Coucou!
Je sais, je sais… Vous allez vous dire que je ne vous laisse jamais tranquille… C'est vrai… Mais je n'y peux rien! Mon cerveau fourmille de plein de petites histoires sur l'univers Harry Potter pour le moment.^^
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Résumé complet modifié avec les suggestions de Destrange:
Comme tous les ans, après les examens, Severus Rogue s'offre un petit plaisir dans l'établissement pour adultes de Monsieur Strumpet. Mais au lieu de Cannelle, la prostituée qui s'occupe habituellement de lui, c'est Ruby qui débarque… Cette dernière n'est autre que Holly Potter et il décide de prendre son éducation magique en mains, sans imaginer qu'elle est aussi attachante que Lily, aussi insupportable que James et qu'elle a presque autant de répartie que lui-même. (UA. Harry Potter féminin: Holly Potter. Voldemort et les Horcruxes ont tous été détruits par Dumbledore. Holly n'est jamais allée à Poudlard.)
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Donc, je le répète au cas où vous n'auriez pas lu le petit résumé, ici, Harry Potter est une fille et s'appelle Holly Potter. Voldemort et tous les Horcruxes ont été détruits par Dumbledore et Holly n'a jamais mis les pieds à Poudlard.
Pour les amis de Dumbledore, il n'est pas vraiment à son avantage dans cette fic…
Le rating est T pour langage grossier et pour allusion à la prostitution et d'abus sur mineur.
Cette histoire comportera en tout 18 chapitres qui sont écrits par avance, donc vous êtes sûrs d'avoir une fin en commençant à lire cette fiction ;-)
Bonne lecture!
Chapitre 1 : Ruby
« Ruby ! hurla Monsieur Strumpet en arrivant en trombe dans la petite chambre d'une de ses filles.
- Je suis là, pas la peine de crier ainsi, répondit la jeune femme en levant les yeux au ciel.
- Il faut que tu remplaces Cannelle et tout de suite ! s'exclama-t-il fermement.
- Pourquoi ? Ce n'est pas Candice qui reprend ses clients pendant qu'elle est malade ? demanda-t-elle, étonnée.
- Normalement si mais, celui-là, c'est un client particulier. Il ne vient qu'une seule fois par an et il ne veut que Cannelle, expliqua-t-il, au bord de la crise de nerfs.
- S'il ne vient qu'une fois l'an, tu n'as qu'à l'envoyer chier… répliqua-t-elle en passant sa brosse dans ses longs cheveux.
- Hors de question ! Je tiens à ma réputation, figure-toi, et, cet homme-là, il paie 500 livres Sterling pour toute la nuit et il réserve une chambre dans un hôtel ! Y en a pas beaucoup qui font ça et qui vous veulent toute une nuit, je peux te le dire !
- Waw… Quand même… siffla-t-elle, impressionnée.
- Allez ! Dépêche-toi maintenant ! la pressa-t-il en tapant dans ses mains.
- Mais, s'il ne veut pas de Candice, qui te dit qu'il voudra de moi ? demanda-t-elle encore en fronçant les sourcils.
- Il n'y a que Cannelle et toi qui avez des cheveux roux et des yeux verts. Apparemment, c'est ça qui le branche… Il n'en a rien à foutre que Candice ait la plus grosse paire de seins !
- Bon… OK… soupira-t-elle en se levant de sa chaise, sceptique.
- Putain ! Grouille-toi ! Il était déjà énervé quand je lui ai dit que Cannelle n'était pas disponible mais je l'ai convaincu d'attendre, alors vas-y maintenant ! Bouge tes fesses, Ruby ! s'écria-t-il en l'attrapant fermement par le bras.
- OK, OK ! Calme-toi ! Tu vas nous faire un arrêt cardiaque… » souffla la jeune fille, railleuse, en se faisant entraîner vers l'extérieur.
Monsieur Strumpet conduisit Ruby dans un petit hôtel de passe, situé non loin de son établissement, emprunta la porte arrière, afin de ne pas choquer les honnêtes clients, si honnêtes clients il y avait par hasard, grimpa les escaliers sans la lâcher puis il s'arrêta finalement devant la porte qui portait le numéro 394, frappa brièvement et engagea la jeune fille à entrer d'un signe impatient de la tête. Il s'abstint de pénétrer dans la pièce avec elle pour éviter de se la faire remballer illico presto et partit aussi vite qu'il était venu, pensant que ce client difficile la garderait plus facilement s'il n'était plus dans les parages.
