30 ans.

Cela fait 30 ans que je n'ai plus entendu sa voix.

30 ans, que je n'ai plus vu son visage d'ange.

30 ans, que je n'ai plus perçu son rire d'enfant.

30 ans, que ses yeux ne se sont plus illuminés sous mes " je t'aime" murmuré.

30 ans, qu'elle me manque.

30 ans, qu'elle et moi c'est terminé.

30 ans, sans signes de vie. Je les ai attendus en vain, le temps est passé, je commençais à me faire une raison. Le temps ravage les souvenirs, elle avait probablement reconstruit sa vie, sans moi,... Sans moi... Je me devais de faire pareil, pour moi et avant tout pour elle. "Pour elle" cette expression devenu familière à mes yeux, je l'ai tellement utilisé au cours de ma vie, qu'elle était devenu une partie de moi. Ma vie fonctionnait avec elle. "Qu'aurait-elle pensé de ça? Ou encore "Si je fais ça elle aurait probablement voulu que.." Et j'en passe...

Je n'ai pas passé 30 ans de ma vie célibataire, loin de cette idée. J'ai tenté de nouvelles expériences avec d'autres femmes qui se résolvaient systématiquement par des échecs. Les battements de mon cœur lui appartenaient, une partie de moi espérait que notre flamme insouciante et passionnelle de notre jeunesse ne s'était jamais éteinte. J'avais le pressentiment qu'on se retrouverait. Cette certitude que le premier amour ne s'oublie pas. Bien qu'elle n'était pas la première, dans mon cœur elle l'était. J'avais bravé les interdits avec elle, pour elle, j'aurais tenté le diable s'il en avait été question. Elle me rendait fou. J'aurai tellement voulu remonter le temps, pour effacer ces mensonges et ces larmes qui perlaient le long de sa joue lorsque la vérité a fait surface. J'ai le cœur en mille morceaux quand ce rappel du passé me revient à l'esprit. Les images sont tellement claires dans mon souvenir, je revois encore la flamme qui brûlait dans ses yeux après que la première gifle fut partie. Je l'avais mérité. J'en aurais mérité tant d'autres mais elle s'en est contenté que de deux. Mes mains trembles tant le souvenir de ces images me semblent proches comme si elles voulaient revenir pour me torturer de ce que j'avais commis. Je m'étais servis d'elle mais je l'aimais. Mon amour envers elle était plus fort que ma passion: l'écriture. Elle n'a jamais voulu l'entendre. Le mal était fait. J'avais tenté de le réparer en prenant une balle dans l'abdomen à la place d'elle ou d'une de ses amies. Elle est revenu me voir à l'hôpital une fois après l'accident pour s'assurer que j'allais bien, c'est grâce à sa visite que je suis resté en vie, j'aurais tellement voulu partir dans cet incident. Ma vie ne rimait à rien sans elle. Quand j'ai entendus le son de sa voix étant dans un coma profond, une larme est né au bord de mes yeux. Elle était là me chuchotant "s'il te plais bat toi" de sa voix la plus douce. Pendant mon coma, j'avais entendu ma mère, mon frère et quelques amis prononcer cette phrase mais sortant de sa bouche, c'était tout simplement divin. Je n'arrivais pas à croire que malgré tout, elle puisse penser ça. Ce moment de bonheur fut court car c'était les derniers mots d'elle que j'ai entendu, il y a 30 ans déjà.

Ma plus grande surprise, c'est lorsque je l'ai aperçu hier à la terrasse d'un bar. Mon cœur s'arrêta et mes mains devinrent moites. Elle était seule... Je l'aurais reconnu parmi tant de visages. Le sien avait pris quelques rides qui lui allait à merveille. Elle était toujours aussi jolie, elle avait un chignon décoiffé et quelques mèches dansaient autour de son visage. Elle était plongée dans un livre. Je pus deviner qu'elle aimait ce qu'elle lisait à en voir son visage que je connaissais par cœur. Elle avait gardé ses expressions. Ses yeux dévoraient ce qu'elle lisait, c'est une qualité qu'autrefois j'adorais chez elle. On partageait cette même passion qu'est l'amour des mots. Elle a toujours eu un don pour l'écriture, lorsque j'étais son professeur, j'avais la chance de pouvoir la lire et...

Soudain mes yeux tombèrent sur la couverture... Ce n'est pas possible... Ce livre... Je le connais tellement bien... C'est le premier ouvrage que je lui ai offert, sur la première page j'y avais inscrit "When you nead to leave Rosewood" Je n'en reviens pas... Je devrais aller lui parler mais je n'y arrive pas. Au moment où je décide de tourner les talons, son regard croisa le mien... Ce moment m'a paru durer une éternité... Je retenais mon souffle jusqu'à ce qu'elle brise ce long silence...

- Ezra...

- Aria...

C'est ma première fiction, n'hésitez pas à me laisser un avis constructif, c'est important pour moi. Merci d'avoir lu jusqu'ici et de m'avoir laissé un commentaire. J'ai pris vos remarques en compte et j'ai essayé de corriger l'orthographe :-)