Hello !

Ceci est une fic centrée sur Ron et Hermione après leurs études à Poudlard.

J'espère que ça vous plaira, bonne lecture :)


Ron se passa une main sur le visage.

Allongé dans le lit conjugal, il essayait de se concentrer sur le bruit que faisait une mouche voletant autour de lui.

Il voulait arrêter de penser, tout oublier...

Pourquoi diable tout allait donc si mal ?

Pourquoi fallait-il que tant de gens soient morts ? Pourquoi fallait-il que son mariage soit un tel échec ? Pourquoi fallait-il qu'il ait cette affaire sur les bras... ?

On lui avait dit qu'être brigadier ne serait pas facile. On lui avait dit qu'il verrait des choses horribles, il savait qu'il assisterait à des scènes choquantes. Mais rien n'aurait pu le préparer à une histoire si complexe...

Il n'aurait pas pensé qu'il en deviendrait fou.

« Tu ne dors pas ? » Fit la voix de Nathalie dans les ténèbres de leur chambre.

Elle avait une voix grave et sure d'elle. Elle était blonde, grande. Elle était le genre de femmes qui attire les regards et les compliments. Elle était franche, directe, parfois froide et hautaine, elle était charismatique, forte. Il en était vite tombé amoureux. Elle savait diriger une vie d'une poigne ferme. Elle était pragmatique, terre à terre. Il avait aimé son côté raisonnable et et si sur d'elle.

C'était exactement le genre de femme avec qui on pouvait passer sa vie. Ca lui avait semblé naturel de conclure avec un mariage. Assez rapidement. Peut être un peu trop, tout bien réfléchi.

Mais il avait été trop anéanti par l'échec de son histoire avec Hermione. Or, Nathalie était tout le contraire de Hermione.

Il avait donc cru qu'il serait logique qu'avec elle, ça serait le succès.

Génial. Sauf que ça avait mal tourné bien plus rapidement qu'avec Hermione...

Elle répéta :

« Tu ne dors pas ? »

« J'essaie. »

« En écoutant la mouche voler ? »

Il soupira. La voix qui lui avait autrefois paru si sensuelle et chaleureuse lui semblait lointaine et froide.

« Ce n'est pas facile, ce qui m'arrive, Nathalie. »

« Ce n'est pas facile pour moi non plus, crois-moi. »

Il essaya de rester diplomate :

« En m'épousant, tu as juré de partager le meilleur comme le pi... »

« C'est ce que je fais, je te signale. »

Il se tut. Oui, elle partageait. Certes. Mais il n'y avait aucun soutien, aucun réconfort.

Dès le moment où il avait été moins facile à vivre, tout avait tourné au vinaigre. Il eut une pensée reconnaissante pour Hermione, qui l'avait soutenu et supporté lors de sa jeunesse, alors qu'il était bien moins calme et raisonnable.

Il se tourna vers elle. Il ne distingua que sa silhouette longiligne dans l'obscurité perturbée uniquement par la lueur vacillante du réverbère de la rue.

Pourtant, il avait réellement tout fait pour ne montrer que le meilleur de lui même. Le Ron fou, naïf, maladroit, jeune avait été etouffé par un Ron mature, séducteur, confiant. Il avait vite compris, en la rencontrant, que le jeune qu'il avait été ne pourrait jamais avoir une femme telle que Nathalie. Et il avait réussi...Il s'était changé pour elle, et à présent...

« Comment avons-nous fait pour en arriver là, Nathalie ? »

La réponse claqua sans hésitation :

« C'est toi qui nous a mené là. Je n'ai fait que te suivre.»

« Bien. D'accord. Admettons que je sois l'unique responsable. Explique moi comment j'ai fait alors, que je puisse faire le chemin inverse. »

Cette preuve de bonne volonté la déconcerta un moment. Mais pas bien longtemps. Elle reprit :

« Ron, tu sais très bien ce qui ne va pas. »

« Non. Je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. »

« C'est ton obsession pour ton travail qui nous dévore. Toi comme moi. »

« Je suis brigadier-major. Il est normal que je m'investisse autant. »

« Tu y passes la moindre seconde de ta vie, Ron. C'est bien plus que de l'investissement. C'est... pathologique, je dirais. »

« Nathalie, comment tu peux prétendre ne pas me comprendre ? Tu sais ce qui m'arrive, en ce moment. Tu sais à quel genre d'histoire je suis confronté, tu sais ce que... »

