Passing By
Auteur : DeltaSwan90
Traduction : LiLi26
Genre : romance/drama
Résumé : C'était une loi écrite de la France Révolutionnaire "Un homme accusé d'un crime et condamné à être pendu peut être sauvé par une demoiselle vertueuse qui accepte de l'épouser".
T/N : Bonjour et bienvenue sur ma nouvelle traduction, j'espère que cette histoire vous plaira autant qu'à moi. Pensez à laisser quelques commentaires pour me faire part de vos pensées.
N'hésitez pas à poser des questions, je les transmettrai à l'auteur pour qu'elle y réponde. Et ça lui fera bien plaisir de savoir que son histoire vous plait.
Un énorme merci à ma beta pour la relecture, mes chapitres sont toujours meilleurs après son passage !
Bonne lecture :D
Chapitre 1 : Seule
Une petite ville en dehors de Paris, France, 1852
Ma vie était un tourbillon. Mes journées se ressemblaient toutes. Je traversais la routine quotidienne sans vraiment la vivre. Je m'habillais, je me nourrissais, et accomplissais les tâches qui avaient besoin d'être faites, mais je ne prenais plus aucun plaisir à vivre. J'existais simplement. Tellement de choses, de saisons, d'amis, et même la famille, allaient et venaient comme ça leur plaisait, mais quand les temps étaient durs je gardais mon menton levé.
Mes parents s'aimaient l'un l'autre plus que je ne l'avais jamais vu ou même entendu parler. Mon père, Carlisle, était anglais, mais il avait passé ses années d'études dans les montagnes d'Italie. Il était tombé amoureux de ce peuple, de sa culture, et plus que tout, de la langue.
Mon père était un étudiant avant tout, raison pour laquelle il quitta l'Angleterre à seulement 16 ans. Il avait décidé de continuer son étude de l'italien parmi ceux dont c'est la langue maternelle. Avant peu il le parla couramment. A 20 ans, il eut à nouveau envie de bouger, et quitta son Italie bien aimée pour une nouvelle aventure. Il se retrouva donc ici, à Paris, la ville de l'amour.
Les débuts furent difficiles. C'était une époque sombre en France, et les gens n'étaient pas aussi confiants qu'ils le sont aujourd'hui. Il trouva difficile d'apprendre le langage quand personne ne voulait lui parler. Mais, le destin sourit à mon père le jour où il rencontra ma mère. Elle était une femme simple. Elle travaillait dans la boulangerie de sa tante pour joindre les deux bouts. Père entra juste à l'heure du souper. Il n'avait pas beaucoup d'argent, dépensant tout ce qu'il avait en les frais de scolarité et loyer. Mais il trouva assez de pièces pour acheter un petit pain pour le diner. Il essaya d'en commander un à ma grande tante mais il ne trouvait pas le bon mot pour s'exprimer. Puis, ma mère, ma douce et tendre mère, Esme, l'aida. Je n'oublierai jamais l'histoire de leur rencontre aussi longtemps que je vivrai.
''Petit pain*,'' lui demanda-t-elle après l'avoir vu hésiter dans la boutique, pointant du doigt et disant des mots étranges avec un accent amusant.
''Huh,'' fit-il.
''Petit pain*,'' dit-elle à nouveau, levant un pain pour que mon père le voit.
Il lui sourit. ''Oui, mademoiselle.*''
Elle fit le tour du comptoir et lui donna le petit pain et un baiser sur la joue.
Ils ne se quittèrent plus depuis cet instant.
Mon père était fier de moi. Il m'avait bien éduqué, et me disait souvent qu'il avait bien fait de me prénommer ainsi. Ma mère avait hésité à me donner un prénom italien alors que j'allais grandir avec des enfants français. Ça ne le dissuada pas. Au moment où il me vit, sa fille, il ne pouvait penser à aucun autre nom.
Isabella. Bella. Beauté.
