La lumière de l'ascenseur grésillait, éclairant de temps à autre, les corps de deux agents jusque là inconscients. Elle n'avait pas voulu se séparer de lui. Ils s'étaient rués dans l'ascenseur, qui faisait aussi office de bureau de Gibbs ou de confessionnal. Mauvaise idée… Tony ouvrit les yeux et fit un tour d'horizon. Le plafond de l'ascenseur était éventré. Une plaque de métal menaçait de tomber. De la poussière, beaucoup de poussière. Et Ziva… Ziva qui ne se réveillait pas.
Ziva, murmura-t-il sans bouger. Ziva !
Elle émit un grognement. Il voulut crier un ouf de soulagement mais se retint.
Tony, tu n'as rien ?
Rien de grave, je pense… Et toi ? Rien de cassé ?
Non je ne crois pas.
Ils se relevèrent doucement. L'ascenseur trembla et ils se retrouvèrent projetés contre la paroi. Tony serrait Ziva de toutes ses forces. Il recouvrait sa tête.
On doit bouger le moins possible Ziva.
Elle tremblait. Ziva tremblait ? Non, pire. Elle sanglotait. Il resserra son emprise.
On va bien Ziva. Ils vont nous sortir de là.
Et Gibbs ? Et McGee ? Et Abby ?
McGee est intelligent. Il a du se ruer vers la sortie. Et Gibbs a sûrement fait sortir Abby avant l'explosion.
On n'en sait rien.
C'est vrai. Mais j'essaye d'y croire. Au moins jusqu'à ce qu'on sorte. Je pèterais un plomb si jamais je devais encore perdre quelqu'un de cette équipe.
Cette équipe avait tant souffert au fil des années. Kate… Jenny…
Au moins, on sait que Palmer et Ducky vont bien. Breena est sûrement devenue Madame Palmer à l'heure qu'il est.
La pauvre, plaisanta Tony.
Ce qui lui valut un slap de Ziva. Un petit slap. Il n'aurait pas du avoir si mal. Sa tête tournait. Quelque chose clochait.
Excuse-moi Tony.
Il s'accroupit et se prit la tête entre les mains, en grimaçant de douleur. Elle s'agenouilla près de lui. Puis regarda sa main, en sang.
Non, ce n'est pas vrai…
Ca va. C'est qu'une petite commotion cé… Aië putain ça fait mal.
Il leva les yeux et croisa le regard horrifié de Ziva
Ca va je te dis. Ne t'inquiète pas, tenta-t-il de la rassurer.
Non ça ne va. Tu saignes du nez. Ce n'est pas une petite commotion.
Tony s'essuya le nez. Sa tête devenait lourde. Peut-être que s'il fermait les yeux, rien qu'une seconde, ça irait mieux.
Non, non, non, Tony reste avec moi.
Elle s'assit et l'allongea en posant sa tête sur ses genoux.
Tu ne peux pas fermer les yeux. Tu ne dois pas dormir tu m'entends.
Je vais essayer, répondit-il, faiblement.
Tu dois continuer à me parler. Regarde-moi !
Il avait maintenant du mal à reprendre son souffle. Ziva paniqua. Elle entendait du monde autour de l'ascenseur. Les secours commençaient à s'organiser.
A l'aide ! On est coincé !
Une voix étrangère lui répondit.
Ca va aller Madame. Combien êtes-vous ?
Il n'y a que moi et Dinozzo. Il ne va pas bien. Il s'est cogné la tête.
On fait au plus vite. Gardez-le éveiller.
Elle croyait que le secouriste allait s'éloigner.
Attendez ! L'agent Gibbs va bien ?
Oui, il est dehors avec Mademoiselle Sciutto.
Et l'agent McGee ?
Je ne peux pas vous répondre.
Quoi ? Mais où est-il ?
On l'a transporté à l'hôpital. On s'occupe de lui. Ne vous inquiétez pas. Vous devez garder l'agent Dinozzo réveillé d'accord ?
Elle n'arrivait pas à y croire. Comment tout son monde pouvait s'écrouler en une fraction de seconde ? Mais le secouriste avait raison.
Tony. Regarde-moi s'il te plait.
Il leva lentement les yeux vers elle.
McGee va s'en sortir, arriva-t-il à articuler.
Et toi aussi.
Il parvint à sourire.
J'avais imaginé ça autrement…
Imaginé quoi ?
Puis elle réalisa de quoi il parlait.
Je ne veux pas que tu penses à ça. Si tu meurs, je te tue ! Tu ne peux pas me laisser toute seule. Tu n'as pas le droit de m'abandonner. Tu sais pourquoi ?
Je surveille tes arrières. Et toi les miens, murmura-t-il, encore plus faiblement.
Ses yeux se fermaient petit à petit. Ziva lui prit la main et la serra aussi fort qu'elle pouvait.
Exactement. Je ne m'en sortirais pas sans toi. Tu dois rester en vie parce que tu dois rester à mes côtés.
Zi… Je… je n'y arrive pas.
Bien-sûr que si ! Ecoute-moi. Je… Je t'aime Tony. Tu dois rester en vie pour faire partie la mienne. S'il te plait. Je t'aime.
Il voulait lui répondre. Mais aucun son ne sortit de sa bouche. Ses yeux se fermèrent. Et elle avait beau lui répéter ces mots, ils ne se rouvraient pas. Elle ne pût que crier.
Si ça vous a plu, je pourrais éventuellement écrire une suite. A vous de juger !
