Disclaimer : Je ne suis pas riche. Je ne suis pas anglaise. Je n'ai pas écrit de Best-Seller (même si je ne désespère pas). Je suis juste une cinglée qui tripatouille des histoires pour son plaisir uniquement (et aussi les reviews, mais ça ne compte pas comme un commerce lucratif, si?). Vous l'aurez compris, je ne possède rien, hormis mon cerveau tordu.
Warning : Yaoi, donc homophobes, la sortie est par là! Sinon, quelques vagues allusion, rien de bien méchant, et rating en conséquence.
Note : Je sais, je devrais plutôt me consacrer à mes études ou à mes autres fics en cours, mais j'ai la flemme pour l'un et pas tellement d'inspiration pour les autres, vu que je dois tout reprendre et retravailler. Et cette idée me taraudait depuis longtemps, alors malgré le désaccord fervent de l'une de mes amies, j'ai quand même publié cet OS. J'espère que vous apprécierez la lecture.
Quand on casse un mythe
La Guerre était enfin finie, et le Mage Noir par excellence avait été tué il y a quelques mois par Harry, ce dernier étant ainsi passé sans transitions du gamin-qui-a-survécu-et-à-cause-de-ça-était-mytho au Survivant-avec-un-grand-S-parce-que-c'est-trop-la-classe. Suite à ça nombre de Mangemorts avaient fui mais Snape et Malefoy furent d'un précieux secours, s'introduisant dans les divers refuges trouvés par les adeptes de face-de-serpent et permettant ainsi de les faire capturer par les Aurors.
A Poudlard, la réconciliation inter-maisons était devenue la priorité du Directeur et des enseignants malgré le dépeuplement des Serpentard. Des séances de rencontre, des clubs et d'autres associations avaient ainsi vu le jour. Le premier à sauter le pas fut, contre toute attente, le Survivant en personne, surpris par une classe de Poufsouffle à examiner en profondeur un problème de Malefoy (1). Puis d'autres couples s'étaient formés, entre autres Ron et Pansy Parkinson, Hermione s'affichait avec Théodore Nott et les jumeaux Weasley avaient même pris Blaise Zabini dans leurs filets.
Quant à Neville, lui aussi aimait un serpent, mais il n'était pas près de lui avouer, et pour cause : il ne s'agissait de personne d'autre que leur honni professeur de Potions et ex-professeur de DCFM, Severus Snape en personne. Mais depuis les quelques semaines d'été qu'ils avaient dû partager pour l'Ordre du Phoenix le botaniste ne le voyait plus d'un même œil. Certes il ne s'était pas soudainement transformé en un canon de beauté digne de figurer dans PlayWitch et n'était pas devenu un modèle de gentillesse ou de compréhension mais, malgré ses cheveux toujours gras et son nez légèrement proéminent, il dégageait un charisme, une aura qui attirait le jeune homme, à tel point que bien souvent il se surprenait en plein cours à détailler la ligne de la mâchoire ou les mains aux doigts longs et fins de son aîné au lieu d'écouter pourquoi ce qu'il était très précisément en train de faire allait au mieux rendre sa potion si nulle qu'il vaudrait mieux la jeter dans les égouts et au pire la faire exploser. Alors que le maître des Potions passait dignement dans les rangs, son élève reconnu comme le moins doué de toute sa carrière cherchait désespérément un regard de ces yeux si distants, un mot de sa voix grave et chaude, n'importe quoi. Et les commentaires acerbes pleuvaient sur le Griffondor, plus nul encore que d'habitude si c'est possible.
Ce soir-là, les amis de Neville avaient réussi à l'arracher à la contemplation des flammes de la cheminée de la Salle Commune pour le trainer à la fête donnée à l'occasion du transfert à Azkaban du dernier Mangemort. C'est pourquoi il ressassait son désespoir et son désir pour l'enseignant le plus cruel de toute L'Histoire de Poudlard en buvant son… était-ce son cinquième ou son sixième verre ? Ah bah, il était de toute façon sûrement temps de rentrer. Il sortit en jetant un regard légèrement envieux à Harry et Draco qui se pelotaient joyeusement sur la piste de danse et se retrouva dans le couloir sombre et froid. Commençant à rentrer vers la tour Rouge et Or, il lui sembla entendre un bruit de pas se rapprochant. Courageux comme doit l'être tout Griffon, Neville se mit aussitôt à courir dans la direction qu'il espérait opposée à celle de son poursuivant, terrifié à l'idée d'être pris en flagrant délit d'ébriété sur la voie publique par Miss Teigne, Rusard ou l'un de ses professeurs (2). Mal lui en prit, car, comme il l'avait remarqué, il était passablement ivre, six verres de Whisky Pur Feu vidés à jeun laissent un certain effet. Et, à cause de l'alcool bien présent dans ses veines, il ne remarqua la silhouette qu'au moment de rentrer dedans. A toute vitesse.
