Alia Legora – Hunger Games

Le soleil se lève, j'ouvre les yeux doucement et regarde le toit gris de la chambre. Je tourne la tête encore à moitié endormie, quelques rayons de soleil entrent par la fenêtre, il va faire beau, ce sera une très belle journée de récolte. En palpant le lit, je sens les corps chauds de mes trois petites sœurs, leurs respirations sont calmes, elles dorment encore profondément. Je me lève sans faire de bruit, pour ne réveiller personne. J'enfile un vieux t-shirt rose et un short, parfait pour le travail. C'est bientôt l'heure des récoltes, mais je ne suis pas pressée de réveiller les autres, car même avec ce beau soleil et ces oiseaux qui chantent, aujourd'hui c'est le pire jour de l'année. Le jour de la moisson. Le jour où tous les habitants du district font des cauchemars avec les horreurs des Hunger Games. Le jour ou tous ceux de douze à dix-huit ans prient pour que son nom ne soit pas inscrit sur le petit papier tiré au hasard devant la foule. Le jour où tout le monde fait la fête le soir, sauf deux familles.

Je me rends alors compte qu'il n'y aura peut-être pas de récolte pour moi aujourd'hui, car je viens de faire 12 ans, et mon nom peut être tiré au sort pour la première fois. Mon nom est inscrit 11 fois. Cette pensée me pétrifie, je reste là, debout, en attendant que quelqu'un se lève pour me prendre dans les bras.

La première à se lever est Marta, ma grande sœur. Son nom est inscrit plus de 25 fois. Marta a 14 ans, n'a pas peur du jour de la moisson, et est certaine que se sort maudit ne tombera jamais sur nous. Elle vient me parler pour éloigner ma peur, doucement, elle m'enlace et me donne un morceau de vieux pain.

« N'ai pas peur Alia, nous sommes beaucoup trop nombreux pour que tu sois choisie. Toi et moi sommes en sécurité, ne t'inquiète pas » Elle me dit ses phrases d'un ton si calme et certain, que je ne peux ne pas y croire. Je mets mon inquiétude de côté et je l'embrasse sur la joue.

« Merci, je ne sais pas ce que je ferai sans toi » dis-je avec la bouche pleine de pain. Elle se dirige vers la fenêtre, surement pour sortir et jouer à grimper aux arbres, comme tous les jours. Soudain, une pensée m'envahit.

« Marta. » dis-je sans cacher mon inquiétude. Elle se retourne doucement.

« Si par hasard, de suis choisie pour les jeux, promet-moi de ne pas te porter volontaire, je préfère mourir dans cette arène à te voir souffrir pour moi ». Son expression est douce et triste en même temps, cette promesse doit être difficile pour elle. Ma sœur ne dit rien.

« Et puis, nous avons besoin de toi pour nourrir la famille, tu est la plus grande, la plus intelligente, et si tu meurs, tout le monde en souffriras ». Je la vois se rapprocher de moi doucement, elle me prend dans ces bras et tourne ma tête pour que je la regarde dans les yeux.

« Ecoute » dit-elle d'un ton serein en essuyant les quelques larmes qui tombaient sur me joues :

« Ton nom ne sera pas choisie, et n'y le mien, et n'y celui de nos sœurs dans quelques années, il y a beaucoup trop de monde. Ne t'inquiète pas, je suis ici avec toi, maintenant, et pour toujours. Jamais aucune de nous n'ira dans cette arène, je te le promets. »

Ce qui me faisait peur, était que nôtre famille avait pris plusieurs tesseraes avant les récoltes, on manquait de beaucoup trop de choses. Même mes trois petites sœurs auraient leur nom écrit plusieurs fois dès leurs douze ans, je hais le capitole pour ça. Pourquoi nous faire subir à des jeux si horribles ? Pour montrer le pouvoir du capitole ? Nous le savons déjà que le capitole est puissant, ces jeux sont fait uniquement pour leur plaisir de nous voir crever dans cette arène.

