles gallions. » répondit simplement le métis.

« Depuis quand me surveilles-tu ? » siffla-t-elle. « Sans moi, rien n'avancerait et nous serions toujours en train de nous lamenter sur le sort du pauvre Draco qui n'a toujours rien dit d'ailleurs. Draco ?! Est- tu ivre ? Mort ? Perché ? Transis d'amour ? » rétorqua Pansy

« Depuis … le début ? »

« Depuis 8 années, espèce de sale traître à ton sang ! » cracha Pansy en se retournant violemment.

« Venant de toi je m'estime content. Plus sérieusement, je suis ici pour m'assurer du bon fonctionnement de la séance, pour choisir avec toi les photos qui seront envoyées en tant qu'essais aux créateurs et coacher ma petite française ! »

« CQFD. » marmonna Pansy. « Bon, venez, Draco, sort toi de ta transe mutante et dégénérative du cerveau, tu perds tes fonctions là, on dirait une limace handicapée. »

Ils arrivaient donc dans la salle de shooting ou les attendaient les draps noirs étendus de tous les côtés, les photographes ultra-professionnels de tous les côtés, les assistants, cameramans, maquilleurs et stylistes, tout était propice et tout assurait la réussite de la séance. Par une porte adjacente, Julio - le maquilleur sur lequel Pansy avait hurlé - sortit en compagnie d'Hermione.

« Julio, si jamais tu t'es trompé sur quoi que ce soit je te fais avaler tous tes pinceaux. » marmonna Pansy tout en pianotant activement sur l'écran tactile. « Lavande ! Millicent ! » cria-t-elle.

Aussitôt, l'assistante de Pansy et la couturière débarquèrent au pas de course pour répondre à leur intransigeante patronne. « Quelle tenue avez-vous finalement sélectionnée pour Hermione ? » demanda-t-elle sans lever le nez de son smartphone.

« Pour la première partie il s'agit d'une chemise blanche avec un V dans le dos signée Lanvin accompagnée d'une jupe danseuse de la collection de printemps de Eli Saab, rouge. » répondit Lavande. Voyant que sa patronne ne disait toujours rien, signe qu'elle encore n'avait rien trouvé à critiquer, elle continua. « Une perle unique de Cartier au cou et des escarpins Louboutins. Les basiques. »

Pansy leva alors les yeux de son téléphone. « Des talons de combien de centimètres ? » demanda-t-elle en scrutant Lavande.

Cette dernière resta pensive un instant. « Et bien… 10 centimètres il me semble. ». Pansy fronça alors les nez comme si elle allait éternuer. « Non. Pas possible. Rappelle-moi quelle taille fait Draco ma chère Lavande ? »

« 1 mètre….84 ? » tenta-t-elle.

« 1mètre85. » répondit sèchement l'agent. « Et quelle taille fait Hermione ? » demanda de nouveau la brune sans regarder Lavande et en pianotant de nouveau sur son iPhone.

« 1mètre77 ? »

« Exactement. » répondit alors brusquement Pansy. en levant les yeux. « Et combien font 1m77 plus 10 centimètres ? »

« 1mètre87…. » balbutia Lavande, tremblante comme si elle était atteinte de la maladie de Parkinson.

« Et selon toi, que pense les créateurs, moi-même, les agents, le public, les journalistes, LE MONDE ENTIER d'un binôme ou la fille est plus grande que le mec !? » railla Pansy, relevant la tête pour planter un regard glacial sur la pauvre Lavande.

« C'est… heu….Je vais… heu… je vais aller … chercher une paire moins haute. » balbutia-t-elle en détalant comme un lapin.

« 8 centimètres, pas plus chérie ! » s'exclama Pansy d'une voix stridente qui avait le pouvoir de décoller le papier peint. « Et en ce qui concerne Draco ? »

« Costume simple Kenzo avec une chemise argentée et une montre plaquée or de chez Gringott. » répondit Millicent.

