Bienvenue aux nouveaux, bon retour aux anciens, sur cette nouvelle fanfiction !

Les personnages appartiennent à J. K. Rowling, mais l'histoire est à moi.

J'espère que cette fanfiction saura satisfaire de nombreuses personnes. N'hésitez pas à critiquer, que ce soit positif ou négatif !

Je vous aime et je vous envoie plein d'amour !

Lou'.


1er septembre 1995

J'adresse un sourire ravageur à Seamus Finnigan et à Dean Thomas qui me reluquent depuis dix bonnes minutes. Je me dirige vers eux avec ma démarche féline habituelle. Je sais que les garçons aiment cette manière que j'ai de me déplacer.

Mais soudain, j'aperçois Potter du coin de l'œil. C'est la douche froide. Je mordille ma lèvre inférieure, me détourne de ses camarades de dortoir et monte dans le train en traînant ma valise à bout de bras. Elle est lourde, même pour une fille aussi musclée que moi.

Je m'installe dans un compartiment vide, comme toujours depuis mon arrivée à Poudlard. Une jolie blonde à l'air rêveur me rejoint. Elle a un collier fait de capsules de Biéraubeurres. Je souris. Elle est égale à elle-même, excentrique des pieds à la tête. Luna Lovegood. Mon unique amie au château. Elle se moque du nombre de mecs que je fous dans mon lit, de mes tenues déshabillées, des rumeurs qui circulent sur mon compte. Elle n'a pas de préjugés et sait exactement qui je suis réellement. Un peu comme Potter, mais lui est plus distant. Il a son propre cercle d'amis. Et je le comprends. Il est si célèbre... ce serait mal vu qu'il fréquente quelqu'un qui a ma réputation – d'ailleurs, notre amitié, même si distante, avait fait jaser lors du Tournoi des Trois Sorciers en quatrième année.

Luna dépose ses bagages sur la banquette en face et s'assoit à côté de moi. Elle me tend le dernier numéro du Chicaneur. J'éclate de rire. Elle sait pertinemment que je ne le lirai pas, mais elle persiste à me l'offrir chaque mois. Je la remercie d'un hochement de tête.

Un groupe de premières années ouvrent la porte et tentent de s'incruster. Mon regard noir les dissuade de s'installer alors que Luna les observe avec curiosité. Je me retiens de les jeter dehors moi-même. Je crois que je suis une véritable asociale. Ou peut-être une agoraphobe un peu violente.

Je sors de mon sac un badge que j'ai reçu avec ma lettre pendant les vacances. Je le mets sous le nez de Luna. Elle se redresse, me fixe de ses grands yeux bleus, le visage interrogateur.

- C'est un badge de Capitaine, et... ?

- ... J'aurais dû m'attendre à cette réaction, tu me diras.

Je soupire. Cette fille est incroyable. Dans un groupe normal d'amis, on m'aurait félicitée, on aurait sauté de joie... mais elle... eh bien c'est Luna !

- Alors je vais mettre la pâtée à Serdaigle cette année.

- Oh... si ce n'est que ça... de toute façon j'encourage Gryffondor depuis que tu es gardienne.

Encore une caractéristique de Luna. Elle n'appartient pas à sa maison. Elle appartient à ses amis. Donc lors des matchs Serdaigle/Gryffondor, c'est moi qu'elle encourage. Elle évite cependant de se pointer dans les tribunes de sa maison avec son fameux chapeau en forme de lion qui rugit. Et heureusement pour elle. Elle a déjà été plusieurs fois agressée dans son dortoir à cause de ça, je ne voudrais pas qu'elle se fasse tuer à Poudlard alors que je suis en train de jouer (et accessoirement de gagner).

- C'est tout ce que tu voulais me dire ?

J'ouvre la bouche, interdite. Elle est vraiment incroyable ! Elle n'hésite même pas à me faire comprendre que je l'emmerde quand elle lit le journal de son père ! D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi elle le relit, puisque c'est elle qui choisit les articles qui seront publiés dedans.

