Note d'auteur : Cette fiction a été écrite à quatre mains avec ma petite choupie Julia, à qui je vais laisser la parole pour aujourd'hui car c'est elle qui a écrit ce premier chapitre ! :D

Julia : Les Désillusionnés, c'est une fic écrite à quatre mains, parce que c'est tellement plus drôle comme ça ! Vous avez déjà lu ce que notre esprit peut créer avec « Perfusions de Peinture », qui s'attaquait à Victoire et Dominique (note de Catie : publiée sur dès demain). Cette fois-ci, seulement, nous agrandissons nos horizons : nous avions chacune quatre personnages, et un chapitre sur deux. Ces personnages, vous les découvrirez bien vite, mais nous sommes cette fois plutôt Vert et Argent que Rouge et Or !

Cette fic on l'a commencée en février dernier, et notre seule ligne de conduite c'était l'ordre dans lequel on allait écrire sur les personnages choisis et qui allait écrire sur lesquels. En gros, de la pure impro en mode RPG. Alors qu'on se rapprochait de la fin, on a quand même discuté un peu des dénouements, on est pas complètement folles !

Bref ce projet c'est un projet d'un an, avec certains de nos personnages favoris au monde, et c'était juste super à écrire, du coup on espère que vous aimerez autant découvrir nos chapitres qu'on a eu de plaisir à lire celui que notre partenaire en crime nous envoyait !

On commence avec moi, Ju, et on suit avec Catie dès la semaine prochaine !

Évidemment, que serait une note d'auteur sans un mot d'amour pour ma wifey qui est toujours d'accord pour écrire à deux, pour se lancer dans des projets fous, pour accepter de torturer des personnages jusqu'au bout, et pour râler sur Deviant Art qui te place des nanas en positions suggestives peu importe la recherche effectuée. Jtm wifey!

Sur ce, bonne lecture ! Attention, ce texte est moins léger que notre dernière fic, on fait mention de drogue, sexe et suicide mais c'est jamais très explicite, on vous rassure.


La lumière de la salle est tamisée, deux trois bougies éclairant le tout. La musique s'élève dans un fracas assourdissant, envoûtant toute l'assemblée. Pansy est au fond, collée contre les fenêtres, les yeux clos. Elle secoue la tête au rythme des voix sensuelles des chanteurs, son verre de champagne en main. Ça fait des mois qu'elle prépare cette soirée. Des mois qu'elle se prend la tête sur la couleur des serviettes, le nombre de fleurs par table, le nombre d'invités, le nombre de pièces à réserver... Des calculs, des tableaux, des planifications, encore et encore, à en avoir par-dessus la tête. Et, enfin, le soir tant attendu est arrivé.

Elle se sent bien, là. Reine de cet évènement. Reine de l'ombre, certes, mais reine tout de même. Elle sait que, sans elle, rien n'aurait pu aller si tranquillement. Alors elle sourit, et elle profite de son royaume. La musique se fait insidieuse, se glissant sur sa peau, la faisant rouler des hanches - lui donnant l'envie folle de se déhancher, de sauter vers le ciel et de balancer la tête dans tous les sens. Les guitares se font effrénées et la voix de plus en plus sensuelle, amenant chacun des invités à s'approcher, s'agglutiner, danser comme si ce soir était le dernier. Elle rouvre les yeux, brusquement, semblant sortir d'une transe.

Quelqu'un lui a touché la hanche.

Elle tourne la tête vers l'inconnu, les yeux noirs, ses cheveux coupés au carré volant dans les airs au rythme de son mouvement. Elle a les sourcils froncés, dédaigneux, et ses lèvres sont plissées en une moue offusquée. La main ne s'enlève pas, du tout - elle agrippe la hanche de Pansy plus fort encore, l'attirant vers le corps de l'inconnu. Elle se crispe mais se laisse faire et soupire :

— Tu sais Ethan, tu peux faire autrement pour attirer mon attention.

Il hume légèrement l'air de la chanson, l'ignorant complètement. Sa main glisse dans le décolleté du dos de la robe, se faufilant entre les tissus pour caresser la peau blanchâtre de la jeune femme. Elle détourne le regard, inspirant subitement. Ethan a un petit rire et approche ses lèvres de son oreille :

— Une tournée, ma belle ?

— Pas ce soir, abruti.

Il redresse la tête et hausse les sourcils, un sourire moqueur aux lèvres.

— Ce soir, on est sage ?

— Ce soir, je m'occupe de Daphné.

— Ah ! oui, Daphné. Ta si belle Daphné. Mais, regarde, elle est toute collée contre Blaise à profiter de la soirée en son honneur. Tu peux bien t'éclipser quelques secondes ?

