Cruelle dilemme.
Titre : Cruelle dilemme.
Auteur : Azalea.
Origine : Gundam Wing.
Genre : dramatique, sentimental.
Couple : 1+2.
Résumé : L'absence de Heero depuis maintenant plus d'une semaine se fait ressentir chez
Duo, il doit prendre une décision. Quelle sera-t-elle ?
Chapitre I : Un choix difficile.
Je regardais la pluie tomber depuis la fenêtre de notre chambre restant silencieux.
Peut-être devrais-je dire MA chambre.
Non pas par possession des lieux, loin de moi cette idée, mais par le vide qui en découlait de
par l'absence du soldat parfait. Cela faisait maintenant plus d'une semaine que nous ne
l'avions plus revu et je dois bien avouer que malgré son caractère glacial, le manque de
présence auquel il faisait place ne me laissait pas des plus indifférents.
A vrai dire, le c?ur de marbre qu'il est me manque terriblement. Combien de temps tiendrais-
je sans ces yeux cobalts qui m'adressaient, sans qu'il n'y ait de préjudice, un regard rempli de
froideur à mon égard ?
Réussirais-je un jour à oublier ses »baka » ou encore ses « omae o korosu » ? Je ne pense
pas. J'avais beau essayer de l'oublier, mais rien y fit ; Son image réapparaissait sans cesse
dans mon esprit me laissant la nostalgie de ne peut-être jamais plus le revoir.
Je devais trouver une solution. Comment ? Est-il toujours de ce monde ?
Le bruit d'une porte qui venait de s'ouvrir me fit sortir de mes sombres pensées et une voix
inaccoutumée douce parvint à mes oreilles. Assit sur le lit étant le plus proche de moi, Wufei me fixait.
_ Tu as l'air soucieux, ça ne te ressemble pourtant pas.
_ J'étais juste en train de faire le vide.
_Tu pensais à Heero, je ne me trompe pas ?
Surpris par cette remarque, j'étais impressionné de voir combien il pouvait être direct. Lui
qui la plupart du temps est hors conversation.
_ Tu as raison, je me demandais simplement si mes espoirs n'étaient pas vaincs.
_Que veux-tu dire par là ?
_ Je perds peu à peu confiance. Je me demande s'il reviendra un jour. Si ça tombe, il est
peut-être mort à la minute où nous parlons.
Sur ces derniers mots, je le vis laisser place à un certain silence. Après réflexion, il reprit
aussitôt.
_ Le duo que je connais ne baisse jamais les bras et c'est ce qui fait sa force. Il a un
mental d'acier, il ne se laisse pas décourager par le moindre rien.
Ce que je venais d'entendre me fit chaud au c?ur. Un tel changement de comportement
pouvait-il opérer dans une situation si irréaliste ? Fallait-il qu'un soldat ne soit plus pour
qu'un autre soit mit à c?ur ouvert ?
Décidément, je n'arriverai certainement pas à comprendre ce qui le pousse à agir de la sorte et
qui plus est envers moi. J'ai tant de fois cru qu'il me détestait.
Sans que je ne m'en aperçoive, une larme coulait sur ma joue. Je le vis alors se lever et
s'avancer dans ma direction. Du révère de la main, il en effaça toute trace.
Il passa ensuite avec délicatesse un bras autour de mes épaules et me serra tout contre lui dans
un élan de pure douceur.
A cet instant, je ne réfléchie plus davantage et me laissais bercer, nichant ma tête au creux de
son cou.
_ Merci Wuffy, ça m'a fait du bien d'en parler.
_ Ne m'appelle pas Wuffy, je te l'ai déjà dit cent fois !
_ C'est juste que ça m'amuse ! répondis-je d'un ton provoquant.
Ce dernier resserra son étreinte et me murmura quelques mots au coin de l'oreille.
_ Il se fait tard, tu devrais te reposer. La nuit porte conseil.
_Dans ce cas, nul doute que nous réussirons à trouver une solution.
_ Je n'en doute pas.
Je me sentis brusquement si fatigué que je ne pu bientôt plus me retenir de fermer les yeux.
Le remarquant, il me porta jusqu'à mon lit d'où il resta immobile durant plusieurs minutes à
me contempler dans mon état d'impuissance.
_ Qu'est-ce que tu as Wuffy ?
Il fut apparemment surprit par ma question car il perdit tous ses moyens.
_ Moi. Euh. Rien.
Mais il se reprit très vite, c'est dommage, j'allais presque éclater de rire face à sa
désorientation momentanée.
_ Dors Duo et surtout ne t'inquiètes pas plus que tu ne l'es. Je suis certain que tout
s'arrangera dans le meilleur des mondes.