« Et bien non, je ne comprends pas. Toute cette histoire de Poudlard te rend complètement dingue, et je ne peux plus le supporter... »

« Mais c'est à en devenir dingue, crois moi ! Tu n'as pas été scolarisé à Poudlard, tu ne sais pas combien c'est choquant pour ceux qui ont vécue toute leur jeunesse. Pas parce que nous avons côtoyé si longtemps ce qui est ajourd'hui un lieu du crime, non, ça je m'en fiche. Ce qui me tue, Nathalie, c'est de savoir que cela aurait pu arriver à N'IMPORTE lequel de nos enfants. Une vingtaine d'élèves ont été froidement assassinés par un de leur camarade de classe, et nous ne savons même pas qui c'est ! Ce meurtrier suit encore tranquillement ses cours là bas... Ce ne t'émeut vraiment pas? Je ne peux tout simplement pas croire que tu..."

« Tais-toi, Ron. Tu vas me faire revenir ma migraine. »

Il sentit un mouvement à ses côtés et comprit qu'elle portait l'index et le pouce sur sa tempe pour se masser.

Puis elle reprit d'une voix plus sèche qu'un coup de fouet :

« Non, je n'ai pas vécu dans Poudlard. Je ne peux donc rien comprendre au côté sentimental de l'histoire. Mais crois le, je compatis pour tous ces enfants et toutes ces familles... Mais tu sais quoi ? Je ne pense pas qu'on ait besoin d'être impliqué personnellement dans chaque affaire de meurtre de Londres pour saisir le sens de la vie. Je ne crois pas que le bonheur passe uniquement par la résolution d'affaires sordides qui n'ont rien à voir avec notre vie. Je ne pense pas non plus qu'il soit intelligent de tenir tout ça pour unique responsable de l'echec absolu et total de notre mariage. »

Il encaissa silencieusement le coup. Sa situation lui fit penser à un souvenir passé. Il commença doucement :

« J'ai eu un collègue... »

« Pour l'amour de... »

« Non, écoute moi. »

La voix était ferme, virile. Elle ne put contester cela. Sans doute en raison du charisme des représentants de l'autorité...Il poursuivit d'un ton lointain :

« Cet homme voulait la place de major. C'était soit lui, soit moi. Tu comprends la situation dans laquelle on se trouvait ? Nous devions coopérer, mais nous étions en concurrence. J'ai essayé de rester professionnel, quoiqu'il arrive. Une nuit, nous devions arrêter un présumé tueur. Je voulais que nous fassions cela calmement, raisonnablement. J'avais préparé un plan d'attaque, j'ai attendu ses suggestions, ses propositions. Il n'a pas collaboré. Il a voulu l'arrêter seul. Il a foncé dans le tas. C'était stupide de sa part. Parce que dangereux, mais aussi parce que même en cas de réussite, il n'aurait pas la place de major. On ne peut pas donner un tel poste à un homme qui veut tout faire tout seul, tu saisis ? »

« Pourquoi est-ce que tu me racontes tout ça... ? » Murmurra t-elle, inquiétée par le ton de la voix de Ron qui se durcissait au fur et à mesure.

Il ignora la question et poursuivit :

« Tu sais comment ça a fini ? Il s'est fait réduire en morceaux. Lorsque ce meurtrier en a eu fini avec lui, il ne restait rien de son corps qui aurait pu montrer que mon co-équipier avait bien été un humain. »

Il la connaissait assez bien pour savoir qu'à cet instant, elle fermait les yeux douloureusement. Qu'elle se mordait la lèvre et portait sa paume sur son front.

« Pourquoi tu refuses de collaborer, Nathalie ? »

La jeune femme resta immobile, comme paralysée.

Puis elle se redressa subitement et sortit du lit.

Ron ferma les yeux et laisser sa tête glisser vers l'arrière, jusqu'à la coller contre le mur. Son réveil sonna et rompit définitivement le silence.

Il se leva et prit une douche glacée. Il noua une serviette sur ses hanches, et alla dans la cuisine.

Il y trouva sa femme, assise sur une chaise, regardant dans le vide en fumant une cigarette. Il se servit un café. En l'entendant, elle se tourna et le détailla de haut en bas.

Il lut dans ses yeux bleus une lueur appréciatrice dépourvue de toute affection.

Voilà ce qu'il restait de leur mariage, de leur amour : un désir vide, une attirance bestiale.

