Briser ses chaines
Note de l'auteur: Coucou à toutes! Cette idée, un peu particulière je dois l'avouer, me trottait dans la tête depuis un moment et je n'arrivais pas à me l'enlever alors autant la coucher sur papier et vous la faire partager par la même occasion. En toute honnêteté je n'ai pas encore écris les chapitres suivants, ce qui veut dire que ça viendra au fur et à mesure et que je n'ai pas d'idée de fin. Les sujets traités seront assez durs: entre prostitution de mineure, trafic de drogue et ce que peut également vivre au quotidien un agent de police. J'ai eu l'occasion de lire quelques fictions où Bella était escort mais jamais dans ce genre la, si jamais faites moi partager! Et si bien sûr quelques idées vous traversent aussi l'esprit en me lisant ça me ferait très plaisir. Je vous souhaite une bonne lecture!
Il y'avait plus agréable que de passer un samedi soir dans une voiture de police, à patrouiller sous la pluie mais j'avais choisis ce métier en connaissance de cause. Ce soir j'étais exceptionnellement seul, Ben bénéficiant d'un congé de paternité. D'ailleurs il ne mesurait pas sa chance, le veinard. A 25 ans déjà papa et il filait le parfait amour avec Angela depuis le lycée. Un amour simple, pur. Leur petite famille rayonnait.
Je roulais sur le périphérique extérieur de Seattle, tentant de percer l'obscurité. J'étais à proximité d'un petit bois tranquille, où le matin venaient courir des joggeurs, où des mères emmenaient leurs enfants se promener, où des couples âgés s'asseyaient sur un banc au bord du lac. La vie nocturne de ce lieu était toute autre. De nombreuses femmes apparaissaient à la nuit tombante, par tous les temps, été comme hiver, chaussées pour la plupart de cuissardes à talons aiguilles, bas résilles et jupe en cuir, ainsi que d'une veste de la même matière ouverte sur un soutien gorge aux couleurs criardes. Des prostituées donc. Nous ne pouvions pas faire grand-chose contre ça malheureusement. Si on les chassait elles reviendraient le lendemain ou bougeraient ailleurs, simplement. La demande était trop forte. Et la faim de ces filles trop grande. Je ralentissais doucement et essayais de percevoir leurs visages. Leurs sourires sonnaient faux, leur maquillage était exagéré, elles ressemblaient à des poupées. Mais des poupées brisées. Certaines travaillaient à leur compte, elles étaient les plus libres de la profession. Derrières les autres se trouvaient des proxénètes, des salops qui les exploitaient et ramassaient sans pitié ce qu'elles gagnaient, les forçant à y retourner encore et encore.
- C'est 20 $ la pipe et 35 $ l'amour, pas de négociation possible même si t'es bien mignon.
Je reconnaissais cette voix rauque qui en disait long sur le passé de sa propriétaire, Debby. Debby était dans la profession depuis près de 40 ans maintenant, c'était un peu la maman des filles du coin. Elle avait peu de clients mais elle les choisissait toujours elle-même. Le privilège de l'âge et de l'expérience. D'ailleurs elle en avait vu des choses.
- Pas trop froid ce soir?
Elle haussa les épaules. L'habitude, elle avait sans doute connu pire. Entrer un contact avec une femme comme Debby était rare, exceptionnel même. Les femmes ici avaient peur. Pas peur de se faire arrêter mais d'être punies par l'homme ou les hommes qui se cachaient derrière tout ça. Dieu sait ce qu'ils pourraient leur faire. Nous rêvions de mettre la main sur le type qui était à la tête de tout ça. Mais depuis deux ans il n'était qu'une ombre qui nous glissait entre les doigts. La loi du silence était maître ici et ça ne changerait que difficilement. Déjà j'étais contraint de me déplacer en civil, avec une voiture banalisée pour éviter de les alerter plus que nécessaire. Et puis j'imaginais la tête de ces pauvres types qui venaient trouver un peu de réconfort dans leurs bras s'ils voyaient un flic trainer dans le secteur. Le chef avait dit qu'il fallait y'aller étape par étape. D'abord prendre ses marques, après sortir de l'ombre et agir.
J'allais finir ma ronde et rentrer au poste quand un regard terrifié dans le noir attira mon attention. Une silhouette frêle tremblait et elle semblait vouloir se faire la plus petite possible quand je descendais de mon véhicule et m'approchais d'elle. Ses yeux allèrent immédiatement vers le sol et elle murmura un texte qu'on semblait lui avoir fait apprendre par cœur.
- 30 $ la..la.. Elle ne put continuer.
Ses lèvres tremblaient. Je m'étais fin à son supplice et l'empoignai par le bras afin de la relever. Elle chancela et se rattrapa contre moi, je la repoussai légèrement, veillant toute foi à ce qu'elle ne tomba pas. Je la priai de me regarder d'une voix ferme. Lorsqu'elle leva des yeux chocolats vers moi je restais un instant sans rien dire. Elle n'avait rien de vulgaire, rien d'une fille de trottoir si ce n'est ces vêtements trop courts et trop moulants pour elle. Ensuite, ses traits, elle était jeune, très jeune même. Je vis rouge et sans desserrer les dents je l'embarquai. Elle se laissa faire sans un mot, je pense qu'elle ne réalisait pas vraiment. Elle semblait sous le choc. D'ailleurs ses tremblements s'étaient amplifiés. Je lui tendis un plaid qui trainait sur la banquette arrière et elle le passa sur ses épaules avant d'appuyer sa tête contre la vitre. Je montai ensuite à l'avant et démarrai. Mes mains étaient crispées sur le volant. Je lançais un appel radio à mon supérieur.
- Lieutenant Hale? C'est Edward. Je vous amène une prostituée mineure.
Je le sentis se tendre à l'autre bout. Un cas difficile, très difficile. Je jetai un coup d'œil à mon rétroviseur. Elle avait les yeux clos et des larmes coulaient sur ses joues. Mon cœur se serra un instant d'empathie pour la jeune fille puis je me ressaisis. Professionnel, je devais rester professionnel. Et ma nuit était loin d'être finie …
Voilà pour ce premier chapitre posté! Enfin ce n'est pas un chapitre, c'est plus une sorte de mise en bouche. J'espère que ça vous a plu, je suis toute intimidée à l'idée de recevoir les premiers avis mais j'ai hâte hâte hâte! Par ailleurs je souhaite bon courage pour cette semaine qui arrive, pour les chanceuses comme moi les vacances ne sont plus très loin! Des bisous