Vaincu par le surplus de sommeil qui me submergeait, je sombrais dans le néant ne pensant
plus qu'à une chose : retrouver Heero.
_ En attendant, ne te soucis de rien d'autre que de reprendre des forces. Tu en auras grand
besoin lors de notre prochaine mission et à mon avis vu que nous ne sommes plus que
quatre, elle ne serait tarder.
N'obtenant plus aucune réponse de sa part, le chinois tourna les talons et ferma la porte
précautionneusement derrière lui prenant ainsi garde de ne pas réveiller le natté qui dès lors
d'un sommeil profond et réparateur aux dernières nuits blanches qu'il avait passé.
Le lendemain, j'ouvris difficilement les yeux sur un plafond d'un blanc impeccable. Je
détestais cette couleur. Je la détestais autant que je détestais de voir le lit à mes côtés vide.
Les quelques rayons du soleil filtraient au travers des rideaux de la chambre, illuminant mon
visage de leur clarté.
Un peu plus de lumière que d'habitude, c'était censé me mettre la joie au c?ur, mais comme
je le redoutais, la solitude qui m'envahissait depuis l'absence du soldat parfait revenait au
triple gallot.
Je me posais cependant beaucoup de questions. Notamment celle de savoir pourquoi je me
faisais un sang d'encre à son sujet. Certes, je dois bien avouer que j'ai énormément de
considération pour lui, même si ce n'est pas réciproque. C'est quelqu'un qui n'a peur de rien
et qui n'hésiterai pas à se sacrifier pour une mission si cela s'avérait nécessaire.
Mais il y a quelque chose en moi que je serai incapable de décrire, un sentiment qui grandit en
moi en toute ignorance de cause.
Si je pouvais seulement savoir ce qu'est cette chaleur qui parcours tout mon être lorsque je
suis en sa compagnie. Que peut bien signifier cette sensation agréable qui s'empare de mon
corps entier rien qu'au son de sa voix ?
Un éclair me traversa soudaine l'esprit me laissant perplexe.
Est-ce que c'est ça ? Est-ce que je. l'aime ?
Je me décidais en fin de compte et cela contre ma volonté à sortir de mon lit. Je me sentais
tellement fatigué que je n'avais plus le courage de me lever. Mais bon, je n'ai pas le choix !
Zigzaguant légèrement, je me dirigeai vers la salle de bain d'où j'ouvris l'armoire pour en
sortir un jeans et un polo noir.
Quelques instants plus tard, la sensation de l'eau chaude sur ma peau me soulageait de mes
précédentes pensées. Lorsque je revins dans la pièce habillé, ma natte mal refaite, je me
sentais un peu plus serein.
Malheureusement, ça ne dura pas longtemps ; Au moment de sortir de la chambre, ne
contenant plus mes émotions, j'éclatais en sanglots.
J'entendis de ce fait une voix mielleuse dans mon dos m'obligeant à me retourner afin
d'identifier de qui elle venait.
_ Duo. Je t'en pris ne pleure pas.
Tentant de reprendre mes esprits et de retenir mes larmes, je lui répondis en lui adressant un
faux sourire.
_ Quatre ? Tu es là depuis longtemps, je ne t'ai pas entendu arriver et je ne t'ai pas plus vu
en passant d'ailleurs.
_ C'est normal, tu te douchais lorsque je suis entré, tu n'aurais pas pu m'entendre.
Je vins m'asseoir près de lui et pris sa main. Je savais que ma tristesse continuelle n'était pas
faite pour le rassurer.
_ Quatre je t'adore tu sais, mais ne t'inquiètes pas pour moi.
_ Tu ne t'alimentes même plus correctement et tu me demande de rester calme et de ne
pas m'en faire ?
Ne répondant pas à ces propos, je posais un doigts sur ses lèvres, le faisant ainsi taire.
Il est l'une des personnes pour qui je porte une certaine admiration. Son soutient au sein du
groupe et ses compétences au combat font partie d'un équilibre essentiel en chacun de nous et
le fait qu'il se prenne la tête à chercher une solution à tous nos problèmes me peinait.
C'est quelqu'un d'exceptionnellement réaliste et j'espère qu'il ne souffre pas trop du
délaissement temporelle que nous lui accordons ces jours ci.
_ S'il te plait.
_ J'ai compris. Me répondit-il.
_ Je ne veux pas te voir attristé par ma faute.
_ Je suis désolé, mais c'est plus fort que moi. Tant que je te verrai te lamenter sur ton sort,
ma sensibilité refera toujours surface. De plus, nous ne savons pas ce qu'il a pu arriver à
Heero et il faut se rendre à l'évidence que.
Je l'interrompis ne voulant pas entendre le reste de sa phrase.
_ Arrête !
_ Pardon ?
