Quinze ans plus tard

Chapitre 1 : Mr et Mrs Potter

Dans une petite maison, dans la banlieue de Londres, vivaient Mr Potter, sa femme et leur petite fille de sept mois, Lily. Mr et Mrs Potter travaillaient au Ministère de la Magie, au Département de la Défense contre les Forces du Mal. Depuis quelques années, après que Mr Potter ait anéanti le Seigneur des Ténèbres, Voldemort, on avait vu l'un de ses Mangemorts devenir de plus en plus puissant et acquérir une force égale à celle de son prédécesseur. Ce nouveau maître du Mal se faisait appelé Lucifer. . . Mais les Potter savaient qu'il se prénommait Lucius.

Cela faisait des mois que les Potter étaient à sa recherche. Il y mettaient toutes leurs forces ; c'était plus, pour eux, une vengeance personnelle qu'une quête pour le bien. En effet, le couple avait côtoyé le fils de Lucifer pendant leurs années d'études au collège Poudlard, l'école de sorcellerie, et ils en avaient gardé un souvenir amer. Mr Potter et le fils de Lucius se détestaient et s'évitaient l'un l'autre, s'insultant dans les couloirs : un jour, Mr Potter et le fils de Lucius s'étaient violemment battus, en plein couloir, pendant leur sixième année d'études, ce qui leur avait valu une semaine à l'infirmerie.

Ce soir-là, c'était une belle soirée d'été. Mr Potter, un jeune homme de vingt-sept ans grand, mince, ses cheveux noirs ébouriffés tombant sur ses lunettes rondes, donnait à manger en souriant à sa petite fille qui avait les mêmes yeux verts émeraude que son père. Mrs Potter, quant à elle, était assise dans la cuisine, en face de son mari, ses longs cheveux tombant en cascade, cachant son visage. A l'aide d'une plume grise, elle écrivait sur un vieux parchemin jauni.

« A qui écris-tu ? demanda Harry.

- A Colin. . . ça fait au moins huit mois qu'il n'a pas eu de nos nouvelles. Il ne doit même pas savoir que nous avons un bébé.

Le bébé en question poussa un petit cri comme pour rappeler à son père qu'il avait faim.

Dans la cuisine des Potter, il y avait beaucoup de choses anormales. Une grande cage dorée, dans laquelle dormait une vieille chouette blanche comme la neige, occupait tout un coin de la pièce. La vaisselle était en train de se faire seule tandis qu'un énorme chaudron noir bouillait dans la cheminée.

- Colin. soupira Mr Potter tandis qu'il ouvrait un pot de compote de citrouille, si un jour tu m'avais dit que je garderais contact avec lui une fois adulte, je ne t'aurais pas crue. . .

- Tu ne le supportais pas, avoue-le ! répondit Mrs Potter en souriant à son époux.

- Oh, si, je l'aimais beaucoup. surtout lorsqu'il n'était pas là. . .

Tous deux se regardèrent, puis éclatèrent de rire. Mrs Potter se leva tout en pliant le parchemin, puis, d'une caresse, réveilla la chouette endormie dans la cage.

« Hedwige. . . dit-elle doucement. Je sais que tu n'es pas d'humeur, mais peux-tu porter cela à Colin ? Un bon goûter t'attendra lorsque tu reviendras, c'est promis. » La chouette se réveilla d'un coup, hulula doucement puis partit, le parchemin attaché à sa patte. Mrs Potter la regarda partir par la fenêtre, puis revint s'asseoir à la table, où Mr Potter avait pris Lily dans ses bras.

« Et c'est qui le bébé à son Papa ? C'est qui ? faisait-il d'une voix enfantine.

- Lily ! répondait la voix riante de l'enfant.

Mrs Potter hocha la tête, souriante, puis rangea la vaisselle qui avait fini de se laver.

Il était près de huit heures et demi.

Soudain, on sonna à la porte.

« Laisse Ginny, j'y vais, déclara Mr Potter.

Il prit sa fille dans les bras, celle-ci fit un bruit bizarre qui fit éclater de rire son père. Jamais il n'avait été aussi heureux depuis le début de sa vie.

Jusqu'à ce qu'il ouvre la porte.

Son rire s'évanouit dans le soleil couchant en voyant la silhouette sombre et terne qui se tenait sur le perron de sa porte. Harry serra sa fille un peu plus fort contre lui.

« Je peux vous aider ? demanda-t-il d'une voix grave à l'homme en face de lui.

- Je t'en supplies, Harry. . . L'homme avait une voix grave et rauque, mais Mr Potter pouvait y sentir la panique et le désespoir. Il faut que tu me laisses entrer !

- Qui êtes-vous ? demanda Harry, en amorçant un mouvement pour fermer sa porte. Mais la personne en face de lui, d'un geste vif, la poussa vivement.

- Si tu me laisses entrer je te dirais tout ! Je SAIS où se cache Lucius. . . enfin Lucifer.

- Vous pouvez me le prouver ? Et d'ailleurs, comment connaissez-vous mon prénom ?

- Tu ne me reconnais PAS ? Je te dit que si tu me laisse entrer, je te dirais tout. Et si mon nom ne te dit rien, mais cela m'étonnerait beaucoup, tu peux me laisser repartir, je t'en donnes ma parole de sorcier.

Harry relâcha un peu l'étreinte qu'il avait sur la porte. Donner sa parole de sorcier était l'une des promesses qu'un sorcier digne de ce nom ne pouvait transgresser. Il déclara d'une voix solennelle :

- C'est d'accord. Mais vous restez dans l'entrée.

L'homme parut soulagé : « Merci, tu va voir ça en vaut la peine. . . j'ai changé. . . sa faute. . . comment ? » Il prononçait un tas de mots qui n'avaient aucun sens entre eux.

Ginny apparut dans l'entrée, souriante, mais voyant l'inconnu qui se trouvait dans la pièce, son sourire disparut. Elle s'avança et prit l'enfant que son mari lui tendait.

Harry lui résuma la situation. A la lumière de l'entrée, on voyait un homme dont les cheveux blonds étaient presque entièrement rasés, dépassant d'à peine deux ou trois millimètres de son crâne. Des cernes grands comme des soucoupes soulignaient des yeux gris. L'homme, à l'évidence, ne s'était pas rasé depuis des jours, ce qui laissait apparaître un voile gris sur son menton pointu.

« Qui êtes-vous ? répéta Harry.

L'homme prit une grande inspiration, puis, déclara de sa voix rauque :

Drago Malefoy.