J'acquiesce finalement et elle se replonge dans sa lecture. Je cherche de quoi m'occuper. Je trouve mon jeu d'échecs sorcier. Je m'assois en tailleur sur la banquette, le place devant moi et entame une partie.

C'est à ce moment-là que la porte du compartiment s'ouvre à nouveau. Je grogne et lève les yeux. Je tombe dans deux océans gris. Je hausse un sourcil, puis détaille l'élève qui me fait face. Et je reste muette de stupeur. Poudlard n'a jamais connu un homme aussi beau. Je n'ai jamais vu un tel garçon dans les promotions que j'ai connues. Je suis comme frappée par la foudre. D'où vient-il ? Qui est-il ? Je le veux. Je le veux, je le veux, je le veux.

Polaire, il laisse son regard me frôler. Je suis presque certaine de baver. Il s'avance en tirant sa valise derrière lui.

- Je peux ? demande-t-il poliment.

Je me redresse précipitamment pour empoigner ma propre valise, je la hisse dans le porte-bagage et lui fais ainsi de la place. Ensuite je me retourne vers lui avec un sourire niais – je dois être ridicule – et lui montre l'endroit libre.

- Je suis Hermione Granger. Et toi ?

Oh mon Dieu... sortir ces quelques misérables mots de ma bouche m'a coûté un effort considérable !

- Draco Malfoy.

Ah... pas très causant.

- Je ne t'ai jamais vu à Poudlard. Quelle école as-tu fait avant ?

- Beauxbâtons.

D'où le fait qu'il semble totalement insensible à mon charme. Il y a plusieurs vélanes là-bas, alors il doit être plutôt bien entraîné. Je ne sais pas pourquoi, mais d'un côté je suis heureuse qu'il ne soit pas le genre à tomber dans les bras de toutes les filles, et d'un autre, je suis frustrée qu'il ne pose pas ce regard admiratif, auquel je suis habituée, sur moi.

- Est-ce que tu sais déjà dans quelle maison tu vas aller ?

Il me jette un regard glacial.

- Je sais surtout dans quelle maison tu n'es pas ! siffle-t-il.

Je recule sur la banquette, choquée. De quoi parle-t-il ? Et pourquoi réagit-il de cette manière ?

- Nous ne serons pas amis, affirme-t-il. Je n'aime pas les gens trop curieux.

Luna pose son journal sur ses genoux et le jauge avec froideur. Il ne lui plaît visiblement pas. Et il ne vaut mieux pas affronter Luna quand elle n'est pas contente. J'en sais quelque chose.

- J'aimerais beaucoup que tu sortes, annonce-t-elle. Je ne pense pas être capable de supporter une personne aussi haineuse que toi le restant du voyage. Nous avons compris que tu es un futur Serpentard, mais cela ne t'oblige pas à te comporter stupidement et à montrer immédiatement que tu es le plus intelligent, le plus noble, etc... Pour le moment, tu es surtout le plus arrogant. Et l'arrogance est une forme de bêtise.

Les yeux de Draco lancent des éclairs. Je crois qu'il adorerait étrangler Luna. Néanmoins, il saisit sa valise et sort sans commentaire. J'admire cette fille. Elle a l'air cinglée – et elle l'est – mais personne ne fait le poids contre elle lorsqu'elle est furieuse.

- Merci ! je lance, soulagée.

- Par pitié, tu sais bien que tu n'as pas besoin de me remercier ! Ce type était un abruti ! Je lui ai juste fait remarquer.

Elle sourit méchamment. Brrr. Elle me fait peur parfois. Dire que cette fille est censée être une gentille Serdaigle ! Je ne comprends pas pourquoi elle laisse les membres de sa maison la tyranniser. Il suffirait qu'elle leur montre son vrai visage pour qu'elle soit tranquille jusqu'à la fin de ses jours. Mais c'est Luna... personne ne peut comprendre pourquoi elle fait ci ou ça !

