Ah, ça faisait un moment que je voulais écrire cette fanfiction et voilà que je me suis lancée ! C'est une tentative d'écrire sur l'origine des Fondateurs, avant qu'ils n'aient créés Poudlard. C'est donc mon interprétation (parmi tant d'autres, dont beaucoup qui valent le détour !) de l'histoire des Fondateurs.
Je n'ai pas prévu que cela soit long (probablement une dizaine de chapitre à tout casser), mais j'espère tout de même que cela vous plaira. Alors, bonne lecture !
Disclaimer (pour toute l'histoire, tant qu'à faire) : Harry Potter ? Oh oui, je connais... mais ça ne m'appartient pas. Sinon une saga sur les Fondateurs aurait déjà vu le jour, voyons. J'en parlerai à J.K Rowling, promis.
I – Les voyageurs
« Cette agitation est étrange, vous ne trouvez pas ?
— Si. Et c'est exactement à cause de ça que nous sommes ici. »
Deux voyageurs de passage dans un humble village s'étonnaient de l'effervescence de celui-ci.
Beaucoup de villageois quittaient leur domicile ou leur lieu de travail pour se rendre sur la grande place alors que résonnait partout un immense brouhaha. Ainsi, il n'était pas difficile de comprendre pourquoi tous agissaient ainsi : ceux qui ignoraient les raisons d'une telle agitation se voyaient rapidement intrigué et, la curiosité les gagnant, ils se mêlaient au reste de la foule.
Seuls les deux étrangers ne se précipitaient pas d'un air guilleret comme lors d'un jour de fête. Ils se contentaient de marcher calmement et discrètement sans se faire remarquer.
Ce qui était déjà assez difficile vu leurs accoutrements.
Le plus grand était un jeune homme, qui se distinguait par ses longs cheveux noirs impeccables et soignés – ce qui était très rare dans les alentours –, aux traits fins et à l'expression froide et sérieuse, ses yeux perçants et inexpressifs s'associaient parfaitement à sa démarche rigide. Il portait une chemise noir avec, par-dessus, une écharpe verte où, juste en dessous, luisant un médaillon vert brillant comme une émeraude frappée par les rayons du soleil. Bien que son physique indique son jeune âge, sa tenue et son comportement exprimaient l'attitude d'un homme plus vieux qu'il ne l'était réellement – puisqu'il était clair qu'il devait approcher de la vingtaine –, comme quelqu'un fier de son appartenance à la noblesse et qui en montrait tous les caractéristiques. Il n'aurait pas été surprenant que beaucoup pensent de lui qu'il venait d'une très noble lignée, peut-être même de la royauté.
À ses côtés se tenait une jeune fille qui, tout à sa différence, ne montrait aucun signe de noblesse mais respirait l'enthousiasme et l'énergie de sa jeunesse. De petite taille, qui correspondait à son jeune âge – il serait assez surprenant à entendre qu'elle ait dépassé la majorité qui était de quatorze ans, ce qui était pourtant vrai –, c'était une fille frivole aux longs cheveux blonds bouclés qui bougeaient au gré du vent, au doux sourire plein d'annonce et de gaieté qui ne quittait pratiquement jamais son visage et aux grands yeux bleus qui montraient une grande curiosité pour ce qui l'entourait. Elle était vêtue d'une tunique beige et d'un pantalon associé à une paire de botte, un vêtement des plus étranges pour une jeune demoiselle mais partiellement caché par une longue cape marron qui la recouvrait. Au contraire de son compagnon, elle semblait plus venir d'une humble famille vivant en plein cœur de la campagne que d'un manoir en pleine cité.
Si l'on faisait attention, il serait assez drôle de les voir ensemble, leurs comportements semblant complètement opposés avec l'un d'un calme incroyable tandis que l'autre semblait plus hyperactive qu'autre chose, ce qui apparemment fatiguait grandement son compagnon qui, levant brièvement les yeux au ciel en soupirant, déclara bassement et sèchement :
« Helga, cessez de vous agiter ainsi. Vous allez nous faire remarquer avec vos bêtises.
