Cette fois j'aborde le thème du film « Crimson peak ». Je l'ai vu 3 fois au cinéma, c'est dire si j'aime l'histoire qui m'a fascinée. Néanmoins, la fin m'a rendue triste et j'ai voulu en créer une autre moins sombre mais au final, je sens que ça ne va pas être mieux.

Il y aura les PDV de Thomas et Edith et ce sera une fic courte.

Les personnages ne m'appartiennent pas. Ils sont la propriété de Legendary.

Pour les lecteurs qui me connaissent déjà, merci de votre fidélité.

Bienvenue aux nouveaux !^^

Relecture Brynamon.


REDEMPTION

Partie 1


PDV Edith

Alors que je le regardais s'éloigner vers le danger, confuse et toujours en colère, je tergiversais car si ma tête me disait de m'enfuir, mon cœur, lui, y était opposé contre toute logique. J'étais encline à le croire, à croire à ce que j'avais perçu dans ses yeux pendant tous ces mois. Sans m'en rendre compte, je m'approchai des lieux, la main crispée sur … sur rien ! Je n'avais rien pour me défendre ! L'idiote ! Tant pis, j'étais déjà vers l'embrasure de la porte, j'entendais Thomas parler à sa sœur. Je fouillai des yeux la pièce de l'entrée, repérant un chandelier. Je fus détournée de mon but, distraite par les aveux de Thomas qui confirmait à Lucille ce que je savais déjà. Il m'aimait …

Je sus à ce moment-là que je devais agir tout de suite.

-Thomas ! Attention !

Lucille, fit volte-face, son scalpel en main, et bondit sur moi avec un cri de rage.

-Vous !

J'avais déjà mon arme de fortune en main, malgré la douleur qui irradiait dans ma jambe, je la frappai d'un coup en plein visage mais elle dévia et prit l'impact contre son oreille, sa joue, sa bouche. Le regard qu'elle ne me lança une fois à terre était glaçant, elle tenta de se relever, à moitié assommée. Thomas voulut l'aider, elle le menaça de son arme. Il recula un peu, elle me fit face à nouveau.

-Vous me l'avez pris, espèce de catin ! Je vais vous tuer ! Hurla-t-elle de sa bouche ensanglantée.

Sa rage était infinie, Thomas la saisit par la taille, l'empêchant de se jeter sur moi.

-Arrête Lucille, ne lui fais pas de mal ! Laisse-la partir, je t'en supplie !

Ses gestes redoublèrent de virulence, ses bras voletèrent, le blessant légèrement au bras au passage. Il ne la lâcha pas pour autant, le visage déformé par le chagrin. Il attrapa son poignet, le tordant si durement qu'elle dut lâcher l'arme. Son visage était violacé, couvert de sang. Je l'avais bien amochée. Elle étouffa un cri, portant sa main vers son autre plaie, blessure que je lui avais causée avant de m'enfuir. Elle avait du mal à respirer, ses jambes vacillèrent.

-Calme-toi, je t'en prie, la pria Thomas. Je resterai avec toi. Je te le promets, je te le promets. Il n'y a que toi.

« Non ! » Eus-je envie de lui hurler, mais le regard désespéré qu'il me lançât démentait ses propos. Il essayait une dernière fois de me garder en vie.

-Partez ! Me supplia-t-il.

Il avait du mal à la maintenir debout, il s'effondra avec elle sur le sol.

-Non, persistai-je, je ne partirai pas sans vous.

Nos yeux s'interceptèrent, se soudèrent dans un même besoin de communion, communiquant silencieusement. Lucille s'en rendit compte et dans un dernier effort rageur, elle le repoussa vers l'arrière et il heurta la cheminée. Il tomba inanimé sous mes cris effarés. Nous nous fîmes face, elle et moi, comme des gladiateurs dans une arène prêts à se sauter dessus. Où trouvait-elle cette force ? Où trouvais-je la mienne ? Il me suffisait de penser à Thomas, à mon ami agonisant dans les souterrains et à mon père.