Je marche vers la grande armoire en bois de la chambre, le seul meuble entier de la maison. Je prends l'ancienne robe de ma mère, qui a servi à ma sœur l'année dernière, maintenant qu'elle a grandi, la robe ne lui va plus, et c'est à moi de la de temps pour un bain, il n'y a pas d'eau, je l'enfile et me regarde dans le miroir. La robe violette est un peu trop grande pour moi, les manches sont trop longes et le bas traîne par terre, mais je n'ai pas le choit, c'est la seule que nous avons. Je plie les manches et met la ceinture de la robe un peu plus haute. C'est mieux, je peux marcher maintenant. Je me regarde à nouveau dans la glace et je suis plutôt satisfaite du résultat, je serais heureuse si cette tenue n'étaient pas réservée pour le jour de la moisson. J'attache mes cheveux noirs par une queue de cheval.

En sortant de chez moi, je croise Marta, elle rentre pour se préparer pour plus tard, je vais l'aider. Elle enfile un pantalon mauve et un t-shirt violet et parait satisfaite, je la trouve très joli, même avec ces habits pas très propres. Nous sortons ensembles de la maison, plusieurs jeunes marchent vers la même direction que nous, tous avec la même expression inquiète. Des pacificateurs patrouillent afin de nous rapatrier vers le lieu de la cérémonie, comme si on ne savait pas ou y aller. En fait, ils sont là que pour nous faire peur.

En arrivant à la place centrale du district, je me sépare de ma sœur pour aller au registre confirmer ma présence. Une pacificatrice me pique le doit et je pousse un petit cri, elle me dit de me taire et prend une goutte de mon sang pour m'enregistrer. « Suivant » elle dit d'un air indifférent, je marche vers en dehors de la file. Il y a tellement de monde, que je ne sais plus ou y aller, j'ai peur. Soudain, mon esprit s'éteint, mon corps suit les autres de mon âge et se place ou il faut, mais je ne pense plus à rien, je veux juste partir d'ici.

Quand tout le monde est installé, et que les pacificateurs nous entourent de partout, une jeune femme avec les cheveux verts et attachés en un énorme chignon vient de derrière le grand écran. L'hôtesse du district 11 a l'air d'une pomme géante, elle vient tirer au sort les noms des deux malheureux qui participeront aux Hunger Games cette année.

« Joyeux Hunger Games, et puisse le sort vous être favorable ! Je m'appelle Margueritta et je suis vôtre hôtesse cette année, » Dit-elle d'un ton heureux. Elle montre du doigt deux hommes assis sur le côté de la scène, ils ont l'air mort, je suis sure qu'ils sont bourrés ou drogués.

« Voici Gariam et Victor, des anciens gagnants du district, qui seront les mentors des tributs choisis » Elle parait heureuse de ses mots, et fait un signe pour qu'on allume le grand écran.

Il commence alors la vidéo propagande des jeux, dans ce moment, nous passons en direct dans tout la vidéo fini, notre pomme verte géante s'approche toute excitée de la première boule de verre :

« D'abord les tribus femelles, voyons voir qui est la chanceuse de cette année ! ». Elle attrape un petit papier de ses mains blanches ornées de plusieurs bijoux.

Ce ne sera pas moi, Marta me l'a promis. Alors que notre hôtesse s'approche du micro avec le papier à la main, je sens que je n'ai plus raison d'avoir peur. Un nom sera dit, ce ne sera pas le mien, n'y celui de ma sœur, et je pourrais vivre encore un an sans avoir peur de la mort.

« Alia Legora » dit-elle joyeusement en me cherchant du regard.

C'est mon nom. Je n'ose pas y croire. Je ne peux pas bouger. Deux pacificateurs viennent me traîner jusqu'à la cène, je ne veux pas y aller. Tout le monde me regarde avec pitié.