Ruby se retrouva donc presque propulsée dans la chambre, se tourna pour voir la porte se refermer vivement, secoua sa tête de gauche à droite puis se retourna pour faire face à son client.
L'homme qui se tenait face à elle avec un air vraiment peu sympathique devait avoir dans les 35 ans environ. Il était grand, maigrichon, un rideau de cheveux noir et gras encadrait son visage cireux, il avait un grand nez crochu, de fines lèvres, des yeux aussi sombres que la nuit et il était vêtu entièrement de noir.
Après son examen minutieux, qui ne dura que quelques secondes, Ruby lui offrit son plus beau sourire et s'approcha de lui d'une démarche féline.
Son client haussa un sourcil, dubitatif, recula d'un pas en la voyant s'avancer vers lui et grogna, visiblement contrarié :
« Vous n'êtes pas Cannelle.
- Vous devez être détective avec un don pareil, rétorqua-t-elle du tac au tac, sarcastique.
- J'avais demandé Cannelle. Ça fait quinze ans que je demande Cannelle.
- Cannelle est malade, comme vous l'a déjà dit Monsieur Strumpet. Alors c'est moi, Ruby, qui la remplace juste pour vous puisque vous ne voulez pas de Candice, lui expliqua-telle comme s'il était attardé.
- Pas la peine de me parler sur ce ton, je ne suis pas stupide, bougonna-t-il.
- Vous savez, même les prostituées peuvent tomber malades… C'est pas la fin du monde. »
L'homme ne répondit pas, se contentant de la jauger du regard, les bras croisés sur son torse, réfléchissant pour savoir s'il la gardait ou pas.
« Je ne vous plais pas ? Vous ne me trouvez pas jolie ? demanda-t-elle en battant des cils. Pourtant, j'ai les cheveux roux et des yeux verts, comme vous aimez, ajouta-t-elle en s'approchant encore de lui et en tentant de l'amadouer.
- C'est votre couleur naturelle ? interrogea-t-il, suspicieux.
- Oui, absolument. Mais vous allez vite vous en rendre compte », répondit-elle avec un sourire coquin avant de faire glisser la fermeture éclair de sa robe.
La mini robe en latex blanc brillant à fines bretelles s'ouvrit en deux, glissa des épaules de Ruby pour finir sa course à terre et ainsi révéler des dessous très affriolants en dentelle vert transparent.
Son client parcourut lentement son corps de ses yeux charbon, la détaillant attentivement des pieds à la tête, puis, soudain, il se figea et blêmit en découvrant une petite cicatrice en forme d'éclair sur le haut de son sein droit.
« Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda-t-il, sourcils froncés, en pointant sa marque du doigt.
- Oh, c'est juste une cicatrice que j'ai depuis toujours, répondit-elle en baissant ses yeux vers sa poitrine. J'ai oublié de la cacher avec du fond de teint. J'étais pas censée bosser avant une bonne heure, ajouta-t-elle en relevant son visage vers lui.
- Quel âge avez-vous ? interrogea-t-il subitement.
- J'ai 18 ans, répliqua-t-elle aussitôt avec aplomb.
- Vous mentez, l'accusa-t-il directement.
- Pourquoi je mentirais ?
- Parce que vous avez 15 ans.
- Quoi ? Mais non ! Si je vous dis que j'ai 18 ans, c'est que j'ai 18 ans ! s'énerva-t-elle.
- Non, je sais que vous avez 15 ans, rétorqua-t-il fermement en secouant la tête. Rhabillez-vous ! exigea-t-il ensuite, le regard sévère.
- Comment vous pouvez bien savoir l'âge que j'ai ? Et qu'est-ce que ça peut bien vous faire ? questionna-t-elle, toujours en sous-vêtements devant lui. Les gens normaux seraient contents de savoir que je suis plus jeune.
- Je le sais parce que je sais qui vous êtes. Que vous ayez 15 ans m'embête beaucoup car vous êtes mineure et que c'est illégal de coucher avec une jeune fille de votre âge. Et ces gens que vous qualifiez de normaux ne le sont pas du tout ! répondit-il, point par point.
