Disclaimer : L'histoire appartient à Sarrah-Angel et les personnages à J.R.R Tolkien.

Mot de la traductrice : Bonjour à tous ! Me voici avec la suite alternative de "Mortal Elf", rien que pour vous. Je suis désolée pour cette grande période sans publication, mais je devais gérer quelque chose d'assez difficile d'un point de vue personnel et je n'avais plus l'envie de publier. Mais me revoilà et j'espère que vous aimerez cette suite !

Je tiens à prévenir, cette suite alternative relate le départ de Deirdre en Mordor, passage qui n'apparaissait pas dans "Mortal Elf".

Voici le mot de l'auteur : "Voici ce qui se passe réellement à la fin du chapitre 21 de "Mortal Elf". Cette suite précède le POV de Deirdre au début du chapitre 22. Nous sommes ici à la bataille du Gouffre de Helm et Deirdre est toujours en Isengard. Pour information, si vous n'avez pas lu "Mortal Elf", vous risquez de ne pas bien comprendre le déroulement des évènements. De plus, cette suite est assez sombre, alors n'espérez pas un 'happy end' pour tout le monde."

En tant que traductrice, je suis plus qu'heureuse de repartir dans les aventures de Deirdre, Saffron et tous les autres. J'espère que vous aimerez, vous aussi !

Je vous souhaite une très bonne lecture,

Amicalement vôtre,

Manelor.

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"La vie est une succession de choix. Les assumer et faire face aux conséquences, voilà le vrai courage" ... Manelor

Chapitre 1 : départ pour le Mordor

Il y eut un martèlement à ma porte qui me ramena au monde de la conscience. Je fronçai les sourcils en me rendant compte que j'étais dérangée au beau milieu de la nuit, mais je repoussai néanmoins les draps noirs et enfilai un peignoir par-dessus ma chemise de nuit. J'ouvris la porte pour découvrir la forme voutée de Langue-De-Serpent, debout devant moi, regardant fixement le sol.

« Que voulez-vous ? » sifflai-je, l'agacement d'être sortie de mes agréables songes bien perceptible dans ma voix. Au moins, eux, ils étaient toujours paisibles.

« Maître Saroumane a demandé que vous le retrouviez immédiatement. » m'informa Grima, me jetant un rapide coup d'œil.

« Très bien. » râlai-je. « J'arrive sous peu. »

A ces mots, je refermai la porte au visage de Grima et me tournai pour aller me vêtir de ma robe noire. Prenant mes épées au cas où j'en aurais besoin, je les attachai à tout hasard à ma taille. Puis je marchai à grands pas dans les couloirs silencieux de la Tour d'Orthanc. Décidant que si mon repos pouvait être perturbé au milieu de la nuit, alors je n'avais pas besoin de frapper avant d'entrer, j'ouvris simplement la porte du bureau de Saroumane à la volée et je vis le magicien assis derrière son bureau.

« Qu'est-ce qui est si important et qui ne pouvait pas attendre jusqu'au matin ? » grondai-je, irritée d'avoir non seulement été réveillée au milieu de la nuit, mais aussi dérangée la nuit avant l'attaque des Ents. Je voulais vraiment voir les Ents venir, le lendemain matin.

« Le Seigneur Sauron veut parler avec vous par l'intermédiaire du Palantir, maintenant. » Il fit un signe de main en direction de l'embrasure de la porte qui menait à la pièce où se trouvait le Palantir.

En un accès de contrariété, je m'éloignai de l'Istari et passai l'embrasure de la porte, la faisant claquer derrière moi. Le Palantir était sur son piédestal au centre de la pièce, couvert du même tissu qu'auparavant. Prenant une profonde inspiration pour m'éclaircir les idées, je retirai brusquement le tissu sur le Palantir et y posai doucement ma main.

Mes yeux s'ouvrirent pour voir que j'étais de retour au sommet de la tour de Barad-dûr avec Sauron debout devant moi. Il marcha à pas mesurés jusqu'à moi tandis que je restais immobile.