_ Pendant que nous parlons, il est peut-être encore en vie. Nous ne devons pas abandonner
et continuer nos recherches.
_ Tout ça c'est terminé Duo.
_ Je ne suis pas d'accord et je refuse de croire une chose pareille !
_ Soyons logiques, nous n'avons obtenu aucun résultats lors de nos recherches.
_ Tu m'embrouilles l'esprit avec ta logique.
D'une démarche assurée, je me dirigeais vers le bureau.
_ Je peux savoir ce que tu envisages de faire ?
_ Si je te le disais, tu tenterais sans doute de m'en empêcher.
_ C'est que tu t'apprêtes à faire quelque chose de contradictoire.
Je m'approchais de l'ordinateur portable de mon bien aimé et passais ma main dessus comme
une caresse, adressant à Quatre un regard plutôt suspect.
_ Tu n'y penses pas !
_ Eh si ! Tu m'as percé à jour. Mais je suis sûr que j'y trouverai ce que je cherche.
_ Tu es malade !
_ Tu trouves ?
_ Je ne te garantie pas que son possesseur apprécie que tu ais fouillé dans ses affaires.
Sur ces mots qu'il venait de prononcer, je revins sur mes pas et le poussais vers la sortie.
_ Ecoute blondinet, t'es bien gentil, mais maintenant tu dégages !
_ Mais Duo.
Je l'éjectais hors de la pièce tandis que je fermais la porte à double tour.
Je n'osais imaginer sa tête depuis l'extérieur, il ne devait plus avoir son sourire habituel.
En effet, il se mit à marteler la porte des poings et à hurler sans reprendre son souffle.
_ Duo ouvre immédiatement ! Je t'assure que si tu fais ça, Heero te le fera payer
amèrement.
_ Tant pis, je prends le risque.
_ Tu n'es qu'un inconscient !
_ Et toi un rabat joie.
_ Je t'aurai prévenu ! rétorqua-t-il.
_Bien.
Il ne devait plus être là, car je n'entendis plus aucune réponse venant de lui. Parfais, j'allais
enfin pouvoir me servir de cette petite merveille.
Après avoir branché la prise, j'allumais l'ordinateur et patientais.
Par chance, il n'était protégé par aucun mot de passe. Je laissais donc le programme s'installer
et cliquais sur « recherches ».
Un petit rectangle s'afficha sur l'écran suivit d'une consigne : « Identifiez-vous ci-dessus ».
_ C'était trop beau pour être vrai !
Il fallait bien se douter que le soldat parfait ne laisserait rien au hazzard. L'objectif que je
m'étais fixé était peine perdu.
Je pouvais cependant faire un essaie. Après tout, qui ne tente rien n'a rien.
Comment savoir ce qu'un c?ur de glace aime ou désire dans sa vie ? Je réfléchie l'espace de
quelques instants et finie par pousser un soupir d'insatisfaction.
.
_ Mais oui ! Quel idiot je suis !
Je tapais alors précipitamment « Wing Zéro », mais à mon grand désarroi, j'eu pour réponse :
« mot de passe erroné ».
_ Je l'ai sous-estimé on dirait.
A n'en pas douter, Heero ne permettrait à personne d'avoir la possibilité de pénétrer sur son
territoire. Et surtout pas moi !
Je ne chercherai plus à savoir pourquoi il était particulièrement froid envers moi, ce serait un
temps précieux de perdu.
Je fermais désespérément la fenêtre et pressait la touche « esc ». Je cru tomber à la renverse
lorsque je vis un message s'afficher sur l'écran. Il disait « prisonnier Oz ».
Etait-ce lui qui l'avait envoyé en espérant que l'un de nous le lise ? Qui d'autre que lui sinon ?
Le message datait de plus ou moins dix jours et je constatais donc que Heero avait décidé
d'attaquer la base sans même nous en consulter. Certainement doit-il être sous la domination
de nos ennemis à l'heure actuelle. Je dois tout de suite aller le chercher. J'espère qu'il n'est
pas déjà trop tard. De tout de manière, le temps lui est compté.
_ Je vais te sortir de là mon gars !
Je n'avais pas remarqué combien il faisait chaud dehors et combien le soleil pouvait taper en
cette saison de printemps. Ma montre indiquait 9h48 tandis que je me dirigeais vers le garage
et en sortit une 4x4 noire qui n'avait pas dû être très souvent lavée vu l'aspect de la
carrosserie et l'épaisse couche de poussière qui s'y était déposée.
Certes, j'aurai pu faire le déplacement à bord de mon gundam, Deathscythe, mais je ne
voulais pas prendre le risque de me faire repérer. Si c'était le cas, j'éprouverais assez de mal à
vaincre l'adversaire sans les autres membres du groupe.
