Bonjour à tous. Voici le premier ProtoCreed français de ce site.

C'est un Alex/Des divisé en plusieurs chapitres.

Enjoy !

« First meeting »

Le Bad Weather était un bar très chic, très select, et la plupart des guides touristiques le qualifiait à la fois de suicide pour le porte-monnaie et de paradis pour les amateurs de cocktails. Le guide qu'avait consulté Shaun Hastings avant de traverser l'Atlantique rajoutait une recommandation : ne pas oublier de goûter une des fiertés de la maison : un mélange bizarre baptisé Shirley Templar.

Mais le Bad Weather avait eu le malheur de se retrouvé juste à côté d'une zone de contamination du Blacklight. Dans le mouvement de panique ayant suivi, le bar fut abandonné, puis condamné par les autorités. Le seul moyen d'y entrer était une petit porte de derrière fermée à clé.

Desmond Miles possédait la clé. Il était la dernière personne à avoir fermé cette porte et, les Templiers et l'épidémie aidant, il n'avait jamais pu la rendre. L'un dans l'autre, aujourd'hui ça l'arrangeait. Il cherchait un endroit tranquille pour parler avec Alex Mercer. Un endroit dont personne ne s'approchait à moins de vingt mètres, et où jamais le Blackwatch n'aurait l'idée de chercher son Ennemi Public Numéro 1.

...

Les deux hommes entrèrent dans le bar, traversèrent les cuisines pour finalement se laisser tomber sur un siège du comptoir, du côté d'Alex, et passer derrière le même comptoir, du côté de Desmond.

«-Je te sert quelque chose ? demanda l'Assassin en plaisantant à moitié.

-Si il y a quelque chose encore mangeable dans tout ce bazar, rétorqua le virus.

-Dans les congélateurs, oui. L'électricité n'a pas été coupée dans ce secteur.

-Alors je veux bien. »

Desmond fit un petit saut par les cuisines, laissant Alex seul au comptoir. Celui-ci tripotait nerveusement un sous-verre qui trainait. Il avait une petit migraine, un truc pas gênant mais persistant, dans un coin de sa tête. Les seules fois où ça lui arrivait, c'était quand il était avec Dana et qu'elle évoquait des souvenirs d'enfance, et aussi lors du bref passage dans son appartement. Ça voudrais donc dire que…

Desmond revint en posant devant lui une assiette de muffins et un grand verre. Il posait aussi deux ou trois bouteilles d'alcools variés, plus quelques bricoles.

« Un verre ou la spécialité du chef ? »

Alex releva la tête.

«-Pardon ?

-Je te sers un verre normal ou je te fais ma spécialité ?

-Un cocktail ?

-Ouais. Mon cocktail. Le patron dit que c'est la fierté de la boite. J'aurais bien aimé une petite augmentation pour avoir créé la fierté de la boite, mais bon… »

Alex sourit. Desmond avait un don pour avoir les problèmes et les aspirations d'un gars normal. Alors qu'il faisait probablement partie des personnes les moins normales de New York. Pas autant qu'Alex, mais bon…

« Va pour ton cocktail, alors. Épates-moi. »

Desmond hocha la tête, puis se mit au travail. Il avait l'aisance que confère l'habitude, et très rapidement, un verre se posa devant Alex. Celui ne réagit pas.

« Alex ? »

Le virus sortit de ses pensées.

«-Desmond ?

-Hum ?

-Je suis déjà venu ici ? »

Desmond fixa Alex avec un air perplexe et un peu inquiet, puis il murmura :

«-C'est vrai… Tu ne t'en souviens pas…

-Alors je suis déjà venu ?

-Oui. Trois fois. »

Alex se pencha en avant.

« Raconte-moi. »

Desmond tira un siège de son côté du comptoir et s'assis. Il réfléchit une seconde puis commença à parler.

« La première fois, ça devait être il y a deux mois. Non, plutôt trois. Vous étiez venus à cinq ou six. Je pense, vu la tête que tu tirais, que tes collègues t'avaient forcé à venir. D'ailleurs, tu t'es collé au comptoir, avec un air genre «n'essayez même pas de me parler». Les autres squattaient une table au fond. Au bout d'un petit moment, tu as sorti un carnet de notes de ton sac et tu as commencé à griffonner des trucs. Pour ton boulot, j'imagine.

