Disclaimer : Rien ne m'appartient... Même pas Severus, snif !

Note de l'auteure : Ma première fiction, comme c'est émouvant ! Je lis des SS/HG depuis quelques temps déjà et je me suis demandé pourquoi je n'en avais jamais écrit. Un brin de motivation et une journée pluvieuse plus tard et le résultat est là. C'est juste une petite histoire sans prétention, peut-être un peu banale, pour le plaisir des yeux ! Enjoy !

La première fois
On ne se retient pas
On donne le meilleur de soi-même
Qu'est-ce que ça peut faire
Si ça dure ou pas
On donne le meilleur de soi-même
Et on ne s'avoue même pas qu'on l'aime

France Gall – Le meilleur de soi-même

Hermione soupira en relisant pour la énième fois l'Histoire de Poudlard. Ses recherches lui avaient pris plus de temps qu'elle ne l'aurait pensé, et elle passait sa troisième nuit à la bibliothèque. Harry et Ron lui avaient bien dit de se calmer mais elle n'aurait pas supporté de rendre un devoir juste « passable ». Elle devait donner le meilleur d'elle-même, toujours. Surtout pour Lui. Bien sûr, il ne la féliciterait jamais. Bien sûr, il ne lui offrirait jamais plus qu'un Acceptable. Bien sûr, il ignorerait toujours sa main levée. Mais ce mépris qu'il avait pour elle la poussait à donner encore plus, pour lui arracher ne serait-ce qu'un sourire, un encouragement discret, un compliment peut-être... C'était devenu une obsession chez la jeune préfète. Elle voulait gagner son estime, plus peut-être. Elle voulait être plus, à ses yeux, qu'un de ces ridicules cornichons auxquels il avait l'habitude d'enseigner. Elle voulait être plus qu'une Miss-je-sais-tout, qu'une main levée, que la meilleure amie de Celui qui a survécu.

Perdue dans ses pensées, elle avait laissé la plume vagabonder à sa guise sur le parchemin. Elle sursauta lorsqu'elle réalisa qu'elle avait couvert son brouillon de spirales tortueuses et de détours psychadéliques. Elle froissa rageusement ladite feuille, devenue inutile, et la lança derrière son épaule. Elle crut entendre un juron étouffé mais lorsqu'elle se retourna, elle ne vit personne. Elle secoua la tête et rit doucement, d'un rire fatigué d'hystérique.

« Ma pauvre Hermione, tu devrais peut-être aller te coucher... Ça ne te fait pas du bien de travailler toutes les nuits sur les devoirs donnés par l'autre abominable chauve-souris des cachots... De toute façon, je pensais revenir demain pour étudier ma Botannique... Et je crois que je suis vraiment trop épuisée pour continuer ! Allez, dodo ! »

La jeune fille rassembla ses affaires et fourra le tout dans son sac. Elle quitta la bibliothèque d'un pas vif, sans remarquer la mince silhouette du maître des potions qui se fondait à merveille dans les ombres alentours.

Celui-ci ne respira que lorsque Hermione referma la porte derrière elle. Il se coula alors jusqu'à la table qu'occupait la gryffondore quelques minutes auparavant et sourit ironiquement en constatant qu'elle avait oublié la moitié de son travail sous le banc de bois. Il ramassa les parchemins manquant et fit volte face, ses longues robes noires flottant derrière lui. Il franchit à son tour la porte de la bibliothèque et suivit les traces de la jeune fille dans les couloirs du château. Il n'était guère difficile de la suivre : il suffisait de ramasser les feuilles volantes qu'elle semait derrière elle.

Arrivé à la porte de ses appartements de préfète, Severus avait les bras chargé de notes volumineuses et de plumes de toutes les couleurs. Il prononça à voix basse le mot de passe qui lui laisserait l'accès aux appartements de la jeune femme et s'empressa à l'intérieur, ravi de constater que la lumière était déjà éteinte, et qu'il n'aurait ainsi pas à expliquer sa présence ici. D'un pas silencieux du à des années d'expérience en tant qu'espion pour le compte de l'ordre du phénix, il se dirigea vers le bureau d'Hermione, sur lequel il déposa son fardeau. Il tendit alors l'oreille vers la chambre de la jeune gryffondore. Elle dormait déjà, sa respiration paisible parvenant jusqu'aux oreilles du maître des potions. Satisfait et marchant toujours à pas feutrés, il sortit du salon de la jeune femme, refermant délicatement la porte derrière lui, rassuré à l'idée qu'il ne lui était rien arrivé.

