Note : Cette fic a été pensée et commencée de publier avant la sortie du tome 5. Je la reprend en 2013 en la dépoussiérant un peu et en essayant de recoller les morceaux au canon que nous connaissons désormais. Je vais faire de mon mieux, mais je ne peux pas promettre qu'il n'y aura aucun écart !

Disclaimer: La plupart des personnages ne m'appartiennent pas, l'univers d'Harry Potter non plus. Tout a JKR.

Chapitre I: Tout était dit.

Pourquoi remuer aujourd'hui de vieux et douloureux souvenirs ? Pour que ceux qui ont souffert par notre faute comprennent que nous n'avons pas tous eu le choix. Ce récit s'adresse aux enfants, pour qu'ils ne fassent pas ces erreurs et ne tombent jamais dans cet engrenage dont on ne peut plus sortir.

Il y a maintenant bien longtemps, vivaient à Poudlard école de sorcellerie, neuf adolescents en passe de devenir des adultes que quelque chose d'indescriptible liait. Ensemble ils régnaient sur leur monde, et se sentaient capable de faire écrouler des murs. Ils étaient neuf, neuf que les autres aimaient admiraient, détestaient… Ils déchaînaient les passions ne laissaient personne indifférent. Neuf adolescents pleins de vie, d'espoirs, et de projets. Tout aurait pu aller bien, si au cœur de ces neufs âmes ne se lovait pas un serpent endormi qui ne demandait qu'à se réveiller pour changer à jamais le cours de la vie de ces enfants. Une vipère qui ne laisserait aucun d'eux devenir des adultes sans histoires, elle les rendrait démoniaques ou les condamnerait au silence, elle ne leur laisserait jamais l'ombre d'une chance. J'étais l'un des neuf.

Certains d'entre nous étaient foncièrement méchants et auraient servi le mal quoiqu'il soit arrivé, pas tous… Il y a très longtemps, un prince fou demandait les yeux pleins de larmes « Pourquoi raconter ces choses aux enfants ? ». La vérité, c'est qu'à nous, on les a racontées trop tôt…

Pour comprendre cette étrange histoire, il faut remonter à cette soirée d'hiver où je crois se trouve la racine de tout, et à Poudlard, au temps où ils se croyaient les rois. Je ne n'ai pas eu connaissance de tout au moment où ça arrivait, je ne l'ai appris par bribes que bien plus tard, aujourd'hui je reconstitue le puzzle des neufs pour vous.

Il lui claqua violemment la porte au nez, et Merope tomba lourdement dans la neige. Toutes sortes de pensées s'entrechoquaient dans son esprit, elle se releva péniblement et entreprit de se frayer un chemin dans l'allée encombrée par la neige. Elle avait froid, la colère et la déception l'empêchaient d'avoir les idées claires, les larmes qui lui brouillaient les yeux lui encombraient la vision plus que le brouillard épais de cette fin d'après-midi de janvier, et son ventre portant le bébé presque à terme la fit trébucher maintes fois. Elle ne savait où elle allait, mais elle voulait quitter au plus vite cette maison où tout lui serait désormais hostile.

Elle avait cru qu'il comprendrait, envers et contre tous elle l'avait aimé, mais Tom venait de prouver aux Gaunt qu'ils avaient raison. Tom était le jeune homme le plus terre à terre et le plus dénué d'imagination qu'ils connaissaient, jamais il ne serait en mesure de la comprendre.

Merope Gaunt n'était pas une jeune fille comme les autres, elle était une sorcière, comme son père. Elle avait grandi dans le village de Little Hangleton sans que personne ne se doute de sa vraie nature. Les Gaunt vivaient exclus dans la misère. Pourtant, ils descendaient de sorciers prestigieux. Merope était fatiguée d'être battue par son père et tyrannisée par son frère, elle passait des heures à contempler la fenêtre ouverte. Elle rêvait d'un échappatoire et Tom Jedusor semblait parfait pour ce rôle. Il était beau, il était riche... La seule ombre au tableau c'était qu'il était moldu, si elle l'épousait, Elvis Gaunt, la père de Merope, la battrait jusqu'à la mort. L'autre obstacle c'était que Tom méprisait Merope, ses airs de souillon et sa famille douteuse. Puis un jour, les deux hommes de la famille Gaunt furent envoyés à Azkaban, Merope y vit la chance de sa vie. Elle concocta un filtre d'amour et parvint à le faire boire à Tom. Il l'épousa, lui offrit de nouveaux vêtements, et ils vécurent heureux. Quelques temps. Sous l'effet du filtre, Tom se fichait bien que Merope soit une sorcière, il était envoûté, et jamais la jeune femme n'avait osé cesser de lui faire boire la potion. jamais, jusqu'à ce matin de décembre 1926. Ils vivaient heureux depuis 2 ans, elle portait leur enfant qui arrivait bientôt à terme, il n'oserait pas la jeter dehors. Que nenni ! Il avait hurlé, frappé, brisé des vitres avant de mettre une Merope suppliante à la porte de sa maison.

