Cette idée que l'on peut qualifier de stupide leurs vint à l'esprit quand ils alèrent rendre leur rapport au colonel. En réalité, Edward ne le lui avait pas rendu tout de suite.
Les deux frères se dirigeaient vers le bureau du colonel quand ils entendirent des éclats de voix: ceux du militaire et de son lieutenant.
-- Tient, le colonel est avec le lieutenant... constata Alphonse.
-- Il est toujours avec elle. corrigea Edward.
-- Pourquoi ils s'engueulent ?
-- J'en sais rien, on a qu'a écouter... proposa Ed et ils se mirent contre la porte à espionner.
La conversation des deux soldats avait débuté ainsi : le colonel semblait très perturbé et réfléchissait longuement ce qui l'empêchait, bien évidemment, de faire son travail.
Son comportement n'échappa pas à la jeune femme blonde qui le secondait.
-- Qu'est-ce qui se passe colonel ?
-- Ha ? Euh... rien... lui répondit-il en sortant de sa méditation.
-- Dans ce cas reprenez votre travail, il reste...
Elle ne finit pas sa phrase, il était de nouveau absorbé par ses pensées. Elle s'irrita, s'il y avait bien une chose qu'elle ne supportait pas, c'était de ne pas être écoutée, situation dont elle savait très bien se sortir. Elle frappa la table du poing et dit d'une voix qui ne laissait en aucun cas apparaître son irritation :
--Colonel, si vous avez un problème, vous le dites, sinon… je vous colle une gifle. Ajouta-t-elle dans un sourire ironique.
Le colonel devint blême. Parfois, elle lui faisait vraiment peur. Il repris ses papiers et se décida à les remplir. La jeune femme se détourna de son supérieur et retourna à ses occupations.
La tension passée, le colonel dit :
--Dites, lieutenant, j'ai un gros problème et ça m'empêche de me concentrer…
Le lieutenant leva un sourcil, étonnée.
--Sur une chemise noire, qu'est-ce qui colle le mieux, une rose blanche ou rouge ?
Elle écarquilla les yeux, un peu plus et on aurait dit qu'ils allaient lui sortir de la tête.
Comme elle ne répondait pas, il poursuivit :
--En fait, ce soir, j'ai un rendez vous et je n'arrivait pas à choisir, alors comme vous êtes une femme j'aurais voulu votre avis…
Riza Hawkeye cacha très mal son exaspération et sa lassitude derrière une main qui tentait désespérément de lui faire garder son calme.
Roy Mustang interpréta ce geste comme si la réponse était une évidence que seule une femme pouvait en comprendre le sens. Il attendit le verdict.
-- Colonel, commença-t-elle sans dissimuler son agacement, il me semble que vous avez des choses mille fois plus importantes à faire plutôt que de vous demander bêtement quelle chemise vous allez portez pour un de vos stupides rendez-vous superficiels !
Parallèlement, les frères Elric venaient juste de se diriger vers la porte de la pièce.
-- Une rose, Hawkeye, c'est une rose, la chemise je sais laquelle porter.
-- VOUS M'ECOUTEZ OU QUOI ?
-- J'essaye juste d'être romantique, vous n'aimez pas ça ?
-- Mais j'en ai rien a foutre du romantisme moi !
Roy pris cette dernière réplique comme une douche froide.
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Ed et Al étaient eux aussi sidérés, ils n'avaient jamais vus le lieutenant dans un tel état d'énervement.
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-- Je… je croyais que les femmes aimaient le romantisme ! C'est faux ?
-- LES AUTRES ELLES FONT CE QU'ELLES VEULENT ! J'EN AI RIEN A CIRER !
-- AHA ! s'exclama Roy. Alors c'est vous qu'êtes pas normale !
-- On dirait vraiment un vieux couple… commenta Al
-- Tu crois qu'elle est jalouse ? avança Ed.
-- De quoi ? Elle ? C'est pas possible.
-- Elle est toujours avec lui… songea L'aîné
-- Et alors ? ça veut rien dire.
-- Tu viens toi-même de dire qu'on dirais un vieux couple.
-- C'est une expression.
-- En fait, elle doit en avoir marre qu'il ne s'intéresse pas à elle, alors c'est pour ça qu'elle lui file toujours trois tonnes de boulots, pour pas qu'il sorte et aille à des rendez-vous.
-- N'importe quoi…
-- Eh ! L'amour commence toujours par la violence !
-- Oh, dans ce cas là… Winry et toi vous êtes déjà bien avancés !
-- QUOI ? Mais qu'est-ce que tu racontes ? ça a rien à avoir !
-- Ben tiens…
Ed allait hurler mais son frère le retint :
-- Chute, ils vont nous entendre.
Calmé, Ed ajouta :
-- N'empêche, j'arrive pas à la cerner c'te meuf…
-- Hawkeye, c'est le lieutenant Hawkeye. Corrigea Al
-- Pareil ! ça nous aide pas à savoir pourquoi elle est toujours avec lui sans encore avoir péter les plombs.
-- JE SUIS TOUT A FAIT NORMALE ! se mit-elle à hurler. C'EST VOUS QUI AVEZ LES IDEE MAL PLACEES !
-- Moi au moins je profite de la vie ! railla-t-il.
Au regard qu'elle lui lança, il sut qu'il avait été trop loin.
--Bien… lui répondit-elle quelques secondes plus tard avec calme. Je crois que vous allez « profitez de votre vie » sans moi, et, connaissant votre extrême prudence, vous n'allez pas en profitez bien longtemps.
Sur ce, elle lui tourna les talons et se dirigea d'un pas décidé vers la porte.
En entendant le lieutenant qui s'approchait, les deux frères prirent peur et s'enfuyèrent en courant, trop effrayés de se faire surprendre par la terrifiante jeune femme.
