Résumé Le titre parle de lui-même mais bon, pour ceux qui voudraient absolument un résumé avant de lire… : Rukia obtient enfin une permission dans le monde réel, elle ne l'avouera pas, mais elle en tremble de peur. Elle ne l'a pas vu depuis tellement longtemps. Et lorsqu'ils se retrouvent enfin, entre règlements de comptes et aveux, arrive ce qui devait arriver…
Disclaimer : Ichigo, Rukia et la bande de dégénérés qui leur sert d'amis ne m'appartiennent pas, ils sont à Tite Kubo, mais je les aurais un jour, je les aurais!
Rating : K, je ne pense pas arriver à choquer qui que se soit avec un tel texte.
Premier baiser
Le Senkaimon s'ouvrit. Elle en sortit tranquillement, c'était loin d'être la première fois qu'elle venait ici. Mais jusqu'à présent, chacune de ses venues s'était irrémédiablement soldée par un échec. Son manque de courage était navrant et son absence de dignité en devenait un peu plus déshonorant à chaque nouvelle tentative. Mais sa peur était invincible. Elle savait que si elle menait à bien la mission qu'elle s'était confiée, elle ne pourrait plus revenir en arrière et cette perspective la paralysait littéralement de terreur.
C'était au beau milieu du mois d'avril. Il faisait incroyablement clair et la nuit était douce. Rukia avait enfin réussi à obtenir une permission dans le monde réel. A Karakura bien entendu.
Elle n'était arrivée que depuis dix minutes et pourtant, elle était déjà devant chez lui, dans un gigai emprunté à Urahara. Sans savoir vraiment ce qui l'y poussait, la jeune Shinigami s'était directement installée sur le toit en masquant totalement son reiatsu. Peut-être avait-elle peur de sa réaction. Ça faisait tellement longtemps qu'ils ne s'étaient plus vus !
Elle s'installa à sa place préférée, celle qu'elle occupait déjà quand elle était coincée ici, sans pouvoir. Comme elle avait l'habitude de le faire, elle s'assit sur les tuiles de la clinique et encercla ses genoux de ses bras. Elle laissa ensuite son regard vagabonder sur la ville endormie. Rien n'avait changé. Le fleuve serpentait encore à sa droite, les fenêtres illuminées ressemblaient toujours autant à de petites lucioles, le vent qui caressait tendrement son visage n'avait pas faiblit d'un pouce et les étoiles brillaient de la même manière qu'auparavant dans le ciel sombre. C'était rassurant.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
La question la fit sursauter. Elle ne s'attendait pas à entendre cette voix juste derrière elle, vraiment pas, d'autant plus que le nouvel arrivant avait complètement masqué son reiatsu. Doucement, comme pour repousser ce moment le plus longtemps possible, elle tourna la tête vers son interlocuteur. Il avait profité de ce laps de temps pour s'approcher considérablement d'elle et s'asseoir à ses côtés.
- Ichigo… Tu as changé, souffla-t-elle.
C'était tout ce qu'elle était capable de prononcer. Et c'était vrai. Incroyablement vrai même. Il avait encore pris une quinzaine de centimètre et sa carrure était bien plus large que lorsqu'elle l'avait quitté. Sa peau avait un léger hâle, plus prononcé qu'avant et ses cheveux étaient ordonnés pour une fois. Son visage avait perdu son aspect enfantin, ses traits s'étaient fait plus durs, matures. Mais lorsqu'il posa ses yeux sur elle, un frisson parcourut le dos de Rukia. Eux n'avaient pas changé, pas d'un dixième de millimètre. Ils étaient toujours aussi envoûtants.
- Ce n'est pas une réponse, lança-t-il le regard perdu dans les étoiles.
- Tu as raison. Je voulais…, commença-t-elle en baissant les yeux, je sais que je suis en retard mais je tenais à te féliciter d'être sorti neuvième de ta promo à l'école de médecine et avec une année d'avance.
- Comment… ? demanda-t-il surpris de la réponse.
- Je suis revenue souvent, tu sais… avoua-t-elle à mi-voix.
Si seulement il savait combien c'était vrai, combien d'heures elle avait passé à se demander si, maintenant qu'elle était là, à quelques mètres de lui, elle devait aller lui parler ou rester en arrière. Chaque mission qu'elle effectuait dans ce monde se terminait inéluctablement par une visite au Shinigami remplaçant. Mais jamais elle n'avait osé montrer sa présence.