Les amis de mes parents me racontaient souvent des histoires de comment ils s'occupaient de moi quand j'étais enfant, m'emmenant en ballade, m'achetant des bonbons, et simplement… étaient heureux. Mon père eut un merveilleux travail en tant que professeur alors notre vie passa de légèrement difficile à véritablement fastueuse. On emménagea dans une grande maison ancienne près du parc principal dans laquelle je vis encore à ce jour.
Heureusement, mon père m'avait appris que les livres étaient plus importants que les robes, et qu'une tête bien pleine sur mes épaules m'emmènerait plus loin que ne pourrait le faire ma participation dans le monde. Il m'avait enseigné tous les sujets, mais mon préféré était toujours les langues, tout comme mon papa. Il m'avait aidé pour l'anglais, le français et l'italien j'avais vraiment appréciée l'anglais, alors mon père et moi le parlions dans la maison. Même ma mère était en mesure de faire la conversation avec nous après quelques années d'étude.
Père était toujours d'accord pour nous aider toutes les deux dès qu'il le pouvait. Je les trouvais parfois dans notre bibliothèque, assis à côté du feu sur notre grand canapé vert, lisant ensemble.
Je m'étais souvent demandé si je trouverais un jour un amour comme celui-ci. Cela semblait improbable avec tous ces crapauds bondissant de soirée en soirée pour grimper sur l'échelle sociale. Cela me rendait malade de voir ça.
Ce n'était pas que mes parents me poussaient à trouver quelqu'un à épouser ils ne me forceraient jamais à faire quelque chose que je ne voulais pas, mais ils me poussaient à trouver mon bonheur.
''Bella mia (Ma Bella),'' disait mon père. ''On doit chercher son bonheur. Si je ne l'avais pas fait, je n'aurais jamais trouvé ta mère, et je ne t'aurais jamais connu. Alors peu importe l'importance, fais toujours ce que ton cœur te dicte.''
Il, bien sûr, parlait de son amour des langues. S'il n'avait pas tout abandonné pour partir en Italie pour poursuivre sa passion, il n'aurait jamais eu cette vie.
Mon père était mort il y a deux ans de la fièvre typhoïde.
Ma mère essaya, elle essaya vraiment. Mais, elle ne fut plus jamais la même après sa mort. Je n'arrivais pas vraiment à mettre le doigt dessus. Elle était toujours ma mère. Elle prenait soin de moi, et elle m'aimait profondément, je savais tout cela. Mais une part inconnue d'elle, une part que je ne pouvais pas voir, était partie. On passa l'année et demie suivante à vivre dans le calme. C'était une lutte pour ma mère de passer la journée. Elle devenait de plus en plus faible. Je crus que peut-être elle avait quelque chose, mais elle ne s'en remit jamais.
Je regardais ma mère lentement m'échapper jusqu'à ce qu'elle s'en aille dans la mort.
Son enterrement fut difficile à supporter. C'était comme si je lui disais au revoir à elle tout autant qu'à mon père une nouvelle fois. Car elle portait un morceau de lui avec elle tout le temps, mais maintenant il n'était plus là non plus. La seule joie était le fait que je pouvais toujours garder notre maison. Ils seraient toujours vivants là, me disais-je.
Après un moment, ma vie redevint normale en quelque sorte. J'étais capable de voir des gens et faire des courses. Je devais admettre, que pour une femme de mon âge c'était excitant d'une certaine façon, même si c'était peu conventionnel, de vivre par moi-même. Je me prouvais que je pouvais y arriver sans mes parents, peu importe combien c'était difficile. J'étais assez forte pour être sans eux.
Même dans la mort, ils prenaient toujours soin de moi. Mon père avait tout laissé à ma mère pour qu'elle puisse s'occuper de moi, puis ma mère m'avait tout laissé. C'était une somme modeste, certainement assez pour vivre à peu près un an. Je sus alors, tôt ou tard, que j'allais devoir trouver une source stable de revenu.