Il prit son petit déjeuner sans dire un mot, et alla s'habiller. Puis il sortit en claquant la porte derrière lui, avec la sensation que son cœur l'avait pris de plein fouet.

Il avait besoin de parler. De parler à quelqu'un qui pourrait le comprendre. Pas quelqu'un qui lui donnerait la sensation qu'il discutait avec mur.

Mais qui pourrait comprendre ? Qui pourrait comprendre ce qu'il ressentait ? Ce qu'il n'arrivait pas à expliquer à Nathalie était qu'il ne pouvait pas s'empêcher de penser que le meurtrier avait commis une erreur, quelque part.

Pourtant les faits étaient là : tous ces gens étaient morts, tous les témoins étaient absolument certains de n'avoir rien vu. La seule solution serait la fermeture de Poudlard à la fin du trimestre. C'était clair comme de l'eau de roche.

Alors pourquoi se sentait-il ainsi ? Comme si le simple fait qu'il ait parcouru les mêmes couloirs que le tueur constituait une preuve au fait que cette affaire lui soit destinée. Pourtant il n'était pas le seul ancien élève de Poudlard, dans la Brigade... Toux ceux de leur génération se sentaient-ils comme lui ?

Il souffla, remonta les manches longues de son T-shirt. Sa décision était prise.

Il avait besoin de parler.

£££

Il frappa, le cœur battant fort contre sa poitrine. 3ans... 3 ans qu'il n'avait plus mis les pieds dans ce quartier modeste, 3ans qu'il n'avait pas vu cette porte prête à s'éffrondrer...

« J'arrive ! »

Il y eut le bruit de clef dans la serrure, et celui de raclure lorsque la porte s'ouvrit.

« Salut. » Déclara t-il d'une voix tendue.

Elle resta bouche bée, et ses yeux s'agrandirent.

« Ron ? »

« Excuse moi si je te dérange, Hermione. »

Elle se mordit la lèvre anxieusement, et jeta un coup d'œil à l'intérieur de son appartement.

« Non, tu ne me déranges pas. Entre... »

Elle dégagea le passage en faisant un pas de côté.

Il fut un peu perturbé de rentrer à nouveau. Le moindre recoin lui rappelait un souvenir différent. Ce couloir où ils avaient fait l'amour, ce tableau bon marché qu'ils avaient acheté à Paris, cette table basse où se trouvait auparavant une photo d'eux à Prague...

En dehors de leurs photos qui avaient disparu, rien n'avait changé. C'était comme si la dernière fois qu'il était entré chez elle avait été la veille.

Et elle non plus n'avait pas changé. Toujours ces grands yeux en amandes, cette peau blanche, ces cheveux hirsutes.

Il avait toujours gardé un souvenir puissant de son histoire avec Hermione. Peut-être parce qu'elle avait mis trop de temps à commencer... Peut-être parce qu'en tout point, elle avait été intense...
Partant de leurs relations sexuelles jusqu'à leurs disputes haineuses, en passant par les crises de jalousie et les journées occupées ensemble, ils avaient toujours tout fait à fond.
Et il savait qu'elle l'avait aimé entièrement, jusqu'au moindre de ses défauts. Mais l'amour était une chose bien éphémère, et leurs chemins s'étaient séparés. Il se souvenait de toutes ces disputes insensées qui avaient fait fâner leur amour.

Pourtant, avec le recul, il s'était rendu compte que c'était une des choses qui avait fait qu'ils s'étaient toujours aimés plus fort. Le fait de rebondir après chaque dispute, de se réconcilier encore plus intensément, pour se disputer à nouveau... Très loin de l'idéal amoureux de n'importe qui. C'est pourquoi il avait un jour décidé de partir, persuadé que ce serait le mieux pour eux deux. Il leur fallait un amour protecteur, rassurant, serein.

Trop de passion tue la passion...

« Qu'est-ce qui t'amène ici ? Attends, je te sers un thé...»

Elle alla dans la cuisine. Il repensa à leurs repas, les moments qu'ils avaient passés à cuisiner des choses inmangeables, leurs batailles de nourriture, leur joie en achetant un nouvel appareil éléctroménager... En effet, chacun des deux avait un salaire assez modeste, à l'époque. Hermione passait la plupart de son temps dans des associations pour aider les démunis, tout en étudiant pour devenir chercheuse en arithmancie. Elle avait même réellement créée la SALE. Lui, était tout nouveau brigadier, avec un salaire dérisoire. Chaque voyage minable, le moindre cadeau bas prix avait donc été considéré comme un trésor inestimable.