« Allez vient ma jolie petite fille, tu as eu la chance d'être choisie pour les jeux ! Monte vite sur scène ! » Sa vois me donne encore moins envie d'y aller. Mais je me débats pas, je me fais entraîner sans rien dire jusqu'à coté de notre hôtesse Margueritta.

D'où je suis, je peux voir ma sœur qui me regarde inquiète. Ma mère et mes sœurs sont en pleurs, et mon père me regarde d'un air triste, mais il m'encourage à ne pas pleurer. Pleurer est in signe de faiblesse, je ne dois pas me montrer faible devant tout Panem, ou je serais tué la première. Sur scène, je n'écoute plus ce qui ce passe, je me fiche du garçon qui sera choisi, je veux juste me concentrer pour ne pas montrer que je suis faible. Parce que oui, je suis faible, et je n'ai aucune chance.

Madame pomme verte du diable se rapproche du micro encore une fois.

« Il y a des volontaires ? »

Je regarde ma sœur en la suppliant du regard pour qu'elle ne se porte pas volontaire, soudain, elle tombe par terre et pleure toutes ces larmes, mais ne dit rien.

« Très bien » dit notre hôtesse indifférente du fait d'avoir ou pas eu de volontaires.

« Allons au tribut mâle ». Elle s'approche de la boule de verre situé du côté inverse. Je ne prête plus attention.

« Argon Marbultia » Dit-elle du même ton joyeux. Tous les garçons se retournent pour voir l'expression du pauvre tribut choisi. C'est un garçon d'environ quinze ans, qui devient rouge comme une tomate en marchant vers la scène, il n'est pas entraîné par des pacificateurs, mais on peut voir qu'il lutte contre les larmes. Je me rappelle l'avoir vu une fois ou deux dans la rue. Il n'est pas très fort il n'a aucune chance de survivre, je parie qu'il va mourir très tôt. Comme moi.

Le reste de la moisson se passe très vite, Il n'y a aucun volontaire pour Argon Marbultia, le maire lit le traité de trahison, mais je ne l'écoute pas, et à la fin, Je serre la main d'Argon avant que l'hymne de Panem annonce la fin de la cérémonie.

Après tout cela, je suis emmenée dans un petit bâtiment, j'espère pouvoir voir ma famille avant mourir, j'ai besoin de faire mes adieux a Marta. La pièce est toute blanche, et on y trouve un canapé orange, ou je m'assoie pour ne pas m'évanouir. La porte s'ouvre, Mes trois sœurs et ma mère entrent en premier.

« Vous avez trois minutes » Dit un pacificateur avant de refermer la porte et nous laisser en famille. Enfin, je peux pleurer. Mes sœurs, ma mère et moi restons là, pendant deux minutes, sans rien dire, seulement entrain de pleurer dans les bras l'une des autres. Mais il ne faut pas que je fasse mes adieux comme ça, j'ai besoin de me montrer forte pour elles.

« Je vous aime toutes, très très fort, je veux que vous continuez vos vies sans moi, sans pleurer. Les années que j'ai passée avec vous étaient parfaites. Merci pour tout, et ne vous inquiétez pas, je n'ai pas peur de mourir.» Je les embrasse toutes et un pacificateur ouvre la porte avec violence pour annoncer que le temps est fini.

Avant de passer par la porte, ma mère se retourne.

« Je t'aime ma chérie, et je sais que tu es capable de gagner ces jeux, je crois en toi pour revenir à la maison. » Sa voix est coupée par la porte fermée.

Une minute après, Marta entre affolée. Elle a le visage rouge d'avoir pleurée et quelques marques bizarres sur les bras. Elle me prend dans ses bras.

« Je suis vraiment désolée pour ça, j'aurais dû me porter volontaire ! Tu vas mourir par ma faute, ce n'est pas juste pour toi ! » Elle éclate en sanglots, moi aussi. Mais je suis heureuse de ne pas été remplacée par Marta, ce serait trop douloureux pour moi et les autres de la voir mourir. Elle va se récupérer, et la famille a besoin d'elle, pas de moi.