Une promesse est une promesse. Et elle n'avait pas le droit de la trahir…
- Et toi, que fais-tu là ? s'enquit-elle avant que l'idée ne lui vienne de relever sa dernière phrase.
- Je monte ici chaque soir depuis onze ans, Rukia.
Cette confession lui en coûtait beaucoup, sa fierté ne s'en relèverait pas de si tôt. Ichigo venait d'avouer que depuis le jour où elle avait franchi le Senkaimon pour la dernière fois, il l'attendait. Il ne savait pas vraiment pourquoi mais il fallait qu'elle le sache, il avait besoin. Peut-être que cette fois-ci il trouverait le courage de la retenir…
Rukia écarquilla les yeux. Ce n'était quand même pas à cause d'elle qu'il montait tous les soirs depuis plus d'une décennie sur ce foutu toit. Non, c'était impossible. Lui aussi devait aimer ce calme apaisant et la compagnie des étoiles, tout simplement. Il n'avait pas pu l'attendre si longtemps. Il n'en avait pas le droit. Et pourtant… Elle aussi avait transgressé la règle. Elle l'avait approché alors qu'elle avait promis de ne plus jamais le revoir. Elle était là, avec lui, alors que ça lui était fermement défendu.
Comme elle aurait voulu qu'il la retienne cette nuit-là, tout aurait été différent…
Sa mission était finie, les Arrancars morts et les traîtres arrêtés ou dans le même état que leur Espada. Karakura était enfin en sécurité. Et Yamamoto avait été clair. Tous les Shinigamis devaient rentrer, sans exception. Il leur avait laissé deux jours pour les adieux.
Renji l'attendait dehors depuis une bonne demi-heure, ils devaient partir, il était plus que temps.
Ichigo dormait toujours. Il avait été gravement blessé et avait besoin de repos. Et Rukia était là, à le regarder bêtement. Elle était venue lui faire ses adieux mais elle en était incapable. Elle ne pouvait se résoudre à partir sans lui avoir parler, sans avoir plongé dans ses yeux si captivant une dernière fois, sans avoir vu son sourire, mais en même temps, elle ne voulait pas le réveiller, il était si paisible ainsi… Elle avait posé une main sur la joue du dormeur et l'avait caressée doucement. Puis elle s'était relevée avant de se diriger vers la porte, de peur que ses larmes ne la rattrapent. C'était ce moment précisément qu'avait choisi Ichigo pour ouvrir les yeux. Et elle s'était retournée.
Malgré son état et les recommandations d'Unohana et d'Orihime, le jeune homme s'était levé. Rukia avait bien tenté de le sermonner, mais avec ses tremblements et ses larmes involontaires, elle n'avait pas été très convaincante. Il s'était approché, doucement presque prudemment et elle avait baissé la tête. Elle avait honte de s'être tant attachée à lui mais elle ne pouvait empêcher ses sentiments d'exister. Il n'avait rien dit, il avait sûrement compris tout seul ce qu'elle était venue faire. D'un geste protecteur, il l'avait prise dans ses bras. Surprise, elle s'était blottie contre lui avant de sortir de la chambre. Elle était rentrée à la Soul Society en lui promettant que plus jamais elle ne le mettrait en danger, que plus jamais, il n'aurait à risquer sa vie à cause d'elle, pour elle.
- Pourquoi es-tu partie, Rukia ? Et si tu es vraiment revenue, pourquoi tu ne t'es pas montrée ?
Elle vrilla ses yeux dans ceux d'Ichigo, c'était toujours un délice de s'y perdre mais cette fois, si elle le faisait, c'était pour y puiser du courage. Comment était-elle censée lui dire qu'elle était partie pour le protéger ? Le protéger d'elle. Tous ceux à qui elle tenait en payaient le prix. Et ils le payaient cher, très cher. Nombre de ses amis avaient disparu, Kaien était mort par sa faute, Renji avait eu droit à un cœur brisé et même son frère, le grand capitaine Kuchiki avait perdu son bras droit en prenant, à sa place, un coup qui aurait dû la tuer. Et combien de fois Ichigo avait-il dû la protéger ? Face au Sôkyoku, contre Grimmjow, Aizen, Ichimaru lors de la bataille, et de tant d'autres dangers encore. Elle ne voulait pas que lui-aussi souffre par sa faute, elle ne l'aurait pas supporté. C'est pourquoi elle s'était juré que plus jamais elle ne l'approcherait.