« Chaussures ? » interrogea Pansy, ne décrochant pas du gadget noir. « Pas d'erreur ou tu subiras le même interrogatoire que Lavande. »

« Les basiques louboutins pour homme de la collection d'hiver. »

« Je me doutais bien chéri que vous aviez choisi un modèle pour homme. » railla Pansy d'un ton sarcastique. « Un peu has-been si elles sont d'hiver. Il faut un modèle plus décontracté, plus printanier. »

L'assistante ne bougeait pas. Pansy planta sur elle le regard qui signifiait qu'elle aurait déjà dût détaler. « Allez cours ! » s'exclama-t-elle en désignant le couloir.

Une fois son assistante partie, Pansy se dirigea donc d'un pas rapide vers Hermione, qui était en train de se faire examiner sous toutes les coutures par les stylistes et maquilleurs. Pansy elle-même se pencha sur le mannequin en scrutant minutieusement tous les détails. « Dis-moi, avec quoi te coiffes-tu l...e matin ? Un pétard ou une branche de dynamite ? » demanda finalement Pansy quand elle découvrit des cheveux toujours sauvages mais à l'aspect négligé chic.

« Aucuns des deux. Mes cheveux sont comme ça naturellement. » répondit patiemment Hermione. « Le côté sauvage vient de ma mère, un héritage. » sourit-elle.

« Hum, c'est vraiment touchant. » fit-elle avec un faux sourire touché. Elle extirpa son téléphone de son sac, le coinça entre son oreille et son épaule et s'exclama : « Bon, Lavande, tu prends le thé avec pépé et mémé ou tu me ramènes les escarpins ?! »

Elle eut le grand plaisir de voir rappliquer Lavande et Milicent avec les deux boites Christian Louboutin sous les bras quelques minutes après. Boites qu'elle s'empressa de passer à Hermione et Draco qui filèrent les enfiler comme Cendrillon sa pantoufle de verre. « Bien, maintenant c'est parti ! » s'exclama la manager quand ils revinrent deux minutes plus tard. « En place ! » hurla-t-elle à l'attention de l'équipe.

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« Ça fait combien de temps rappelles-moi ? 4 ans ? » souffla Hermione à Draco quand celui-ci posa sa main sur sa hanche droite.

« 4 ans et tu n'as pas changée Grangie…. » répondit ce dernier en chuchotant au creux de son oreille, laissant extérieurement penser aux personnes dans la pièce qu'il était en train de la couvrir de baisers.

« HERMIONE ! PASSE UNE MAIN AUTOUR DU COU DE DRACO ! » s'écria la voix de Victoria, la photographe. « DRACO, ESSAYES DE CAPTIVER LA CAMERA EN FACE DE TOI ! »

Le blond tourna son regard vers l'objectif, jouant avec, l'invitant à mieux le découvrir. Hermione était accrochée à son cou et balançait innocemment ses cheveux dans le vent que produisait le ventilateur derrière eux. Les mains de Draco remontaient sur les hanches fines de sa partenaire qui continuait de fixer avec intérêt l'objectif, un regard de tigresse passant dans se prunelles ambre.

« NE BOUGEZ PLUS ! » hurla Victoria. Tous les flashs s'enclenchèrent pour capturer la scène. Hermione, une jambe à demi-levé, son escarpin ballottant au bout de son pied. Elle, accrochée à Draco qui la retenait d'un bras dans le bas du dos, sa montre plaquée or bien visible. Les cheveux innocemment décoiffés de l'héritier, la couleur tantôt glace tantôt acier de ses yeux.

« COUPEZ ! C'est dans la boite ! » s'écria Peter, le cameraman.

Draco commençait à se dégager de l'étreinte de sa partenaire mais celle-ci ne bougeait pas d'un puce, les yeux rivés sur un point derrière eux. « Grangie, c'est l'heure de bouger. » siffla Draco d'une voix traînante.

« Hum ? »

« Bouges. Toi. » répondit le blond d'un ton vif.