« Tu sais monter aux arbres et te cacher ! Tu es intelligente Alia, tu connais les plantes et les animaux, tu peux gagner, il suffit de laisser les tributs carrières s'entre-tuer. Il ne faut pas que tu te montres faible, pendant les entraînements, apprends à utiliser des armes, tu vas voir, tu vas réussir ! Il ne faut pas perdre les espoirs que parce que tu as que 12 ans... » Sur cette dernière phrase, elle perd la voix en pleurant.

« Je vais essayer » Dis-je pas convaincu que ce qu'elle dit est vrai.

Je lui essuie les larmes. Le temps imparti est écoulé, Marta sort de la pièce et je l'entends éclater en sanglots une nouvelle fois avant que la porte se referme. Moi, je ne pleure plus.

Mon père est le prochain visiteur, il a l'air fatigué. Lui aussi à des étranges blessures, comme Marta, sauf que les siennes vont jusqu'au visage. Je me demande que c'est-t 'il passé.

« Papa, pourquoi est-tu blessé ? » Je demande en oubliant que j'ai que trois minutes pour faire mes adieux.

« J'ai juste défendu ta sœur ma chérie, tu sais comment ils sont les pacificateurs ici... Mais je ne suis pas venu pour parler de mes blessures et de ses crétins de pacificateurs.» Il me prend dans ses bras comme quand j'étais plus petite. Mais défendre ma sœur de quoi ?

« Je viens te dire que je t'aime Alia, et que même si tu gagnes pas ces jeux, tu resteras toujours dans nos cœurs. » Il me serre contre lui, je me sens mieux. Je ne veux plus qu'il me lâche, je me sens en sécurité avec mon père.

« Je t'aime aussi papa » murmure-je en l'embrassant sur la joue.

« Chante pour moi ma chérie, j'aimerais t'entendre chanter une dernière fois. Je sais que ça va te calmer. »

Quand on sortait pour se promener avec mon père, il me demandait de chanter pour lui, parce que j'avais peur des araignées, et cela me changeait les idées. C'est devenu une habitude, maintenant, à chaque fois qu'on part se promener, je lui chante une chanson. Même si je n'ai plus peur des araignées.

Mais je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche qu'un pacificateur ouvre la porte pour annoncer que le temps est fini. Quand la porte est presque fermée, j'aperçois mon père tomber par terre. Quelqu'un l'a frappé.

La porte est déjà fermée, mais je peux encore voir mon père tomber juste devant moi. Pourquoi ont-ils fait cela ? C'est moi qui dois souffrir, pas mon père ! Je ne pourrais pas supporter l'idée que quelqu'un souffre par ma faute, principalement ma famille.

Je reste là, immobile, j'attends que quelqu'un d'autre entre pour m'expliquer que ce que j'ai vu était faux. Mais plus personne vient. La panique m'envahit, mon père est-t-il mort ? Que lui a-t-on fait ? Je ne vais pas supporter rester ici à attendre pendant longtemps. Et Marta, Mon père a dit qu'il l'avait protégée, mais de quoi ? Que se passe-t-il ? Est-ce qu'elle avait aussi été frappée ? Et mes petites sœurs ? Ma mère ? Des millions de questions sans réponses se posent dans ma tête, je suis au point d'exploser quand la porte s'ouvre à nouveau.

C'est Gregoria, une amie très proche de la famille. Elle nous a accueillies chez elle pendant quelques mois quand on a dû abandonner notre maison lors des temps plus difficiles.

Je lui saute dessus et pleure toutes mes larmes, j'ai besoin de quelqu'un pour me consoler. Je viens de me rendre compte que je ne vais plus jamais revoir mon père.