Je reprends ma partie d'échecs toute seule et la perd lamentablement. Je suis nulle à ce jeu. Je ne vois aucune raison de continuer à y jouer, d'ailleurs. Je le range sur cette réflexion et sort un livre de cours. Cas exceptionnel oblige. Je n'ai rien sous la main et je vais m'ennuyer si je ne fais que regarder par la fenêtre pendant tout le reste du trajet. Oh, je sais parfaitement qu'en bouquinant ce fichu manuel je vais m'emmerder aussi ! Mais bon... je tente malgré tout de m'occuper.

Au bout de dix minutes, je pose mon livre à côté de moi et observe Luna. Elle n'a pas l'air de sentir mon regard et continue sa lecture visiblement passionnante – alors qu'elle tient le Chicaneur à l'envers. Je me lève et sors. J'ai besoin de faire quelque chose, alors je marche dans le couloir du train.

Je passe un wagon. Deux. Trois. Et soudain j'aperçois Draco devant moi, accoudé à un compartiment. Il parle avec Blaise Zabini et Daphné Greengrass. Il n'a pas l'air insensible à son charme. Je me retiens à une porte quelconque pour ne pas tomber. J'ai mal. Pourquoi un mec arrive-t-il à me faire aussi mal ? Il n'est même pas intéressé par moi !

Il m'aperçoit et fronce les sourcils. J'évite un grognement. Je ne veux pas qu'il me voit dans un moment où je suis si faible. Un garçon devrait toujours regarder la fille qui craque pour lui – on ne peut pas encore parler d'amour, bien sûr, mais je sais que ça viendra un jour – quand elle est au meilleur de sa forme pour qu'il retienne une image uniquement positive d'elle. Je sais, c'est très stéréotypé. Mais c'est la façon dont je pense et je l'assume. J'ai horreur de paraître en position d'infériorité. Vous me direz, je ne crois pas qu'il imagine un instant qu'il m'intéresse.

Zabini tourne la tête vers moi et ses lèvres esquissent un sourire moqueur.

- Salut Granger ! Tu as fait le plein de capotes pour la nouvelle année ?

Draco lui adresse un regard étonné. Oh pitié Zabini, ferme-la !

- J'aimerais te foutre dans mon lit ce soir ! Pour fêter le début de notre cinquième année à Poudlard ! Histoire de me détendre avant qu'on se mette à bosser comme des bêtes pour les B.U.S.E.

Il s'approche de moi, me caresse le bras. Je frissonne de dégoût. Même si le dernier homme sur terre était un Serpentard, je ne coucherais pas avec lui. Et il le sait pertinemment. Je le hais de détruire ma réputation. Si j'en ai eu une un jour.

Draco me fixe avec répugnance. J'ai l'impression que mon cœur se brise en mille morceaux. Je l'ai déçu, évidemment.

- En parlant de bêtes... je te promets que pour toi, je me déchaînerai, me murmure Zabini dans l'oreille.

Je me retourne brusquement et lui donne un violent coup de poing dans la face. Quelque chose craque. Son nez ? Le sang inonde son visage et je vois Draco qui avance rapidement vers nous.

- T'ES MALADE GRANGER ! hurle-t-il.

Je recule, effarée. C'est moi la victime, merde ! C'est quoi le problème de ce blond débile ? Je dois lui acheter des appareils auditifs pour qu'il entende ce que son con de nouveau pote vient de me dire ? Il m'a insultée, bordel ! Et moi, je devrais rester stoïque genre je n'ai pas entendu et je ne suis absolument pas touchée par ses paroles ? Oui, je suis violente quand on me traite mal ! Et j'assume ça aussi !

Alors je me crée des couilles. Il est canon, mais jamais je ne me laisserai faire sans répliquer ! Qu'il s'agisse de l'homme pour lequel je craque ou pas ! Je sors donc les griffes et rétorque avec toute la verve possible !

