Auteur : Sydney
Fandom : Grey's Anatomy
Titre : I love the rain most...
Disclaimer : Ils ne m'appartiennent pas, et heureusement. Je souffre déjà assez pour eux comme ça.
Genre : One Shot. Je sais pas si je dois dire Drama ?
Spoilers : Saison 2, disons à peu près jusqu'à Something To Talk About (2.07)
Résumé : Juste Meredith...
Date : Le 3 Mars 2007

I love the rain most

Vide. Elle se sentait juste vide. Submergée par un entremêlement de sentiments contradictoires, dépassée par les évènements, incapable de dire vraiment ce qu'elle pouvait ressentir.

Un vide sans fond. Comme une espèce de trou noir. Un évier sans bouchon.

Elle était incapable de dire mot, incapable de verser une larme. Pourtant elle en aurait tellement eu besoin.

Ca lui donnait l'impression d'être déshydratée, démunie de toutes larmes. Assénée de douleur. Un visage qui se crispe, des sanglots qui la secouent, mais aucune larme ne voulait jamais parcourir sa joue. Comme si la douleur se jouait d'elle, qu'elle refusait de s'évader. De se faire mettre à la porte.

Tout ce qu'elle se sentait capable de faire à cet instant, c'était souffrir. Elle n'avait envie de voir quiconque. Et de toutes manières à quoi bon, les mots mourraient au fond de sa gorge. Glandes lacrymales à sec, cordes vocales hors service, coeur serré, tension trop élevée, noeuds dans l'estomac, jambes tremblantes. Symptômes évidents, diagnostic déprimant, traitement... Le temps ?

Ils disaient tous cela. Peut-être était-ce vrai. Avec le temps.

Avec le temps peut-être qu'elle oublierait l'odeur de son after-shave, le goût de sa peau, les frissons le long de son échine quand il glissait ses mains sur son corps, l'étincelle dans ses yeux le premier soir de leur rencontre, la douceur de ses lèvres... La tequila, la couleur de ses yeux, les ferry-boats, le grincement caractéristique de son lit, son restaurant préféré...

Les capotes qui brillent dans la nuit.

Un éclat de rire lui échappa, et elle posa une main sur ses lèvres. Elle ne pourrait définitivement plus penser à quoi que ce soit dans penser à lui.

Est-ce que c'était, quoi, une punition ? D'avoir été, une mauvaise fille ? Une mauvaise amie ? Une maîtresse démoniaque ? Elle devait finir sa vie hantée chaque seconde par le souvenir de l'homme aimé ?

C'était trop dramatique... Et aussi terriblement pathétique. Un sourire lui échappa, suivit d'un nouvel éclat de rire. Elle glissa une main sur sa bouche à nouveau pour étouffer le son, et fut prise d'un fou rire qui la secouait de spasmes. Au bout de quelques secondes une grimace tordit ses lèvres et c'est une autre raison qui la fit trembler. La douleur traversa son visage et elle ferma les yeux comme pour ne pas se voir craquer. Mais même avec toute sa volonté, une larme coula sur sa joue, qui en fut bientôt suivie d'une autre, puis d'une suivante. Elle avait l'impression que les larmes ne voulaient plus s'arrêter de couler. Mais le voulait-elle elle-même ? Secouée de sanglots, elle réfugia son visage dans ses mains, comme pour oublier ce qui se passait, oublier la douleur, oublier, tout. Le propre battement de son coeur dans sa poitrine la faisait souffrir, comme s'il avait été lié à un autre pendant trop longtemps et qu'il n'arrivait plus à reprendre le relais seul.

Elle attira ses jambes contre elle, dévastée de sanglots, noyée sous les larmes qui inondaient son visage. Comme des pluies diluviennes dont personne n'avaient le contrôle, dévastant tout sur leurs passages.

Mais pour qui sait, peut-être, mieux reconstruire ensuite. La pluie battant sur le sol, aussi violente soit-elle, finit par s'arrêter un jour.


Il est joli ce petit bouton violet, vous trouvez pas ?