-Vous étiez sa grande sœur, vous auriez dû le protéger et ne pas abuser de son affection. Vous l'avez étouffé, vous l'avez perverti, vous l'avez souillé. Et le pire de tout, vous en avez fait un assassin ! Il est meurtri à jamais, condamné à porter vos pêchés et vos crimes immondes !

Cette idée me fit souffrir, mon cœur se serra douloureusement. Le visage de Lucille se crispa de douleur, une douleur plus morale que physique mais je ne me laissai en rien attendrir.

-Vous méritez de mourir pour ce que vous avez fait!

-Il m'a aidée, et il a cautionné tout ce que nous avons dû faire pour survivre, s'opposa-t-elle, lui aussi mériterait la mort. Mais êtes-vous capable de lui ôter la vie ? Etes-vous seulement capable de tuer ? Risqueriez-vous d'entacher votre âme à jamais, vous la jeune, la candide, la naïve petite fleur que vous êtes ?

Elle était condescendante même face à sa propre mort, ou alors était-ce du désespoir déguisé ? Je ne me laissai pas atteindre, en proie à une rage profonde qui me consumait férocement. Une rage dirigée uniquement vers elle.

-Je ne puis me résoudre à le tuer, concédai-je. Mais ne me sous-estimez plus !

-Vous croyez avoir gagné son affection ? M'ignora-t-elle.

-J'ai gagné bien plus, j'ai gagné sa confiance et son amour.

-Vous êtes bien stupide de le croire, ragea-t-elle.

Elle me sauta dessus par surprise, et attrapa ma gorge.

-Vous savez que j'ai raison, crachai-je, et c'est ce qui va vous perdre !

Elle eut un rictus étrange et triste sur son visage froid, serrant un peu plus ma gorge.

-Il était à moi. Et vous me l'avez pris ! Mais au final, vous le perdrez aussi car jamais il ne vous pardonnera de m'avoir tuée, et jamais vous ne lui pardonnerez d'avoir tué ces femmes.

Ses yeux devinrent glacés, comme fous.

-Il va falloir agir, il va falloir me tuer avant que je ne vous tue.

Attendait-elle que je la délivre ? Devrais-je lui faire cette faveur ? Je manquai d'air, mes doigts engourdis serraient si fort le chandelier que je crus ne pas pouvoir m'en servir mais il me suffit de repenser à mon père pour retrouver toute ma motivation. Elle ne para même pas le coup qui atteignit sa cible largement, et elle s'effondra de tout son long, le crâne enfoncé. Le sang s'étalait lentement sur le sol, je ne lui accordai pas plus de temps et courus vers Thomas, toujours assommé.

-Thomas !

Je le secouai doucement puis plus activement en ne le voyant pas réagir. J'étais affolée à l'idée qu'il ne se réveille pas. Je venais de tuer un être humain, je me sentais salie et j'en voulais à Lucille de m'avoir imposé cela. J'avais, de plus, la sensation que Thomas aurait du mal à supporter ce que j'avais fait, comme l'avait annoncé Lucille. Je voulais revoir ses yeux, y voir son amour avant qu'il sombre dans la détresse et le chagrin. Je voulais m'appuyer sur lui, lui communiquer mon mal-être pour qu'il l'absorbe et le détruise mais était-ce seulement possible ?

-Thomas…

Je lui caressai la joue, auscultant son crane en même temps de mon autre main. L'avais-je perdu ? Je me penchai pour rechercher un souffle. Il respirait, Dieu soit loué ! En me redressant, j'aperçus enfin ses iris de ce bleu si intense et lumineux, ils étaient confus.

-Edith ?

Il se mit assis, frottant la zone douloureuse de son crâne.

-Vous pouvez marcher ?

-Je pense oui.

Je l'aidai à se relever. Ma jambe refusa cet effort, je perdis l'équilibre. Il se rattrapa in extremis au rebord de la cheminée et me garda dans son sillon, m'évitant une chute douloureuse.