— Mais j'essaye de comprendre ce qui provoque une telle agitation ici... défendit la plus jeune.
— Je comprends surtout que vous allez nous faire remarquer. Si vous n'étiez pas en train de regarder partout autour de vous sans arrêt, vous pourriez comprendre ce qui se passe en écoutant.
— Parce que vous arrivez à comprendre quelque chose avec toute cette cacophonie ?
— Vous apprendrez que oui. Donc arrêtez de remuer dans tous les sens et tâchez de rester discrète. Là, je consentirais peut-être à vous expliquer ce qui se passe. »
La jeune fille croisa les bras d'un air boudeur mais obéit néanmoins, marmonnant.
« Vous n'êtes pas drôle, Salazar.
— Je n'essaye pas de l'être, protesta le concerné avec indifférence.
— Eh bien, vous devriez ! Vous avez une attitude à faire peur. Vous ressemblez à un croque-mitaine.
— Vous m'en voyez navré. Je ne vous effraye pas trop ?
— Ne vous moquez pas de moi !
— Vous croyez vraiment que l'instant est propice à faire une scène, Helga ?
— Oui, étant donné que je ne sais même pas pourquoi vous avez voulu nous faire venir dans ce village. Et vous refusez de m'expliquer ce qui se passe.
— Ne vous en faites pas, vous comprendrez assez tôt. »
Il ignora le soupir exaspéré – et exagéré – d'Helga et continua d'avancer, entouré par cette foule bruyante qui se dirigeait vers la place du village.
Il détestait être ainsi entouré. Surtout par des gens de cette espèce. Ces êtres vils qui, sous peu, allaient se réjouir et célébrer une infamie des plus cruelles.
Il haïssait ces moldus répugnants de tout son être. Comment Helga faisait-elle pour les supporter ? Cela restait un mystère pour lui. En fait, beaucoup chez Helga représentait un grand mystère à ses yeux : trop joyeuse, gentille, attentionnée, émerveillée par un rien... L'existence d'une telle personne était surprenante en ce monde si désolé et malhonnête, d'autant plus en sachant que ce la jeune sorcière avait vécu dans sa vie...
Salazar n'aurait pas connu le passé d'Helga, il aurait pu comprendre son comportement, et beaucoup s'en moquer et médire à son sujet. Mais plus maintenant qu'il savait ce qu'elle avait traversé. Tout le monde traversait des épreuves dans sa vie – lui y comprit – mais la manière dont Helga y faisait face était surprenant et déroutante.
Compte tenu de ce qu'il savait sur elle, Salazar ne savait pas s'il devait considérer Helga comme quelqu'un de particulière stupide et naïve ou, au contraire, extrêmement courageuse et forte...
Comme il doutait encore de la considération qu'il devait lui porter, il se contentait d'être irrité par son comportement enfantin et de faire de son mieux pour l'ignorer et ne pas lui porter préjudice.
Il n'attaquait pas les faibles, après tout. Cela était indigne de lui.
« Salazar... voyez-vous ce que je vois ?
— Oui, Helga. Je suppose que vous comprenez enfin pourquoi nous sommes ici. »
Il fit semblant de ne pas remarquer l'air choqué et terrifié que pris Helga à côté de lui alors qu'ils voyaient, loin devant, une foule rassemblée sur la place, en contrebas d'une tribune en pierre sur laquelle se trouvait un poteau en bois entouré de paille, auprès duquel se trouvait une enfant à peine moins âgée qu'Helga, les mains et poings liés dans de solides cordes.
« Ils vont... ?
— La brûler pour sorcellerie, oui, termina Salazar en hochant la tête.
— Mais... M-mais c'est une enfant !