Ils descendirent de l'estrade et ce fût un Blaise figé et une Pansy excitée qui s'approchèrent d'eux. « C'était … chaud dites-moi. » fit le métis en ricanant.

« Pourquoi tu mens comme ça ? » répliqua Draco en fronçant un sourcil. « J'ai très bien sentit ce petit shoot qui n'avait rien de sensuel. »

« Ravi de voir que la collaboration avec Hermione t'inspire. »

« Pas la collaboration avec Grangie ! Le shoot en binôme, je ne le dirais jamais mais ça m'avait… comment dire ? »

« Pas le temps pour vos états d'âmes ! » s'écria Pansy en jetant un coup d'œil à son téléphone. « Vous avez dix minutes top chrono pour vous changer et ramenez vos fesses ici pour la partie deux. »

Et elle poussa Draco jusqu'à sa loge, criant sur Lavande pour qu'elle ramène le portique à vêtements. Blaise, plus délicat que sa collègue, pria son égérie de se diriger vers sa propre loge pour revêtir ses tenues.

« Draco, j'allais oublier, tu as un dîner dans trois jours avec Hermione au Haul. Il faut que les gens voient que tu as tiré un trait sur Ginevra et que tu es aussi complice avec Hermione que tu ne l'étais avec elle. » l'informa Pansy.

« C'est une blague ? » siffla l'héritier en enlevant sa chemise argentée de chez Kenzo. « Tu ne penses pas sérieusement que je vais me rendre dans un restaurant ou le gratin des célébrités se rend avec ….. Granger ? »

Il la fusilla du regard et enfila un jean denim. « Je ne vais pas aller déjeuner avec Granger. Pas après ce qu'elle a fait. Blaise et toi mériteriez la sentence de mort juste pour avoir osé nous imposer une collaboration. » continua-t-il furieusement.

« Tu vas aller à ce dîner pour rétablir ton image. Redorer ton blason. Pour ne plus être celui qui fait péter les plombs a toutes ses partenaires. Pour montrer le visage que le monde entier veut voir, celui du jeune homme complice avec celle qui joue sa copine sur le papier glacé. C'est un ordre. Et Granger est presque aussi connue que toi dans le monde de la mode! » siffla Pansy en pressant un ongle sur sa peau pâle.

« Et que feras-tu si je ne vais pas à ce foutu dîner? » ricana Draco.

« Je t'abandonnes aux mains d'un agent misérable qui fera de ta vie un enfer. Mais avant, je te castre en t'écartelant, je t'attaches et je te laisses au milieu de la route pour te rouler dessus avec ma nouvelle Porsche, cadeau de baptême. Et si par chance – ou malheur pour toi – tu survis, je t'arraches les yeux, je les fais cuire à la plancha et je te les fais manger en tacos. Par la suite, je t'aspergerais de jus de viande et je ferais venir d'Afrique les lions apprivoisés de mon oncle Rodolphe. »

Les yeux de Pansy brillaient de démence, propre à l'image de redoutable agent qu'elle était. Et Draco savait qu'il ne fallait jamais contrarier ou se mettre en travers du chemin de Pansy Parkinson. Il l'avait appris à ses dépens durant les huit dernières années.

« Mais n'oublies pas que JE suis ta source de revenue principale. Je te paie suffisamment pour que tu puisses vivre dans un immense loft, seule en plus, que tu t'achètes des escarpins de créateurs tous les jours, eh oui, tu es percée à jour. Donc, si tu m'abandonnes, tu mets un terme à la vie luxueuse que tu as, tu deviendras misérable, tu devras dire adieu aux tailleurs, escarpins et sac à mains de créateurs. Tu seras même réduite à adopter le style déplorable de Granger et de te promener avec des ballerines ou PIRE : des tongs. »

Le visage de l'agent se décomposa et Draco sût qu'il avait tapé dans le mil. « Tu es certes le client le plus populaire mais pas le plus riche mon cher Draco. » susurra-t-elle finalement. « Mais là je te le demandes, vas à ce dîner. Tu te rendras vite compte que les couvertures mensongères de Public changeront ! Plus d'éclair rouge ! »

Il lui lança un regard inquisiteur. « Tu as parlé avec Lucius ou tu lis la daube de la presse ? » s'enquit-il.