Armé jusqu'aux dents, je démarrais l'automobile dans un but précis ; Je ne reviendrai pas sans
avoir libéré le soldat parfait des griffes d'Oz. Je me dois d'accomplir la mission que je me
suis fixé, c'est important. Je ne tenais également pas à prévenir le reste de mes alliés de quoi
que ce soit. Les connaissant tous et en particulier le jeune arabe, ils me poseraient un tas de
questions.
Quelques heures plus tard, j'arrivais à la destination prévue.
Marchant avec attention au travers des couloirs de la base, je parcourais le lieu sinistre du
regard. Je n'aperçu pas le moindre soldat en vu de me barrer la route. Etrange. Peut-être est-
ce la pause déjeuner ? Mais tout de même.
Je n'aurais pas imaginé que cet endroit pouvait être si abstrait de lumière.
Je continuais d'avancer, lorsque je vis un escalier sur ma droite. Longeant le mur métallique,
je vérifiais discrètement les environs. Fort heureusement, l'ennemi ne pointait toujours pas le
bout de son nez à l'horizon. J'entrepris donc de descendre les quelques marches qui me
mèneraient certainement au sous-sol. Là où devaient se trouver les multiples prisonniers que
faisait Oz.
En bas, un dédalle de couloirs s'offrit à moi.
_ C'est pas vrai ! Comment vais-je faire pour le retrouver ?
Une voix dans mon dos me fit soudainement sursauter.
_ Et toi ? Qui es-tu et que fais-tu ici ?
Je me retournais sans prévenance et brandis mon arme vers lui.
_ Je te conseille vivement de lâcher ce que tu tiens dans la main. Dit-il pointant également
son pistolet dans ma direction.
_ Et si je refuse ?
_Je me verrai dans l'obligation de t'abattre !
_ Ca a l'avantage de la jeunesse éternelle, mais sache que je t'emporterai avec moi dans la
mort. A toi de choisir, ta vie dépend à présent de la mienne. Tu es prévenu.
_ Cette façon perfide de parler, tu ne serais pas le shinigami toi ?
_ Exactement, en plein dans le mille !
L'homme apeuré recula de quelques pas.
_ Je ne tiens pas à me répéter deux fois. Repris-je. Tu vas me faire le plaisir de jeter ton
arme par terre.
Il s'exécuta.
_ Sage décision. Maintenant, dis-moi où est emprisonné le pilote 01.
_ J'ignore de quoi tu veux parler.
_ Ne joue pas à ce petit jeu avec moi ou je n'aurai aucun scrupule à tirer.
_ Deuxième couloirs à gauche et c'est la neuvième porte sur la droite.
Sachant qu'il irait tout de suite chercher du renfort si je ne faisais rien, je décidais de
l'assommer. Le pauvre n'eut pas le temps de voir mon genou arriver dans son estomac et mon
poing qu'il fut déjà au sol.
Je me précipitais ensuite en courant dans la direction qui m'avait précédemment été indiquée.
Mais très vite, je fus stoppé dans mon élan par une silhouette se dessinant au loin, trop
obscure pour que je puisse la distinguer.
Au fur et à mesure que j'avançais, elle se dévoilait peu à peu.
Quand enfin, n'étant plus qu'à quelques mètres, je compris qu'il s'agissait en fait de. Treize
Khushnerada.
_ Depuis le temps que je t'attends. Rétorqua-t-il sûr de lui.
_ Que faites-vous ici ? demandais-je le menaçant de mon arme.
_ Cela va de soit. Je savais que tu viendrais délivrer ton ami.
_ Ca ne me dit toujours pas la raison de votre présence.
_ Voyons, je tiens tout simplement à t'aider.
_ M'aider ? Vous êtes notre ennemi !
_ J'en suis conscient, et je te propose un marché.
_ C'était bien ce que je pensais, vous y voyez votre propre intérêt.
_ Ecoute-moi au moins.
_ Soit, parlez !
_ J'ai la possibilité de libérer le pilote 01, mais je veux qu'en échange.
_ Continuez !
_ En échange, je veux te posséder pour seulement une nuit.
_ Vous êtes complètement fou !
Il se mit à ricaner.
_ C'est à prendre ou à laisser. Décides-toi et vite, si c'est non. va- t'en !
_ Je préfère me débrouiller seul !
_ Dans ce cas, je m'occuperai personnellement de son sort.
_ Qu'est-ce que c'est que ce chantage ?
_ Ce n'est non plus du chantage, mais une obligation. Tu ne laisserais pas un membre de
votre groupe se faire lâchement tuer ?
Quelle proposition mesquine ; Et dire que je ne peux plus reculer face à une telle situation. Je
ne peux même pas m'opposer, je n'aurais pas la moindre chance.
_ Alors ?
_ J'accepte.