« Gregoria » dis-je en sanglotant « que c'est-t-il passé à mon père ? Je l'ai vu tomber avant que la porte se ferme, quelqu'un l'a frappé ! » Je ne pouvais plus parler, ma bouche faisait que trembler et ma voix était coincé dans ma gorge. J'avais peur de la réponse.

« Alia, rien c'est passé à ton père, il a juste trébuche sur la marche. Tout vas très bien, tu n'as pas besoin de te faire des soucis pour lui. Tu es juste effrayée, ton cerveau te fait des tours, c'est tout » Elle m'embrasse sur la joue et me chante une berceuse.

Je suis sure que ce que j'ai vu était vrai, mais je préfère croire aux mots de Gregoria, sinon je vais devenir folle. Quelques mots sortent tous seuls de ma bouche :

« Veille sur ma famille, s'il te plait. C'est moi qui doit souffrir, pas eux » Dans cette phrase, je ferme les yeux et écoute sa berceuse, qui est coupée de temps en temps par un sanglot. Quelques minutes après, le temps est fini, je reviens à la réalité. J'ai fait mes adieux à tous ceux que j'aimais, maintenant, je suis prête à mourir.

Je suis escortée avec Argon jusqu'à la gare en voiture. Je n'avais jamais entrée dans une voiture, c'est vraiment un transport génial, j'étais tellement fascinée par le paysage que j'ai failli oublier que ce transport m'envoyait direct à la mort certaine. Margueritta n'arrêtait pas de parler, mais personne ne lui prêtait attention. Nos mentors avaient l'air de se moquer de nous, ils savaient qu'on n'avait aucune chance.

La gare est bourrée de journalistes, ils viennent pour nous filmer. J'essaye de détourner le regard en sortant de la voiture pour que personne ne remarque que je suis apeurée. En vain. Ma peur est certainement trop lisible sur mon visage. Je veux entrer dans le train le plus vite possible et me cacher quelque part pour pleurer tranquille.

En entrant dans le train, j'oublie complètement mon plan de pleurer dans un coin. Je remarque que le train est spacieux, et on y trouve des tables remplies de différents plats. Du poulet, des salades, des tartes ! Mais comment ils peuvent se gaver de nourriture comme ça si nous mourrons de faim dans le district ?! C'est vraiment injuste tout cela. Mais autant en profiter, puis-ce que je vais mourir dans quelques jours. Je me précipite vers une petite rangée de bombons au chocolat, ils ont l'air tellement bons, et chez moi, on a jamais du chocolat, Marta allais adorer cet endroit.

Penser à Marta me coupe la faim, je me rappelle encore une fois que je suis emmenée vers le plus horrible des endroits.

Margueritta vient nous présenter nos mentors, on doit commencer à les parler pour qu'ils nous donnent des conseils pour les jeux. Sincèrement, je trouve qu'ils n'ont pas des têtes à pouvoir nous aider, c'est juste des ivrognes, ils sont loin de ce qu'ils étaient avant leurs jeux.

« On va faire comme ça » dit Goriam, un des mentors, en frappant fortement sur la table. Margueritta s'éclipse.

« Chacun de vous aura l'aide d'un de nous, moi je peux m'en occuper de la mademoiselle et Victor de Argon, ou le contraire, comme vous préférez. Ce sera équitable et tout le monde sera content »Il fait un petit rire ironique à chaque fin de phrase, c'est angoissant. Quand il finit de parler, il sourit à nouveau et part vers la table des boissons. Je ne suis pas d'accord avec sa proposition, pour moi, toute aide est nécessaire. Mais je n'ose pas m'opposer à lui.

L'autre ivrogne s'approche de moi et me regarde logement d'un regard plein de pitié, je suis un peu gênée au bout d'un moment.

« Quoi ? Vous n'avez jamais vu une fille qui va mourir dans les Hunger Games avant ?! Je crois que je suis déjà assez apeurée comme ça, je n'ai pas besoin de vos regards de pitié pour tout empirer ! » Je me presse de partir du coté inverse, si je restais là, j'allais éclater en sanglots.