« Pour mieux travailler je suis obligée de lire la daube des tabloïds. Mais c'est en lisant ces pattes de mouches que j'ai élaboré un plan. Et non, je ne te le dirais pas maintenant. » Elle sortit son téléphone quand il vibra. « Merde, tu dois y aller. Tu as moins d'une minute. Maintenant, promet que tu iras ou je te jure sur la tête de mon abruti de beau-frère gay que je ferais ce que je t'ai dit il y a moins de 2 minutes. »

« …. »

« DRACO LUCIUS MALFOY ! » s'exclama-t-elle en lui claquant sa boite de lunettes de soleil sur la tête. Deuxième choc de la journée et la palme d'or du meilleur coup revient à….. Ce n'est pas le moment.

« Si j'accepte, tu arrêtes de me frapper pendant au moins 6 mois. » exigea l'héritier. Pansy se figea. « Ce n'est pas non plus la mer à boire. 2 mois. Pas plus. »

« 3 mois. »

« 2 mois. »

« 3 mois. »

« 2 mois. »

Le portable de Pansy sonna et déclencha une sonnerie aussi stridente que la voix de sa propriétaire. « Quoi ? » beugla-t-elle. « OK, détends-toi Zabini. »

« 3 mois mais pas plus. Maintenant acceptes et bouges-toi, ton shooting t'attends ! » maugréa la manager.

Il lui tendit une main qu'elle méprisa du regard, méfiante. « Je n'ai pas la galle, je n'ai pas de poux et je suis propre. Donc si jamais j'ai passé ma main dans mes cheveux, elle ne sera ni grasse ni souillée. Et ne vas pas non plus chercher des gants parce que je suis déjà en retard. A cause de toi en plus. »

« Tu n'avais qu'à accepter plus vite idiot ! » grogna Pansy.

« Cesse de m'appeler idiot ! » rétorqua le blond.

« Acceptes ! » cria-t-elle de sa voix aigüe.

« OK ! » cria à son tour le blond tout en se levant pour partir.

« Je savais que tu tenais un tant soit peu à tes bijoux de famille. » marmonna la manager en sortant ses lunettes Chanel de leur boite. « Donc demain à 11.30, Alberto passera te prendre chez toi pour t'emmener au Slytherin. Hermione t'y rejoindras par ses propres moyens, enfin ceux de Zabini quoi. J'espère juste que cet idiot à bien réservé une voiture et un chauffeur pour l'y conduire. »

« De toutes manières je dois y aller. Et je sais que tu vas me harceler de messages et d'appels entre ce soir et après-demain jusqu'à 19.30. Tu seras même capable de te pointer chez moi à 7.30 pour être sûre que je n'ai pas oublié. » répondit le blond en soupirant.

« Exactement. Tu me connais trop bien. De toutes manières, la vie appartient à ceux qui se lèvent tôt, pas aux loques qui dorment jusqu'à 8 heures ! » s'exclama Pansy avant de filer.

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« Tu as eu une petite partie de jambes en l'air avec Parkinson ou quoi ? » railla Blaise en voyant enfin Draco sortir de la loge.

« Non. Juste une partie de prise de tête avec la folle qui me sert de manager. Et j'ose espérer que tu as réservé une voiture et un chauffeur pour Granger. »

« T'inquiéterais-tu de te retrouver seul au Haul ? » se moqua le métis.

« Je suis juste septique par rapport à la sentence que te fera endurer Pansy si jamais tu organises mal la venue de Granger. Après, libre à toi de te faire priver de mini-Zabini. » railla Draco en assénant une tape sur l'épaule de l'agent.

