Un peu de courage. Je me lance pour ma première fic, avec un peu de mal et beaucoup beaucoup d'enthousiasme ^^. L'histoire se passe 17 ans après la fin de Révélation/Breaking Dawn. Dans ce premier chapitre, je montre un peu comment les personnages ont évolué. Pendant les vacances, je pense assurer le rythme de un chapitre par semaine, sûrement moins dès septembre (Travail oblige ^^). La fic est classée T pour le moment car ça risque de devenir assez violent, et passera sûrement M par la suite. Pour les reviews, toute critique est acceptée, et les compliments aussi ;).

Bonne Lecture !

Disclaimer : Tous les lieux et personnages de Twilight appartiennent à Stephenie Meyer

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- Chapitre 1 -

Souvenirs

"Ce qui commence dans le sang doit finir dans le sang" - Geoffrey Rush, Pirates des Caraibes

Point de vue Renesmée

Il faisait sombre, comme d'habitude. En même temps, ce n'était pas étonnant qu'il fasse sombre dans des souterrains. La seule source de lumière était le reste d'une bougie qui brûlait à coté de moi. J'inclinais mon poignet de façon à faire briller le cœur dur de diamant qui pendait à mon bracelet. A son opposé était accroché un loup brun-roux taillé dans le bois.

Je soupirais, sentant des souvenirs pas toujours très agréables remonter à la surface.

C'était ma mère qui m'avait légué ce bracelet. Je connaissais son histoire sur le bout des doigts. Mon père, ma mère, mon ex-petit ami avaient passé leurs nuits à me conter comment j'étais devenue ce que je suis. Un hybride. Un monstre. J'aurais pu échapper à cette vie si ma mère avait préféré le loup à son vampire de mari. Mais elle avait préféré devenir une créature buveuse de sang et me condamner à une existence morbide. Elle en avait assumé les conséquences, par la suite.

Depuis que j'avais rejoint Aro et sa famille, je passais très peu de temps à ressasser mes premières années en tant que mi-vampire mi-humaine. Après tout, qu'avais-je à dire sur ma véritable famille ? Qu'ils préféraient se contraindre plutôt que de profiter de cette position de force à laquelle je ne pouvais accéder ? Qu'ils avaient cru que je suivrais leur exemple sous prétexte que j'étais leur fille ? Je voulais plus que cela. Alors j'étais partie. C'est d'ailleurs grâce à Nahuel, qui tout comme moi, ne supporte pas de n'être qu'une « moitié ».

J'avais quitté Forks pour rejoindre l'Italie. J'avais quitté l'amour de ma famille pour l'amour de la puissance. Et j'avais quitté Jacob pour Nahuel. Les vampires ne collaborent pas avec les loups-garous. Encore moins les demi-vampires. Il l'avait très mal accepté. Je m'en fiche. Il finira par comprendre, comme les autres.

J'entendis des pas se rapprocher dans le couloir. Je reconnus immédiatement sa démarche rapide et légère et son parfum si particulier, presque sauvage. Aussi ne fus-je pas étonnée quand Nahuel s'assit à côté de moi, restant toutefois dans la pénombre.

- Encore à ressasser tes malheurs ? demanda-t-il

- Juste à repenser à toutes les raisons qui m'ont poussée à partir, dis-je en retirant précipitamment le bracelet.

- Nessie, écoute ...

- Je n'ai pas besoin de nouvelle leçon, Nahuel. Je sais pourquoi je suis ici. Et je suis heureuse. Je t'assure. Et je ferais ce qui a été décidé. J'obéirais aux ordres, comme toujours.

- Si tu le dis ..., soupira-t-il.

Malgré la pénombre, un seul coup d'œil à son visage me permit de vérifier qu'il ne me croyait pas. Mes yeux, certes pas aussi puissants que ceux d'un vampire, étaient beaucoup plus vifs que ceux des humains et je voyais la moindre de ses expressions. Hum. Il allait falloir employer les grands moyens. Je déposai un léger baiser sur ses lèvres et lui dit en esquissant un sourire:

- Qu'est-ce qui t'amène ici à cette heure de la journée ? demandai-je

- Aro veut te voir. Il voudrait continuer quelques petites expériences avec ton don. Il a dit que ça ne durerait pas longtemps. Et qu'après tu partirais comme prévu.

- Très bien dans ce cas, je le rejoins tout de suite. Tu n'as pas changé d'avis concernant le voyage ? Tu ne viens toujours pas ?

- Ness', c'est ta famille ... Je ne peux pas leur faire ça. Et je ne sais pas comment tu peux le faire également.

- Parce que je n'ai plus aucun lien avec eux. Et que faire régner la justice, c'est mon devoir.

- Celui des Volturis. Et aux dernières nouvelles, tu n'es toujours pas considérée comme un soldat à part entière, je me trompe ? On peut encore partir, si tu y tiens.