Pansy ne répond rien, et se maudit en s'entendant gémir alors que les lèvres d'Ethan taquinent son cou.

— T'es sure, bébé ? murmure-t-il entre deux baisers dévorant sa peau.

Le repoussant sèchement, elle reprend sa posture, bien droite, bien digne. Ethan attend quelques secondes puis lève les yeux au ciel avant de tapoter sa poche droite. Les yeux de la jeune femme s'éclairent aussitôt, et elle se maudit de désirer ce qui s'y tient. Détournant le regard, elle s'acharne à observer longuement la foule devant elle, profitant de la musique profonde. Puis, du bout des lèvres :

— Dans cinq minutes. Chambre 509.

Ethan ne peut contenir un rire de vainqueur et saisit sa main, y déposant un baiser. Il murmure une blague graveleuse qui la fait lever les yeux au ciel avant de s'éloigner, ni vu ni connu. Pansy jette un regard autour d'elle et vérifie qu'ils ont bien été discrets. Personne ne doit l'avoir vue. Tout le monde sait à qui Ethan est affilié. On ne peut l'associer à elle. Ses prunelles font le tour de la pièce, et elle se rassure en reconnaissant Drago et Astoria enlacés l'un contre l'autre, dansant au rythme de la musique. Théo est de l'autre côté de la pièce et rit bien fort aux blagues que semble lâcher Millicent. Tracey est avec Liam, son copain, et ils enchaînent boissons sur boissons au bar. Personne ne l'a vue. Parfait.

Ce soir, c'est l'anniversaire des dix ans de Blaise et Daphné. Ce soir, il ne peut rien arriver d'étrange, d'hors du commun, de non-distingué. C'est leur fête de mariage, enfin, celle qu'ils n'ont pas pu avoir lors des années noires. C'est pour eux, rien que pour eux. Pansy est simplement là pour s'assurer que tout va bien, que rien ne va faire défaut. Elle ne peut pas créer de problèmes.

Pourtant, trois minutes plus tard, elle se faufile hors de la pièce et se dirige à pas hâtifs vers le cinquième étage. Ça aurait été tellement plus simple d'y transplaner, mais le manoir est protégé d'un sortilège anti-transplanage, pour éviter tout accident, tout débarquement d'invités non-souhaités ou désartibulages d'alcoolisés. Soupirant, elle hâte le pas davantage et, cinq minutes après avoir envoyé Ethan en haut, elle se tient bel et bien pile devant la porte. Elle passe une main pressée dans ses cheveux, dégageant son visage des mèches rebelles qui y retombent constamment, et ouvre la porte de la 509.

Ethan est là, accompagné de Loris. Elle détourne les yeux. Elle n'aime pas quand Loris est là. Elle n'a pas confiance en lui. Il n'a pas le droit d'en savoir autant sur elle. Ethan, ce n'est pas grave. Ethan, elle ne peut pas faire autrement. Mais Loris...

— Cache ta joie de me voir, poupée.

Refusant de lui répondre, elle fait quelques pas en direction d'Ethan et s'assoit disgracieusement sur le lit qui trône au milieu de la pièce. Il y a étalé différentes seringues, herbes et feuilles à rouler. Elle tressaille et tend la main vers une des feuilles mais Ethan lui donne une tape. Elle relève les yeux vers lui, l'envie de le gifler se faisant violente.

— Quoi ?

— Touche pas, c'est le matos à Fabian.

Elle soupire longuement et se contente de se glisser au fond du lit, contre la tête. Elle ferme les yeux et, d'un geste de baguette, monte le son de la musique qui s'échappe faiblement de la radio derrière Loris. Le bruit en est presque assourdissant et ce dernier grimace, mais ne dit rien. Pansy est reine ici, il ne sert à rien de dire quoique ce soit.

— Une ou deux ?

Elle ouvre les yeux, faiblement, et regarde les dosettes qu'Ethan lui montre. Des doigts, elle fait le signe de deux et le jeune homme pouffe, peu surpris. Il les place dans sa bouche et s'approche à quatre pattes, saisissant Pansy par la nuque. Elle gémit lorsqu'il pose ses lèvres contre les siennes et lui ouvre la bouche de force, faisant se dissoudre les pastilles entre leurs langues. Elle ferme les yeux à nouveau et profite du baiser empoisonné. Ethan recule alors et prépare une seringue.

— Faut que t'arrêtes de te cacher, poupée, grogne Loris depuis le fond de la chambre.

Pansy garde les yeux fermés et secoue la tête. Elle sent la drogue commencer à faire son effet et la tête lui tourne. Elle se sent légère, légère et ah, piquée. Elle entend vaguement la seringue être vidée dans ses veines avant de sentir un coton froid venir essuyer sa peau.