Il ne voulait plus d'elle ni de son gros ventre, il le lui avait bien signifié, alors une fois passé le portail de la propriété des Jedusor, elle ne sut plus où aller. Plutôt mourir que de remettre les pieds dans la masure de l'enfer où elle avait grandi. elle avait 22ans et nulle part où se réfugier. Sa chance pouvait être Finch, l'autre sorcier du village, le seul, ils avaient le même âge et étaient camarades. Il habitait loin, lorsqu'elle arriva, elle ne sentait plus ses membres engourdis par le froid. Fébrilement, elle frappa à la porte mais personne ne vint lui ouvrir. Cela faisait près d'une heure qu'elle attendait le retour de Finch lorsque la première contraction se fit sentir. Son enfant, non, il ne pouvait pas venir au monde maintenant… Vite, elle réfléchit, Finch ne serait peut-être pas de retour avant plusieurs heures et d'ici là, elle et son bébé seraient morts de froid. Elle n'avait personne à qui demander de l'aide, les gens du village l'auraient volontiers laissée crever au pas de leurs portes. Ils l'avaient toujours considérée comme une originale et à Little Hangleton, on n'aime pas l'originalité, et ce n'était pas la générosité qui les étouffait… Elle n'avait plus qu'une option : persuader Tom de la laisser mettre leur enfant au monde dans sa maison. Elle était à bout de forces, mais pour la survie de son enfant, elle devait arriver coûte que coûte jusqu'à la maison où tout son être était haït.

Lorsqu'elle frappa, Tom faillit lui claquer une seconde fois la porte au nez, mais l'expression de douleur sur le visage de la jeune femme le retint, Merope ravala sa fierté et lui implora la charité :

« Tom, si tu ne me laisse pas entrer, ton fils mourra avec moi. »

« Le monstre auquel tu vas mettre bas ne sera jamais mon enfant Merope vas-t'en ! »

« C'est la colère qui te fait parler ainsi, je sais qu'au fond tu n'es pas si cruel Tom. Je t'en supplies, épargnes-le, tu n'entendras plus jamais parler de moi… je te le promets, mais laisse-le vivre… »

Il finit par consentir à lui offrir un abri, mais ce ne fut pas une chambre qu'il lui prêta, il la mena à l'étable, elle ne méritait guère mieux à ses yeux.

Le 31 décembre au matin, Finch arriva chez lui, il trouva un message de Merope sur sa porte, il la tapota avec sa baguette et entendit la voix à bout de forces : « Aide-moi. Tom m'a jetée dehors, je lui ai tout dit. J'ai affreusement mal, le bébé arrive. Je vais chercher refuge au manoir, viens m'y retrouver. Merope. »

Finch partit aussitôt, le message datait de la veille, Merlin seul pouvait savoir ce qui avait pu lui arriver entre temps, Tom avait bien pu la laisser accoucher dans la neige et elle serait morte à cette heure.

Finch tambourina à la porte du manoir, un Tom ensommeillé lui ouvrit, Finch l'attrapa au col et lui intima :

« Dis-moi immédiatement où elle est ! »

« Lâche-moi ! Sinon tu ne risque pas de la retrouver. »

Il le lâcha à contrecœur.

« Parles ! »

« Hier elle était à l'étable. Vas voir si elle y est toujours. Et je ne veux plus que tu mettes les pieds ici. »

Le sorcier ne prit pas la peine de répondre et partit vers la grange. Le spectacle qui l'attendait derrière la vieille porte en bois n'était pas de bon augure. Une jeune femme pâle comme la mort gisait inconsciente dans le foin ensanglanté, sur son ventre un nourrisson nu s'égosillait. Justin se précipita sur Merope. Mais elle ne réagit pas. Il jeta un coup d'œil au nouveau-né. Sa mère avait usé ses dernières forces pour couper le cordon ombilical et faire un nœud sommaire, puis elle l'avait recouvert de paille pour qu'il aie le moins froid possible. Soudain un murmure s'échappa des lèvres de Merope :

« Finch, tu as fini par arriver… »

« Ne parles pas, gardes tes forces, ne te fatigues pas… »

« Je vais mourir de toutes façons, c'est trop tard. »

« Non je vais t'aider ! »

« Tais-toi et écoutes-moi »

Il s'approcha pour entendre sa voix qui n'était qu'un faible chuchotement.

« Mon fils… Il s'appelle Tom Jedusor… Ainsi son père ne pourra pas dire qu'il ne le connaît pas. Et Elvis… comme mon père. Mets-lui ma médaille et graves son nom derrière. »

Justin promit d'un acquiescement.

« Fais-le maintenant, s'il-te-plait »

Le jeune homme s'exécuta.

« Maintenant essaie de monter dans ma chambre au manoir, récupère mes affaires, je ne veux pas que les Jedusor les aient. »

Finch transplana. Il mit une dizaine de minutes à tout rassembler. Lorsqu'il redescendit, le bébé n'était plus là et Merope était morte.