Rukia ouvrit la bouche, sans savoir encore ce qu'elle allait dire mais l'étincelle dans les yeux du Shinigami remplaçant la fit se raviser. Elle la referma comme un poisson hors de l'eau. Il attendait quelque chose, une réponse sans doute mais, même après tout ce temps, elle n'était pas encore prête à lui en fournir une. Aussi se rabattit-elle sur la deuxième question que le jeune homme avait posée.
- Parce que je savais que tu réagirais comme ça…
- Comme quoi ? demanda-t-il, incrédule.
- Regarde-toi, je suis partie depuis onze ans et tu n'es même pas en colère. Même pas un tremblement d'incompréhension dans la voix, même pas un reproche dans les yeux, rien. Tu pardonnes. Il n'y a même plus d'insultes, d'idiote, d'abrutie, de réplique cinglante entre nous, tout est si différent… C'est comme si maintenant, il n'y avait plus de barrière pour nous séparer et j'ai peur de ce qui pourrait arriver, ajouta-t-elle dans un murmure à peine audible.
Ichigo la fixa longuement. Etait-elle vraiment sérieuse ? Elle n'était pas revenue uniquement parce qu'elle savait qu'il lui pardonnerait ? Et puis c'était quoi cette histoire de barrière ? Il était perdu. Oui, Kurosaki Ichigo, neuvième de sa promotion d'une école de médecine réputée au Japon, du haut de ses vingt-sept ans, regardait la petite brunette qui avait chamboulé toute sa vie et n'y comprenait plus rien.
Sans qu'il ne s'en rende vraiment compte, il s'approcha encore un peu plus d'elle et enlaça ses épaules de son bras droit. Dans un élan de possessivité qu'il ne se connaissait pas, il attira le corps fin de Rukia contre le lui, la serrant maladroitement dans ses bras.
- Si tu savais à quel point tu m'as manqué, idiote, lui susurra-t-il à l'oreille avec un sourire.
Les yeux de la jeune fille s'agrandir de stupeur. En une seconde, il venait de faire vaciller toutes ses résolutions, tous ses doutes. La tête posée contre son torse, elle sentait les battements irréguliers du cœur d'Ichigo la bercer doucement. Elle n'en revenait pas. Cette simple phrase, sortant de sa bouche à lui, valait plus qu'une déclaration passionnée. Bien plus. Lui qui était si timide, qui désirait plus que tout ne pas s'attacher aux autres pour ne pas souffrir de leur perte, qui était si distant, presque inaccessible, lui avouait qu'elle comptait réellement pour lui.
Le cœur de Rukia s'emballa. Ce qu'elle craignait tellement mais espérait si fort avait fini par arriver. Ichigo venait de briser distances et barrières qu'elle s'était évertuée à ériger entre eux. Si elle craquait maintenant, ce qui ne manquerait sûrement pas d'arriver, elle ne pourrait plus revenir en arrière. Mais si elle se libérait de l'étreinte du jeune homme, ce qu'elle n'arriverait d'ailleurs même pas à faire, il lui en voudrait pour l'éternité.
Rukia ferma les yeux, tentant tant bien que mal de remettre de l'ordre dans ses idées. Mais l'odeur entêtante d'Ichigo qui ne daignait pas écarter, ne serait-ce qu'un peu, ses bras, ne l'y aidait pas vraiment. Son esprit était tout engourdi de leur soudaine proximité, elle se serait crue en plein rêve, perdue dans les brumes de son imaginaire car un tel moment était tout simplement impossible.
- Ne pars plus, Rukia. Ne me laisse plus, j'ai besoin de toi, chuchota-t-il tendrement en resserrant encore un peu son étreinte.
Cette fois, la raison de la jeune femme vola en éclat. Elle se lova tout contre le torse brûlant du rouquin. Elle avait fait son choix. Au diable la Soul Society et ses règlements, ses devoirs, ses résolutions et ses promesses, il n'y avait qu'une chose qui comptait pour elle en ce moment. Ichigo.