Se tenant la tête et gémissant, le jeune homme essaya de mettre sa vision au point sur la personne qu'il avait percuté et qui, étrangement, ne s'était pas immédiatement mise à lui retirer des points, peu aidé qu'il était par la faible lueur de la baguette de son agresseur partie rouler quelques mètres plus loin. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant, plus ou moins allongé sous lui et l'air légèrement sonné, son pire cauchemar, sa terreur et ce qu'il était sur le point d'aimer le plus au monde ? Severus Snape, le seule, l'unique, le grand, le pas-si-beau-que-ça-mais-on-s'en-fout, bref, la Terreur des Cachots, était l'assaillant mystérieux qui avait poursuivi Neville (3). L'un et l'autre se regardèrent en chiens de faïence un bon moment avant que l'aîné ne prenne la parole.
« Allez-vous vous décider à vous lever ou comptez-vous rester assis sur moi toute la nuit ? »
Balbutiant des excuses confuses, le botaniste se releva brutalement, retomba à moitié, se releva plus doucement et s'appuya contre un mur pour ne pas chanceler. La chauve-souris des cachots se remit d'aplomb à son tour, pas tout à fait sûr sur ses pieds à ce qu'il semblait au plus jeune. Mais une autre pensée l'obnubilait : comment se faisait-il que Severus Snape, le seul, l'unique et ainsi de suite, ne lui ait pas encore retiré plus de points qu'il ne pourrait accumuler en dix ans de présence ? Hein ? Vous pouvez expliquer ça, vous ? En tout cas, lui ne le pouvait pas. Et c'est donc muet, silencieux et toujours affalé contre son mur dans une position qui pouvait éventuellement passer pour nonchalante (4) que Neville regarda l'obsession de ses rêves pester en allant ramasser sa baguette perdue. Puis l'homme en noir se retourna, constata que l'autre n'avait, chose exceptionnelle, pas encore déserté les lieux, plissa les yeux et s'approcha de son élève terrifié.
« Qu'attendez-vous donc, monsieur Longdubas ? »
Dans un coin de son esprit, Neville remarqua également que son enseignant avait une diction moins parfaite qu'à l'accoutumée, mais la majeure partie dudit esprit s'échinait à trouver une solution à l'épineux problème qui se posait à lui : comment s'esquiver en vitesse et aussi discrètement que possible étant bourré comme un coin et avec le corps du Maître des Potions le collant presque et l'acculant au mur, tout en sachant que son corps à lui commençait à réagir plus que positivement ? Finalement, le plus jeune se laissa tomber par terre tout autant qu'il plongea et essaya de se faufiler entre les jambes du plus vieux, espérant de tout son cœur que celui-ci n'avait pas remarqué son trouble.
Je dis bien « essaya », car avec la veine habituelle de notre pauvre Neville, il se trouvait qu'il n'était pas assez mince pour passer entre les jambes du Serpentard, et ils se gamellèrent tous les deux, l'un sur l'autre, encore une fois. Profitant du fait que le sujet de tous ses rêves depuis trop longtemps était de nouveau sonné (5) pour s'enfuir à quatre pattes, position qui lui semblait la plus sûre pour le moment.
Enfin rendu dans son dortoir, Neville soupira à fendre l'âme et se coucha rapidement, premier de tous à être revenu de la fête. Pour son malheur, le Potionniste n'en avait apparemment pas encore fini avec lui, et sa nuit fut troublée par un Severus très peu vêtu et torride.