- C'était ton vœu de les rejoindre. Assume !, lançai-je, en essayant de dissimuler la gêne qu'avait provoqué ses propos. Je n'étais pas un des leurs. Mais après les jours qui suivront, ils me reconnaitraient enfin telle que je suis vraiment. Il reprit :

- Je t'aime plus qu'eux. S'il fallait partir pour toi, je le ferais.

- Il n'en est pas question. Je n'ai qu'une parole. Et je la tiendrais, affirmai-je, plus dure que je ne l'avais souhaité.

Peu désireuse de continuer à polémiquer pendant une heure encore, je me levais et me dirigeais vers Aro, prête à subir la batterie de tests habituels. J'essayais de faire le vide dans mon esprit, mais les paroles de Nahuel revenaient sans cesse, me tourmentant bien plus que nécessaire. Si après tout, je n'en étais pas capable ? Il s'agissait de la plus grande alliance de vampires matures depuis des millénaires. Ils seraient puissants, et j'éprouvais malgré tout un reste de sentiments pour eux. Ils m'avaient déjà sauvée une fois.

Je respirai une bouffée d'air frais. N'importe quoi. Comme si j'allais laisser le remords me gagner maintenant alors que j'étais si prête du but que je m'étais fixée.

Carrant les épaules, je fis fasse à mon destin. Il était temps de prouver de quoi j'étais capable.

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Point de vue Nahuel

A peine eut-elle tourné les talons, que je pris mon téléphone portable et composais un numéro que j'appelais de plus en plus souvent ces derniers mois. Il décrocha avant la première tonalité.

-Carlisle ? C'est Nahuel. J'ai essayé. Elle n'a rien voulu savoir. Je suis désolé.

- Alice l'a vu. Et on s'en doutait tous ici. Même Bella. Merci quand même d'avoir essayé, m'annonça-t-il. La douleur qu'il s'efforçait de cacher perça dans sa voix. Je tressaillis.

- Si je peux faire quoi que ce soit qui les ralentirait ...

- Tu ne peux plus rien pour nous. Et il serait inutile que tu grilles ta couverture. Tu continueras à vivre même après qu'ils se soient débarrassés d'elle. Et je compte sur toi pour cela Nahuel. Tu seras le seul survivant de votre espèce. Il faut que vous continuiez d'exister. Tu seras la preuve qu'il n'y a pas que des vampires de pure race.

- Ils me pourchasseront aussi pour l'avoir côtoyée de si près. Je ne tiendrais pas longtemps, contrai-je.

- Il le faut. Fais moi confiance, tu es peut-être le seul qui sera capable d'anéantir la tyrannie des Volturis. Parce que tu es humain.

- Je ne le suis qu'à moitié.

- C'est ce qui fera la différence. J'ai ta parole Nahuel, que tu ne tenteras rien pour nous sauver, ni pour sauver Nessie ? me demanda-t-il, inquiet.

- Vous avez ma parole. Même si elle me fait du mal. Qu'allez-vous faire en les attendant ?

- La même chose que la dernière fois. Nous préparer, reconstituer l'alliance. Cette fois, nous sommes dans l'illégalité. Mais beaucoup ont souffert pendant cette sombre période alors ils se joindront à nous. J'espère.

-Et les loups ? Jacob s'opposera à ce qu'ils se battent. Il ne voudra pas les voir mourir pour elle.

- Nahuel, tu crois franchement que Sam ne réagira pas en voyant des dizaines de vampires menacer Forks ? Sa meute se battra. Je pense aussi que les membres de celle de Jacob la rejoindront. Ils n'ont plus de raison de lui rester fidèle. Il est parti. Définitivement.

- Je ne suis pas sûr que ...

- Que Jacob respecte sa parole ? Et qu'est-ce qui pourrait le pousser à revenir à ton avis ? L'amour que Nessie te porte, dont il ne profite pas ?

J'encaissai sans broncher. Il n'avait pas tort. Jacob n'était pas totalement maso non plus ... Je revins au sujet principal.

- Vous réussirait. Comme la dernière fois.

- J'en doute. Bella et Edward ne se battront pas de la même façon, tout comme le reste de la famille et moi-même. Il s'agit de ma petite fille qui vient m'attaquer.

- C'est ce qui fera la différence, répondis-je en le citant, elle se rangera à vos côtés si vous arrivez à la faire regretter. Je l'ai vu sortir le bracelet aujourd'hui. Tout espoir n'est pas encore perdu.

- J'apprécie ta confiance Nahuel. Mais quand bien même elle changerait d'avis, Aro s'en tiendra à ses décisions. Il est temps pour nous de nous dire adieu je crois. Nous nous reverrons si tout devait s'arranger. N'en doute pas.

- Je suis vraiment désolé, Carlisle. Pour tout.

- C'est un peu tard pour avoir des regrets, même si j'accepte tes excuses. Ne tente cependant pas de te racheter. J'ai ta parole, rappelle-toi.

Il raccrocha sur ces derniers mots.

Tout s'était enclenché si vite. Les dernières années étaient passées trop vite, emportant avec elles malheurs et soumission. Ils s'étaient révoltés, pour la deuxième fois et avaient juré leur perte. C'était clair, les Cullen ne survivraient pas à cette nouvelle attaque.