Je t'ai servis… je sais plus quoi. Pas un cocktail en tout cas. Et puis on a parlé. Échangé des banalités. Tes collègues se sont barrés vers 20h, mais tu ne l'as même pas remarqué. T'étais trop occupé à compléter ton boulot et à faire un semblant de conversation avec moi. T'es resté assez tard, genre 23h, puis quelqu'un t'as appelé sur son portable et tu es partit.

Je ne sais même pas pourquoi j'ai retenu tout ça. Je veux dire, t'étais qu'un client, comme il y en a des dizaines par jour. Mais voilà. Le lendemain, je te jure que je me demandais si tu allais revenir. Si tu allais prendre la même chose. Si on allait encore discuter. Et puis, au bout d'un mois, à peu près, tu es effectivement revenu. »

Alex plissait les yeux comme si ça allait l'aider à se rappeler. Desmond enchaina.

«-La deuxième fois, donc, tu étais avec une fille. Un rendez-vous romantique, mais ça a tourné court, parce qu'elle a reçu un appel apparemment assez urgent, et tu t'es retrouvé seul. Tu avais l'air… vexé qu'elle t'ait laissé, et saoulé par ce boulot qui vous pompait tout votre temps. Je t'ai servis une bière, et comme ça avait l'air de te préoccuper, on a parlé des copines, des filles en général, de la loi qui fait que les meilleures sont toujours prises… ce genre de chose. C'est toujours sympa de partager ses malheurs avec d'autres mecs qui se demandent pourquoi les filles sont si compliquées.

C'est ce jour-là que j'ai appris ton nom.

-Parce que Karen l'a dit ?

-Non. Parce que ta carte de Gentek est tombée de ton sac et que je te l'ai ramassé. Sur le coup, j'ai pas fait trop attention. C'est me refaisant ma journée avant d'aller me coucher que je me suis vraiment rendu compte que je ne connaissais pas ton nom avant ça. Mais ensuite ça m'a paru très naturel de t'appeler Alexander. »

Le virus eu un léger sourire.

«-Et la troisième fois ?

-C'était un peu plus… sympathique. C'était un samedi pluvieux, bien ennuyeux, le jour où il n'y a pas un chat au bar et où tout le monde est maussade. Tu es rentré avec un parapluie tellement humide que j'ai cru qu'il allait inonder la pièce. Je t'ai servis un café, très chaud, puisque prendre un truc froid ce jour-là, ç'aurait été un vrai suicide. Je me rappelle que tu n'avais mis ni sucre, ni lait. Moi, ça me dégoûte, le café trop noir. Enfin bref. À côté de toi, il y avait un gars qui regardait un match de base-ball sur son ordinateur portable. Alors, on s'est mis à parler de sport, tous les trois, pendant au moins une bonne heure. C'était plutôt cool, vraiment.

Puis le match s'est finit, et le mec est parti. On a recommencé à échanger des banalités, mais c'était quand même plus chaleureux que la première fois. »

Desmond souriait en racontant ses souvenirs. Il prit un muffin dans l'assiette et le dévora, pendant qu'Alex réfléchissait.

«-Non. Je ne me souviens de rien.

-Pas grave. »

Alex bu un grand coup du Shirley Templar et s'attaqua à son tour aux muffins.

«-Par contre, je me rappelle parfaitement de notre première rencontre… après le début de l'épidémie, je veux dire.

-Moi aussi, tiens. C'est pas le genre de truc qu'on oublie. »

Alex hocha la tête. Les deux garçons voyaient parfaitement cette journée où l'Assassin, poursuivi par une nuée de monstres, fut sauvé in extremis par l'arrivé d'un autre homme à capuche, le très dangereux Alex Mercer. Ils se rappelèrent d'une autre fois, où ils s'étaient croisés sur les toits. Et encore d'une autre, où ils avaient dû coopérer contre une troupe de soldats du Blackwatch. Et une autre fois, et encore une autre… jusqu'à ce bar abandonné, où ils avaient réunis quelques souvenirs autour d'un cocktail.

« Il est très bon, ton Templar. »

Desmond sourit.

« Merci. »

Alex lui rendit son sourire. Finalement, il était plutôt content d'entendre l'histoire de leur première rencontre. Elle valait bien un cocktail et trois muffins.

En parlant de muffins…

« Desmond ! Laisses-en pour moi, quoi ! »

...

Fin du premier chapitre

À suivre : First date.