Salut tout le monde, me revoilà ! Alors, bien que bourrée de pleins de projets que je n'arrive pas trop à avancer, j'ai eu envie de poster quelque chose alors j'ai laissé faire le yolo et mon envie d'écrire un peu sur Aiolia, qui est un personnage que j'aime beaucoup en réalité, et qui je pense est assez peu apprécié de la fandom de ce site, ce que je trouve dommage... il mérite un peu plus d'attention ;; Donc bon, un court OS, qui débute un recueil qui sera centré sur ce personnage. Les sorties ne seront pas régulières, et les chapitres la plupart du temps indépendants les uns des autres, ça viendra selon l'inspiration et l'idée. Sur ce, bonne lecture ! Pour l'instant, le rating est en K+, jusqu'à nouvel ordre.


Le froid le fit éternuer. Se répandent en jurons chuchotés entre ses dents serrées, Aiolia regarda autours de lui pour vérifier que personne ne l'avait vu. Une fois assuré que ses seuls compagnons étaient la nuit et le silence, il continua de marcher à pas de loups. Son jeune corps était grelottant, seulement couvert de son habituelle tenue d'entraînement. Il aurait au moins du prendre sa cape... Mais en sortant de son temple, il ne s'attendait pas à ce qu'il fasse si froid. Tant pis. Il n'avait plus le temps, c'était déjà assez bien qu'il ai pu arriver jusqu'ici sans se faire prendre par les gardes.
Mais tout de même... Lui, un Chevalier d'Or, obligé de craindre de simples gardes... Si il le voulait, il pourrait tous les mettre K.O. avant qu'ils aient le temps de comprendre quoi que ce soit, et c'était clairement pas la sympathie qui l'empêchait de le faire. Ils le mériteraient bien. Mais attaquer des gens par surprise, alors qu'ils sont beaucoup plus faibles que nous, ça n'est pas loyal. Le jeune Lion se refusait de tomber aussi bas. Il arrêta un moment de marcher pour souffler sur ses doigts froids, puis leva ses yeux verts vers l'escalade qui l'attendait. C'était le seul chemin qu'il avait trouvé, autrement, il lui aurait fallu passer directement devant ses frères d'armes, et il avait beau être discret et eux endormis, si il leur passait juste devant il serait repéré.
Et ce n'est clairement pas lui qu'on laisserait se déplacer de nuit dans le Sanctuaire, tout tranquillement comme si de rien n'était. L'air d'Aiolia s'assombrit un peu, mais l'éclat déterminé de ses yeux ne s'en fit que plus fort. Il resserra la lanière du sac qu'il avait sur le dos, souffla encore sur ses mains, qu'il ne pouvait pas réchauffer autrement puisque si il utilisait son cosmos il était cuit, et sauta sur la paroi rocheuse pour entamer son escalade. La nuit était du côté du jeune grec. C'était la nouvelle lune, les étoiles étaient dissimulées par les épais nuages de la fin d'automne, et on ne pouvait presque pas voir la petite silhouette qui montait furtivement sur la roche, tâtonnant

