Introduction

La fumée qui émanait du Poudlard Express était si épaisse qu'il m'était difficile de discerner les visages des passants. Je levai des yeux inquiets sur mon père qui me sourit tendrement et posa ses mains affectueusement sur mes épaules.

Ton tout premier jour à Poudlard, Rosie ! Je suis si fier de toi.

J'émis un sourire incertain. Mon tout premier jour... J'avais attendu tout l'été pour y être, et maintenant que je me tenais sur le quai 9 ¾, je n'étais plus si sûre d'avoir envie de quitter mes parents et mon frère, Hugo.

Papa, et si je n'arrive pas à suivre les cours ? Et si je ne parviens pas à me faire de amis ? Et si... commençai-je, la voix emplie de crainte.

Mon père hocha lentement la tête en riant.

Rosie, dit-il en s'accroupissant afin que nos yeux atteignent la même hauteur, tu as, oh merci, hérité de l'intelligence de ta mère, et bien sûr, de la capacité infaillible à se faire aimer de tous de ton père, murmura t-il avec un clin d'œil.

Je laissai échapper un rire et l'étreignis.

Prépare-toi à vivre les meilleures années de ta vie, Rose, me souffla mon père dans l'oreille. Crois-moi, tu vas adorer.

Rose ! s'exclama une voix familière dans mon dos.

Je me retournai en un instant, un large sourire éclairant mon visage.

Albus ! M'écriai-je à mon tour, me jetant dans les bras de mon cousin préféré.

Il m'avait manqué, bien que ayons passé la plupart de l'été au Terrier, la maison de nos grands parents. Albus et moi avions toujours été proches, les meilleurs amis du monde.

Me libérant quelques instants plus tard de son étreinte, je plongeai mes yeux océan dans ses prunelles émeraudes et y trouvai la même inquiétude que celle que j'éprouvais depuis la veille.

Pas trop stressée pour ce premier jour ? Soufflai-je.

Terrifié, répondit mon cousin, une grimace perçant sur son visage.

Je lui souris affectueusement en passant un bras autour de ses épaules.

Allez, ça ne devrait pas être si terrible que ça, du moment que le choixpeau magique nous assigne tous les deux à Gryffondor ! M'exclamai-je joyeusement.

Je me retournai vers les autres membres de ma famille que je n'avais pas encore salués.

Oncle Harry, tatie Ginny ! James, Angelina, Louis ! M'exclamai-je à haute voix, les serrant l'un après l'autre dans mes bras.

La boule d'anxiété qui s'était logée au creux de mon ventre le matin même se transformait peu à peu en un fourmillement d'excitation, à mesure que la foule des élèves et de leurs parents s'élargissait sur le quai. Bientôt, toute ma famille fût présente : Fleur et Bill accompagnant Victoire, Dominique et Louis George et Angelina et leurs enfants Fred et Roxanne, suivis par Audrey, seule avec Lucy et Molly à cause d'un empêchement professionnel de Percy. Enfin, Ginny et Harry entourés par James, Lily, et Albus, qui semblait plus anxieux que jamais.

Eh, Al, murmurai-je en posant ma tête sur son épaule. C'est notre année, d'accord ? On restera unis, quoi qu'il arrive.

Il hocha la tête et me sourit timidement.

Le bourdonnement de la foule autour de moi s'intensifia, et un sifflet retentit, annonçant le départ imminent du train. Je serrai ma mère dans mes bras, qui me caressa la joue et me fit promettre de ne pas faire de bêtise, puis mon père, dont les yeux larmoyant trahissaient l'émotion. Enfin, je me baissai et pris mon frère Hugo par les épaules.

Prends bien soin de papa et maman pour moi champion, d'accord ? Chuchotai-je dans son oreille.

Il hocha la tête et m'attira contre lui.

Tu vas me manquer, Rosie, soupira t-il.

Tu me manques déjà, champion.

Mais déjà le bruit du sifflet résonnait une nouvelle fois dans mes oreilles il était temps de monter à bord du train. Je suivis mes cousins plus âgés et m'engouffrai dans un wagon, non sans lancer un dernier regard à ma famille. Je souris en les voyant là, agglutinés sur le quai, formant une masse inratable de chevelures rousses flamboyantes, et leur fis un dernier geste d'au revoir de la main. La porte du train se referma et le Poudlard Express démarra lentement, entraînant un nuage de fumée blanche opaque sur son sillage.