« Je veux que vous veniez en Mordor ce soir. » me dit Sauron tandis qu'il faisait de lents et mesurés allers-retours. « J'ai déjà envoyé un de mes Nazgûls pour vous récupérer. »

« Très bien, mon Seigneur. » répondis-je, n'aimant pas, en moi-même, utiliser ce terme pour lui. « Dois-je terminer la mission pour laquelle je suis ici, avec Saroumane ? Ou puis-je laisser quelqu'un d'autre l'achever à ma place ? »

Sauron fit une pause durant un instant, me regardant fixement avec ses yeux rouges brûlants. Puis, il me souleva le menton et examina mon visage.

« Qui proposez-vous pour l'achèvement de cette mission, si ce n'est pas vous qui la menez à bien ? » me demanda-t-il, inclinant mon visage dans les deux sens.

« Langue-De-Serpent serait peut-être une bonne option. C'est un homme velléitaire, qui pourrait très aisément déjouer Saroumane. » répondis-je, rencontrant son regard et plantant mes yeux dans les siens.

« Faites vite. Mon Nazgûl devrait être là dans l'heure pour vous amener ici. » déclara Sauron, enlevant sa main de mon visage et s'éloignant.

« Y a-t-il autre chose, mon Seigneur ? Ou puis-je y aller et préparer mon départ ? » lui demandai-je.

« Rassemblez vos affaires et parlez avec Langue-De-Serpent. Soyez prête à partir avant que mon Nazgûl ne soit là. » dit Sauron en me congédiant.

En essayant d'ouvrir les yeux, ma main se retira brusquement du Palantir et j'exhalai un soupir de soulagement en voyant que Sauron et Saroumane ne soupçonnaient pas que je mentais. Cependant, le fait que j'aille en Mordor ce soir n'était pas une chose avec laquelle j'étais complètement à l'aise, étant donné que mes amis allaient arriver en Isengard dans les prochains jours. Et maintenant je n'allais pas être là pour les voir.

En prenant une autre inspiration profonde pour reprendre le contrôle de mes émotions, je me recomposai une expression impassible et ouvris la porte. Saroumane se trouvait toujours derrière le bureau et je vis que Grima était recroquevillé dans un coin.

« Je quitte l'Isengard pour le Mordor ce soir par Nazgûl. » annonçai-je calmement.

« Ceci est la volonté du Seigneur Sauron alors ? » me demanda Saroumane, me regardant fixement avec une expression légèrement choquée.

« Bien sûr, je pars dans l'heure. » l'informai-je avant de reporter mon regard sur Grima, calmement. « Vous allez m'aider à préparer mes affaires en vue de mon départ. »

Après un léger signe de tête en direction de Saroumane, je sortis à grands pas du bureau, laissant la porte ouverte pour que Grima me suive. J'en fus reconnaissante lorsqu'il fit comme je lui avais ordonné, entrant dans mes appartements à ma suite.

« Allez chercher un sac ; je vais prendre quelques vêtements avec moi. » dis-je à Langue-De-Serpent, lui jetant un coup d'œil tandis qu'il se hâtait de répondre à ma demande et de récupérer le sac pour moi.

Quand Grima sortit de la pièce, je commençai à rassembler les affaires que j'allais prendre avec moi. Il y eut bientôt une petite pile d'affaires sur le lit et je ne pus m'empêcher de sourire en pensant que je prenais les affaires que m'avait prêtées Saroumane. J'entendis alors un coup hésitant sur le bois de la porte avant que celle-ci ne s'ouvre. Je tournai les talons pour voir que Grima m'avait ramené un sac de voyage noir, pour que je puisse mettre mes affaires dedans.

« Entrez, Grima. Et fermez la porte. » lui ordonnai-je. Alors, il entra dans la pièce et me tendit le sac de voyage.

Il fit ce que je lui avais demandé dès que j'eus pris le sac et je commençai à mettre mes affaires dedans, appuyant dessus à chaque fois pour que tout rentre.