pour trouver son chemin qu'il avait de toute manière mémorisé de maintes fois. Milo et lui aimaient bien aller jouer par ici, à l'époque où ils n'étaient pas séparés par trois maisons et le déshonneur du grand frère. Aiolia plissa les yeux, d'un air légèrement mélancolique, mais sortit de ses pensées quand son pied glissa et que son genou heurta la pierre. Il grimaça, tout en se félicitant d'être venu sans enlever ses genouillères. Il prit son temps pour retrouver un appui stable puis reprit sa montée, dés lors concentré seulement sur ce qu'il faisait, ses pieds comme ses mains, et surtout son objectif, afin de ne pas trop penser au froid qui engourdissait ses doigts.
Après quelques longues minutes, drapées de silence, étalées dans le noir en souriant des efforts du Lion, ce dernier sentit qu'il atteignait le sommet. Il s'y hissa, sans grand mal, puis s'autorisa un soupir de soulagement, frotta ses doigts les uns contre les autres et continua sa route. Il n'était plus très loin maintenant. Même sans voir, il savait que devant, le chemin continuait vers une autre paroi rocheuse, qui elle débouchait sur un grand plateau où les Chevaliers appréciaient de se reposer, parfois. Mais le chemin conventionnel n'intéressait pas l'intrépide grec qui lui s'approcha de ce qu'il savait être un trou. A cet endroit, il s'accroupit, ouvrit son sac, et en sortit une petite lanterne qu'il alluma d'un briquet. A partir d'ici, il devrait être plus tranquille, et surtout, il aurait besoin de lumière. Il fixa la source lumineuse à sa ceinture et regarda le trou. D'ici, il paraissait profond à cause des ombres, mais en réalité il n'était haut que de deux mètres cinquante environ. Son seul intérêt était de mener à un couloir très étroit dans la roche, en cul de sac sur une petite paroi simple à escalader. De là, il n'aurait plus qu'à escalader une dernière étape, et il aurait atteint son but.
Il referma son sac, le remit sur ses épaules, et sans hésitation sauta habilement au sol, avec une réception parfaite digne de son entraînement de Chevalier acharné. Il s'engagea ensuite dans la mince fissure de roche.
Aujourd'hui, ce n'était pas n'importe quel jour, et Aiolia avait une raison bien précise de faire tout ce chemin détourné. Il n'en démordrait pas, quoiqu'on lui en dira, quoique ça puisse lui valoir. Quoi, au pire il se fait voir, est encouragé vivement à retourner à son temple, puis convoqué par le Grand Pope qui lui passera un savon et le fera punir au cachot. C'est pas comme si ça ne lui était pas déjà arrivé, et ce n'est pas comme si ça effrayait le jeune garçon de 12 ans qu'était le Chevalier d'Or du Lion. Puis bon, on le regarderait probablement de travers, nourrirait sûrement d'autres rumeurs, il aurait quelques remarques désobligeantes de la part de ses camarades. Il n'avait pas besoin de transgresser les règles pour ça, clairement.
...Bon, peut-être qu'il les transgressait souvent, les règles, et qu'il ne faisait aucun effort pour se faire bien voir de son entourage, mais depuis quand il devrait faire des efforts dans ce sens ? Deathmask est un insupportable et arrogant Chevalier, et ça l'empêche pas d'être ami avec Aphrodite et Shura. Il faisait ce qu'il voulait avec les règles lui aussi, sauf que lui, personne ne lui disait rien. Parce que les gardes et serviteurs avaient peur de lui. Pourquoi ? Parce que le Cancer n'hésiterait pas à s'en prendre à eux si ils l'emmerdaient trop, et que le Grand Pope lui pardonnait tout. Aiolia n'aimait pas Deathmask. Il était quelque peu réticent avec tout le monde depuis l'incident, sans forcément être désagréable avec tout le monde, mais Deathmask, décidément, c'était sûr qu'ils n'étaient pas fait pour s'entendre.
Et pourtant, il avait fallu qu'ils soient voisins. Aiolia enviait Aldébaran et Milo, tiens, tous les deux entourés de maisons vides.
Il s'extirpa du couloir de roche pour se hisser sur la paroi.
Et dire qu'avant ce qu'il s'était passé, tout semblait se passer bien entre eux tous... Maintenant, des groupes s'étaient formés, chacun avait tendance à rester dans son temple, sans bouger, ou peu, des tensions de tous les côtés, et surtout, une animosité générale... dirigée vers lui.
Aiolia, Chevalier d'Or du Lion, petit frère du traître Aiolos, Chevalier d'Or du Sagittaire.
... Au final, ça lui importait de moins en moins. Chacun de son côté. C'était très bien comme ça.
Il entama l'escalade de la dernière paroi, la plus longue et escarpée. Il ne sentait presque plus ses doigts, et ses pieds commençaient aussi à geler.
-Attends, ne les réchauffe pas trop vite, tu va te brûler.