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Point de vue Bella

Quand le mobile de Carlisle avait sonné, le silence s'était soudainement abattu sur le salon. Tout le monde écoutait Nahuel.

A peine eut-il fini sa première phrase que déjà je sentais le sol s'effondrer sous mes pieds. Edward resserra sa prise autour de mes épaules, mais il ne semblait pas plus calme que moi. Incapable de regarder ses yeux, je détournais la tête, me concentrant pour ne pas hurler. Je frôlais la crise d'hystérie. Ma propre fille. Je fus secouée de tremblements, et devant mon désarroi, Edward posa un baiser sur mes cheveux. Je voulais pleurer toutes les larmes de mon corps qui évacueraient la tristesse, en vain. Esmé, Alice et Rosalie affichaient une expression proche de la mienne mais leur douleur ne pouvait pas atteindre la mienne. Mon mari lança un coup d'œil significatif à Jasper, qui se ressaisit et répandit une atmosphère sédative dans la pièce.

Désormais capables de continuer à suivre la conversation, nous continuâmes à écouter la peine de Nahuel et la résignation de Carlisle. Même si Alice l'avait vu, je n'avais pas pu l'accepter. Que quelqu'un le confirme rendit cette vérité affreusement tangible et je ne me sentais pas capable de l'affronter. Je me complaisais dans le malheur depuis qu'elle était partie. Edward brûlait de fureur, mais aucun de nous n'affichait ses émotions. Nous jouons la comédie du bonheur depuis deux ans, comme au temps où tout semblait parfait.

Jacob n'avait pas notre résistance. Il s'était enfui. Et je n'arrivais pas à lui en vouloir. Car, si j'avais été à sa place, j'aurais réagi de la même façon. Je voulais réagir de la même façon. Mais je reste encore et encore pour me battre et protéger le reste de ma famille, comme ils m'avaient protégée quelques mois auparavant.

Ne souhaitant pas ressasser la montagne de souvenirs douloureux qui ne cessaient de s'accumuler, je me concentrais sur la fin de la conversation. Carlisle raccrocha très vite. Il ne dit rien et s'assit à côté d'Esmé. Nous restâmes muets pendant longtemps. Cette situation avait une horrible impression de déjà vu. A quelques différences près.

Tout d'abord, nous ne protégions plus ma fille. Nous protégions les vampires des quatre coins du monde qui s'étaient rebellés, comme nous. Il y a 17 ans, les Volturis n'étaient que des gens à qui je souhaitais tout le malheur du monde. Aujourd'hui j'en étais incapable quand l'un des êtres qui m'était le plus cher au monde avait rejoint leurs rangs, sous prétexte de rendre la justice. Pitoyable. Qui avait-il de mal à libérer des innocents ?

Ce fut Emmett qui parla le premier. Sa nature de dur à cuir avait reprit le dessus. Rien d'étonnant. Au regard que lui jetait Edward, je ne présageais rien de bon.

- Bella, dis moi ce qui nous empêche de faire comme la dernière fois ? soupira-t-il.

Edward montra les dents et Rosalie gronda. Il n'y fit pas plus attention que moi et continua de me fixer dans les yeux. Je m'apprêtais à ouvrir la bouche quand Jasper ajouta :

- Ce n'est pas comme s'il restait un soupçon de chance ! Tu as entendu Nahuel comme nous, Bella. Elle ne changera pas d'avis. Elle n'aura aucun remords. Aucun, Bella. Jamais.

Les mots me firent l'effet d'un coup de poignard. Je frémis.

- Jasper, c'est ta nièce ... Tu ne peux pas te battre contre elle, protesta Alice.

- Je ne vois pas pourquoi. Elle est passée du côté ennemi.

- Je ne me pensais pas capable de dire ça, mais Emmett et Jasper ont raison, souffla Rosalie. On ne peut pas la laisser nous attaquer et rester là à attendre. Il faut agir. Carlisle, il faut recontacter les vampires qui nous ont soutenu la dernière fois.

- Et qui voudrait aider des hors la loi, Rosalie ? grogna Edward.

- D'autres hors la loi, tout simplement, murmurai-je voyant enfin où ils voulaient en venir.

- Tout simplement. Edward, cite-moi un clan qui n'a pas souffert des lois d'Orion, le défia Rosalie.

Edward protesta, mais ne lui opposa rien. Il en était incapable. Nous en étions incapables.

- Bien. Je ne m'opposerais pas. Convoquez les autres clans de vampires. Nous nous battrons, assénai-je avec une conviction rare depuis ces derniers mois.

Carlisle et Esmé hochèrent la tête, approbatifs ; Edward se résigna en soupirant et me scruta d'un œil inquiet ; Emmett et Rosalie s'échangèrent un sourire radieux ; Jasper prit la main d'Alice qui avait les yeux rivés sur l'avenir.

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Petit mot de la fin ...

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