— Vous êtes bien placée pour savoir que ces moldus ne montrerons aucune pitié envers ceux qui pratiquent la magie, les enfants y compris. Êtes-vous prête à intervenir, Helga ? »
Sans lui donner de réponse à haute et intelligible voix, Helga se contenta d'hocher fermement la tête.
Salazar arqua un sourcil. Il voyait pas qu'elle n'était pas prête : cela se remarquait ne serait-ce que par ses mains tremblantes.
« Respirez Helga, ordonna-t-il. L'échec ne nous est pas permis. Si vous paniquez, il est pratiquement certain que nous échouerons. Alors ne laissez pas la paralysie s'emparer de vous. Nous n'agirons que lorsque vous serez calme. Mais je vous conseillerai tout de même de vous dépêcher, sinon cela sera trop tard. »
Ces mots, à la fois rassurants, autoritaires et intransigeants, étaient un des traits qui représentaient le mieux Salazar : il n'était pas méchant volontairement, c'était juste que les gens réagissaient différemment face à ce qu'il disait. Helga, par exemple, n'en serait nullement offensée.
Et puis, de toute manière, c'était de cette façon que Salazar agissait : il ne mâchait pas ses mots et n'avait pas de temps à perdre. Tout comme il détestait l'échec et l'hésitation. Voilà pourquoi il prodiguait ces ordres – qu'il considérait être des conseils – à Helga : si elle paniquait, tout échouerait. Ce n'était nullement par sympathie pour elle, juste par intérêt pour leur objectif actuel : sauver cette gamine qui allait se faire brûler vive.
Même cette mission de sauvetage n'était pas vraiment par pitié ou sympathie pour la future victime de la folie des moldus. Qui sait, peut-être avait-elle vraiment commis des crimes, peut-être en se servant de sa magie pour voler, tuer, mentir ?
Mais par pure esprit de contradiction aux volontés moldues, qu'importe que le futur condamné au bûcher soit véritable le pire criminel du monde, Salazar le sauverait. Simplement parce que les moldus brûlaient les humains pratiquant la magie, et qu'il trouvait cela inhumain. Bien plus que n'importe quel crime. Après, qui il sauvait, cela n'était pas son affaire : il s'en moquait éperdument, de la personne qu'il sauvait. Ce n'était qu'un détail dans sa lutte contre les moldus.
« Cela va mieux ? demanda-t-il à sa partenaire en lui jetant un rapide coup d'œil.
— Oui. Je... je vais mieux, déclara Helga.
— Êtes-vous prête maintenant ?
— Oui.
— Bien. N'oubliez pas : suivez notre plan habituel et attendez que j'agisse. Restez derrière moi, et ne faites rien avant moi. »
Helga hocha silencieusement la tête et, tandis que dans un geste commun ils recouvrirent leur tête de leur capuche, tous se deux se mêlèrent silencieusement et discrètement à la foule qui affluait pour voir le spectacle de feu.
Sur la tribune en bois se dressait, en plus de la condamnée, deux hommes : l'un qui était en train d'assembler la paille pour le bûcher et un autre qui, par l'armure qu'il portait, sa cape rouge, son fourreau aux nombreux ornements dorés inutiles et sa posture, l'on devinait être un membre important de la garde du village, peut-être même le capitaine – ou du moins un chevalier, ou quelqu'un de la noblesse.
Il était en train de clamer un discours aux habitants, concernant l'hérésie et la sorcellerie qui possédaient la jeune fille qui devait, de ce fait, être brûlée pour expier de ses pêchés et du mal qui l'habitait.
De là où il se trouvait, Salazar eut envie de vomir.
Vivement que cela soit fini.
Cette foule moldue l'insupportait au plus haut point.
De plus, il devait enfin y avoir assez de spectateurs, non ? Ces moldus allaient bientôt tomber de haut et se rendront compte qu'ils n'étaient pas du tout aux delà des êtres magiques. Les railleurs seront bientôt les raillés.
Dommage qu'Helga refusait qu'il les tue tous jusqu'au dernier...