Aiolos enleva la chaussure de son petit frère pour prendre son pied entre ses mains chaudes et les frotter doucement. Puis, observant l'air grognon du petit Aiolia, il sourit.
".. Je vais te montrer quelque chose.
Il ferma les yeux, sous le regard étonné de son frère qui constata soudainement qu'une chaleur douce naissait des mains de l'aîné pour se propager dans son membre gelé. Ses grands yeux verts s'emplirent d'admiration.
-Wouah... Comment tu fais ? C'est le... euh... Sanctuaire, qui t'apprends ça ?
Aiolos éclata de rire.
-C'est le cosmos. En effet, c'est le Sanctuaire qui m'apprends à m'en servir.
Le futur Lion sourit de plus belle et sauta sur ses pieds.
-Tu peux le refaire ?!
-Bien sûr. Viens là.
Le jeune et futur Sagittaire ouvrit les bras, et y acceuillit son petit frère. Puis il ferma encore les yeux pour se concentrer, répandent la chaleur de son cosmos sur tout le corps de son petit frère. Celui ci, tout excité, se laissa faire, puis petit à petit, se calma, arrêta de s'agiter, et se détendit juste dans les bras de son frère. C'était une sensation étrange... Si étrange... Il avait l'impression que l'énergie de son frère lui parlait, se transmettait à lui pour lui communiquer une sérénité infinie. A son tour, Aiolia ferma les yeux. Il l'entendait résonner au plus profond de lui. Il essayait de saisir la source de cet échos, mais n'y parvenait pas. Il avait juste l'impression que l'univers s'ouvrait à lui...
-Aiolia ?
La voix d'Aiolos le tira de ses pensées, et il réalisa qu'il n'était plus dans les bras de son frère. Surpris, il regarda autours de lui, puis le futur Sagittaire accroupi face à lui.
-C'est immense...
-De quoi, Aiolia ? demanda Aiolos, soudainement intéressé. Mais perturbé, Aiolia se contenta d'hausser les épaules, avec une moue confuse au visage. Aiolos sourit et se releva en passant sa main dans les cheveux du cadet.
"...Laisse, j'ai compris.
Aiolia leva ses yeux interrogateurs vers lui, espérant une explication.
"Ça ne s'explique pas vraiment, petit frère... Tu le comprendra plus tard.
-Quoi ? Pourquoi plus tard ? Je suis grand ! Dis moi ! s'insurgea le futur Lion, indigné. Son aîné soupira, bien que souriant, et posa son poing sur son cœur.
-Très bien. C'est "le" Cosmos.
Silence.
-Hein ? fit Aiolia avec une moue. Aiolos éclata de rire à nouveau.
-Tu vois ? Trop petit. Tu comprendra plus tard.
-Quoi ? Hein ? Hé, non, c'est de la triche, explique !
Il partit à la poursuite de son grand frère qui s'était éclipsé de manière faussement discrète en insistant à vive voix. Mais il ne le rattrapait pas...
Sa silhouette s'effaçait dans la nuit...
Aiolia secoua la tête en se reposant contre une petite plateforme dépassant de la roche, le visage levé vers les étoiles, les jambes battant dans le vide. Il bailla.
Son frère était né d'une servante et d'un Chevalier d'Argent, au Sanctuaire même. Un couple heureux, puisque sept ans plus tard, Aiolia naissait... le père décédé dans une mission, la mère à l'accouchement. Depuis toujours, Aiolos avait été sa seule, seule et unique famille. Il avait tout prit sur lui. S'en était occupé, toujours tout sourire, avec l'aide de Saga même, Aiolia s'en souvenait encore, parfois. Quand Aiolos était occupé avec certains apprentis, il demandait à Saga de jouer avec lui, puis les autres étaient arrivés, Aiolia avait grandi, avait commencé à nourrir un sentiment d'individualisme qui le détachait un peu de son frère, si bien que ce dernier avait finalement pu prendre du temps à lui... Tout en restant, pour son cadet, une figure d'autorité suprême. Son grand frère. Son héros.
... Maintenant, il avait tout brisé par sa trahison, et Saga, l'autre figure rassurante du Lion, celui sur lequel il aurait pu se reposer à la perte de son frère, avait disparu. Du jour au lendemain, il avait tout perdu, il s'était retrouvé plongé dans une solitude intense et effrayante, comme si on l'avait mit dans un lit douillet et qu'au milieu de la nuit on était venu lui arracher la couverture, l'oreiller, le matelas pour le laisser tremblant de froid sur le sol.
Le jeune Lion reprit sa montée, avant que ses doigts ne deviennent définitivement inutilisables.
Chaque jour, il se regardait grandir et ressembler de plus en plus à son aîné, comme si même le miroir voulait le punir d'être né frère de cet infâme traître.
Mais de quoi Aiolia était-il coupable ? Avait-il seulement choisi, demandé d'être celui qu'il était ? Et même si on lui avait donné le choix... Est-ce qu'Aiolia aurait voulu naître avec un autre frère qu'Aiolos... ?
Il arriva enfin en haut.
Il était sur un large plateau, peu entretenu, l'herbe folle et haute, que seulement perçaient quelques pierres gravées posées de manière désordonnée. Aiolia reprit sa lanterne à la main. Il était arrivé à un espace, un peu derrière le Sanctuaire, à l'écart. Normalement, on y accédait par un chemin qui partait de derrière le palais du Pope, mais Aiolia n'avait pas emprunté le chemin habituel, pour des raisons évidentes. L'endroit ici était interdit. On y enterrait des gens.
Des gens qui ne méritaient vraiment pas d'être enterrés au cimetière du Sanctuaire. Les plus parjures des parjures. Les déshonorés sur plusieurs générations.
Aiolia se fraya un chemin jusqu'à une tombe bien particulière. Il se mit en tailleur devant, posa sa lanterne à côté, puis ouvrit son sac. Il en sortit une boîte, à l'intérieur de laquelle deux petits gâteaux ronds attendaient, petits certes mais en réalité assez denses et consistants. Le grec les sortit, en posa un sur une petite assiette devant la tombe, l'autre sur un de ses genoux.
Il sortit deux bougies. Une sur le gâteau devant la tombe, une sur le sien. Il les alluma toutes les deux, et éteignit la lanterne pour en économiser l'huile pour le retour.

-Joyeux anniversaire, grand frère...

Il souffla les deux bougies en même temps, se retrouvant alors complètement plongé dans le noir.