« C'est bon. J'ai compris. » le coupa Blaise. « Maintenant, vas te faire photographier pour que nous, agents manager de renommée internationale puissions travailler à notre tour.

« Si c'est ce que tu veux. Tu aimes voir quand Grangie me tripote, pervers va. » grommela Draco en s'avançant vers l'estrade.

Blaise secoua la tête, mi- amusé, mi- blasé. Draco Malfoy était un cas à lui tout seul, Blaise s'était toujours demandé comment Pansy faisait pour gérer son business et Malfoy en même temps. C'est sans doute pour cela qu'elle avait acquis cette réputation qui aurait fait trembler Dracula lui-même.

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Bellatrix Lestrange-Black faisait partie des personnes que l'on jugeait immédiatement après les avoir croisées dans la rue. Non pas à cause de son excentricité extrême – il lui arrivait très fréquemment de sortir dans la rue habillée de la manière la plus victorienne possible, alliant dentelle et ombrelle avec élégance. Ou encore de se vêtir à la manière la plus anglaise possible, alliant tartan et chapeaux farfelus, écharpes en plumes et lunettes de steam punk. - mais plutôt de son fort tempérament. Tempérament de sang chaud selon sa styliste, Alice Longbottom.

Ce matin-là, alors que son neveu signait un contrat juteux avec la marque Gucci, la talentueuse et barge actrice se rendit comme tous les matins dans son dressing, un sourire aux lèvres. Elle attrapa une longue jupe fendue noire et taille haute Eli Saab, un chemisier en toile transparente de la même couleur qu'elle rentra soigneusement dans le bas. Quelques bracelets de chez Svarowski, sa montre Gringott woman argentée et une paire de derbies noires à étoiles bleues complétèrent sa tenue. Bellatrix extirpa son Black Berry et le coinça entre son oreille et son épaule.

« Avery mon chou, dis à Ambroise de rappliquer au Palma dans 15 minutes, j'ai besoin d'une nouvelle manucure. »

Elle attrapa son sac Dior et son casque beats bleu avant de filer vers la porte, téléphone toujours contre l'oreille. « Hein ? Comment ça ? Rahhhhh je vois, comment dis-tu ? Andréa ? Etrange, j'ai toujours pensé qu'elle s'appelait Ambroise. » marmonna l'actrice. « Peu importe son nom, dis-lui de venir ! »

Elle embrassa Avada et Kedavra, ses deux bergers allemands et sauta dans sa nouvelle Porsche blanche étincelante pour se rendre au Plaza, roulant à bien plus que les 50 km/h autorisés. Elle brancha son téléphone à la voiture pour continuer son activité favorite : appeler des gens pour les harceler afin d'obtenir ce qu'elle voulait.

« Franck! J'ai besoin que tu me ramène un grand milkshake banane avec un soupçon de vanille et de cannelle ! Et un gobelet de fruits : ananas, kiwi, fraise et papaye ! Au palma dans 20 minutes ! » s'écria-t-elle.

Après deux feux rouges grillés, un piéton presque écrasé et une voiture de police semée, elle se gara en un parfait rangement de bataille arrière devant le Palma, débrancha son téléphone, remonta ses lunettes de soleil sur le front et entra dans le grand hall. « Mme Lestrange, Franck nous fait dire qu'Andréa vous attends au cinquième étage avec toute sa palette de maquillage. Votre commande arrive bientôt, dans 10 minutes je dirais. Ah oui, Tom Riddle tient à vous rencontrer. » l'informa Katie, son assistante.

« Pour quoi faire ? » demanda Bella en sortant un mouchoir de son sac à main. Elle enroula son doigt dans le mouchoir et appuya sur le bouton de l'ascenseur en grimaçant. « Il faudra que penser à dire aux agents de ménage qu'on ne les paie pas pour se tourner les pouces en mangeant des beignets dans le cagibi. » maugréa-t-elle en entrant, suivi de Katie.

