Je crois que c'est une de mes préférées, celle-là, aussi...


oOo Eternellement avec toi oOo

°°O°°

Belle Nuit

Je t'observe virevoltante dans ta robe bleutée. Tu passes de Weasley à Potter et de Potter à Weasley. Ton rire cristallin monte jusqu'au ciel magique, arrive jusqu'à mon cœur. Cela fait si longtemps que je ne t'avais pas vu sourire. Tu rencontres mes yeux et ton regard s'illumine. Tu m'envoies un baiser du bout des doigts. Tes amis ouvrent des yeux ronds et cherchent le destinataire, mais déjà, tu te remets à danser, attrapant les mains de Londubat et de Weasley, qui immédiatement te font tournoyer.

Ma Mione, tu es si belle. Rayonnante, parmi ces visages sombres et crispés par la peur. Je suis assis à une table, seul et je t'observe, t'épie. Tu te retrouves au centre de Gryffondor qui tapent dans leurs mains, heureux. Je te dévore des yeux. Tu m'appartiens, ma douce…

Et soudain, te voilà qui te dirige vers moi, tes camarades s'écartant de ton passage. Tu me tires par la main et m'entraînes sur la piste. La surprise est de taille et les conversations s'éteignent pour mieux nous regarder. Je suis un instant gêné. Les Serpentards nous fixent avec dégoût. Tu tires la langue, d'une manière enfantine à Potter qui te fais un mince sourire. Tu ries en apercevant Weasley, affalé sur une chaise et sa sœur lui faisant de l'air.

Les slows débutent et sans plus attendre, tu te serres contre moi.

Cela fait quatre mois que nous nous aimons dans le plus grand des secrets.

Aujourd'hui, c'est le bal de la St Valentin. La fête des amoureux. Et tu as décidé de nous montrer officiellement.

Je me perds dans ton chocolat. Et je sourie, tant j'ai envie de t'embrasser. Tu me murmures un "pas encore…" que je comprends.

Danser ensemble est une chose, s'embrasser publiquement en est une autre.

Les douze coups de minuit sonnent et dans un nouveau rire, tu m'entraînes dans les couloirs. Tu donnes notre mot de passe au tableau. Nous passons dans notre salle commune de Préfet-en-chef, en coup de vent. Et sans une hésitation, tu commandes, de ta voix impérieuse, au serpent qui protège ma chambre, de s'ouvrir. Je retiens mon souffle. La pièce est verte et argent mais une certaine chaleur se dégage de ma chambre aux couleurs de Serpentard.

Tu vas vers la fenêtre et regarde tendrement le parc de Poudlard. Puis, tu te tournes vers moi, toujours planté au milieu de la pièce. Alors, lentement, tu fais glisser les bretelles de ta robe princière. Comprenant enfin, où tu veux en venir, je fais quelques pas dans ta direction, au moment où ton vêtement tombe par terre.

Je te parcours tout entière, mes yeux si froids te font frissonner. Je comble les quelques centimètres qui nous séparent et t'enlace avec délice. Je te réchauffe de ma cape, pose mes lèvres sur ta peau brûlante. Tu lèves les yeux vers moi et j'y lis une détermination qui me fait chavirer de bonheur.

Je te soulève dans mes bras, aussi légère qu'un ange et te dépose doucement sur la couette émeraude.

Ce moment qui va suivre, ma Mione, je le veux à jamais, gravé dans ma mémoire, dans mon cœur et dans mon âme.

°oOo°

Je me réveille en sursaut et te cherche auprès de moi. Ta chaleur rassurante a disparu. Tout en sueur, je me lève, paniqué, et t'aperçois enfin, debout devant la grande fenêtre. La lune joue avec ton visage, encadré par tes boucles miel. Je remarque, perplexe, que tu as revêtu ta robe de bal. Je murmure ton nom. Tu tournes la tête et tes yeux sont embués de larmes.

Pendant quelques secondes, je cherche la raison qui te fait si mal, avant de ressentir cette violente douleur au bras. Avec horreur, je vois la Marque sur mon avant-bras, mouvante et noire.

Il m'appelle.

Je me rhabille rapidement, sans te regarder, ignorant la souffrance sur ma peau. J'ai mis mon costume que je portais hier, au bal. Ou, tout à l'heure. Quelle heure est-il ?

Soudain, tu t'agrippes à ma chemise et sanglote.

J'ai mal au coeur que de te voir dans cette détresse. De lire le hurlement muet du fond de tes yeux. Je souffre de te quitter. Tu t'es donnée à moi, corps et âme. Tu as réveillé mon cœur de pierre. Et pour cela, je t'aime.

Oui, exactement. Je t'aime. T'aime plus que tout. Plus que ma vie, c'est certain.

- Je t'aime.

Tu te figes un instant, mais ne réponds pas. Je ne peux t'en vouloir. C'est si dur de prononcer ces mots…

Je continue de te serrer contre ma poitrine, la tête posée sur tes cheveux. Je les caresse tendrement. La Marque brûle encore, plus fort. Je sursaute et m'éloigne de toi pour m'empêcher de vomir, tant la douleur est insoutenable.

Je vois dans tes yeux la supplication muette que tu m'adresses et j'y réponds en secouant négativement la tête. Ma Mione, nous avions dit non. Malgré tout, tu continues d'insister. Un vrai supplice pour moi.

Devant mon refus, tu attrapes ta cape et la noue autour de ton cou. Je crois que tu vas partir, alors, je te dis adieu, sans savoir, que tu vas tenter de me suivre et ainsi commettre une erreur.

Une erreur mortelle.

Un dernier baiser sur ton front nacré et je te tourne le dos pour oublier ton chocolat brûlant. Pour oublier ton chagrin, ta colère et ta peur.

Du bout de mes doigts, je touche la Marque noire sur mon bras, à travers le tissu. Pas la peine de la voir, pour sentir sa présence. Je suis chauffé à blanc.

Au contact de la Marque, je transplane au lieu du rendez-vous.

Je te sens, trop tard, attraper le bout de ma cape.

Je t'emporte avec moi.

Loin de tes amis et de leur sécurité.

Loin de la vie.

Avec moi et mon amour.

Vers ta perte.


A suivre...