Tsuzuku.
Titre : Cruelle dilemme.
Auteur : Azalea.
Origine : Gundam Wing.
Genre : dramatique, sentimental.
Couple : 1+2.
Résumé : L'absence de Heero depuis maintenant plus d'une semaine se fait ressentir chez
Duo, il doit prendre une décision. Quelle sera-t-elle ?
Chapitre I : Un choix difficile.
Je regardais la pluie tomber depuis la fenêtre de notre chambre restant silencieux.
Peut-être devrais-je dire MA chambre.
Non pas par possession des lieux, loin de moi cette idée, mais par le vide qui en découlait de
par l'absence du soldat parfait. Cela faisait maintenant plus d'une semaine que nous ne
l'avions plus revu et je dois bien avouer que malgré son caractère glacial, le manque de
présence auquel il faisait place ne me laissait pas des plus indifférents.
A vrai dire, le c?ur de marbre qu'il est me manque terriblement. Combien de temps tiendrais-
je sans ces yeux cobalts qui m'adressaient, sans qu'il n'y ait de préjudice, un regard rempli de
froideur à mon égard ?
Réussirais-je un jour à oublier ses »baka » ou encore ses « omae o korosu » ? Je ne pense
pas. J'avais beau essayer de l'oublier, mais rien y fit ; Son image réapparaissait sans cesse
dans mon esprit me laissant la nostalgie de ne peut-être jamais plus le revoir.
Je devais trouver une solution. Comment ? Est-il toujours de ce monde ?
Le bruit d'une porte qui venait de s'ouvrir me fit sortir de mes sombres pensées et une voix
inaccoutumée douce parvint à mes oreilles. Assit sur le lit étant le plus proche de moi, Wufei me fixait.
_ Tu as l'air soucieux, ça ne te ressemble pourtant pas.
_ J'étais juste en train de faire le vide.
_Tu pensais à Heero, je ne me trompe pas ?
Surpris par cette remarque, j'étais impressionné de voir combien il pouvait être direct. Lui
qui la plupart du temps est hors conversation.
_ Tu as raison, je me demandais simplement si mes espoirs n'étaient pas vaincs.
_Que veux-tu dire par là ?
_ Je perds peu à peu confiance. Je me demande s'il reviendra un jour. Si ça tombe, il est
peut-être mort à la minute où nous parlons.
Sur ces derniers mots, je le vis laisser place à un certain silence. Après réflexion, il reprit
aussitôt.
_ Le duo que je connais ne baisse jamais les bras et c'est ce qui fait sa force. Il a un
mental d'acier, il ne se laisse pas décourager par le moindre rien.
Ce que je venais d'entendre me fit chaud au c?ur. Un tel changement de comportement
pouvait-il opérer dans une situation si irréaliste ? Fallait-il qu'un soldat ne soit plus pour
qu'un autre soit mit à c?ur ouvert ?
Décidément, je n'arriverai certainement pas à comprendre ce qui le pousse à agir de la sorte et
qui plus est envers moi. J'ai tant de fois cru qu'il me détestait.
Sans que je ne m'en aperçoive, une larme coulait sur ma joue. Je le vis alors se lever et
s'avancer dans ma direction. Du révère de la main, il en effaça toute trace.
Il passa ensuite avec délicatesse un bras autour de mes épaules et me serra tout contre lui dans
un élan de pure douceur.
A cet instant, je ne réfléchie plus davantage et me laissais bercer, nichant ma tête au creux de
son cou.
_ Merci Wuffy, ça m'a fait du bien d'en parler.
_ Ne m'appelle pas Wuffy, je te l'ai déjà dit cent fois !
_ C'est juste que ça m'amuse ! répondis-je d'un ton provoquant.
Ce dernier resserra son étreinte et me murmura quelques mots au coin de l'oreille.
_ Il se fait tard, tu devrais te reposer. La nuit porte conseil.
_Dans ce cas, nul doute que nous réussirons à trouver une solution.
_ Je n'en doute pas.
Je me sentis brusquement si fatigué que je ne pu bientôt plus me retenir de fermer les yeux.
Le remarquant, il me porta jusqu'à mon lit d'où il resta immobile durant plusieurs minutes à
me contempler dans mon état d'impuissance.
_ Qu'est-ce que tu as Wuffy ?
Il fut apparemment surprit par ma question car il perdit tous ses moyens.
_ Moi. Euh. Rien.
Mais il se reprit très vite, c'est dommage, j'allais presque éclater de rire face à sa
désorientation momentanée.
_ Dors Duo et surtout ne t'inquiètes pas plus que tu ne l'es. Je suis certain que tout
s'arrangera dans le meilleur des mondes.
Vaincu par le surplus de sommeil qui me submergeait, je sombrais dans le néant ne pensant
plus qu'à une chose : retrouver Heero.
