6 heures. Ma routine commençait quand mon réveil me tirait de mon sommeil. La même routine pour préparer ma ronde de 8h. Les avantages d'être peu gradé à la police municipale de la ville. Notez le sarcasme. Je sentis mon mari remuer dans les draps à côté de moi. Je frottais doucement sa tignasse rousse avant de sortir de la chaleur du lit à contre cœur.
- Hm, déjà ? Marmonna t-il d'une voix ensommeillée.
- Eh oui mon cœur.
Je me rendis dans la salle de bain et allumai la lumière. J'eus un mouvement de recul suite à cet assaut violent de lumière crue sur mes rétines. Après m'être habitué, je me déshabillais pour entrer dans la douche. L'eau chaude en contact avec ma peau était un plaisir. Je sortis et le froid mordit ma chair. Je frissonnais et m'habillai en vitesse avec mon uniforme de police. Celui de la ville était plutôt spéciale. Nous étions tous en noir. Nous portions un long manteau en cuir noir avec de multiples poches cachées. Un pantalon noir et des bottes hautes en cuir noir complétaient l'ensemble. Une capuche qui cachait sur mes yeux, nécessaire pour les missions discrètes, tombait dans mon dos.
Je tentai d'arranger ma tignasse blonde en quelque chose de correct, sans succès. Je sortis de la salle de bain pour trouver Axel toujours notre lit, somnolant au milieu des couvertures et des coussins. Sa ronde ne commençait qu'à 10h. Le temps pour moi de me pointer au poste, de définir mon parcours et mes objectifs du jour. Je montai sur le lit et embrassa le roux sur le front.
- On se voit tout à l'heure mon amour.
Il se redressa et me vola un baiser.
- Avec plaisir mon ange.
Je sortis de la chambre et referma derrière moi. Je pris mon écharpe pour résister aux températures extérieurs de début novembre et sortis de la chaleur de notre appartement. Je resserrais les bords de mon manteau contre moi tandis que mon souffle faisait des petits nuages blancs dans l'air. Je marchais tranquillement dans les rues, saluant les rares passants.
Une fois arrivé devant le poste, je poussais les portes pour me retrouver dans le hall. Il y avait peu de membre à cette heure de la matinée. Larxène, encore de corvée de secrétaire à cause de son insolence, se vernissait les ongles sur le comptoir.
- Saix t'attend dans la salle habituelle, me lança t-elle sans un regard.
- Ok, merci, soupirais-je.
Je traversais le hall pour me rendre dans la salle de cartographie, là où on définissait mon trajet tous les matins.
- Roxaaaas !
A peine rentré qu'une tempête obscure fondit sur moi. J'en connaissais la nature bien sur : Xion, notre cartographe. Elle connaît la ville sur le bout des doigts. C'est l'une des rares membres de la brigade que j'apprécie, avec bien sûr mon mari, Axel. Et peut être aussi Demyx. Il est sympa, même si il ne fait jamais rien.
La brune finit par me lâcher et se dirigea vers la table au centre de la pièce en sautillant. Des tonnes de cartes étaient empilés sur le meuble, allant jusqu'à se répandre à terre. Une carte était épinglée sur le bois de la table, laissant voir pleins de symbole et d'annotation multicolores. Saix, penché depuis le début sur la carte, se redressa et m'invita d'un geste sec à me rapprocher.
- Alors aujourd'hui, commença Xion, tu feras ta ronde de ce côté.
Elle désigna de son doigt fin un espace sur la carte dépourvue de symbole ou d'annotation, à part une ou deux croix.
- On ne connaît pas bien la zone, et j'aimerais que tu ailles faire du repérage et prendre des notes sur tout ce que tu verras de suspects, m'ordonna le commandant.
Je hochai la tête pour confirmer et tourna les talons pour partir mais le bleuté m'interpella.
- Un dernière chose, prend ceci avec toi.
Il me tendit un pistolet, que je prit avec hésitation avant de le cacher dans une des poches intérieures de mon uniforme.
-Tu as cinq balles. J'espère que tu n'en auras pas besoin.
- J'espère aussi monsieur, répondis-je solennellement.
- Bien,tu peux y aller maintenant. Je veux ton rapport à 11h sur mon bureau.
- Bien monsieur.
Je fis une révérence respectueuse à mon chef, un petit sourire à Xion avant de sortir de la salle. Je passais dans le couloir avec le portrait de tous les membres de la police pour retourner dans l'entrée. Larxène était toujours là, m'ignorant superbement.
Je sortis dans la rue et mon souffle se cristallisa à nouveau dans le froid hivernal. Je resserrai mon manteau sur mes épaules, gardant toujours une ouverture sur mon arme, et me mit en route vers la zone à explorer.
Je traversais les rues familières pour me retrouver dans des rues inconnues. Les passant se raréfiaient et l'état des bâtiments et des rues se dégradaient au fur et à mesure que j'avançais. Des gens à l'air gangsters clichés me regardaient de travers quand je passais devant eux. Tout mon être me criait de faire demi-tour mais mon sens du devoir m'en empêchait. Je tournais les coins de rues, mon anxiété grandissant à chaque tournant. Et là, le drame. Le prochain tournant était un cul de sac. L'ombre d'un homme sur le mur, qui n'était pas la mienne. J'ai été suivit. Tout a été trop vite. Un bras puissant m'entravant le corps. Un mouchoir imbibé de chloroforme plaqué sur mon visage. Ma tentative désespérée mais discrète de saisir mon arme. Mes forces qui m'abandonne. Une mèche de cheveux blanc. Des yeux dorées. Le noir.
