Et voilà ma fanfiction à l'époque des Maraudeurs. J'ai récemment replongé dans l'univers d'Harry Potter et c'est tout naturellement que j'ai eu l'idée d'écrire cette histoire. J'espère qu'elle vous plaira, n'hésitez pas à me laisser des reviews pour me faire connaître vos impressions. Sur ce, bonne lecture à tous je l'espère !


Déclaration de guerre

« Eh Richardson, ça te dirait d'aller à la prochaine sortie à Pré-au-Lard avec moi ? Enfin, sauf si t'as prévu de me casser le nez. »

La réplique fut, bien entendu, suivie par des rires tonitruants. Je m'arrêtai et me retournai en levant les yeux au ciel pour voir sans surprise Sirius Black et ses trois compères sauter par-dessus le muret qui encadrait la cour centrale. Sans doute avaient-ils traversé cette dernière en me voyant dans le couloir en face. Trop d'honneur vraiment ! Ah, ironie quand tu nous tiens ...

« Non, ce n'était pas prévu mais si tu insistes, je peux peut-être y remédier. »

Sirius Black échangea des regards avec ses amis, un sourire idiot collé au visage, visiblement fier de ses piques ridicules. J'avais envie de lui en coller une. Pourtant ça n'avait pas toujours été le cas. Sa présence ne m'horripilait pas, ses blagues vaseuses ne me rappelaient pas combien il pouvait être idiot. En fait, je le trouvais plutôt drôle, intelligent bien que un peu trop sûr de lui. Bref c'était juste un type normal avec une bande d'amis normaux ayant un penchant pour les farces et à qui je n'avais jamais vraiment parlé en cinq ans. Mais ça, c'était avant la semaine dernière. Alors vous devez sûrement vous demander ce qu'il s'est passé la semaine dernière pour susciter un tel déferlement de passion de la part de Sirius Black, et accessoirement de ses amis, sur ma royale personne. Je vais tout vous expliquer.


Bref, samedi dernier on attaquait le mois de novembre et la première sortie de l'année à Pré-au-Lard. Jusque-là, rien de bien alarmant. Sauf que Cassy, l'une de mes amies partageant ma chambre, était déprimée au plus haut point. En effet, cela faisait deux semaines que son petit-ami lui avait annoncé que c'était fini entre eux, ce qui semblait d'ailleurs être devenu une habitude dans leur couple. Sauf que cette fois, sa décision semblait irrémédiable. Ça faisait bien six mois qu'ils étaient ensemble - ce qui, en soi, est déjà un record pour mon amie -, si on ne comptait pas toutes leurs séparations toutes les deux semaines. Contre toute attente, Cassy avait encaissé sans broncher. Pas de pleurs, pas d'envies de suicides ou de meurtres, pas de poupées vaudou à l'effigie de son copain, rien. Mais c'était sans compte le fait qu'il lui avait fait sa demande lors d'une sortie à Pré-au-Lard l'année dernière alors inexorablement, Cassiopeia Mills avait craqué à l'approche de cette sortie. Et comme toutes les fois précédentes, ses yeux dégoulinants de larmes s'étaient tournés vers moi, me suppliant d'aller parler à son ex-peut-être-futur-petit-ami pour arranger les choses. Et comme toutes les fois, j'avais lâché :

« T'es sérieuse là ? Et pourquoi moi ? Tu sais très bien que je ne peux pas l'encadrer ! »

Mais au final, après une journée à faire le tour des boutiques de Pré-au-Lard avec mes amis, j'avais quand même été me planter devant Dorian McKellen et ses amis aux Trois Balais. C'était la fin de la journée et la plupart des étudiants de Poudlard préféraient passer les dernières heures restantes à siroter des Bièraubeurres au chaud plutôt que refaire un tour dans la ville. Dorian McKellen aurait pu être quelqu'un d'appréciable. Il était potable physiquement, un peu large mais musclé. Il avait un visage banal mais harmonieux où trônait un sourire parfait qui aurait pu faire des ravages si, collé du matin au soir sur ses lèvres, il n'en devenait pas dégoûtant. Mais malheureusement, malgré tous mes efforts pour lui trouver des qualités, Dorian McKellen était détestable. Premièrement, il jouait avec Cassy depuis le début, la jetant et la reprenant. Deuxièmement, quand je venais essayer de recoller les morceaux, je devais supporter ses répliques à deux balles.