Salazar leva la main vers le bûcher et marmonna à voix basse une incantation :
« Que le souffle du dragon s'abatte... et que les flammes mortelles brûlent tout sur leur passage ! »
Aussitôt, et sous les regards stupéfaits et tétanisés de tous, la paille se transforma en un immense brasier.
« Éteignez cela ! s'écria aussitôt le chevalier à l'autre homme alors qu'il sortit son épée et la dirigea vers la jeune fille. Toi, créature de l'enfer ! C'est toi qui es à l'origine de cela ? Voilà donc ton vrai visage, sorcière !
— Helga, à vous ! » marmonna Salazar.
Sans se retourner, il vit un éclair jaune se diriger vers le chevalier et l'immobiliser soudainement, le faisant tomber, raide comme un mort, contre le bois. Mais Salazar savait, pour avoir déjà vu ce sort, qu'il ne tuait pas, tout simplement parce qu'Helga ne tuait pas et n'aimait pas blesser : il s'agissait juste d'un sortilège de pétrification, un sort que Salazar n'était jamais parvenu à effectuer, surtout par manque de concentration – et aussi parce qu'il ne comprenait pas l'utilité de vouloir juste pétrifier momentanément quelqu'un au lieu de s'en débarrasser ou de le blesser gravement.
Mais Helga ne désirait pas blesser les moldus. Alors, qu'importe combien Salazar aurait préféré s'en débarrasser, il respectait sa décision. De toute manière, cela ne leur compliquait pas beaucoup la tâche.
Alors que l'attention de la foule commençait à dériver vers eux, Salazar, toujours faisant appel à son incantation, donna une forme particulière au brasier qu'il avait déclenché. D'un simple feu, celui-ci grandit et devient plus imposant, jusqu'à vaguement prendre l'apparence d'une tête de dragon.
L'effet fut immédiatement. Dans des cris et des exclamations de terreurs, la foule prit peur et se mit à se disperser.
Helga en profita pour s'élancer sur la tribune, où enfin la jeune fille qui allait être brûlée semblait reprendre ses esprits suite à cette brusque interruption de sa mort proche, parût réagir, prête à sauter de l'estrade en pierre pour s'enfuir, même si elle avait les pieds joints ensemble à cause de la corde.
Sa surprise fut au comble lorsqu'elle vit Helga l'approcher et, alors qu'elle prit peur, la sorcière aux cheveux blonds lui sourit.
« Ne t'en fais, nous sommes venus t'aider, déclara-t-elle pour rassurer la jeune fille alors qu'elle s'agenouilla pour l'aider à défaire les cordes.
— Helga ! entendit-elle, en provenance de Salazar. Dépêchez-vous ! Avant que la garde arrive.
— Voilà, c'est fait ! »
Helga venait de défaire les cordes. Elle attrapa la jeune sorcière par la main et, sans lui offrir la moindre explication, la fit sauter hors de la tribune en pierre.
Sans perdre de temps, tous les trois se mirent à courir aussi vite qu'ils purent hors du village.
Mais comme l'avait prédit Salazar, quelques gardes apparurent sur le chemin. Mais, d'une incantation marmonnée par Salazar dans leur direction, ils furent brusquement propulsé au sol, évanouit. Les gardes restants, toujours capables de bouger et d'agir, en voyant cela, n'osèrent pas faire front et se contentèrent de regarder les trois individus s'enfuir devant eux : si l'un d'eux pouvait, comme ils l'avaient entendu, invoquer un dragon, mieux valait ne pas attirer l'attention et subir un terrible sort... Leurs camarades venaient peut-être juste d'être évanouis, mais mieux valait ne pas tenter le diable.
Salazar, Helga et la sorcière qu'ils avaient sauvée du bûcher purent donc s'enfuir sans craindre d'être poursuivi. Ce ne fut pourtant que lorsqu'ils arrièrent à l'orée de la forêt que Salazar se permit de ralentir et de retirer sa capuche, Helga emboita le pas en expirant fortement, tandis qu'ils furent silencieusement suivi par la plus jeune sorcière.
