Chapitre 1: Pardonné

Je suis l'enfant d'un peuple sourd,

Qu'on vienne à mon secours

J'ai construit ma vie et des barrières autour

Sans jamais voir le jour

J'ai prié mes dieux enfermée seule dans ma tour.

Penchée à la fenêtre, elle se sentait seule.

Je suis seule. Seule dans la plus haute tour du château, seule dans ma vie, seule dans mon cœur. Cela fait si longtemps que personne ne s'intéresse à cette petite Pouffsouffle que je suis! Ma mère est morte, mon père me hait, et ma sœur… Seule ma sœur m'aime. Elle me réconforte quand je souffre l'été. Oui, seulement l'été, et quelque fois quand on rentre à la maison pour Noël. Quand mon géniteur me… viole… Souvent. Le reste de l'année, elle m'oublie.

Elle s'étaient mises d'accord là dessus juste avant sa première année à Poudlard, pour qu'elle devienne indépendante, sans pleurer tout le temps dans les jupes de sa sœur et pour que cette dernière ne déprime pas et s'amuse un peu. Ainsi, sa sœur, –ma brillante gryffondor de sœur– put continuer à briller pendant sa deuxième année. Ce qui fait que pendant le temps scolaire, je n'existe pour personne. Six ans déjà que je ne suis pas là. C'est ironique que Nola soit mon prénom, ça veut tout dire.

Son prénom réel était Nowhere, mais son père voulait éviter les confusions, les erreurs de prononciations.

Pour lui, je suis No-where, "nul part". Je n'existe pas. Et je n'y suis pour rien. Il me déteste parce que ma mère est morte en me donnant le jour. Elle, elle m'avait appelée Now-here, "ici maintenant", pour que mon père sache qu'elle serait toujours là, mais c'est trop dur pour lui. Et je pense à lui, à notre première rencontre. Cette chanson que j'ai découverte à l'époque et que je chantais ce soir là…

Comme toi j'ai voulu un visage

et voir du paysage

Prendre le large, écoutez mon message

Les barreaux d'une cage

Peuvent céder sous le poids des larmes et j'ai

…je la fredonne toujours.

Lui, au moins, Il existe. Je pense sans arrêt à lui. Chaque minute, chaque seconde. Je l'aime. Il existe et on Le remarque. Il est beau, et même si les filles superficielles s'intéressent plus facilement à son meilleur ami, pour moi c'est Le seul qui compte.

Personne ne le savais, surtout pas dans la bande-à-Potter qui Le détestait et avec qui elle traînait souvent, invisible.

-

Pardonné

Et j'ai fermé les yeux et j'ai appris à rêver

Et j'ai pardonné

Et j'ai fermé les yeux sur ma réalité

Penché seul à une fenêtre de la tour d'astronomie, il regardait dans le vide

Je suis insignifiant. Je n'ai que deux amis, dont un attire l'attention où et avec qui qu'il soit, et l'autre, comme moi, lui sers de garde du corps, de brute sans cervelle. En fait, il a oublié la promesse qu'on s'est fait tous les trois, de rester toujours amis, à la vie à la mort, et il nous traite d'idiots à tout bout de champs. M'enfin, je ne lui en veux pas, son succès lui est monté à la tête. Je lui ai pardonné depuis longtemps. De toute façon, quand je suis à cette fenêtre, j'oublie tout, et je rêve d'Elle. De notre première rencontre, l'année de l'Héritier de Serpentard.

Elle était penchée à une fenêtre, et quand il était arrivé, elle l'avait regardé d'un air terrifié et était partie en courant.

Je lui ai dit que je ne lui voulais aucun mal, et elle à sourit. Elle a un sourire… J'ai fondu.

Elle lui avait répondu qu'elle ne voulait pas déranger, que la tour était un endroit fait pour rester seul. Et elle était partie.

Cette chanson qu'elle fredonnait alors…

Je suis la cible qu'il te faut,

Le satellite en trop

J'ai courbé les épaules et j'ai joué mon rôle

Je suis comme tout le monde

Pourtant malgré moi de la peur je suis l'hôte

…je l'ai retenue et je la fredonne toujours en pensant à Elle.

Ma famille? Elle n'est rien d'autre qu'un tortionnaire. Surtout avec mon…géniteur…"Courber le dos et obéir", ce sont ses préceptes. Effectivement, c'est bien utile, courber le dos pour masquer mon vrai visage, obéir pour qu'il ne sache pas qui je suis vraiment. Qu'il ne sache pas que je ne partage pas ses idées. Que je ne serai jamais un mangemort. Même si pour Elle je dois en être un, qu'elle doit blâmer de toutes ses forces. Je l'aime.

Je suis l'enfant d'un peuple sourd,

Qu'on vienne à mon secours

J'ai construit des barrières, la vie suit son cours

Je n'attends plus le jour

J'ai renié mes dieux pour toujours et…

Je ne crois plus en rien. Je ne m'attends plus à ce qu'Elle, mon soleil, ma déesse, ne vienne me délivrer de cette prison. Je ne crois même plus en la lumière du jour, seulement en mon amour. Je l'aime. Je l'aime plus que tout. Même si c'est une fan de Potter, et que je ne suis que Vince, un être fait de vices. Je l'aime.

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Pardonné

Et j'ai fermé les yeux, j'ai appris à rêver

J'ai pardonné

Et j'ai fermé les yeux sur ma réalité.

Je leur pardonne. Je leur pardonne puisque je vais mourir.

Elle monta et s'accroupit sur le bord extérieur de la fenêtre.

Tant pis, je mourrai sans qu'Il m'ait vue, qu'il ait compris, mais avec Son souvenir inscrit dans mon cœur.

Marcher ensemble, sauter ensemble, c'est parfait.

-

Je leur pardonne puisque je vais mourir.

Il se redressa, et s'assit sur le montant de la fenêtre, les jambes suspendues dans le vide.

Tant pis, je mourrai sans avoir comblé mon besoin d'Elle, sans Son amour, mais avec son image gravée dans mon âme.

Tomber ensemble, mourir ensemble, c'est parfait.

-

Ils sautèrent.

Marcher ensemble, sauter ensemble,

Tomber ensemble, mourir ensemble

Partit en cendre, ne rien entendre

Finir en sang, ne plus attendre

Ils tombèrent.

Marcher ensemble, sauter ensemble,

Tomber ensemble, mourir ensemble

Partir en cendres, ne rien entendre,

Finir en sang, ne plus attendre

-

Ne plus attendre.

Ils ne se sentirent pas toucher le sol. Ils entendirent seulement, dans la communion de leurs esprits, avec leurs voix à l'unisson, le refrain qui chantait leurs vies:

Pardonné

Et j'ai fermé les yeux et j'ai appris à rêver

Et j'ai pardonné

Et j'ai fermé les yeux sur ma réalité,

Et j'ai pardonné…