_ En attendant, ne te soucis de rien d'autre que de reprendre des forces. Tu en auras grand
besoin lors de notre prochaine mission et à mon avis vu que nous ne sommes plus que
quatre, elle ne serait tarder.
N'obtenant plus aucune réponse de sa part, le chinois tourna les talons et ferma la porte
précautionneusement derrière lui prenant ainsi garde de ne pas réveiller le natté qui dès lors
d'un sommeil profond et réparateur aux dernières nuits blanches qu'il avait passé.
Le lendemain, j'ouvris difficilement les yeux sur un plafond d'un blanc impeccable. Je
détestais cette couleur. Je la détestais autant que je détestais de voir le lit à mes côtés vide.
Les quelques rayons du soleil filtraient au travers des rideaux de la chambre, illuminant mon
visage de leur clarté.
Un peu plus de lumière que d'habitude, c'était censé me mettre la joie au c?ur, mais comme
je le redoutais, la solitude qui m'envahissait depuis l'absence du soldat parfait revenait au
triple gallot.
Je me posais cependant beaucoup de questions. Notamment celle de savoir pourquoi je me
faisais un sang d'encre à son sujet. Certes, je dois bien avouer que j'ai énormément de
considération pour lui, même si ce n'est pas réciproque. C'est quelqu'un qui n'a peur de rien
et qui n'hésiterai pas à se sacrifier pour une mission si cela s'avérait nécessaire.
Mais il y a quelque chose en moi que je serai incapable de décrire, un sentiment qui grandit en
moi en toute ignorance de cause.
Si je pouvais seulement savoir ce qu'est cette chaleur qui parcours tout mon être lorsque je
suis en sa compagnie. Que peut bien signifier cette sensation agréable qui s'empare de mon
corps entier rien qu'au son de sa voix ?
Un éclair me traversa soudaine l'esprit me laissant perplexe.
Est-ce que c'est ça ? Est-ce que je. l'aime ?
Je me décidais en fin de compte et cela contre ma volonté à sortir de mon lit. Je me sentais
tellement fatigué que je n'avais plus le courage de me lever. Mais bon, je n'ai pas le choix !
Zigzaguant légèrement, je me dirigeai vers la salle de bain d'où j'ouvris l'armoire pour en
sortir un jeans et un polo noir.
Quelques instants plus tard, la sensation de l'eau chaude sur ma peau me soulageait de mes
précédentes pensées. Lorsque je revins dans la pièce habillé, ma natte mal refaite, je me
sentais un peu plus serein.
Malheureusement, ça ne dura pas longtemps ; Au moment de sortir de la chambre, ne
contenant plus mes émotions, j'éclatais en sanglots.
J'entendis de ce fait une voix mielleuse dans mon dos m'obligeant à me retourner afin
d'identifier de qui elle venait.
_ Duo. Je t'en pris ne pleure pas.
Tentant de reprendre mes esprits et de retenir mes larmes, je lui répondis en lui adressant un
faux sourire.
_ Quatre ? Tu es là depuis longtemps, je ne t'ai pas entendu arriver et je ne t'ai pas plus vu
en passant d'ailleurs.
_ C'est normal, tu te douchais lorsque je suis entré, tu n'aurais pas pu m'entendre.
Je vins m'asseoir près de lui et pris sa main. Je savais que ma tristesse continuelle n'était pas
faite pour le rassurer.
_ Quatre je t'adore tu sais, mais ne t'inquiètes pas pour moi.
_ Tu ne t'alimentes même plus correctement et tu me demande de rester calme et de ne
pas m'en faire ?
Ne répondant pas à ces propos, je posais un doigts sur ses lèvres, le faisant ainsi taire.
Il est l'une des personnes pour qui je porte une certaine admiration. Son soutient au sein du
groupe et ses compétences au combat font partie d'un équilibre essentiel en chacun de nous et
le fait qu'il se prenne la tête à chercher une solution à tous nos problèmes me peinait.
C'est quelqu'un d'exceptionnellement réaliste et j'espère qu'il ne souffre pas trop du
délaissement temporelle que nous lui accordons ces jours ci.
_ S'il te plait.
_ J'ai compris. Me répondit-il.
_ Je ne veux pas te voir attristé par ma faute.
_ Je suis désolé, mais c'est plus fort que moi. Tant que je te verrai te lamenter sur ton sort,
ma sensibilité refera toujours surface. De plus, nous ne savons pas ce qu'il a pu arriver à
Heero et il faut se rendre à l'évidence que.
Je l'interrompis ne voulant pas entendre le reste de sa phrase.
_ Arrête !
_ Pardon ?
_ Pendant que nous parlons, il est peut-être encore en vie. Nous ne devons pas abandonner
et continuer nos recherches.
