Le désir et la haine
Auteur : Ivrian.
Disclaimer : Les persos sont à JKR, mais l'histoire est à moi…
Paring : HG/DM.
Rating : R + NC 17, et avertissement aux lecteurs : fic très sombre, contenant des scènes très sensibles.
Résumé : La guerre contre Voldemort fait rage. Faite prisonnière par des mangemorts, Hermione Granger est violée, torturée et connaît l'horreur de voir son fiancé, Ron Weasley, assassiné sous ses yeux. Elle ne doit son salut qu'à l'intervention de Draco Malfoy, son ennemi depuis toujours, qui se révèle être un agent double à la solde de l'ordre du phoenix.
Après la fin de Voldemort, Hermione sombre lentement, sans que personne ne s'en rende compte. Incapable de remonter la pente, elle entame une liaison purement sexuelle, et franchement sado-masochiste avec Draco. Une liaison destructrice…
Note de l'auteur : Bon, vous allez vraiment finir par me tuer… Mais qu'est-ce que c'est que cette auteur qui commence encore une fic, alors qu'elle en a quatre autre en cours ! ?
Ben voila, l'écriture est la meilleure thérapie que je connaisse quand ça va mal, et comme mon moral est assez bas en ce moment, je suis inspirée, donc j'écris. CQFD.
C'est quand même mieux que de prendre un flingue et d'aller tirer sur tout ce qui bouge en bas de chez soi, vous ne croyez pas ?
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1
La fin du commencement
Elle ne savait plus depuis combien de temps elle se trouvait dans ce cachot sombre et humide. Son corps brisé, ensanglanté, la rappelait sans arrêt à l'ordre, lui interdisant le moindre repos. Son œil tuméfié la faisait souffrir. Mais moins que son sexe lacéré par les coups de boutoir des monstres qui la retenaient prisonnière.
Son esprit ressassait sans relâche les derniers événements. Elle avait perdu toute notion du temps. Il avait pu s'écouler des semaines, voire des mois, sans qu'elle s'en rende compte. Le temps n'existait plus pour elle.
Ils avaient pris l'habitude de la ramener dans sa prison dès qu'ils en avaient fini avec elle… EUX. Ses bourreaux. Lucius Malfoy et Richard Avery. Les deux hommes qui la violaient régulièrement, depuis… une éternité. Avery était une bête, avec des pulsions primitives. Elle ne le craignait pas. Mais Lucius… Lucius… Avec lui, c'était autre chose.
Tombé en disgrâce depuis des mois, il ne pardonnait pas à son fils Draco d'avoir pris sa place, d'être devenu le nouveau chouchou de Voldemort. Et il se vengeait de ses frustrations sur elle, victime sans défense. Il voulait réussir à la briser moralement comme il était parvenu à la détruire physiquement. Elle ne lui ferait pas ce plaisir. Oh, non !
Sa vessie douloureuse la rappelait à l'ordre. Elle essaya de se retenir encore un moment, mais au point où elle en était, c'était ridicule. Son cachot puait l'urine, la sueur et autres excréments. Elle n'avait pas pris de douche depuis… dieu seul savait quand.
Elle étouffa un petit rire amer en songeant que le distingué Lucius Malfoy ne se préoccupait guère de prendre son plaisir avec une souillon aussi négligée !
Hermione Granger ferma les yeux, refoulant les larmes salvatrices qui menaçaient de l'engloutir. Elle ne pouvait pas se permettre d'être faible. Sinon, ils la détruiraient. Elle tenta de se concentrer sur la haine qu'elle éprouvait pour ses bourreaux, et se dit qu'au fond, elle avait de la chance de n'avoir été violée que par ces deux-là. Tant d'autres auraient pu passer entre ses cuisses !
Un visage s'imposa à son esprit et elle se mordit les lèvres jusqu'au sang, accueillant avec joie la douleur qui lui permettait de ne pas éclater en sanglots. Un visage souriant, auréolé de cheveux roux, au regard pétillant. Son amour, son fiancé. Ron Weasley. Torturé à coups de sortilèges Doloris, puis finalement tué d'un Avada Kedavra par un Voldemort qui avait pris grand plaisir à jouer avec lui. De toutes les manières, car si Malfoy et Avery aimaient les jeunes et jolies filles, les préférences de Tom Jedusor allaient nettement vers les jeunes hommes.
Il l'avait forcée à regarder. Mon dieu ! Elle avait supplié, hurlé, menacé ! Elle avait même rampé. Il l'avait forcée à regarder le viol et le meurtre de Ron. A ce seul souvenir, Hermione sentit sa raison basculer, et se força à se concentrer pour ne pas perdre pied.
Se concentrer. Se concentrer sur la haine. Et seulement la haine. La haine était son unique bouée de secours.
- La haine me sauvera, dit-elle à haute voix.
Il fallait qu'elle oublie ce qu'on lui avait fait. Il fallait qu'elle oublie l'image de Ron, exsangue, assassiné par ce malade. Elle devait survivre. A tout prix. Pour la haine et la vengeance. Pour Harry, aussi. Harry qui devait certainement les chercher sans trêve, à moins qu'il n'ait appris la mort de Ron, et qu'il la croit morte, elle aussi.