« Alors, que me veut Tom Riddle ? » redemanda la brune en contemplant le plafond.

« Si j'en crois ce qu'il a laissé sur votre boite de messages vocaux professionnelles, il voudrait vous proposer le rôle principal de son nouveau projet. »

« Dis-lui que je suis libre cet après-midi entre 13.45 et 14h05. » dit vivement l'actrice en sortant son BlackBerry. « Et je ne peux pas déplacer ce rendez-vous à un autre jour. »

« Comme vous voudrez. » répondit Katie en notant tout ce qu'avait dit Bellatrix dans son notebook électronique. « Je vais finir de régler certaines choses à propos de votre représentation ce soir au théâtre de Notre-Dame et je passerais un coup de fil à l'agent de Tom Riddle. »

Bella acquiesça d'un signe de tête et se dirigea vers une salle blanche lumineuse ou l'attendaient la fameuse Andréa : son esthéticienne et Avery : son conseiller. « Bien le bonjour à toi chérie ! » s'exclama-t-il d'une voix étrangement efféminé.

« Tu savais que Riddle me voulait au casting de son nouveau film ? » s'exclama Bellatrix en s'asseyant devant une table de manucure tandis qu'Andréa préparait tout le matériel.

« Bien évidemment. Qui ne le sait pas ? J'allais t'en parler chérie mais vois-tu, j'avais des problèmes tout nouveaux à régler. Ça ne te dit rien une Porsche blanche brillante et apparemment toute neuve flashée à 80km/h sur l'avenue de Buckingham ? » minauda Avery en tapotant son bras.

« Aucunes idées. »

« C'est ça. Dis-moi que je suis un saint et vénère moi. J'ai tout arrangé en deux trois coups de téléphones. »

« Je te paie assez pour que tu répares mes rares bavures mon chou ! » répliqua la brune en tendant sa main droite à Andréa. « Et puis, de combien s'élevait le montant de cette faute ? »

« 150 gallions et trois points en moins sur le 5ème permis que tu as repassé, je te le rappelles, il y à peine 6 mois. » la réprimanda Avery en s'asseyant sur le sofa de cuir brun.

« Une infime goutte dans mon océan de richesse. » ricana Bellatrix. Elle s'apprêtait à dire qu'elle aurait finalement payé l'amende et qu'elle repasserait son permis autant de fois qu'il le fallait quand elle vit Franck Longbottom, un de ses assistants revenir avec un sac de chez Rosmerta, contenant son petit-déjeuner. Elle attrapa le sac en papier et se jeta littéralement sur le milk-shake, aspirant bruyamment le liquide épais et mousseux.

« Merci Franck. » dit-elle finalement.

« Quelle couleur voulez-vous ? » demanda Andréa en ouvrant sa valise de vernies Essies nails. « Un peu de changement ? Vert exotique, rose bonbon ou jaune citron ? »

« Tant de couleurs fluo me piquent les yeux ! » s'écria l'actrice en reculant. « Un rouge carmin fera l'affaire. » lui dit-elle en piquant un fruit à l'aide d'une petite fourchette en plastique blanc.

Tandis qu'Andréa s'affairait, Avery exposait ses plans en long et en large à Bellatrix, qui mangeait avec sa main libre. « Tu as l'avant-première de Black is Black la semaine prochaine. Il ne faudra pas oublier le marqueur cette fois, je ne tiens pas à la petite scène de la limousine de la dernière fois. »

« Hum. Qui était censé prendre mes stylos pour cette …Arghhhhhhhhh »

Bellatrix commença à toussoter en se couvrant la bouche de son bras valide. Avery continuait de lui parler sans s'arrêter et Andréa secouait le vernis dans tous les sens. Mais quand Bella sentit sa gorge se serrer au point même que l'air ne passe plus correctement, l'affolement prit place dans ses yeux et sa main s'abattit sur la table, stoppant tous mouvements autour d'elle.