- Pourquoi tu ne m'as pas retenue quand je suis partie ? demanda-t-elle doucement, la tête toujours enfouie contre son cœur.
- Tu serais restée si je l'avais fait ?
- Oui, souffla-t-elle.
Ichigo sursauta. Il ne s'attendait pas à cette réponse. Puis il réalisa. Elle serait restée avec lui s'il le lui avait demandé. Venant de Rukia l'indomptable, ça représentait tellement ! Il sourit, si elle aurait accepté de faire ce choix il y a onze ans, peut-être ferait-elle le même aujourd'hui. Elle releva la tête. Elle voulait être sûre qu'Ichigo ait compris ce qu'elle venait de lui dire. Elle serait restée, pour lui et uniquement pour lui. Sans hésitation, elle plongea ses yeux d'océan dans ceux, noisette, du jeune homme. L'étincelle qu'elle y avait décelée un peu plus tôt dansait toujours dans ses iris mais avec une telle fougue qu'on aurait pu croire qu'elles scintillaient. Un sourire comme elle ne lui en avait jamais vu illuminait son visage. Il n'avait jamais été aussi beau qu'à cet instant précis. Elle aurait donné sa vie entière rien que pour le voir ainsi une seule seconde.
- Ichigo, je…
Rukia ne put finir sa phrase. Des lèvres douces soudainement posées sur les siennes l'en empêchèrent. Et pourtant, ce qu'elle avait à dire était important, capital même. Mais elle n'en avait plus rien à faire désormais. Jamais rien n'avait été plus essentiel à ses yeux que ce baiser qu'ils échangeaient à cet instant précis. C'était si doux, si tendre, si plein de promesses et de rêves, de sentiments contenus à grande peine, d'amour…
Doucement la pression sur ses lèvres commença à faiblir. Mais il était trop tard, le mal était fait, alors autant l'assumer… L'esprit embrumé par la douceur de cet échange, Rukia passa sa main dans les mèches disciplinées d'Ichigo pour l'attirer à elle et prolonger encore ce moment. Comme elle l'avait espéré, leurs lèvres ne se séparèrent pas et approfondirent encore le baiser, scellant ainsi leur avenir.
Maintenant qu'ils étaient tous les deux rassurés sur les sentiments de l'autre, que les règles étaient bel et bien transgressées, ils ne feraient plus marche arrière. Il ne la laisserait plus jamais partir. Elle ne l'abandonnerait plus un seul instant. Ils le savaient aussi bien l'un que l'autre.
Légèrement à court de souffle, Ichigo mit fin au baiser. Encore grisé, il posa ses orbes sombres sur la jeune femme. Elle n'avait pas encore émergé. Rukia sentit à regret les lèvres pâles s'écarter des siennes. Doucement, pour s'imprégner le plus longtemps possible de ce moment, elle ouvrit les yeux et les plongea une nouvelle fois dans les iris mordorés du Shinigami remplaçant. Il souriait. Dieu qu'il était beau comme ça ! Elle se serra contre lui, l'enlaçant à en perdre la raison, elle voulait tellement qu'il comprenne à quel point elle l'aimait…
Ce souvenir resterait à jamais gravé dans sa mémoire, comme l'un des plus beau qu'elle ait jamais vécu. Cette nuit où ils s'étaient embrassés pour la première fois, la passion de leur étreinte, elle le garderait pour elle aussi longtemps qu'elle vivrait. Ce baiser aux saveurs de pacte, jamais elle ne pourrait l'oublier…
THE END
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Ohayo !
Eh bien voili le premier chapitre de ce recueil de OS sur le thème "Premières fois". J'en ai déjà écris plusieurs autres mais je ne sais pas quand je les publierais. Il va sans dire que si j'ai des com, il se peut que la publication vienne plus vite… (quoi moi sadique ? Non c'est simplement que je ne vis que pour vos com !! Non non je n'exagère pas, juré !) Non mais rassurez-vous, com ou pas je publierais, enfin à moins que vous me demandiez d'arrêter le massacre…
Sur ce, je tenais à préciser que je voudrais voir combien de temps je peux tenir avec ce thème sans que mon esprit pervers ne me fasse écrire un lemon ou même un lime. Pour le moment, c'est plutôt bien parti. Et si je n'arrive pas à contenir ma soif de perversion, rassurez-vous, je vous préviendrais.
Voilà, bisous à tous !