-Ça va ?

J'aurais dû dire oui, mais à la place je me camouflai contre sa chemise, effondrée. Je le sentis se raidir, je supposai qu'il venait d'apercevoir sa sœur. Son cœur s'accéléra, cognat avec frénésie. Allait-il me le faire payer ? Allait-il encore fragmenter mon cœur et m'anéantir plus que je ne l'étais déjà en se révélant sous un jour que je ne voulais pas voir en lui ? Allait-il se montrer aussi corrompu que sa sœur ?

Non, c'était inconcevable et j'en eus la confirmation quand ses bras se resserrèrent autour de mes épaules.

-Vous n'avez rien ?

J'osai enfin un regard vers lui. Il affichait une réelle inquiétude, refoulant un chagrin immense que ses yeux peinaient à contenir.

-Je suis désolée Thomas.

Il parut perplexe.

-Désolée ?

Impossible de regarder vers Lucille, je fixai alors le sol.

-Je n'ai pu faire autrement.

L'avais-je seulement voulu ? Tout était confus désormais. J'étais lasse et anxieuse. Il m'obligea à le regarder, il avait compris, il me sourit, un sourire doux et triste.

-Vous n'avez rien à vous reprocher, c'est à moi de vous demander pardon. Mais je ne le ferai pas, je ne vous ferai pas cet affront. Allez vite rejoindre votre ami avant qu'il ne se vide de son sang et partez. Partez aussi vite et aussi loin que possible.

Je voulus protester, il me dirigeait déjà vers l'entrée de la pièce.

-Je ne peux vous quitter ici, seul avec …elle.

J'étais toujours incapable de la regarder.

-Vous le devez et vous le ferez. Vous avez bien conscience que je ne puis partir avec vous ?

-Pourquoi ?

Je savais pourquoi mais je n'arrivais pas à me raisonner. Il eut un soupir usé, il avait vieilli de cent ans. Je caressai sa joue encore une fois. Je ne me rassasiais pas de la douceur de celle-ci. Il ferma les yeux, appréciant indéniablement le contact et tout mon être se transcenda. Je l'aimais tellement.

-Venez, insistai-je.

-Je dois enterrer ma sœur, et me rendre aux autorités.

-Non ! Vous serez pendu !

-C'est ce que je mérite.

-Je ne puis l'accepter. Nous n'avons qu'à fuir ensemble !

-Vous divaguez !

J'aurais pu me vexer mais j'étais surtout désespérée et aveuglée et stupide. Il avait raison mais comment aller contre ce que mon cœur me hurlait.

-Je le ferai pour vous.

-C'est de la folie, vous oubliez le Dr McMichael en bas. Il a besoin de vous, il est venu ici pour vous sauver, il mérite votre aide, votre amour.

Je me tus, il était dans le vrai mais …

-Je vous aime vous, pas lui.

-Et bien cessez ! Cria-t-il subitement, malheureux et furibond. Et partez !

Il me poussa fermement cette fois et referma la porte derrière moi. Je restai debout longuement devant cette porte, il n'y eut aucun son pendant une minute avant que je n'entende ses pas lents sur le sol. Il y eut des sanglots étouffés, je fus tentée d'ouvrir la porte, la main déjà sur la poignée mais je me retins. Il pleurait sa sœur, me reprochant sûrement sa mort. Que ressentait-il ? Qu'étais-je au fond pour lui ? Il avait refusé ma proposition, et aussi folle soit-elle, elle était sincère. Préférait-il la mort ? Je ne pouvais l'admettre !

« Tu es folle Edith !», me reprochai-je avec virulence. « Folle de lui pardonner toute cette noirceur. » Il en était auréolé. Il avait les mains couvertes de sang.

« Pars, pars loin ! Alan est en bas et il souffre, ne reste pas là comme une cruche !»

Je descendis alors pour aider mon ami, il était le seul désormais sur qui je pouvais compter.


La suite bientôt