Dorénavant, ayant grandement évolué dans l'échelle hierarchique de la brigade, il gagnait largement de quoi vivre avec le tout le confort qu'il souhaiterait. Nathalie était médicomage. Elle était une femme ayant grandi dans un milieu aisé et strict, et avait fréquenté les meilleures écoles. Elle avait énormément de relations qui lui rendaient ouvertes à peu près toutes les portes. Tout le contraire d'Hermione qui, à la sortie de Poudlard, s'était sentie un peu perdue dans le monde magique où finalement, en dehors de Ron et Harry, elle n'avait eu aucun repère.

Il se demanda furtivement comment aurait été leur vie commune, à Hermione et lui, s'ils avaient eu la chance d'être si aisés financièrement à l'époque. Peut-être aussi bien. Peut-être beaucoup mieux. Peut-être pas...

Elle revint avec deux tasses de thé, et lui en tendit une silencieusement.

« Hermione, je suis venu te rendre visite car...j'avais vraiment besoin de parler. »

Elle s'assit dans le fauteuil qui lui faisait face. Il se souvint combien il aimait s'asseoir dedans et attendre qu'elle vienne se pelotonner contre lui.

« Parler de quoi ? »

« De ce qui s'est passé à Poudlard. »

Son visage s'assombrit et elle détourna les yeux.

« Hermione, j'ai besoin de savoir si tu te sens comme moi. »

« Comment ? »

« Comme si c'était impossible...Comme si tous ces enfants tués avaient été les tiens... avaient été toi... »

« Bien sur que cette pensée me hante ! Mais il faut être réaliste... Les faits sont là. Tu dois le savoir mieux que moi. »

Il soupira profondément et s'assit plus confortablement.

« Ron, nous devons éviter de nous torturer l'esprit. Nous n'y pouvons rien. J'ai lu dans le journal qu'il n'y avait aucun indice susceptible de faire avancer l'affaire. C'est bien la fin de Poudlard, cette fois ci..."

« Poudlard ne peut pas fermer, Hermione, tu le sais bien ! C'est la plus grande école de tous les temps, la plus ancienne, la meilleure ! Tous les secrets, toute l'histoire, tous les indices sur le passé de la communauté magique qu'elle renferme ne peuvent pas disparaître !

Elle détourna les yeux.

« Je fais de mon mieux pour me... »

Mais elle préféra boire une gorgée de thé plutôt que finir sa phrase.

« Ron, y a-t-il le moindre détail, la moindre tâche dans les faits, auquel au pourrait se raccrocher ? »

Il eut du mal à répondre. Parce que cela lui coûtait énormément, et parce qu'il savait que cela détruirait tous les espoirs de Hermione. Il le savait, il était passé par là lui aussi.

« Non. »

Elle eut un profond soupir.

« Alors je suppose que nous sommes simplement supposés nous arrêter de croire que nous en savons plus que les autres. »

Elle se leva, et déclara :

« Je devais me rendre à l'association. Tu m'accompagnes ? »

Il accepta. En passant devant lui, elle laissa flotter dans l'air sa discrète odeur de framboise – cette odeur qui avait toujours retourné le cœur de Ron.

Tandis qu'ils descendaient les escaliers, elle dit :

« Tu sais, tout bien réfléchi, nous en savons même moins que les autres. Nous sommes aveuglés par nos sentiments, qui s'ajoutent à notre désarroi pour ces enfants et leurs familles...

Il repoussa du pied une canette, qui roula quelques mètres plus loin.

A cet instant, un jeune passa sur le trottoir en face en s'exclamant :

« Hey, Hermione ! »

Il lui fit de grands signes de main, auxquels elle répondit avec enthousiasme. Elle souriait, et il se rappela combien son sourire était contagieux.

Lorsque ses immenses yeux se plissaient, lorsque ses pommettes remontaient, lorsque ses fossettes se creusaient, lorsque ses lèvres s'étiraient, lorsqu'elle vous souriait, vous ne pouviez que répondre en retour. Ca n'avait rien à voir avec l'affection qu'on pouvait lui porter ou les relations qu'on pouvait avoir avec elle. C'était un fait, quelque chose qui lui était inné. Ce pouvoir de faire sourire les gens par la beauté de son innocence.