— C'est de la bave de Scroutt-à-pétard. Ça fera des traces bleues quelques minutes mais on verra pas que t'es piquée.

— Hm, glorieux, ricane-t-elle alors que ses pensées se confondent encore davantage, boostées par la nouvelle drogue.

Elle entend Loris grogner qu'elle devient bête quand elle consomme et Ethan rire. Elle ne lui dira jamais, mais elle aime bien son rire. Il est grave, profond et terriblement réel. Ethan rit parce qu'il veut rire, parce qu'il trouve ça drôle, comique, ironique. Il rit jamais de méchanceté, Ethan. Elle l'aime bien, Ethan. Pas seulement parce qu'il lui apporte de quoi rester en vie, mais il embrasse bien, Ethan. Il a les lèvres douces, bizarrement. Il a les cheveux noirs, bouclés, qui vont dans tous les sens et les yeux aussi bleus gris que Drago. Des fois, elle se dit que ce sont ses penchants d'adolescente qui ressortent. Ça la fait rire, d'y repenser, et elle entend Loris la traiter de folle dingue. Ethan s'approche d'elle et dépose une main sur son front, la caressant lentement. Ses pensées tournent un peu moins, elle a l'impression. Elle se sent toute légère, toute heureuse. C'est beau le monde. C'est beau la vie. Elle pouffe, encore. Elle ouvre les yeux et plonge ses pauvres pupilles marron dans son océan bleu. Ethan frissonne.

— T'as des putains d'yeux, bébé.

— C'est toi qui dis ça, ricane-t-elle en levant la main pour saisir sa nuque, jouant avec ses boucles noires.

— Hmm, tu vois, tes yeux pourraient être communs comme tout, de leur pauvre marron. Pourtant, j'te dis, t'as des putains d'yeux. Ils sont vivants, ils dévorent l'âme… et ces lèvres, hmmm, j'les aime, susurre-t-il en s'approchant d'elle, capturant sa bouche d'un baiser.

Elle se laisse aller, joueuse, et étend les jambes pour le serrer contre elle. Ethan la plaque contre lui, glissant ses mains dans son dos, se faufilant entre les tissus. Un gémissement lui échappe alors qu'elle se redresse un peu, relevant les hanches, sensuelle. Ethan quitte ses lèvres pour faire son chemin, lentement, glissant contre sa peau, le long de sa joue, de sa nuque, suçotant amoureusement jusqu'à l'échancrure du décolleté. Les mains de Pansy se perdent dans ses boucles alors qu'elle penche la tête en arrière, respirant de plus en plus vite.

Loris toussote alors, la fait ouvrir les yeux brusquement, reprendre conscience.

Cinq minutes sont passées.

Ethan soupire, dégoûté, et relâche Pansy qui se laisse retomber sur le lit.

— Faut vraiment que tu redescendes?

— Hmm, reine de la soirée, t'as oublié?

— C'est pas toi la reine, c'est Daphné.

Elle lève les yeux au ciel et quitte le lit, remettant sa robe en ordre.

— Tu seras là toute la nuit ?

— J'ai une commission aux alentours de trois heures. Tu me rejoins à quatre ?

— Ici. Et tu restes discret.

— Comme toujours, bébé.

Replaçant sèchement ses mèches brunes derrière son oreille, vérifiant que la piqure n'a effectivement pas laissé de trace, elle s'abstient de répondre et se tourne vers Loris.

— Et toi, tu fermes ta gueule.

— Comme toujours, bébé, singe-t-il ironiquement.

Ethan lui attrape le poignet et l'attire vers lui avant qu'elle ne s'en aille.

— Tu devrais vraiment leur dire.

— Que je baise un dealer?

Il ricane et passe une main dans ses cheveux, tout doucement.

— Que t'es malade, Pansy.

— Précise que c'est pas psychologiquement - ça, ils sont au courant, glisse doucereusement Loris.

Elle cligne des yeux, lentement, et se retient de toutes ses forces de ne pas lui envoyer un sort bien placé. Ethan se contente de lui masser la nuque, lentement, la déconcentrant. Elle reporte son attention vers lui et esquisse un sourire triste.

— Ils diront que c'est de ma faute, tu sais.

— Parce que t'as trop couché partout ?

— Ils ont jamais adhéré, à ce libertinage. Ils sont tous casés, tous tranquilles, tous heureux. Moi, je fais tous les bars, je vis comme si j'avais dix-huit ans alors que dans trois ans, on va en avoir trente.

— Mais t'es malade.

Elle hausse les épaules, blasée.

— J'aurais dû mourir il y a dix ans déjà. Notre groupe ne pouvait pas s'en sortir indemne jusqu'à ses quatre-vingt ans, pas vrai ?