La jeune fille tenta de détendre ses membres engourdis par une trop longue immobilité. Le cliquetis des chaînes la rappela à l'ordre. Elle soupira, puis tendit brusquement l'oreille. Ses sens s'étaient affinés depuis sa captivité. Un bruit de voix au fond du couloir… Des pas. Puis le grincement caractéristique de la porte du cachot.
La lumière crue lui fit fermer les paupières. Après quelques secondes, elle les rouvrit, tentant de distinguer l'inconnu. Une haute silhouette se découpait en contre-jour. Hermione laissa ses pupilles s'habituer et finit par distinguer des cheveux d'un blond très clair, avant de croiser un regard d'acier en fusion.
- Laissez-moi seul avec elle.
Le ton de commandement était celui d'un homme habitué à être obéi. Le sous-fifre n'insista pas. Elle entendit ses pas décroître lentement. Le jeune homme s'appuya nonchalamment contre le mur.
- Le moins que l'on puisse dire, sang-de-bourbe, c'est que tu ne sens pas la rose.
Draco Malfoy. Hermione dut se retenir pour ne pas éclater d'un rire hystérique. Il ne manquait vraiment plus que ça !
- Dray, articula-t-elle, la voix rauque. Tu viens prendre la place de papa, c'est ça ?
Le serpentard fronça les sourcils en s'approchant.
- Alors, tu vas me violer, toi aussi ?
Elle se mit à hurler de rire, incapable de se contrôler davantage. Une gifle cinglante la ramena à la raison, et elle ne put que le fixer, incrédule.
- Ce n'est pas le moment de faire une crise de nerfs, Granger ! siffla Draco entre ses dents.
Il murmura brièvement quelque chose qu'elle ne put entendre, et elle se retrouva libre, débarrassée de ses chaînes.
- Tu n'imagines pas le temps qu'il m'a fallu pour te retrouver, grommela le jeune homme. Est-ce que tu peux marcher ?
Elle ne pouvait rien faire, à part le fixer, hébétée. Il s'en rendit compte car il répéta sa question avec plus de douceur.
- Peux-tu marcher ?
Hermione tenta de se lever, et retomba aussitôt. Il la rattrapa.
- Apparemment non, répondit-il pour lui-même.
Il la saisit dans ses bras et sortit du cachot. Elle ferma vivement les yeux, la lumière pouvait aussi être synonyme de souffrance. Draco continuait à parler en avançant à grandes enjambées le long du couloir vide.
- Des mois que nous te recherchons… Les autres sont sur le point d'attaquer, mais navré pour toi, tu ne participeras pas à la bataille finale ! Tu n'es pas en état…
Hermione ne comprenait plus rien. De quoi parlait-il donc ? Elle avait l'impression de devenir folle. Draco dut sentir sa peur et son incrédulité, car il abaissa son regard sur elle.
- Je travaille aussi pour l'ordre du phoenix, Granger, expliqua-t-il.
- Je… ne te crois pas.
Draco sourit. Il la reconnaissait bien là ! Elle allait avoir besoin de preuves.
- L'agent double que tu connais sous le nom de The crow, c'est moi.
Bizarrement, elle le crut sur parole. Elle avait appris incidemment, des années plus tôt, qu'il adorait ce film moldu avec Brandon Lee.
- Que se passe-t-il, ici ? demanda-t-elle faiblement.
- Voldemort est là en ce moment, répondit-il. Il faut qu'on se tire, car les autres vont attaquer, ce n'est plus qu'une question de minutes. Hé oui, Granger, cet endroit est le dernier bastion des mangemorts et de leur chef ! La guerre est en train de se terminer, et nous saurons bientôt qui va survivre…
Hermione ferma les yeux. Peut-être était-il en train de lui mentir ? Peut-être tout cela n'était-il qu'un piège ? Mais tandis que celui qu'elle considérait depuis toujours comme son pire ennemi l'emportait loin de cet enfer, elle se disait qu'elle préférait mourir de sa main plutôt que de celle d'un autre.
- Weasley ? questionna soudain le serpentard. Où est-il ?
Le regard qu'elle lui jeta était si douloureux et si chargé de sens qu'il n'eut pas besoin de réponse supplémentaire.
- Merde ! Désolé, Granger…
Ce fut alors qu'elle les entendit. Les clameurs. Au-dessus d'eux, on se battait. Les sortilèges se succédaient à une cadence infernale…
Un bruit de pas précipité, et elle tourna lentement la tête, en proie à une douleur lancinante.
- Draco, comment va-t-elle ? s'enquit une voix familière.
Hermione se retrouva en larmes dans les bras de Fred Weasley. Il la regarda, mi-horrifié, mi-bouleversé devant son état, avant de se tourner vers le blond et de lui dire d'un ton saccadé :
- ça y est, Harry est face à Voldemort ! Je la mets en lieu sûr et je rejoins les autres…
- Et moi, fit Draco, le visage figé en un masque de pierre, je m'occupe de mon cher père… Potter va avoir besoin de toute l'aide possible !
C'en fut trop pour la jeune fille. Le corps ravagé, incapable d'assimiler d'un coup toutes ces informations, Hermione Granger fit ce qu'elle n'avait jamais fait de sa vie : elle sombra dans une bienheureuse inconscience…
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A suivre… Dîtes-moi vite ce que vous en avez pensé…