~oOo~
Le lendemain lundi matin, c'est donc la mort dans l'âme que le jeune rouge et or descendit prendre son petit-déjeuner, tout juste à l'heure pour ne pas avoir à courir avant son double cours, bien évidemment de potions. Merlin avait réellement décidé de s'acharner sur lui, à moins que ce ne soit Salazar (ce qui l'aurait peu étonné). Il avait donc à peine commencé à se servir qu'il se sentit observé. Intrigué (6) il releva la tête et scruta la Grande Salle intensément, jusqu'à s'arrêter à la table des professeurs. Merlin et Salazar ayant décidé d'être particulièrement sadiques ce matin-là, il croisa à sa grande gêne le regard de son professeur de Potions. La part de son esprit qui passait son temps à tout noter sur le ténébreux Serpent remarqua qu'il avait les traits plus tirés que d'habitude et de légères cernes, mais la principale réflexion de Neville fut « Il a du s'en rendre compte hier soir ! Merlin ! Je suis maudit, pourquoi toujours moiiiii ? »
Après ce qui sembla au jeune Lion une éternité, le Maître des Cachots lâcha enfin son regard et retourna à la conversation que McGonagal tenait toute seule comme tous les matins.
Presque une demi-heure plus tard, les deux classes de septième année Griffondor et Serpentard attendaient devant la porte de la salle de classe, Neville plus tendu qu'un arc, nerveux comme une souris qui aurait sentit un chat et stressé comme un écureuil qui ne retrouve pas ses réserves. Durant le temps qui restait avant que le monstre qui vivait là n'ouvre sa porte, une Serpentarde s'approcha de lui et commença à lui parler. Il répondit vaguement, l'esprit peu disponible pour ce genre de choses et pas intéressé pour une mornille. La jeune fille commença à se coller un peu plus à lui et à parler plus doucement. Il voyait que Harry et Ron lui jetaient des coups d'œil goguenards mais ne comprenait pas vraiment pourquoi. C'est alors que la terreur des Griffondor ouvrit violemment la porte comme à son habitude, et…
« MISS SHIMNEY, VOUS ALLEZ LAISSER LONGDUBAS TRANQUILLE IMMEDIATEMENT ! »
Le rugissement de la chauve-souris de cachots surprit tout le monde, mais beaucoup moins que ce qui se passa alors. Pour une meilleure compréhension de la scène, observons tout ceci au ralenti.
Severus Snape vient de hurler. Severus Snape sort du cachot. Il attrape la jeune fille par le devant de sa robe et l'envoie plus loin (7). Severus Snape plaque Neville contre un mur. Severus Snape embrasse Neville. Celui-ci répond immédiatement et positivement. Severus Snape entraîne Neville dans le cachot et referme sèchement la porte d'un coup de pied.
Le bruit caractéristique d'un collaporta retentit dans le couloir, sous les yeux ébahis des deux classes rivales. Finalement, après une dizaine de secondes de silence extrêmement gênant, le Prince des Serpentards toussota.
« Bon. Je crois que le cours est annulé…
-Tu viens ? lui proposa gentiment Harry en lui prenant la main. »
Le blond eut un sourire et le groupe se dispersa.
Le Professeur Snape, par la suite, continua de martyriser les élèves, mais jamais plus il ne retrouva cette autorité et cette terreur dans leurs yeux. Quand on casse un mythe, hein…
1 Un chat dans la gorge apparemment…
2 Non, pas les Préfets-en-Chef, ils sont en train de se peloter dans la Salle sur Demande.
3 Ce qui était tout à fait vrai selon les six verres d'alcool et la mauvaise foi méconnue du rouge et or.
4 Du moins l'espérait-il fortement.
5 En tout cas, il était trop occupé à maudire le mur et un mauvais œil inconnu pour s'intéresser au Griffondor.
6 Chose qu'il ressentait rarement, ayant un sixième sens anormalement sous-développé.
7 Plus exactement sur un autre septième année de Griffondor, qui s'affaissa sous son poids. Quand leurs regards se croisèrent, ils eurent comme un choc et s'esquivèrent discrètement. Ils se marièrent dès leurs ASPICs passés, eurent six enfants, vécurent jusqu'à l'âge avancé de 98 et 105 ans et moururent au milieu de leurs arrière-petits-enfants de leur belle mort.
Voilou voilou, petit délire personnel. Si vous avez envie que je casse un autre mythe, ou si vous souhaitez me lancer un défi trois persos-cinq mots*, je suis toute ouïe. Si j'en reçois, je posterais samedi prochain, sans faute, promis, juré!
*le défi est simple, vous me donnez trois personnages et cinq mots à caser dans leurs répliques. A moi d'en faire quelque chose...
Ah, j'allais oublier ! Si vous avez des commentaires, des remarques, ou juste pour dire ce que vous en avez pensé, c'est le gros machin en bas au milieu. *espoir*