Sa tête tournait, elle commençait doucement mais sûrement à y voir flou. Dans une sorte de convulsion, elle bascula sur le sol sous les regards terrifiés de ses assistants. Elle n'arrivait plus à respirer, elle se sentait happer l'air sans réussir à en prendre une quantité suffisante. Bellatrix entendit vaguement Franck appeler une ambulance tandis qu'Avery lui soutenait la tête en lui mettant une main sous le menton afin de mieux dégager ses voies respiratoires.

« Seigneur…. Regardez sa peau….. » s'exclama alors Andréa d'une voix clairement horrifiée. Avery baissa les yeux pour voir des plaques rouges se former sur toute la peau de l'actrice. Ses veines ressortaient au niveau du cou et n'importe qui n'ayant pas vu le début aurait pensé qu'elle était possédée.

« Son pouls ralentit. » murmura Avery en apposant deux doigts sur le cou de Bella. « QUE FAIS CETTE PUTAIN D'AMBULANCE ? » hurla-t-il ensuite.

« Ils… ils… arrivent…. » balbutia Andréa en se tenant contre un mur.

« Hhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh hhhhhhhhhhhhhhaaaaaaaahhhhhhhhhhhh… »

Le gémissement de Bella les informèrent tous de son agonie, terme exacte pour désigner ce qu'elle était en train de vivre actuellement. Et quand Avery décida de prendre les choses en main, les ambulanciers arrivèrent en défonçant littéralement la porte pour se précipiter immédiatement aux côtés de l'actrice à présent inconsciente.

« Elle nous parlait quand elle s'est tout d'un coup mise à tousser, trembler et elle s'est effondrée. Elle n'a pas pût nous dire autre chose. » Résuma le conseiller aux hommes.

« Perte de conscience. Ballonnez-la, masque d'oxygène. A-t-elle bu ou mangé quelque chose ? Pris un quelconque médicament ? » s'enquit un des ambulanciers.

« Elle a bu un milkshake et mangé des ….. » Il s'interrompit brusquement en regardant le gobelet de fruits puis Franck. « Franck, tu as demandé quoi comme fruits ? »

« Euh… Eh bien, ananas, kiwi, fraise et papaye, comme elle me l'avait dit. Pourquoi ? » balbutia l'homme.

« Parce qu'elle est gravement allergique au melon et il me semble que ça en est justement… . » murmura Avery en pointant le dit-fruit du bout du doigt. « Le serveur s'est trompé. »

« Allergie alimentaire. On dirait bien une crise d'anaphylaxie, administrez-lui une double dose d'épinéphrine et intubez-la si elle ne réagit pas au ballon et que sa respiration ne se régule pas. » ordonna Jack, l'ambulancier.

« Je vais prévenir Rodolphus. » murmura Avery pour lui-même. Et il quitta les lieux en même temps que Bellatrix, allongée sur une civière, un masque sur le visage. « Franck, va chez Rosmerta et demande le renvoi du serveur. » Il croisa le regard affolé de Franck et murmura doucement. « C'est ce qui peut lui arriver de mieux, crois-moi. Si Bella s'en charge elle-même après sa rémission, ce serait un procès aux fesses avec toute sa clique d'avocats affamés en manque de procès à se mettre sous la dent. Et si elle gagne, chose qui arrivera très certainement, il sera ruiné, à la rue et obligé de mendier dans les plus-bas quartiers de Londres. »

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Alors verdict... ? J'attends vos avis avec impatience! Ce chapitre m'a prit environ 2 semaines à l'écriture parce que je changeais TOUT LE TEMPS des trucs et je modifiais encore et encore... Je posterais sans doute le deuxième chapitre aujourd'hui ( qui m'a lui aussi prit 2 semaines environ. Le plus long temps de rédaction de toutes mes fictions, un truc de fou!) Mais bon, normalement le prochain sera aussi dans deux semaines le temps que je finisse ce truc appelé BAC...

A plus et merci d'avoir lu!