« Alors Richardson, quel bon vent t'emmène ? Ne me dis pas que tu viens saisir ta chance maintenant que je suis célibataire mais je te comprends après tout, j'ai toujours vu la façon dont tu me regardais. Et si ça peut te rassurer, t'es plutôt pas mal mais j'ai vu mieux alors il va falloir redoubler d'efforts. »

Pitié Merlin, voilà pourquoi je le détestais. Il se pensait parfait tombeur avec toutes les filles à ses pieds alors qu'il n'y avait actuellement dans toute l'école que deux ou trois personnes comme Cassy pour tomber dans le panneau du stéréotype du bad boy raté.

« Il faut que je te parle, dis-je simplement sans relever sa longue tirade.
- Mais vas-y, m'invita-t-il et déjà, ses amis se poussaient sur la banquette pour me faire une place.
- En privé, précisai-je.
- Tu peux parler en présence de mes amis, tu sais. Ils ne vont pas te manger. »

Et ses fameux amis se mirent à rire à gorge déployée comme si c'était la blague du siècle, nous attirant les regards des élèves des tables alentours. J'expirai longuement, me mordant l'intérieur de la joue pour signaler mon irritation quant à ses fanfaronnades.

« Ecoute, j'adorerais te ridiculiser devant une centaine d'élèves mais je ne suis pas venue pour ça. Alors pour une fois, profite de mon élan de gentillesse, arrête de jouer et lève tes fesses de cette fichue banquette. » sifflai-je.

Je m'étais penchée sur leur table et plus particulièrement vers lui pour rendre notre conversation plus discrète mais quelques coups d'œil autour de moi me firent comprendre que certains élèves curieux avaient tendu l'oreille. Dans un sursaut d'intelligence, Dorian le comprit aussi et il m'invita à poursuivre la conversation dans un autre lieu. Je me faufilai entre les tables bondées, consciente d'être la cible des murmures qui les alimentaient, jusqu'à parvenir dehors, McKellen sur mes talons. Nous nous éloignâmes un peu dans une autre ruelle, à l'abri des regards indiscrets.

« Je ne vais pas te mentir, je suis là pour Cassy. Et je sais que ça t'enchante pas et moi non plus d'ailleurs mais ta décision est vraiment définitive ou pas ? Parce que tu sais, t'auras jamais mieux malgré ce que tu peux penser.
- Ah oui ? Et pourtant tu te tiens devant moi que je sache. »

Je levai les yeux au ciel. Ce type m'exécrait au plus haut point. Même des compliments perdaient tout leur sens sitôt sortis de sa bouche. Mais pour Cassy, je décidai de prendre sur moi et de garder mon calme.

« Je prends donc ça pour un non. »

Sans attendre, je tournai les talons, n'ayant plus rien à lui dire. Finalement, je m'en étais plutôt bien sortie. Leur histoire était finie à mon plus grand bonheur, je n'avais pas perdu patience, je ne l'avais pas insulté, je-

« Allumeuse.
- Pardon ? »

Je m'étais retournée vivement après avoir entendu son commentaire. Il ne venait quand même pas de me traiter d'allumeuse là ? Et le pire c'est qu'il avait eu le culot de répéter au lieu de la boucler comme il aurait dû :

« Allumeuse. C'est comme ça que j'appelle les filles qui draguent les garçons pour finalement ne rien leur donner en retour.
- J'espère que tu ne parles pas de moi là, le menaçai-je d'une voix grinçante.
- Tu vois une autre fille dans cette ruelle ?
- Alors toi, tu n'as vraiment rien compris aux filles. Je ne t'ai jamais dragué et ça n'arrivera jamais.
- Oh oui, alors tous ces regards et ces contacts c'était pour rien ? répondit-il avec sarcasme.
- Mais de quoi tu parles à la fin ? Bon sang, tu as vraiment un problème ! C'est quand même pas ma faute si tu as un souci avec tes hormones. »

Ce type délirait complètement. Et maintenant il allait me reprocher quoi ? Que si je venais le voir après ses ruptures avec Cassy c'était simplement car quand il était avec elle, il traînait avec nous et que la simple vue de sa personne me remplissait de bonheur ?

« Alors comment tu expliques toutes ces fois où tu es venue me voir pour me supplier que je me remette avec Cassy hein ? »

Ah si, il avait osé.