Alors que j'essaie de trouver une cachette pour pleurer, je me cogne contre Margueritta qui tenait un petit gâteau. La crème du cupcake s'étale sur ses vêtements fushia et elle me regarde dégoûtée.

« Bravo ! Regarde ce que t'as fait, espèce de petite idiote ! Maintenant je vais devoir changer tout mon look ! Et arrête de pleurer, ton visage sale parait encore plus dégueulasse avec ses larmes noirs de terre qui coulent. Ce n'est pas comme ça que tu trouveras des sponsors ! » Elle repart de l'autre sens en claquant ses talons pour bien montrer son mécontentement. J'éclate en sanglots. Je pleurs toutes les larmes que j'avais accumulés jusqu'ici, la seule chose que je veux, c'est rentrer chez moi, cet endroit me fait peur. Quelques minutes après, j'essuie mes larmes, essaye de nettoyer mon visage et je repars parler aux mentors.

Gariam et Victor sont assis en train de discuter au tour de quelques verres, ils sont soûls bien sûr, et leur conversation n'a pas l'air très animée. Argon est avec eux, ils doivent être en train de décider qui va s'occuper de qui à partir de maintenant, je m'approche en essayant de rester calme et de me montrer courageuse. Une des chaises de la table est libre, je m'assois et essaye de regarder Victor d'un air indifférent, ça ne doit pas marcher, car il éclate de rire.

« Tu auras besoin de changer ce petit regard si tu veux trouver des sponsors » Me dit-t-il en retrouvant son sérieux. Je baisse les yeux, c'est déjà la deuxième personne qui sous-entend que personne ne vas vouloir m'aider pendant les jeux.

« On a décidé avec Victor, je m'en occuperais de toi et lui d'Argon, pas de discutions. Tu as intérêt à bien m'écouter si tu veux avoir une chance de gagner. » Il remplit son verre d'un alcool que je ne connais pas et boit tout avec une seule gorgée. Des serveurs muets viennent m'accompagner jusqu'à ma chambre, pour que je me lave et me change avant le diner.

La chambre est énorme, plus grande que ma maison et celle des voisins ensembles. Le sol est recouvert d'une moquette mauve, si douce que je pourrais dormir par terre mieux que chez moi. Un lit de couple est placé au milieu de la pièce, avec des dizaines d'oreillers qui ressemblent à des marshmallows. Tout est si beau que c'est presque agréable de me retrouver ici. Je n'ose pas me coucher sur le lit, j'ai peur de tout salir, je vais direct vers la salle de bain pour me laver.

Après 20 minutes sous une douche chaude et des dizaines de crèmes différents, je suis appelée pour diner. Jamais je n'avais pris une douche, et l'eau chaude est calmante, je me sens bien à nouveau. Je m'habille avec un pantalon noir et un débardeur rose que j'ai pris dans l'armoire de la chambre et je quitte la pièce.

Pour le diner, jamais je n'avais vue autant de nourriture. En entrée, un Carpaccio de tortillon à la noisette et au sésame noir, servi avec une petite salade d'herbes. Après, une coquille d'agneau croustillante à la sauce Porto et des haricots verts, délicieux. Et pour le dessert, un petit gâteau roulé au chocolat. Je me suis tellement concentrée sur les plats, que j'ai complètement oublié la présence de Margueritta, Argon, Victor et Goriam. Après avoir finie de manger, je voie Margueritta qui commente la façon d'on je mange à Victor, elle ne comprend pas que chez nous, il n'y a pas de bonnes manières. Et sincèrement, je me fiche de ce qu'elle pense de moi.

Après le diner, le ventre plein, je vais m'allonger sur mon lit, au milieu de mes dizaines de marshmallows, et je passe toute la nuit à penser à un moyen de gagner les jeux.