Et me voilà, six mois après la mort de ma mère, prête et en mesure de travailler. Je m'étais rendu dans chaque boutique à distance de marche de ma maison. Je ne possédais pas de cheval, alors je devrais me rendre à mon travail à pied. Mais, alors que les semaines passaient, je ne fus pas en mesure de trouver quoi que ce soit. Je pourrais sûrement travailler en tant que couturière ou peut-être même dans une usine, mais cala ne me rapporterait pas assez pour garder la maison de mes parents. Elle nécessitait quelques entretiens, et je n'étais pas capable de le faire par moi-même. Je faisais tout mon possible pour économiser. Je n'employais même pas de servante. Normalement, une maison de cette taille devrait en avoir une, mais je ne pouvais pas jeter l'argent par les fenêtres comme ça, surtout que je pouvais faire la cuisine, le ménage, et faire les courses par moi-même.
Par-dessus tout, je dois garder cette maison. C'est la dernière chose qu'il me reste d'eux. Je pourrais prendre leurs possessions si je devais partir, mais ça ne serait pas la même chose. Je peux toujours les sentir dans l'air. Je peux entendre ma mère rire ou voir mon père lire. Ça serait trop dur de laisser ça derrière moi.
J'étais assise dans ma cuisine juste après avoir fini mon petit déjeuner quand j'entendis quelqu'un toquer à la porte.
Je me levais rapidement, ne voulant pas être grossière, et me dépêchais d'aller à la porte.
Je luttais avec la serrure, encore un ajout à la liste des choses qui ont besoin d'être réparées. J'étais fière de mon éducation, mais parfois je m'admonestais de n'avoir jamais appris comment résoudre des problèmes simples comme celui-ci.
J'ouvris la porte pour trouver le gendarme* local sur le palier. C'était un gentleman plus âgé, avec des yeux bruns très doux. Il faisait toujours en sort de s'arrêter pour me rendre visite dès qu'il le pouvait. Je pense qu'il était inquiet de me voir vivre toute seule comme je le faisais.
''Mademoiselle Swan*,'', dit-il avec le sourire.
''Bonjour, gendarme*. Voulez-vous entrer ?''
''Je ne peux rester. Je voulais juste passer voir comment tu allais.''
En dépit de moi-même, je ris. ''Je vous assure, gendarme, je vais très bien. Les temps ne sont pas si troublés pour que vous vous inquiétiez ainsi pour moi.''
Ce n'était pas entièrement un mensonge. Je ne pouvais tout simplement pas supporter la pensée de le voir se soucier de mon bien être quand il avait sa propre famille à s'occuper.
''Oui, je sais ça,'' dit-il un peu rudement. Il avait toujours tendance à être comme ça quand je le sermonnais comme une vieille femme.
''Alors pourquoi assombrissez-vous ma porte d'entrée en cette belle matinée,'' taquinai-je.
''Bella,'' dit-il doucement. ''Il y a eu des signalements d'attaques dans le quartier. Attaques… sur des femmes. Je veux simplement que tu sois prudente.''
''Charlie,'' dis-je tendrement. ''J'ai vécu ici toute ma vie. J'ai grandi et joué dans cette rue. Je ne peux même pas imaginer quelque chose de sinistre arriver près d'ici.''
''Je sais que cela ne semble pas possible, mais je veux que tu sois prudente. Ne vas nulle part seule la nuit. S'il te plait, calme l'esprit d'un vieil homme.''
Je souris, c'était réconfortant de savoir qu'il y avait toujours quelqu'un qui faisait attention à moi.
''Merci, vraiment. Je sais les horreurs que vous devez voir dans votre travail. Et je promets de tenir compte de votre avertissement.''
Je dis tout ça sans vraiment le penser. Je connaissais les rues autour de ma maison presque mieux que je me connaissais. En plus, il n'y avait même pas de vol par ici depuis au moins 10 ans. Je ne voulais juste pas que Charlie s'inquiète.
''Très bien, alors, je dois y aller. Vas-tu en ville aujourd'hui ?'' demanda-t-il, sa voix remplie d'inquiétude.
''Oui, j'ai besoin de faire quelques achats…'' Je remarquai l'expression de son visage. On pouvait la voir sur n'importe quel père du monde quand sa fille s'apprêtait à faire quelque chose d'imprudent. ''Ne vous inquiétez pas, je pars maintenant, et je devrais être de retour avant la mi-journée,'' dis-je avec légèreté, essayant désespérément de l'assurer que j'allais au moins essayer d'être prudente.