Puis elle se tourna vers Ron :

« Ce garçon a été condamné à 2mois de prison pour avoir défiguré un jeune qui habite pas loin. Ce dernier gardera les cicatrices toute sa vie. Et lui, le coupable, n'a pas parlé pendant son procès, n'a pas cherché à se défendre. Il a énormément de fierté, et c'est... »

Ron l'interrompit fermement :

« Je ne vois aucune fierté là dedans. Il a agi comme un marginal. Il aurait mérité plus. »

Ils s'affrontèrent du regard. Hermione rétorqua :

« Je vois. C'est le monsieur de la police qui parle, là ? »

« C'est le monsieur qui pense que la violence ne résout rien, et qu'on ne devrait pas s'extasier devant un jeune qui a fermé sa bouche pendant son procès. C'est ce genre de jeunes qui ont mené à l'affaire Poudlard, Hermione.»

"Celui qui est derrière cette affaire est un malade mental, Ron, pas un jeune en colère. Et puis nous ne savons même pas si c'est un élève ! Ca peut aussi bien être un professeur, le concierge...Mais on ne devrait pas s'engager dans une discussion sans fin. Nous sommes aux différents côtés du barreau. »

« Parce que tu admets être du côté du coupable ? »

« Je suis du côté de ceux que je comprends. Ce garçon qu'il a défiguré... Il l'avait insulté à propos de son origine. Il l'avait traité de sale pourriture de nègre. Tu te souviens, comment tu réagissais lorsque Malfoy me traitait de sang de bourbe ? Si tu ne vois pas le rapport entre ces deux affaires, alors je ne peux pas t'expliquer...Cependant, je me rends compte que tu as bien changé. Avant, c'était toi l'impulsif qui démarrait au quart de tour, et moi qui essayait de modérer. Comme quoi, avec le temps...»

Elle jeta un coup d'oeil à son alliance, comme si elle voulait signifier "avec le temps, et le mariage..."
Ron se mordit la lèvre. Comment avait-il pu croire qu'elle ne remarquerait pas tout de suite ? C'était Hermione, bon sang !

« Je ne connaissais pas la raison pour laquelle il l'avait frappé... »

« C'est bien le problème des gardiens de l'ordre. Ils ne connaissent bien souvent que la moitié de l'histoire... »

Il se passa la langue sur les lèvres. Une fois de plus, elle en était arrivée à la conclusion qu'elle visait...

Ils étaient à présent arrivés devant la salle qui abritait une des nombreuses associations dont Hermione était membre. Quelque chose vint soudainement à l'esprit de Ron, et tout devint un peu plus clair. Il murmurra :

« C'est pour ça que tu as des doutes à propos de Poudlard? Parce que tu n'as pas confiance en la brigade ? Tu penses qu'ils sont passés à côté de quelque chose d'important, qu'ils n'ont pas été assez efficaces ? »

Elle se dirigea vers la porte comme si elle n'allait pas lui répondre. Elle posa la main sur la poignée, mais tourna tout de même la tête vers lui une dernière fois.

« Je ne le pensais pas le moins du monde, Ron. Mais à présent j'en suis convaincue..."

Elle lui fit un signe de la main et n'attendit aucune réponse pour entrer dans la salle.

£££

En retournant chez lui – il n'irait pas au bureau, ce jour là – il médita longuement. Sur ce jeune, sur le degré de confiance qu'on pouvait accorder à la brigade, sur le coté indiscutable des faits et témoignages, sur Nathalie.

Il avait un jour lu quelques phrases dans un des livres d'Hermione, qui traînait sur une table, ouvert à une page. Enoncées par un philosophe, ces phrases lui revinrent en mémoire violemment et de façon inattendue – alors qu'il pensait les avoir oubliées depuis le jour même où il les avait lues.

Ce philosophe affirmait que nos vies étaient gouvernées par la quete inconsciente d'une sorte de paradis perdu, qu'aucun objet ne restaurera jamais. Ce paradis serait le souvenir inconscient de l'apaisement du besoin, tel que l'a éprouvé le petit enfant grâce à l'intervention d'autrui.

L'homme serait ainsi un être de désir, ses besoins ultérieurs eux-mêmes seraient marqués par l'image de cette expérience inaugurale.

Il n'était pas sur de saisir la raison pour laquelle ces paroles resurgissaient aussi subitement.

Mais peut-être qu'il avait connu ce paradis, l'avait perdu, et qu'à présent il cherchait à le remplacer.