« J'aurais pensé que cela soit plus dur, annonça Helga.
— Les moldus aboient forts mais ne mordent pas, Helga, déclara Salazar. Tant qu'ils maitrisent la menace, ils se sentent supérieur et fort, mais au moindre problème et danger, ils fuient comme des lâches. Je ne suis pas étonné de ce manque d'agissement de leur part. J'ai souvent vu cela.
— Lorsque vous sauviez des condamnés au bûcher avant notre rencontre ?
— Oui. En fait, je me demande même comment c'est possible d'être capturé par ces moldus.
— Peut-être n'ont-ils pas eu le temps d'agir ?
— Peut-être. Mais je trouve cela quand même assez ridicule.
— C... Comment avez-vous fait cela ? »
Helga et Salazar se tournèrent vers la jeune fille, qui les regardait avec crainte et appréhension.
« Que veux-tu dire ? demanda Helga, confuse quant à la question de la petite fille.
— Ce... Ce dragon qui est apparu dans les flammes et les soldats qui sont tombés par terre... V-vous êtes des... s-sorciers ? »
Salazar fronça les yeux. Il croisa le regard d'Helga et remarqua qu'ils pensaient à la même chose.
« Évidemment que nous sommes des sorciers, répondit-il sèchement – la tendresse n'avait jamais été son fort. Quel genre de question est-ce ? »
Cette réponse ne fit qu'effrayer encore plus la petite.
« A-alors c'était de la magie ! s'écria-t-elle d'une petite voix craintive.
— Bien sûr que cela en était, confirma Helga. Salazar, pensez-vous qu'il soit possible qu'elle ne sache rien sur la magie ?
— Cela serait étrange, déclara le sorcier. Petite, tes parents ne t'ont-ils jamais parlé de la magie ? »
Son interlocutrice secoua timidement la tête, ajoutant à leur confusion.
« Mais tu ne t'es jamais demandé ce que c'était, quand tu l'as utilisé pour la première fois ? demanda Helga.
— Je... je n'ai jamais utilisé de la magie. On m'a toujours dit que la magie n'existait pas...
— Cela n'a aucun sens... marmonna Salazar. Tu n'as jamais rien remarqué d'étrange autour de toi, comme des objets qui bougent tout seul, un feu qui s'allume subitement... ? »
La petite fille secoua la tête une nouvelle fois. Helga et Salazar la regardèrent, silencieux. Une idée leur traversa l'esprit.
« Salazar, appela Helga. Pensez-vous que... qu'elle ait pu être envoyée au bûcher sans preuve ?
— C'est la conclusion qui me semble la plus logique, en effet, répondit l'ainé.
— Mais... mais c'est affreux ! Ils brûlent des innocents ?
— Helga, vous apprendrez que cela est chose courante chez les moldus. Nous parlions de ce que je faisais avant de notre rencontre, n'est-ce pas ? Eh bien, pour une bonne partie de ceux que j'ai sauvés, ceux condamnés au bûcher n'étaient même pas des êtres magiques.
— Mais alors pourquoi les condamnait-on ?
— Pour diverses raisons. Vous savez, outre les bûchers, souvent ces idiots de moldus noyaient des femmes pour voir si elles étaient des sorcières. Si elle survivait, ils avaient la preuve que c'était une sorcière sinon, si elle mourrait, ils étaient certains qu'elle était sans pouvoir, et donc complètement humaine, comme eux. Mais jamais je n'ai vu l'un d'entre eux avoir des remords quant à la mort d'innocents. Alors je vous conseille de ne pas être si surprise par la bêtise moldue. »
D'un geste de la main, il désigna la jeune fille et poursuivit :
« Regardez ses cheveux. Ils sont roux. Chez les moldus, il est apparemment chose courante que les humains aux cheveux roux soient des êtres magiques. Il en faut vraiment peu à ces moldus pour juger de la valeur d'une vie. C'est probablement à cause de ses cheveux qu'il a été décidé de sa mort. Petite, quelle est ton nom ?