« Primo, je ne t'ai jamais supplié, commençai-je en mettant bien l'emphase sur le "jamais". Et secundo, si je suis venue te voir c'était à la demande de mon amie qui crevait d'amour pour toi alors que toi, visiblement, tu n'en avais rien à faire. Maintenant, à bon entendeur, salut. On n'a plus rien à se dire, je crois. »

Là, j'étais remontée. Et on aurait pu vraiment en rester là si Dorian ne m'avait pas agrippé le bras, n'ayant visiblement pas envie que la conversation se termine maintenant. La suite s'était passée plutôt rapidement. Il avait voulu ajouter quelque chose, je lui avais ordonné de me lâcher, il avait resserré sa prise, je m'étais débattue, il avait résisté et mon poing était parti droit sur son nez. L'instant d'après il était par terre, tenant son nez qui saignait et moi, j'étais partagée entre l'envie de hurler combien j'en rêvais depuis longtemps et la pensée à tous les problèmes que ça allait me valoir. Fort heureusement, les rues de Pré-au-Lard étaient plutôt désertes à cette heure-là et personne ne semblait avoir entendu le remue-ménage causé par notre échange verbal. Dorian quant à lui semblait d'une humeur massacrante et si les yeux pouvaient lancer des Avada Kedavra, Merlin sait que je serais déjà morte. D'ailleurs, s'il se décidait à me rendre la monnaie de ma pièce, je n'allais pas en mener large. Etre téméraire deux secondes et céder à ses pulsions, oui. Mais assumer les conséquences et me faire tabasser en retour, non merci. C'est pour cette raison que je décidai de le laisser seul et je partis non pas en courant, question de fierté tout de même, mais en pressant cependant le pas, encore toute chamboulée par l'adrénaline et ce qui venait de se passer.


Inutile de dire que j'avais passé les jours suivants l'incident dans un état d'anxiété aigu en attendant ma convocation dans le bureau de Flitwick ou pire de Dumbledore mais rien de tel n'était arrivé. Mes amis avaient tous été surpris par mon geste un premier temps avant de l'approuver, et même Cassy, passé le premier stade de choc, s'en était fortement réjouie. Mais toujours était-il que McKellen ne me quittait jamais des yeux depuis l'incident. Que ce soit dans la Grande Salle à l'heure des repas, dans les couloirs ou à la bibliothèque, je sentais toujours son regard sur moi et ça me fichait la trouille.

Pour ce qui était de Sirius Black et de sa clique, au début ça ne m'avait pas vraiment dérangé qu'ils aient assisté je-ne-sais-trop-comment à la scène parce qu'ils passaient leur temps à humilier Dorian à propos de cette histoire. Mais après, ils se sont mis, et en particulier Sirius, à faire allusion à mon fameux crochet du droit à chaque fois que nous nous croisions au détour d'un couloir, leurs fichus regards et sourires rieurs me suivant partout. Bien évidemment, leur plaisanterie a eu vite faire de m'énerver. Parce que tout le monde à Poudlard sait que je n'ai aucune patience. Non en fait, rectification, personne ne le savait avant cet incident. J'étais donc passée en l'espace de quelques jours de Gabriella la Serdaigle de cinquième année sans histoire à Mme Brutus. Jolie évolution, ou devrais-je dire, régression. Je suppose que ce n'est pas la peine de préciser que cette histoire ne va pas contribuer à l'équilibre de ma vie sociale et de mes relations humaines.

Je me concentrai à nouveau sur le quatuor le plus populaire de l'école avant de décider qu'il était préférable que je garde ma bouche fermée, n'ayant aucune envie d'avoir une joute verbale avec quatre idiots en ce beau dimanche après-midi. Ils s'étaient arrêtés deux mètres en face de moi et pensant qu'ils n'avaient plus rien à ajouter, je commençai à tourner les talons pour rejoindre la tour de Serdaigle. Mais visiblement, les Gryffondor n'avaient pas encore fini de me lancer leurs répliques qui ne faisaient rire qu'eux.

« T'énerves pas Richardson, j'ai rien contre toi mais je préfère garder mes distances. Tu vois, je n'ai pas trop envie de me retrouver avec le même nez que Servilus. D'ailleurs, c'est toi qui t'es occupée du sien ou il est vraiment né comme ça ? »

J'allais le tuer cette fois-ci. Tandis qu'ils s'étaient mis à rire à gorge déployée, Sirius Black et James Potter en particulier, je perdis patience et fis volte-face pour me diriger à grandes enjambées vers Black, adoptant un air menaçant malgré qu'il me dépassait d'une bonne tête.

« Je vais te-
- Oh Gabriella, ma chère, te voilà, je venais te chercher ! »

La seconde d'après, le nouvel arrivant m'avait prise par les épaules et m'avait faite reculer de quelques pas tandis que les autres finissaient de rire.