- Vous savez qui je suis ? demanda-t-elle en fronçant les sourcils et en plissant légèrement son nez. Non, je suis sûre que vous bluffez.
- Vous ne vous appelez pas Ruby mais bien Holly Potter, commença-t-il de sa voix doucereuse, après un instant de silence. Vous avez actuellement 15 ans et vous aurez 16 ans dans quelques semaines car vous êtes née le 31 juillet 1980. Et, par-dessus tout, vous êtes une sorcière et vous auriez dû commencer votre formation à Poudlard il y a cinq ans. Maintenant, rhabillez-vous ! insista-t-il, agacé.
- Waw… s'exclama-t-elle en ramassant sa robe et en la renfilant. Vous êtes vachement doué. Vous pouvez me prédire l'avenir aussi ? ajouta-t-elle en remontant la fermeture éclair.
- Dites-moi plutôt comment vous vous êtes retrouvée dans ce bordel au lieu de faire l'idiote ! ordonna-t-il sèchement, irrité par son attitude.
- Donc, vous ne voulez pas baiser. Vous voulez juste connaître la vie de la pute que vous refusez de baiser. C'est original… déclara-t-elle en se laissant tomber sur le lit sur le dos bras écartés. Alors, voici comment commence la tragique histoire de Holly Potter, puisque vous le demandez si gentiment, débuta-t-elle en soupirant, ironique. La petite Holly n'avait qu'un an quand ses deux parents sont morts dans un tragique accident qui lui a laissé cette vilaine cicatrice sur le sein droit. La fillette a alors été confiée à son oncle et à sa tante, qui, au lieu de l'aimer et de la chérir comme leur hippopotame de fils, l'ont considérée comme une moins que rien et l'ont obligée à travailler comme domestique chez eux, dès que ses petits bras furent capables de supporter un certain poids et qu'elle fut capable de comprendre ce qu'on attendait d'elle. »
Elle soupira, déjà lasse de raconter sa vie à cet inconnu bizarre, s'interrompant quelques secondes avant de reprendre.
L'homme ne disait rien, se contentant d'écouter son histoire, bras croisés, devant elle.
« En grandissant, les tâches devinrent de plus en plus lourdes, son travail dans cette maison de plus en plus pénible et les demandes de son oncle et de sa tante de plus en plus exigeantes. De plus, pour ne rien gâcher, après quelques années, son oncle s'aperçut qu'il pouvait utiliser la fillette pour le servir d'une tout autre manière… Il commença donc à abuser d'elle puisqu'il l'avait sous la main et qu'il était obligé de la nourrir, autant qu'elle lui serve à tout. »
L'homme, qui restait impassible, était néanmoins choqué par ses révélations et l'écoutait de plus en plus attentivement malgré la façon désinvolte et sarcastique dont elle parlait.
« À 11 ans, Holly reçut une étrange lettre pour une école de magie qui s'appelait Poudlard. Son oncle et sa tante faillirent s'étouffer à la vue de ce courrier, ils la punirent aussitôt et l'enfermèrent dans sa chambre – un charmant petit placard à balais situé sous l'escalier – pendant plusieurs semaines afin qu'elle ne puisse pas se rendre dans cette école. Personne ne s'inquiéta de ne pas la voir arriver à Poudlard car sa tante avait répondu qu'elle comptait l'envoyer dans une autre école de magie. Holly resta donc enfermée dans cette baraque pourrie avec sa double casquette de servante et de poupée gonflable jusqu'à ce que sa tante se rende finalement compte que son mari couchait avec sa nièce. Elle entra dans une rage folle et, au lieu de prévenir la police et de foutre cet homme infect dehors comme toute personne normalement constituée, elle lui ordonna plutôt de mettre la gamine de 13 ans dehors. En même temps, venant de gens qui font vivre quelqu'un dans un réduit d'à peine un mètre cinquante, pendant douze ans, ça ne m'étonne pas vraiment. J'aurais dû le voir venir… réfléchit-elle à voix haute. Bref ! Comme elle était à la rue, elle a essayé de se débrouiller un peu toute seule en faisant la manche et en cherchant des petits boulots, sans trop de résultat. Puis, un jour elle est tombée sur Monsieur Strumpet qui lui proposa une chambre, de la nourriture, des vêtements et un salaire en échange de ses services aux messieurs. Entre se faire troncher par un gros morse dégoûtant pour rien ou par d'autres gros porcs pour de l'argent, il n'y a pas vraiment photo… Elle accepta donc sans trop hésiter et, la voici, devant vous, pour le plaisir de vos yeux et de vos oreilles ! Tadam ! » finit-elle en faisant un geste théâtral avec ses bras.