— S... Suzanne, messire.
— Et quel âge as-tu?
— Quinze ans. »
Helga parut surprise d'entendre cela. Elle-même, qui en avait également quinze, trouvait cette jeune fille vraiment petite. Peut-être n'était-ce dû qu'à son apparence effrayée ?
« Voyez, Helga, continua Salazar, sans réaction par rapport à l'âge de la jeune fille. Elle a quinze ans. Si ces moldus réfléchissaient un peu plus, ils sauraient que les enfants magiques, souvent, se transforment en Obscurial parce qu'ils ne peuvent user de leurs pouvoirs, et meurt bien avant leur quinze ans. Vous le savez mieux que quiconque, n'est-ce pas ?
— Oui, je... je le sais. Vous n'avez pas besoin de me le rappeler, Salazar. » répondit Helga en changeant brusquement de ton, l'amertume présente dans sa voix.
Il arrivait parfois que des sorciers refoulant leur magie et se transformant en Obscurial survivent plus longtemps mais, d'une manière généralement, ils ne vivaient pas très longtemps, l'Obscurus – qui était le nom d'une étrange créature naissant en eux de leur refoulement – les détruisant comme un poison.
Salazar soupira.
« Mes excuses, je ne voulais pas vous faire revivre d'horribles souvenirs. Cela n'était pas mon intention.
— Ce n'est pas grave, déclara Helga en souriant doucement, haussant distraitement les épaules. Le mal est fait. Et puis, ce n'est pas de votre faute si cela, effectivement, me concerne. Vous êtes pardonné.
— Bon... Que faisons-nous d'elle, maintenant ? demanda Salazar en se tournant vers Suzanne. Elle ne peut retourner dans son village, cela est certain.
— Mais nous ne pouvons pas la laisser ici... marmonna Helga avant d'écarquiller les yeux, se tournant vers Salazar, qui grimaça.
— Ne me regardez pas ainsi, Helga. Je sais ce que vous avez en tête, mais il est hors de question que...
— Suzanne ! appela Helga. Que dirais-tu de nous accompagner jusqu'à la prochaine cité où nous nous rendons ? Nous trouverons une solution pour que tu puisses trouver un logement là-bas !
— ... Faisons ça... conclua Salazar en soupirant. Vous me fatiguez vraiment, Helga. Faites que cette gamine refuse...
— Je... je veux bien, je vous remercie !
— Et mince... »
Ce n'était vraiment pas ce qu'il avait prévu en arrivant dans ce village...
N/B : Pour ceux qui se rappellent le tome 3 d'Harry Potter où il est indiqué que, par un simple sort, les sorciers et les sorcières ne peuvent être brûlés, sachez (et ça, j'essayerai d'inclure l'explication dans un chapitre futur) que je pars de l'idée que la magie, à cette époque, bien qu'utile, n'est vraiment, mais vraiment pas partagée en connaissances par les sorciers et sorcières. C'est-à-dire que la magie ne s'apprends pas d'un livre ou par un cours, et de ce fait chaque famille magique a sa propre interprétation du potentiel de la magie, la connaissance des sorts et de tout ce qui concerne la magie n'a rien d'universel dans le monde magique.
De ce fait, tandis que certains pourraient connaitre un sort (et encore, la manière de « faire de la magie » est différente pour tous et les prononciations latines des sorts n'existent pas à ce moment) pour faire apparaitre un Patronus (qui du coup, d'ailleurs, pourrait avoir diverses appellations) tandis que d'autres ignorent complètement l'existence d'une magie capable d'apparaitre sous la forme spectacle d'un animal. Cela fonctionne à peu près pour tout ce qui concerne le monde magie, du coup. Donc la magie n'a pas vraiment de définition. J'espère que cela est assez clair, mes explications sont peut-être un peu maladroites...