Il soupire et laisse tomber sa main.

— J'aime pas quand tu parles comme ça, tu sais. On te dope pas à tout ça pour que tu parles de crever, Pansy, grogne-t-il en montrant du doigt toute la came étalée sur le lit.

Elle rigole, tout doucement, tout bas, et relève la tête d'Ethan du bout du doigt. Elle dépose un baiser sur ses lèvres, délicatement, et murmure un merci. Elle se détourne alors, sans un mot de plus, alors qu'il fait un geste agacé, blasé par son laisser-aller. Loris la salue d'un hochement de tête alors qu'elle fait un geste de la main en sa direction, poussée par son savoir vivre.

— Tu vas pas pouvoir cacher ça longtemps, poupée.

Pansy serre les dents, mais ne répond rien. Elle pousse la porte, sort de la chambre et reprend son calme. Loris parle, parce qu'il ne sait faire que ça. Il parle, parce qu'il pense que ça aide, parce qu'il pense qu'il a le droit de dire ce qu'il veut sur elle, sur sa vie, sur sa situation… juste parce qu'il sait. Quel abruti. Comme si elle ne le savait pas, qu'elle n'allait pas pouvoir cacher ça. Comme si ça lui plaisait, de baiser Ethan en secret, de faire comme si elle ne le connaissait pas, de se caser dans une chambre au plus haut des étages, pour que personne ne la voit se doper, tenter de survivre.

Survivre, bordel. Elle a fait ça toute sa vie. Survivre. Ça fait que la suivre. Elle a pas le choix. Survivre.

Mais ce soir, personne ne doit savoir. Surtout pas ce soir. Demain, peut-être. Tant pis si c'est demain. Jamais, ce serait mieux, mais tant pis. Seulement, pas ce soir.

Ce soir, c'est Daphné et Blaise. Ce soir, c'est leur groupe qui brille, c'est leur amitié mise sur un podium, affichée aux yeux de tous. C'est la solidité de leurs liens, ce sont leurs vingt-sept ans d'amitié, dix-sept pour d'autres. C'est une vie passée ensemble, qu'ils célèbrent. Elle ne peut pas gâcher ça, avec sa fin de vie. Alors elle arbore un sourire flamboyant lorsqu'elle pénètre à nouveau dans la salle de danse, où la musique résonne toujours à en assourdir le monde. Elle se faufile entre les invités, tentant de regagner le fond de la salle. Pansy sursaute en sentant une main lui attraper le poignet, et elle manque de grogner contre Ethan, pensant avoir été parfaitement claire i peine deux minutes. Seulement, en se tournant, elle hausse un sourcil surpris en voyant Théo.

— T'étais où?

Elle grimace. Elle avait espéré être passée inaperçue, c'était sans compter Nott. Toujours Nott, à toujours voir ce qu'il ne faut pas. C'était le premier à avoir compris pour Blaise et Daphné, avant même que Daphné ne le lui dise à elle, et Merlin sait qu'elle avait été réactive. Pansy n'a jamais trop compris comment il savait autant les choses. Elle prie simplement Salazar pour qu'il se tienne loin de ses secrets.

— En cuisine, je vérifiais un problème de boisson.

Théo hausse les sourcils, peu convaincu, mais décide de passer outre. Il lui prend la hanche et la guide vers le bar, où elle voit tout leur groupe attroupé. Elle sourit, heureuse de les voir tous là, toujours aussi proches. Loin est le temps des engueulades autour des jeux de moldu-perché, des problèmes de couples, des histoires de Poudlard. Maintenant, ils sont adultes. Ils sont grands, ils sont sages, ils sont heureux. Pas vrai ? Distraitement, elle passe une main sur son coude. À peine arrivée au bar, Daphné se précipite vers elle pour la serrer fort.

— C'est le meilleur anniversaire de mariage au monde, Pansy.

Elle sourit, glisse une main dans son dos et répond à son étreinte. Elle se laisse guider à nouveau, vers un des tabourets hauts, et en deux temps trois mouvements, elle a un verre de vin en main, Daphné qui ne lui lâche pas le bras et lui raconte tous les temps forts de la soirée. Ça la fait rire, et elle profite du moment. Théo est en discussion avec Blaise, Tracey et Liam toujours à enchaîner leurs verres, et Drago et Astoria rient aux éclats avec Millicent. La salle est comble, la musique déchainée. La nourriture flotte partout, l'alcool se répand à foison. Tout va bien. Tout va même pour le mieux dans le meilleur des mondes.


Note de fin : On vous remercie très fort pour votre lecture et on espère que ce début vous a plu ! La suite dès la semaine prochaine avec Catie, du point de vue de Millicent. :)