Peut-être avait-il cru que la passion, dans ses histoires amoureuses, ne pouvait pas être prise au sérieux. Qu'elle ne pouvait pas être le fondement de quelque chose de durable...
Que même le moment où on atteignait cette confiance absolue, celui où on est sur de connaître son partenaire comme la paume de sa main, n'était pas une preuve suffisante du contraire...

Et peut-être bien qu'il s'était trompé.

Il avait mis un terme à sa relation avec Hermione, non par parce qu'elle ne lui convenait plus, mais parce qu'il avait craint qu'un jour, l'un des deux se lasse de cette intensité et qu'il soit trop tard.

Or Hermione lui permettait d'obtenir cet équilibre parfait. Elle réussissait à lui faire admettre ses tords non pas par une démonstration qu'elle lui imposait, mais plutôt grâce à celle qu'elle s'efforçait de lui faire découvrir lui-même. Jamais elle ne s'était contentée de lui dire: « c'est moi qui ai raison ». Ca avait toujours été lui qui, après réflexions, s'était rendu compte que c'était le cas.

En résumé, tout ce flot de pensées semblait voué à le faire aboutir à une conclusion – et peut-être que c'était celle que Hermione avait attendu qu'il comprenne, sans essayer de la lui imposer – à savoir qu'il avait besoin d'elle.

Il sortit ses clefs et ouvrit la porte de chez lui. Il espérait que Nathalie ne serait plus là, cela faciliterait les choses.

Malheureusement, elle tronait dans un fauteuil, un mouchoir collé au nez. Lorsqu'il referma la porte d'entrée derrière lui, elle sursauta, et se tourna vers lui.

Il croisa ses yeux rouges et son regard embué.

C'était la première fois qu'il la voyait pleurer. Il n'aurait jamais cru que ça serait possible. Il resta paralysé un long moment, à la fixer avec des bras ballants.

Elle déclara :

« Tu arrives au mauvais moment, j'étais justement en train de nous pleurer. »

Puis elle détourna la tête et posa ses yeux sur la fenetre.

Il se passa une main sur la tête, et se dirigea vers la chambre sans plus de cérémonie. Tout cela devenait totalement hors de controle, et il voulait y mettre un terme au plus vite.

Il ouvrit sa valise, et il jeta pele mêle quelques affaires. Des chemises, quelques robes de sorciers, des pantalons, sa brosse à dents, son uniforme, son insigne. Il referma le sac. Il voulait fuir cette maison, au plus vite...

Il traversa le couloir. Il fallait passer par le salon pour sortir. Il aurait voulu se jeter un sort d'invisibilité pour que Nathalie ne le voie pas, mais ça aurait été terriblement puéril et lache. Il se prépara à affronter la réaction de sa femme – ou déjà ex-femme.

« Où tu vas ? » Demanda t-elle avec un mélange de froideur, de peur et de panique.

« Je ne sais pas » Répondit-il sincèrement.

« Chez Hermione ? » Demanda t-elle avec mépris.

« Non. »

« Menteur. »

Il souffla.

« Qu'est-ce que ça change ? »

Elle renifla.

« Je suis bien mieux qu'elle. Tu veux retourner dans ce quartier mal famé, vivre avec une fille qui n'a rien. Ni beauté, ni intelligence, ni caractère ?»

Il ne savait même pas quoi lui répondre tant ce qu'elle disait était ridicule.Et puis, c'était tout le contraire. Justement...Hermione était belle, intelligente, et avait un fort caractère...

« Bon, allez, au revoir, Nathalie. »

« Nous somme mariés ! » S'exclama t-elle dans un dernier sursaut, en se levant.

Il se retourna :

« Et bien ne t'en fais pas, je ferais tout pour y remédier. »


Et voilà, fin du premier chapitre... qui constitue comme vous l'avez vu à la fois une renaissance et le vrai début de l'enquête concernant les meurtres à Poudlard. L'idée m'ait venue de toutes ces fusillades qui ont lieu dans établissement scolaires étasuniens... Je me suis demandé ce que ça pourrait donner en version HP. Et si un élève de Poudlard arrivait à maîtriser l'avada kedavra et tuait toute une série de camarades, sans montrer son visage ?

;Enfin, avec l'aide d'Hermione, Ron devrait en apprendre un peu plus à présent ;)

Sur ce, je n'ai plus qu'à attendre impatiemment et anxieusement vos verdicts :S

Bisous !!