Severus s'effondra dans son fauteuil. Sa petite protégée était à l'abri dans son lit, il pouvait enfin souffler. Il étira ses jambes endolories. Il était tout de même resté des heures debout dans le noir, à attendre qu'elle ait fini... Un peu plus et il aurait révélé sa présence ! Le professeur de potions ferma les yeux, se préparant à plonger dans un sommeil réparateur. Un bruit le fit cependant sursauter, et il posa instinctivement la main sur sa baguette. Il soupira lorsqu'il reconnut son mystérieux visiteur.

« Albus... Vous pouvez sortir de votre cachette... Je peux sentir votre odeur de citron jusqu'ici !

-Severus, mon petit ! Je ne pensais pas que tu rentrerais si tard !

-Évidemment, cracha le maître des cachots, vous m'avez confié la garde de la miss-je-sais-tout de Gryffondor, vous ne vous attendiez pas à ce qu'elle aille se coucher avant une heure du matin, quand même !

-Et dire que je pensais que tu avais fini par accepter voir apprécier ce travail que je t'avais confié ! Allons, Severus, ça ne peut pas être si horrible ! »

Severus lui renvoya un sourire méprisant et répondit d'un ton sarcastique.

« Bien sûr, Albus, ça me plaît vraiment de passer mes journées à servir de nounou à la princesse de Gryffondor ! Je m'amuse comme un petit fou, surtout quand elle passe des heures à la bibliothèque à potasser sur des sujets barbants ! Comme si je n'avais rien d'autre à faire !

-Severus, voyons ! Tu sais bien que c'est nécessaire ! Voldemort ne s'est pas manifesté depuis quelques temps, mais ça ne veut pas dire qu'il ne prépare rien... Et la première chose qu'il fera, c'est fragiliser Harry...

-En attaquant ses proches, oui je sais Albus. J'ai déjà entendu ça la dernière fois, quand vous m'avez demandé ce petit service qui me prend tout mon temps libre ! Et puis veiller sur Granger, d'accord, mais pourquoi sans qu'elle le sache ! Ça commence à devenir un peu compliqué !

-Il est inutile d'inquièter ces enfants pour rien ! Miss Granger est déjà suffisemment occupée par les examens qui approchent pour que je lui inflige cette angoisse supplémentaire. »

Le maître des potions s'enfonça dans son fauteuil en grommelant comme un enfant.

« C'est bon, vieux barbu, vous avez gagné... Je vais continuer à la surveiller, votre gryffondore ! »

Dumbledore posa une main sur l'épaule de son collègue et ami et lui sourit chaleureusement, ses yeux bleus pétillant de malice derrière ses lunettes en demi-lune.

« Merci, Severus... Tu sais mon petit... Viendra un jour où tu me remercieras ! »

Il tourna alors les talons sur un clin d'oeil et franchit la porte de l'appartement du professeur de potions. Severus passa une main dans ses cheveux, ses yeux noirs lançant des éclairs. C'était clair, Albus avait quelque chose dans la tête mais, même après toutes ces années, il était bien incapable de savoir ce qui se passait sous ces cheveux argentés ! Il eut tout de même un sourire ironique en pensant que ça aurait pu être pire : cette bonne vieille Minerva devait bien surveiller Weasley... Il ricana en imaginant la vieille chouette en robe de chambre écossaise monter la garde devant les douches masculines de Gryffondor... Severus se servit un verre de whisky pur feu qu'il savoura lentement, gardant bien en bouche le goût unique de l'alcool sorcier. Boire l'avait toujours aidé à garder l'esprit clair. Il apercevait alors des chemins nouveaux qui lui étaient interdits lorsqu'il rampait sur la terre ferme. Le directeur de Serpentard finit par s'endormir, bercé par les balancements réguliers de la pendule magique héritée de sa grand-mère...

A suivre...