« Tu ne devrais pas te mettre en colère, ça ne te va vraiment pas petite Gabriella, me taquina James Potter en essuyant ses larmes.
- Je suis ravi de voir que je ne suis pas le seul à te dire ça. Tu vois que j'ai raison quand je me tue à te le dire depuis la première année. » ajouta le garçon à mes côtés, me faisant grogner de mécontentement au passage. Il n'avait pas besoin de leur donner raison cet idiot !

Nathan Colleen, cinquième année à Serdaigle, mon meilleur ami et mon sauveur. Ou devrais-je dire, le sauveur de ce grand nigaud de Sirius Black. Non, en fait, après mûre réflexion, c'était mon sauveur. C'est vrai, qu'est-ce que j'aurais pu faire face à quatre grands Gryffondor ? A part courir ... J'étais plutôt rapide, certes, mais je doutais de mes capacités en me rappelant que mon sac contenait trois gros livres que je venais d'emprunter à la bibliothèque. Quoi qu'il en soit, Nathan eut vite fait d'examiner la situation de laquelle il venait de m'extirper.

« Et il semblerait que j'arrive pile à temps pour éviter un meurtre apparemment..., ajouta-t-il en détaillant mes quatre « agresseurs ».
- Comment tu savais où j'étais et ce que j'allais faire ? m'enquis-je subitement en me rappelant son entrée fracassante.
- Il semblerait que les cours de Divination de ces deux dernières années commencent à porter leurs fruits. Bref, on a un devoir de Métamorphose à faire si je me souviens bien. Et j'aimerais autant que possible éviter d'avoir à le faire avec une jeune fille renfrognée, maussade et trop occupée à planifier des tortures toutes plus effroyables et horribles les unes que les autres pour pouvoir travailler convenablement. »

Au fur et à mesure de sa tirade, Nathan m'avait entrainée, toujours son bras autour de mes épaules, en direction de la tour de Serdaigle, ne se souciant pas des Gryffondor et les laissant en plan sans plus de cérémonie.

« Alors ? »

La voix de Nathan me tira de mes pensées quelques instants plus tard et je lui adressai un froncement de sourcils pour lui montrer que je n'avais pas écouter ce qu'il disait. Avec un petit sourire moqueur, il me désigna le heurtoir de notre salle commune. Ah, on était déjà arrivé ?

« Si je sais que je l'ai et qu'on me dit que je ne l'ai pas, je risque de la perdre, énonça la tête d'aigle.
- La patience, maugréai-je en pensant aux Gryffondor tandis qu'un déclic nous indiqua que la porte s'était déverrouillée.
- Intéressant, chuchota Nathan. Ça me conforte dans l'idée que le heurtoir aime bien nous poser des énigmes sur nos états d'âme.
- Oh la ferme. » pestai-je.

Je passai la porte et derrière moi, Nathan éclata de son rire cristallin, nullement vexé. A peine entrés dans la salle commune, notre petit groupe d'amis se tourna vers nous.

« Ah enfin, te voilà ! On peut savoir ce que tu fichais ? Tu avais dit que ça ne te prendrait pas plus d'un quart d'heure, se plaignit Cassy tandis que nous nous installions sur les fauteuils qu'ils nous avaient gardés.
- Désolé, j'ai été un peu retardée par quelques évènements.
- Comprenez là qu'elle a fait l'objet d'une rencontre fortuite avec certains Gryffondor au niveau de la cour principale, expliqua Nathan. Elle allait sortir les griffes, ou devrais-je dire les poings, quand je suis arrivé. Je crois que je leur ai épargné une visite chez Pomfresh pour cause de nez cassés. »

Sans attendre, j'attrapai le coussin près de moi et lui mis un coup en plein visage pour la référence, ce qui, évidemment, le fit rire. C'est fou comme ce garçon pouvait s'amuser de tout et de rien !

« Je me demande vraiment quand ils vont te lâcher avec cette affaire. » soupira Gwen à côté de moi.

Gwyneth Crossman était black là où j'étais blanche, brune là où j'étais blonde, née-Moldue où j'étais Sang-Pur mais ça ne nous empêchait pas de nous adorer et d'être meilleures amies. Pour toute réponse, je haussai les épaules.

« Bah, quand ils auront trouvé un truc plus intéressant ou une autre victime, je suppose.
- Ça me rappelle un de ces bouquins que j'ai lu où le type n'avait rien trouvé de mieux pour attirer l'attention de la fille qu'il aimait que de l'embêter à longueur de journée. Peut-être qu'il y en a simplement un qui a des vues sur toi. Un sur quatre, c'est plausible, commenta Cassy.
- Cassy, arrête de lire tes bouquins à l'eau de rose ! »

La dernière réplique avait été dite en cœur par toute la bande, après un coup d'œil pour s'assurer que nous étions tous sur la même longueur d'onde. La principale interpellée maugréa une insulte incompréhensible avant de faire mine de bouder tandis que le rire avait gagné notre petit coin de la salle. Nous nous calmâmes rapidement pour éviter le courroux de la jeune Mills.