_ Tout ça c'est terminé Duo.
_ Je ne suis pas d'accord et je refuse de croire une chose pareille !
_ Soyons logiques, nous n'avons obtenu aucun résultats lors de nos recherches.
_ Tu m'embrouilles l'esprit avec ta logique.
D'une démarche assurée, je me dirigeais vers le bureau.
_ Je peux savoir ce que tu envisages de faire ?
_ Si je te le disais, tu tenterais sans doute de m'en empêcher.
_ C'est que tu t'apprêtes à faire quelque chose de contradictoire.
Je m'approchais de l'ordinateur portable de mon bien aimé et passais ma main dessus comme
une caresse, adressant à Quatre un regard plutôt suspect.
_ Tu n'y penses pas !
_ Eh si ! Tu m'as percé à jour. Mais je suis sûr que j'y trouverai ce que je cherche.
_ Tu es malade !
_ Tu trouves ?
_ Je ne te garantie pas que son possesseur apprécie que tu ais fouillé dans ses affaires.
Sur ces mots qu'il venait de prononcer, je revins sur mes pas et le poussais vers la sortie.
_ Ecoute blondinet, t'es bien gentil, mais maintenant tu dégages !
_ Mais Duo.
Je l'éjectais hors de la pièce tandis que je fermais la porte à double tour.
Je n'osais imaginer sa tête depuis l'extérieur, il ne devait plus avoir son sourire habituel.
En effet, il se mit à marteler la porte des poings et à hurler sans reprendre son souffle.
_ Duo ouvre immédiatement ! Je t'assure que si tu fais ça, Heero te le fera payer
amèrement.
_ Tant pis, je prends le risque.
_ Tu n'es qu'un inconscient !
_ Et toi un rabat joie.
_ Je t'aurai prévenu ! rétorqua-t-il.
_Bien.
Il ne devait plus être là, car je n'entendis plus aucune réponse venant de lui. Parfais, j'allais
enfin pouvoir me servir de cette petite merveille.
Après avoir branché la prise, j'allumais l'ordinateur et patientais.
Par chance, il n'était protégé par aucun mot de passe. Je laissais donc le programme s'installer
et cliquais sur « recherches ».
Un petit rectangle s'afficha sur l'écran suivit d'une consigne : « Identifiez-vous ci-dessus ».
_ C'était trop beau pour être vrai !
Il fallait bien se douter que le soldat parfait ne laisserait rien au hazzard. L'objectif que je
m'étais fixé était peine perdu.
Je pouvais cependant faire un essaie. Après tout, qui ne tente rien n'a rien.
Comment savoir ce qu'un c?ur de glace aime ou désire dans sa vie ? Je réfléchie l'espace de
quelques instants et finie par pousser un soupir d'insatisfaction.
.
_ Mais oui ! Quel idiot je suis !
Je tapais alors précipitamment « Wing Zéro », mais à mon grand désarroi, j'eu pour réponse :
« mot de passe erroné ».
_ Je l'ai sous-estimé on dirait.
A n'en pas douter, Heero ne permettrait à personne d'avoir la possibilité de pénétrer sur son
territoire. Et surtout pas moi !
Je ne chercherai plus à savoir pourquoi il était particulièrement froid envers moi, ce serait un
temps précieux de perdu.
Je fermais désespérément la fenêtre et pressait la touche « esc ». Je cru tomber à la renverse
lorsque je vis un message s'afficher sur l'écran. Il disait « prisonnier Oz ».
Etait-ce lui qui l'avait envoyé en espérant que l'un de nous le lise ? Qui d'autre que lui sinon ?
Le message datait de plus ou moins dix jours et je constatais donc que Heero avait décidé
d'attaquer la base sans même nous en consulter. Certainement doit-il être sous la domination
de nos ennemis à l'heure actuelle. Je dois tout de suite aller le chercher. J'espère qu'il n'est
pas déjà trop tard. De tout de manière, le temps lui est compté.
_ Je vais te sortir de là mon gars !
Je n'avais pas remarqué combien il faisait chaud dehors et combien le soleil pouvait taper en
cette saison de printemps. Ma montre indiquait 9h48 tandis que je me dirigeais vers le garage
et en sortit une 4x4 noire qui n'avait pas dû être très souvent lavée vu l'aspect de la
carrosserie et l'épaisse couche de poussière qui s'y était déposée.
Certes, j'aurai pu faire le déplacement à bord de mon gundam, Deathscythe, mais je ne
voulais pas prendre le risque de me faire repérer. Si c'était le cas, j'éprouverais assez de mal à
vaincre l'adversaire sans les autres membres du groupe.