« Souhaitez-vous que je fasse autre chose pour vous ? » demanda-t-il, parlant pour la première fois depuis qu'il m'avait délivré le message comme quoi je devais retrouver Saroumane dans son bureau.

« Par curiosité, pourquoi exactement avez-vous décidé de trahir le Rohan et de venir servir Saroumane ? » lui demandai-je sans même jeter un coup d'œil par-dessus mon épaule pour le regarder.

« Pouvoir, statut et une femme comme épouse. » bégaya Grima.

« Et Saroumane était le seul moyen pour que vous puissiez avoir tout ceci ? » demandai-je en me retournant et en arquant un sourcil.

« La probabilité d'obtenir n'importe lequel d'entre eux aurait été nulle si je n'avais pas décidé de rejoindre Saroumane. » répondit-il d'un ton qui semblait confiant car il ne balbutiait plus et ne regardait plus le sol.

« Et pas une fois vous n'avez pensé qu'en vous alliant avec Saroumane, vous perdiez votre seule et unique chance de pouvoir un jour réaliser n'importe lequel de ces buts. » lui dis-je, avant de laisser sortir un rire sarcastique.

Le regard que me lança Grima fut une réponse assez éloquente. Je secouai la tête et un sourire cruel tordit mes lèvres tandis que je continuais à emballer mes affaires.

« Vous êtes encore plus bête que je ne le pensais, apparemment. » murmurai-je, amusée par ma propre remarque.

« Dites-moi, si vous êtes si puissante, pourquoi avez-vous trahi vos amis et compagnons pour aider non seulement Saroumane, mais aussi Sauron ? » se moqua Grima, ayant trouvé assez de courage pour m'affronter.

« Parce que c'était nécessaire. Vous ne comprenez pas, n'est-ce pas ? » répliquai-je, me tournant et lorgnant Grima d'un regard dédaigneux. « Bien sûr que non. Certaines personnes pensent seulement aux choses matérielles qu'ils peuvent réaliser. »

« Donc vous me dites que le pouvoir ne signifie rien pour vous ? » me demanda Grima, se rapprochant légèrement de moi.

Je lui jetai un regard noir à glacer le sang, l'arrêtant net. Le dégoût prit place sur mon visage, se mêlant à ma haine à son égard tandis que je le regardais. J'avais pensé qu'il pourrait me comprendre. Mais je repoussai cette idée, me laissant envahir par un faux sentiment de supériorité, tout simplement parce que mon plan ne se déroulait pas comme prévu.

« Je suis telle que je suis. Les raisons qui m'ont poussée à faire tout ceci ne regardent que moi. » exposai-je, m'empêchant rapidement de penser à mes amis. « Cela ne vous a jamais traversé l'esprit, Grima, que je sois réellement le mal incarné ? »

Son visage montra une expression de choc et de dégoût. Je roulai des yeux, revenant à mon sac de voyage. Je ne savais même pas pourquoi j'avais cette conversation avec lui, vu qu'il allait poignarder Saroumane dans le dos de toute façon. Mais d'une certaine manière, j'estimais que ceci était nécessaire.

« Vous savez que Saroumane se débarrassera de vous une fois que vous ne lui serez plus d'aucune utilité, n'est-ce pas ? » lui demandai-je, juste assez fort pour m'assurer que Grima prenne mes mots à cœur. « Tout comme il avait planifié de le faire avec Gandalf, et lui était un Istari. »

Le silence retomba dans la pièce ; Grima ne prononça pas un seul mot. Je pouvais l'entendre bouger derrière moi, rien qu'au bruit que faisaient ses vêtements lorsqu'il se déplaçait. En quelques minutes, j'eus terminé de ranger tout ce dont j'avais besoin dans le sac de voyage et j'attachai mes lames doubles à ma taille, chaque épée retombant sur chacune de mes hanches.

« Vous n'avez pas peur qu'il en fasse de même avec vous ? » me demanda Grima tandis que je revenais vers lui et la porte.

Je lui fis un petit sourire mauvais, avant de répondre. « Qui a dit que j'allais rester assez longtemps à ses côtés pour le laisser faire ? »