Son client l'observa durant de nombreuses secondes en silence avant de finalement décréter :
« Vous allez venir avec moi.
- C'est hors de question. Je ne sais pas qui vous êtes. Vous êtes peut-être un cinglé qui va me tuer et me découper en morceaux.
- N'est-ce pas le risque que vous prenez à chaque fois que vous acceptez un nouveau client ? demanda-t-il en haussant un sourcil noir.
- Si, mais Carl veille quand même au grain, répondit-elle, confiante.
- S'il prenait l'envie à un malade de vous étrangler, votre Carl ne vous serait d'aucune utilité. Il vous retrouverait morte dans votre chambre miteuse, déclara-t-il méchamment.
- Ouais… Peut-être, dit-elle en réfléchissant.
- Venez avec moi dans ce cas.
- Non, refusa-t-elle, une fois de plus.
- Qu'est-ce qui va vous manquer, si vous partez ? Votre vie idyllique ? Vos amis ? Votre famille ? Votre superbe logement de fonction ? Votre travail si stimulant ? questionna-t-il, sarcastique. Franchement, qu'est-ce qui peut vous arriver de pire que maintenant ?
- Pas grand-chose, en effet… répondit-elle songeuse.
- Alors ?
- OK, répliqua-t-elle finalement en se levant du lit. De toute façon, même si vous me tuez, ce sera toujours mieux que de continuer de vivre ainsi.
- Parfait. Venez ici et tenez-vous bien à moi, exigea-t-il en pointant du doigt le sol juste devant lui.
- Oh, vous avez changé d'avis ? Vous voulez un câlin ? demanda-t-elle en venant se placer où il l'exigeait et en entourant sa taille de ses bras.
- Fermez-la, espèce d'idiote sans cervelle », grinça-t-il en encerclant sa taille et en la tenant fermement entre ses bras.
La jeune fille fut fortement compressée, elle eut la sensation que tous ses membres et tous ses organes se détendaient et se distordaient en tourbillonnant dans le néant, puis finalement ses pieds retrouvèrent la terre ferme et elle eut un énorme haut-le-cœur.
Le sorcier l'écarta promptement de lui et la déplaça vivement sur le côté afin qu'elle vomisse ailleurs que sur lui puis il attendit patiemment qu'elle ait terminé de rendre ce qu'elle avait sur l'estomac en la maintenant toujours de ses bras pour la stabiliser et lui éviter de tomber au sol.
« C'est bon ? interrogea-t-il, agacé, quand il s'aperçut que ses spasmes se calmaient.
- Putain ! Mais c'était quoi, ça ? Ne le faites plus jamais ! répliqua-t-elle, furieuse, en relevant son visage vers lui, après avoir essuyé sa bouche du revers de sa main.
- Ça s'appelle transplaner
et nous le referrons, si jamais nous devons nous rendre quelque part, répondit-il.
- Que dalle ! Moi, je ne fais plus ça ! Vous avez vu comme j'ai dégobillé ? répliqua-t-elle, ses yeux verts lançant des éclairs.
- Vous ferez ce que l'on vous dit, rétorqua-t-il, en passant devant elle. Suivez-moi.
- Ouais, tu peux compter là-dessus, coco… » marmonna-t-elle en le suivant néanmoins.
Ils marchèrent quelques mètres jusqu'à parvenir devant une maison en briques à la façade défraîchie, qui semblait tout aussi sale et décrépie que les autres habitations de ce charmant quartier résidentiel, l'homme ouvrit la porte, entra puis referma quand Ruby fut entrée à son tour.