''Oui, oui. Eh bien, bonne journée mademoiselle Swan,'' dit-il alors qu'il se tournait.
''Bonne journée, gendarme*,'' lui souhaitai-je.
Je fermai la porte et me préparai pour ma rapide visite en ville.
Mes courses étaient faites, je faisais le chemin lentement à travers les rues, prenant mon temps et profitant du soleil de mai.
Je me retrouvai sur la place centrale. J'aimai être là, c'était habituellement plein de gens heureux, vaquant à leurs affaires. Parfois, je trouvai un banc pour m'asseoir et regarder les gens aller et venir.
Aujourd'hui n'était pas un de ces jours heureux.
Il y avait une large foule, et ils se tenaient tous immobile. J'allais vers eux pour essayer de mieux voir, et je regrettais de l'avoir fait.
La potence était de sortie. Aujourd'hui était un jour d'exécution.
De l'angle par lequel j'étais entrée dans la place, j'étais assez prêt de la structure de bois. Je pouvais voir la ligne d'hommes qui se tenaient là, enchainés, attendant de mourir. Je frissonnais en voyant un homme tomber à travers la trappe, la corde autour de son cou. Des larmes piquèrent mes yeux, et je détournai mon regard. Je ne pouvais pas comprendre ce type de châtiment. Je savais que peut-être certains d'entre eux le méritait. Mais, se tenir là et regarder eh bien, je ne pouvais simplement pas le faire. Je passais simplement par là. Ça n'avait rien à voir avec moi.
Alors que je me tournais pour partir, j'entendis le surveillant appeler la personne suivante.
''La cour a déclarée Edward Cullen coupable de vol et de meurtre et pour cela, l'a condamné à être pendu.''
Cullen, pensais-je, ce n'était certainement pas un nom français. C'était anglais de ce que je pouvais en dire. Ils ne pouvaient pas exécuter un anglais ici, n'est-ce pas ?
Je ne pourrais pas dire ce qui m'a fait me retourner, mais je le fis.
Même de loin, je me perdis dans le vert tourbillonnant des yeux de cet homme. Sa mâchoire était carré et masculine. Ses sourcils forts et réguliers, et ses cheveux de bronze étaient ébouriffés et hirsutes.
Mes yeux regardèrent le reste de son corps, et je sentis ma respiration changer. Il était grand et fin. Ses bras étaient tendus, et ils donnaient l'impression de pouvoir offrir une étreinte confortable…
A quoi tu penses ! C'est un meurtrier !
Je n'arrivais pas à mettre du sens à tout ça.
Mon esprit s'emballait à toute vitesse mon cœur engageait une course folle. Même en connaissant son statut de meurtrier, je sentis une vague de tristesse m'envahir, plus qu'avant. Cet homme… comment quelqu'un comme lui pouvait être condamné à mourir ? Il semblait si doux et sincère. Je veux dire, il ne se débattait pas comme j'avais vu l'autre homme faire. Je continuai de fixer son visage, et je ne pus que retenir mes pleurs quand je reconnu l'expression que j'y trouvais.
Il semblait pleinement content. Comme s'il était en accord avec le fait qu'il était sur le point de mourir. Me voilà sur le point de m'effondrer à cause d'un homme que je ne connaissais même pas, et il souriait presque.
Je devais faire quelque chose… n'importe quoi. Je ne pouvais pas me tenir là et regarder sa mort arriver.
Puis… soudainement, comme un éclair, les mots de mon père envahirent mon esprit.
''Alors peu importe l'importance, fais toujours ce que ton cœur te dicte.''
C'était définitivement quelque chose d'important.
Il n'y avait qu'une seule chose que je puisse faire.
Je fendis mon chemin à travers la foule, et juste au moment où le bourreau allait mettre la corde autour de son cour, je retrouvai ma voix et hurlai. ''Attendez !''
A chaque fois qu'il y a une petite phrase ou un mot suivit d'une *, ça veut dire que c'est en français dans le texte !