- Ta gueule, Malfoy ! Tu viens d'arriver, tu ne connais rien à cette école, aux relations des élèves entre eux, et tu te crois apte à décider de qui a raison ou pas ? C'est vraiment pathétique comme intervention ! Mais je suis d'accord avec toi sur le fait que Zabini ne sait pas se défendre. Par contre, ne viens plus sous-entendre que je ne dois pas casser la gueule d'un mec qui me traite de pute ! Parce que je te tabasserai aussi ! Allez, au revoir, messieurs les goujats !

Ce stupide blond pourri, qui me plaît terriblement parce que je suis une abrutie, me jette un regard meurtrier. Je le lui renvoie avec autant de froideur si ce n'est plus. La guerre est déclarée, je suppose. Ça me rend malade d'avance. Draco sera un parfait Serpentard. Un connard décérébré qui base sa philosophie de vie sur la soi-disant noblesse de sang qui ferait de lui un plus grand sorcier que moi. Oh. OH ! Je vais lui prouver qu'il a tort, tout simplement ! Et lui prouver accessoirement aussi que Zabini lui a dit des conneries – même si ce n'en était pas puisque j'ai vraiment dû avoir l'air d'une pute les deux dernières années, à coucher à droite à gauche. Donc les trois prochaines années, je vais devenir une élève modèle. Et je me défoulerai sur Luna – elle a l'habitude, de toute façon, que je me plaigne auprès d'elle.

Zabini se relève, aidé du connard décérébré. L'expression qu'il affiche me fait trembler intérieurement. Je sais déjà ce qui va arriver pendant cette cinquième année. Oh, je vais payer mon acte au centuple ! En troisième année je l'avais simplement giflé. Les Serpentards m'ont brimée jusqu'aux vacances d'été. Je ne pouvais plus sortir avec des garçons qu'en privé. C'est pour ça que je me suis habituée aux coups d'une nuit. Ils avaient trop peur pour continuer avec moi alors les premiers m'ont larguée au bout de quelques jours. Je n'ai pas fait la même erreur avec les suivants. C'est à ce moment que j'ai acquis ma relation de « trou ambulant de Poudlard ». Je me demande ce qu'il prépare. Il doit déjà avoir son idée derrière la tête.

Je me détourne et m'avance comme un zombie dans les couloirs du train jusqu'à ce que je rejoigne Luna. Et je fonds en larmes. En troisième année, j'étais amie avec Lavande Brown et Parvati Patil qui partageaient mon dortoir – et le partagent toujours d'ailleurs. Avec les brimades de Zabini et mon impressionnant tableau de chasse, elles m'ont repoussée. Par jalousie ou par peur, je ne sais pas. Mais je considère qu'aucune amie ne réagirait de cette manière. C'est la période à laquelle j'ai fait la connaissance de Luna. Une des rares élèves rejetée par tous, comme moi. Et je suis « tombée amoureuse » de sa personnalité, de sa folie douce. En quelques semaines nous sommes devenues inséparables, malgré nos différences radicales.

Elle se précipite vers moi et me réceptionne dans ses bras grands ouverts. Je pleure longuement sur son épaule. J'ai horreur de ça, mais je reste une humaine comme les autres. Au bout de dix minutes, je m'assois, la tête sur les jambes de Luna qui caresse mes cheveux doucement en me chantant une berceuse où il est question de Ronflaks Cornus et de Nargoles. Complètement cinglée. Je souris. Elle se penche sur moi et scrute mon visage avec inquiétude.

- Merci, je murmure.

- Chuuuut, tu dois attendre que les Nargoles reviennent ! Ta négativité les a fait fuir !

Je me retiens de pouffer parce que je ne crois pas du tout aux Nargoles. Cependant, je sais que si je ris à propos de ces créatures sans aucun doute imaginaires, elle le prendra très mal. Alors je hoche la tête avec un air approbateur et m'endort profondément jusqu'à notre arrivée à Poudlard.


Reviews ? :D