L'intérieur n'était pas franchement mieux que l'extérieur. Ça sentait le renfermé, il y avait de la poussière et des toiles d'araignée dans tous les coins, la déco datait minimum des années 1960, les pièces étaient minuscules et il n'y avait quasiment rien comme meubles mis à part des étagères et des bibliothèques couvertes de centaines, voire de milliers, de livres.
Après avoir jeté un rapide coup d'œil autour d'elle, la jeune fille se tourna vers l'homme en noir et demanda en croisant ses bras sur sa poitrine :
« Je peux connaître votre nom pour savoir par qui je vais avoir l'extrême honneur de me faire trucider ?
- Je m'appelle Severus Rogue et je ne vais pas vous trucider , répondit-il en levant les yeux au ciel.
- Severus Rogue ? répéta-t-elle, étonnée. C'est pas courant comme nom. Et vous faites quoi dans la vie ? À part aller aux putes une fois l'an, je veux dire.
- Je suis professeur de potions à l'école Poudlard et je vous serais gré de surveiller votre langage, déclara-t-il de sa voix doucereuse en la fixant de ses yeux noirs. Vous parlez comme une charretière !
- Désolée mais je ne suis pas une pute de luxe, au cas où vous ne l'auriez pas remarqué.
- Taisez-vous, ce sera plus simple… » soupira-t-il, épuisé, en se massant les tempes d'une main.
La jeune fille fit une grimace, énervée par cet homme et ses exigences, puis elle se dirigea vers le canapé deux places rongé aux mites, qui trônait au milieu du minuscule salon et qui occupait quasiment toute la pièce, et se laissa tomber lourdement dedans, toujours bras croisés dans une attitude renfrognée.
Severus la regarda faire en haussant un sourcil puis il se dirigea résolument vers la cheminée, qui se trouvait face au canapé, alluma un feu d'un simple coup de baguette magique, jeta une poignée de poudre de cheminette dedans, griffonna un mot à la hâte sur un morceau de parchemin qu'il venait de faire apparaître et le laissa tomber dans les flammes vertes sous les yeux stupéfaits de Ruby.
« Qu'est-ce que vous faites ? C'est quoi encore ce délire ? demanda-t-elle, totalement dépassée.
- Je viens d'envoyer un message à quelqu'un et préparez-vous car il ne va pas tarder à apparaître dans cette même cheminée. »
Effectivement, à peine avait-il terminé sa phrase qu'un grand sorcier avec une robe pourpre, un chapeau pointu assorti, une longue barbe blanche et des lunettes en demi-lunes posées sur le bout de son nez apparut dans l'âtre, provoquant la montée en puissance des flammes vertes.
La jeune fille, effrayée, ramena ses jambes contre son buste et observa le vieil homme sortir de la cheminée en s'exclamant :
« Putain ! Mais comment vous avez fait ça ? Il va cramer, le vieux !
- Il ne va pas brûler, rassurez-vous, et j'ai utilisé de la poudre de cheminette.
- C'est quoi de la…
- Je vous expliquerai peut-être une autre fois. En attendant, fermez-la ! » l'interrompit-il, le regard noir.
La rousse se tut en fronçant ses sourcils et en plissant le nez, contrariée, et le vieillard demanda :
« Severus, pourquoi m'avoir fait venir ici à une heure aussi tardive ?
- Pour ça ! » répondit-il sèchement en pointant du doigt l'adolescente qui était en train de râler sur son canapé.
Le vieil homme dirigea son regard bleu ciel vers elle, haussa les sourcils et écarquilla légèrement les yeux en la reconnaissant, apparemment embarrassé.
« J'exige une explication ! Vous m'aviez dit qu'elle était en France, à Beauxbâtons ! C'est ce que vous avez dit à tout le monde ! rugit-il, visiblement très mécontent.
- Ça, ce n'est pas très gentil… fit observer la jeune fille pour qui il était apparemment impossible de se taire plus de deux minutes consécutives.
- Combien de fois va-t-il falloir que je vous demande de vous taire ? répliqua Rogue, énervé, en se tournant vers elle.
- OK, OK ! répondit-elle en levant les mains. Continuez à parler de moi comme si je n'étais pas dans la même pièce… Ça ne me dérange pas du tout…
- Alors ? pressa Severus en reportant son attention sur le directeur.
- Où l'avez-vous trouvée ? demanda Dumbledore.