Armé jusqu'aux dents, je démarrais l'automobile dans un but précis ; Je ne reviendrai pas sans
avoir libéré le soldat parfait des griffes d'Oz. Je me dois d'accomplir la mission que je me
suis fixé, c'est important. Je ne tenais également pas à prévenir le reste de mes alliés de quoi
que ce soit. Les connaissant tous et en particulier le jeune arabe, ils me poseraient un tas de
questions.
Quelques heures plus tard, j'arrivais à la destination prévue.
Marchant avec attention au travers des couloirs de la base, je parcourais le lieu sinistre du
regard. Je n'aperçu pas le moindre soldat en vu de me barrer la route. Etrange. Peut-être est-
ce la pause déjeuner ? Mais tout de même.
Je n'aurais pas imaginé que cet endroit pouvait être si abstrait de lumière.
Je continuais d'avancer, lorsque je vis un escalier sur ma droite. Longeant le mur métallique,
je vérifiais discrètement les environs. Fort heureusement, l'ennemi ne pointait toujours pas le
bout de son nez à l'horizon. J'entrepris donc de descendre les quelques marches qui me
mèneraient certainement au sous-sol. Là où devaient se trouver les multiples prisonniers que
faisait Oz.
En bas, un dédalle de couloirs s'offrit à moi.
_ C'est pas vrai ! Comment vais-je faire pour le retrouver ?
Une voix dans mon dos me fit soudainement sursauter.
_ Et toi ? Qui es-tu et que fais-tu ici ?
Je me retournais sans prévenance et brandis mon arme vers lui.
_ Je te conseille vivement de lâcher ce que tu tiens dans la main. Dit-il pointant également
son pistolet dans ma direction.
_ Et si je refuse ?
_Je me verrai dans l'obligation de t'abattre !
_ Ca a l'avantage de la jeunesse éternelle, mais sache que je t'emporterai avec moi dans la
mort. A toi de choisir, ta vie dépend à présent de la mienne. Tu es prévenu.
_ Cette façon perfide de parler, tu ne serais pas le shinigami toi ?
_ Exactement, en plein dans le mille !
L'homme apeuré recula de quelques pas.
_ Je ne tiens pas à me répéter deux fois. Repris-je. Tu vas me faire le plaisir de jeter ton
arme par terre.
Il s'exécuta.
_ Sage décision. Maintenant, dis-moi où est emprisonné le pilote 01.
_ J'ignore de quoi tu veux parler.
_ Ne joue pas à ce petit jeu avec moi ou je n'aurai aucun scrupule à tirer.
_ Deuxième couloirs à gauche et c'est la neuvième porte sur la droite.
Sachant qu'il irait tout de suite chercher du renfort si je ne faisais rien, je décidais de
l'assommer. Le pauvre n'eut pas le temps de voir mon genou arriver dans son estomac et mon
poing qu'il fut déjà au sol.
Je me précipitais ensuite en courant dans la direction qui m'avait précédemment été indiquée.
Mais très vite, je fus stoppé dans mon élan par une silhouette se dessinant au loin, trop
obscure pour que je puisse la distinguer.
Au fur et à mesure que j'avançais, elle se dévoilait peu à peu.
Quand enfin, n'étant plus qu'à quelques mètres, je compris qu'il s'agissait en fait de. Treize
Khushnerada.
_ Depuis le temps que je t'attends. Rétorqua-t-il sûr de lui.
_ Que faites-vous ici ? demandais-je le menaçant de mon arme.
_ Cela va de soit. Je savais que tu viendrais délivrer ton ami.
_ Ca ne me dit toujours pas la raison de votre présence.
_ Voyons, je tiens tout simplement à t'aider.
_ M'aider ? Vous êtes notre ennemi !
_ J'en suis conscient, et je te propose un marché.
_ C'était bien ce que je pensais, vous y voyez votre propre intérêt.
_ Ecoute-moi au moins.
_ Soit, parlez !
_ J'ai la possibilité de libérer le pilote 01, mais je veux qu'en échange.
_ Continuez !
_ En échange, je veux te posséder pour seulement une nuit.
_ Vous êtes complètement fou !
Il se mit à ricaner.
_ C'est à prendre ou à laisser. Décides-toi et vite, si c'est non. va- t'en !
_ Je préfère me débrouiller seul !
_ Dans ce cas, je m'occuperai personnellement de son sort.
_ Qu'est-ce que c'est que ce chantage ?
_ Ce n'est non plus du chantage, mais une obligation. Tu ne laisserais pas un membre de
votre groupe se faire lâchement tuer ?
Quelle proposition mesquine ; Et dire que je ne peux plus reculer face à une telle situation. Je
ne peux même pas m'opposer, je n'aurais pas la moindre chance.
_ Alors ?
_ J'accepte.
Tsuzuku.