« Ouais, ouais, rigolez ! Rira bien qui rira le dernier !, maugréa-t-elle.
- Pour finir Gaby, tu n'as toujours pas eu de nouvelles concernant l'affaire McKellen ? me demanda Gwen.
- Non, aucune. A croire que l'idée de porter plainte auprès des professeurs ne lui a jamais traversé l'esprit. Et je l'en remercie.
- Il est idiot, c'est tout, grogna Cassy dans son coin.
- Tiens, tu t'en es enfin aperçue ? souligna Nathan en haussant un sourcil, un sourire narquois imprimé sur les lèvres.
- Il m'a brisé le cœur ! se justifia-t-elle.
- Et Gaby lui a brisé le nez pour ça, la consola Gwen en riant, m'adressant au passage un regard désolé pour avoir évoqué l'accident.
- Et tant mieux pour lui ! Il aurait dû savoir qu'on ne joue jamais avec le cœur d'une femme, elle n'en a qu'un, bon sang ! »

Subitement, nous nous tournâmes tous vers le dernier membre de notre groupe : Theophilus Henderson. Il avait dit cela avec un tel sérieux que c'en était surprenant. Là où Cassy préférait toujours sortir des proverbes, où Nathan ne parlait que par métaphores et énigmes, Theo, lui, était le roi pour sortir des jeux de mots ou des proverbes quelques peu douteux. C'est avec un froncement de sourcils commun que nous l'invitâmes du regard à continuer sa phrase car nous étions sûrs que la fin viendrait gâcher la sagesse de ses paroles.

« Je veux dire, mieux vaut jouer avec leurs seins, elles en ont deux. »

Et sur ces mots savants, il ne put s'empêcher de glousser tandis que Cassy lui sauta subitement dessus, ayant visiblement l'intention de l'étouffer sous son coussin. Dans un mouvement commun, nous levâmes les yeux au ciel. Oui, nous étions tous cinglés, ça ne faisait pas un pli. Mais après tout, Serdaigle était, après la maison des érudits, celle des esprits créatifs. Et jusqu'à ce jour, que ce soit chez les Moldus ou chez les sorciers, les inventeurs les plus connus étaient souvent bons à enfermer dans un asile. Tandis que Cassy était occupée à essayer d'inculquer les bonnes manières à son meilleur ami, Nathan me proposa de faire ce devoir de Métamorphose que nous devions rendre mardi.

« Quoi, vous voulez faire le devoir maintenant alors que le cours de Métamorphose n'est qu'après-demain ? s'indigna Cassy en arrêtant de martyriser le pauvre Theo.
- Comme dirait une certaine personne de sa voix d'ermite des montagnes : « Ce qui est fait, n'est plus à faire », répondis-je du tac au tac, un sourire malicieux sur les lèvres.
- Ou encore, « ne jamais remettre à demain ce qu'on peut faire le jour même » » renchérit Nathan à mes côtés.

Nous rîmes tout deux alors que notre amie nous gratifia d'une grimace, nous rappelant au passage que nous allions très certainement mourir car nous travaillions trop. Elle n'avait sans doute peut-être pas tort mais nous ne tînmes pas compte de sa remarque et je montai chercher mes affaires dans mon dortoir avant de redescendre m'attabler avec Nathan. Le devoir de Métamorphose ne nous prit guère plus de trois quarts d'heure car il s'agissait de faire des recherches pour préparer le prochain chapitre sur les sortilèges d'Apparition et de Disparition. Autant dire qu'avec les livres que j'avais été cherché à la bibliothèque un peu plus tôt, le travail fut vite fini. C'est à ce moment-là que Cassy, Gwen et Theo nous rejoignirent pour que nous finissions nos devoirs pour le lendemain. Je m'étirai, un sourire satisfait collé au visage une fois le travail fini en pensant que le lundi, Serdaigle n'avait aucun cours en commun avec Gryffondor. Cette perspective illumina le reste de ma soirée, d'autant plus que je n'avais pas recroisé les quatre troubles fêtes lors du dîner, sans doute étaient-ils trop occupés à planifier un énième mauvais coup contre les Serpentard. Je les plaignis un instant avant de me rassurer en me disant qu'ils avaient l'habitude et que si ça n'avait pas été eux, j'aurais fait les frais du quatuor infernal à leur place.