- Dans une maison close du côté des Moldus, si vous voulez tout savoir, répondit-il brièvement. Pourquoi avez-vous dit qu'elle suivait son cursus en France puisque, manifestement, ce n'est pas le cas ?
- Je voulais la protéger en la tenant éloignée de notre monde le plus possible et de la célébrité qui aurait été la sienne si elle avait grandi parmi des sorciers, se justifia simplement le vieux sorcier.
- Eh bien ! C'est une belle réussite ! rétorqua-t-il, sarcastique. Holly Potter, la fille de deux membres de l'Ordre du Phénix, la fille qui a survécu, se retrouve catin dans un bordel moldu ! Super, votre protection ! Très réussi !
- Très honnêtement, je ne vois pas en quoi cela vous concerne, Severus, répondit calmement Dumbledore. J'ai fait ce qui me semblait être le mieux, j'ai œuvré pour le plus grand bien en détruisant les Horcruxes de Voldemort un par un et je n'ai pas jugé utile d'aller rechercher Mademoiselle Potter puisque sa tante m'avait assuré qu'elle l'avait inscrite à Beauxbâtons. Je ne voulais pas qu'elle aille à Poudlard mais j'avais oublié cette histoire de lettre automatique… Heureusement qu'elles s'envoient toutes seules et que Pétunia n'a pas voulu l'envoyer à Poudlard… ajouta-t-il en frottant sa barbe, pensif.
- Vous êtes un vieil égoïste manipulateur et sans scrupule ! Comme si vous ne connaissiez pas Pétunia Dursley ! Comme si vous ne saviez pas qu'elle détestait Lily parce qu'elle était une sorcière contrairement à elle ! Vous saviez très bien que ce n'était que des mensonges mais puisque Potter ne vous était d'aucune utilité, vous l'avez laissée moisir là où elle était ! Pire : ça vous arrangeait bien puisque vous aviez oublié de la faire disparaître des registres de jeunes sorciers à contacter à leurs 11 ans ! rétorqua-t-il en serrant les poings.
- Pu… Purée ! Vous connaissez toute ma famille ou quoi ? demanda la jeune fille en se reprenant in extremis.
- Potter… gronda-t-il entre ses dents.
- La ferme, j'ai pigé… souffla-t-elle en levant les yeux au ciel et en se renfonçant dans le canapé.
- Je suis pratiquement certain que vous saviez où elle était et ce qui lui arrivait, reprit Severus en fusillant le vieil homme du regard. Alors, dites-moi la vraie raison de votre absence de réaction la concernant », ordonna-t-il froidement.
Le directeur observa attentivement son employé durant plusieurs secondes avant de faire de même avec la jeune fille qui se trouvait sur son canapé à les écouter discuter et il déclara finalement :
« Je ne voulais pas prendre le risque de voir un nouveau mage noir grandir et se développer. Alors j'ai préféré la laisser là où elle se trouvait.
- Vous êtes vraiment immonde, répondit Rogue d'une voix basse.
- On est parfois obligé de faire quelques sacrifices lorsque l'on souhaite atteindre un idéal, répliqua le vieil homme, philosophe, sans le moindre remord.
- Et, évidemment, vous allez me dire qu'elle n'aura jamais sa place à Poudlard étant donné que tout le monde la croit inscrite à Beauxbâtons et le retard qu'elle a accumulé sur ses camarades.
- En effet, approuva-t-il en hochant la tête.
- Encore un prétexte derrière lequel vous vous cachez pour ne pas admettre devant tous que vous avez menti.
- Ce n'est certainement pas vous qui allez me faire une leçon de moral.
- Allez-vous-en, j'en ai assez entendu… demanda Severus, las.
- Si vous le désirez, je pourrais me charger de Miss Potter, proposa Dumbledore.
- Il en est hors de question ! Dégagez et foutez-lui la paix ! s'écria-t-il, menaçant.
- Très bien, très bien… »
Le sorcier n'insista pas davantage, prit une pincée de poudre de cheminette et disparut comme il était apparu.
Merci d'avoir lu! J'espère que ça vous a plu et que ce chapitre vous a donné envie de découvrir la suite de l'histoire ;-)
A la prochaine!
Bisous ;-)
