Yo ! Ça fait fort longtemps (genre, depuis le dix décembre) que j'ai relevé la Ficelle, un jeu sur Geôlier de FR, et les consignes données par Ya étaient donc : [Xigbar en archer, placer le mot soliloque, Fantasy], et même que je les ai respectées.
Du coup, voici un très court OS là-dessus, et … j'ai rien d'autre à dire. J'avais pas d'idée pour le titre.
Bonne lecture !
Une bière, patron !
Xigbar aurait tout de même pu avoir la décence de ne pas rire. Ça, c'est ce que songeait Roxas en voyant Demyx rentrer à la taverne dans un état piteux, un bras bandé et accrochée au corps une odeur persistante et plutôt insupportable. Le mage d'eau n'eut même pas la force de sourire comme il rejoignait la table où déjà Roxas, Xigbar, Larxène et Xion étaient assis.
« À boire. Donnez-moi à boire ! »
Aussitôt, Luxord, tavernier et escroc de son état, débarqua avec une lourde pinte dans les mains, la posant sans délicatesse sur le bois qui se salissait encore un peu plus aujourd'hui.
« Bougre !, s'exclama le blond, Mais qu'est-ce que tu sens ? Va boire dehors, mes clients vont partir.
— Clair que ça empeste, acquiesça Larxène, fais quelque chose.
— Alors garçon, intervint le borgne, comment tu t'es raté cette fois ?
— Eh, je me rate pas – »
Demyx s'interrompit tout seul dans sa réplique, bien conscient que nier ne le mènerait à rien. Il voulut boire sa bière d'un trait mais s'étouffa à la cinquième gorgée, provoquant l'hilarité de ses compagnons.
« Je hais les dragons. »
Sans surprise, l'hilarité redoubla immédiatement. Le moqué marmonna un moment contre ses amis et leur méchanceté absolue avant de céder et de rire à son tour. Il tendit le bras pour attraper un bout de pain dans l'auge de Larxène, mais un courant électrique lui brûla la main avant qu'il n'aie pu atteindre le met désiré.
« Mais ! J'ai faim !
— T'es encore fauché, démerde-toi.
— D'ailleurs, sourit Luxord qui n'avait pas bougé malgré la puanteur et l'appel répété d'un client derrière lui, tu sais combien tu me dois ?
— Euh … Non ? Tu comptes encore ?
— Allez, j'ai confiance en toi. Quand tu seras riche et qu' tu m' rembourseras j'aurais de quoi retaper toute la baraque. »
Demyx gémit lourdement, étira son bras valide et sourit à Roxas, qui lui tendait son plat généreusement – il avait gagné cette semaine un pari contre Luxord et la richesse quoique minime le rendait partageur.
« Ça fait plaisir de te voir, déclara finalement Xion de son éternel air calme, le visage à demi caché par son capuchon. Tu nous racontes ?
— Ouais, ouais. Axel est pas là ?
— Il est parti chercher je-sais-pas-quoi je-sais-pas-où avec Saïx.
— Ah merde j' voulais lui raconter ! Il adore les histoires de dragons. »
À la vérité, Demyx échouait si souvent dans son travail que certains se demandaient s'il ne faisait pas exprès. Roxas faisait partie de ceux-là, pour avoir déjà vu le mage combattre sérieusement une fois. De ce constat, des rumeurs étaient parties, des suppositions, et il était à présent presque communément admis que le blond partait en mission juste pour venir raconter son échec. C'était un peu le barde de leur guilde, quoi, leur troubadour à eux – et ses histoires étaient si passionnantes que personne ne se formalisait plus des dettes qu'il cumulait à droite à gauche. Luxord était le dernier à tenir les comptes, et si au début il avait accordé une page de son livre de trésorerie à Demyx, il avait dû acheter un nouveau carnet pour pouvoir tout écrire (et, ceci le mage d'eau ne le saurait sans doute jamais, il avait compté le prix du carnet dans les dettes). Pendant qu'il commençait à raconter, se perdant parfois dans des soliloques sans rapport apparent avec l'histoire, Luxord s'assit avec eux, totalement oublieux de ses clients. Saisissant l'opportunité, Larxène lui vola son emploi, comptant les tables qu'elle servait comme autant de repas que le tavernier devrait lui offrir.
La voix de Demyx était chantante, parfois plaintive et souvent excitée, dévouée à sa narration sans réserve, pas perturbée le moins du monde par les remarques plus ou moins dégradantes et les rires qu'il provoquait sans faute. Ce fut quand il évoqua sa chute dans l'excrément du dragon après un coup puissant – expliquant ainsi l'odeur abominable – que Xigbar se leva, balançant deux pièces au tenancier pour ses consommations.
« Bah tu t'en vas ?, demanda Roxas par-dessus le monologue épique.
— Ouais, j'en ai marre des lentilles, je pars en chasse.
— Je peux venir ?
— Tu sais tenir un arc, toi ?
— Euh … pas vraiment, non. »
Xigbar haussa les épaules avec un sourire moqueur, l'air de lui dire que tout était dit. Roxas baissa la tête avant de pencher le visage et de tenter une imitation du rictus.
« Mais si t'y arrives avec un seul œil, c'est que ça doit pas être bien compliqué. »
D'abord surpris par la petite répartie, l'archer éclata bientôt de rire, heureux de la réplique. Roxas ne parlait pas beaucoup, au début, et encore moins pour ce genre de choses. C'était satisfaisant de le voir changer, prendre peu à peu ses aises au sein de la guilde malgré les mœurs rustres des membres – parce que, même si le blond se prétendait amnésique, ils étaient nombreux à soupçonner, la faute à son langage, une origine plus bourgeoise dont il aurait voulu s'affranchir.
« Tu diras ça le jour où t'auras tiré ton dîner.
— Alors emmène-moi ! »
Xigbar pesa le pour et le contre. À deux, avec un débutant, ils auraient moins de chances de trouver quoi que ce soit, mais si Roxas voulait apprendre, si Roxas le regardait comme ça, alors il ne pouvait pas vraiment résister.
« J'espère que t'as pas faim tout d' suite.
— Et du coup j'ai fui, conclut Demyx comme à chaque fois. »
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Hm … Voilà, il se passe pas grand-chose, voire carrément rien, mais j'ai bien aimé écrire l'ambiance quand même. Dites-moi ce que vous en avez pensé !
À très vite !
