Note de l'auteuse
Salut hum…
J'ai hésité un moment avant de publier cette fic. Je suis nouvelle dans l'univers de TMNT, ne connaissant surtout que les films des années 1990 et les plus récents. Cependant, dans un élan d'inspiration j'écris ce texte. Il s'agit d'un OC avec possibilité d'une suite dépendamment de mon inspiration et des retours.
Je n'ai pas tenu à identifié une tortue en particulier, malgré un ou deux indices qui en favoriserait une plutôt qu'une autre.
Je vous laisse donc lire et j'espère que vous apprécierez!
Aika ~
Playlist: What's Up de 4 Non Blondes (1993), Alien de Die Antwoord (2016)
Disclaimer:L'univers de TNMT ne m'appartient pas. Seul le oC et le texte sont à moi.
CHAPITRE 1: WHAT'S UP
Nuit noire sur New York, vaincue par milles lumières des buildings, faisant ainsi concurrence aux étoiles que tu arrives à distinguer mieux que la foule qui se déplace en bas. Time Square est animée ce soir. Cependant, tu ne t'inquiète pas, car la hauteur des immeubles ainsi que tes capacités de ninjas te permettent de passer inaperçu malgré tout. Ton empressement ne te laisse pas t'attarder plus devant la beauté de ta ville comme tu le fais habituellement. Tu es en retard. Très en retard. Tu n'es qu'à quelques minutes de ta destination, mais pourtant le fait d'être sorti plus tard qu'à l'habitude te fait douter que tu puisses arriver à temps. D'ailleurs, une erreur d'inattention te fait presque glisser du rebord du toit sur lequel tu viens de sauter. Tu te rattrapes de justesse, puis te permets le luxe de t'arrêter quelques secondes pour calmer ton cœur battant devant la chute que tu as failli avoir un moment plus tôt. Un soupir s'échappe d'entre tes lèvres verdâtres alors que tu réajuste minutieusement la lanière retenant le matériel que tu portes sur ta carapace, balayant les alentours d'un regard nerveux. Tu ne veux pas t'attarder plus longtemps.
C'est donc après un certain moment que tu parviens enfin à ce quartier animé, quoi que plus tranquille que certaines avenues newyorkaises, ou tu viens maintenant t'attarder parfois depuis quelques jours. Tu t'arrêtes sur un toit tout près, puis t'avance lentement et fébrilement tout en prenant soin te dissimuler parmi les ombres malgré ton empressement. Le souffle court, après un instant qui t'as paru être une éternité, tu parviens au bord du toit. Tu t'accroupies doucement en portant ton regard en contrebas. Un sentiment de soulagement mêlé à une certaine plénitude t'envahi alors que tu vois cette petite silhouette familière.
Elle est là, comme toutes les autres nuits ou tu as pu avoir le loisir de t'aventurer dans le coin. Elle est là, comme toutes les autres nuits, ses pieds nus se balançant doucement dans le vide, une tasse en carton contenant une boisson chaude quelconque dans ses deux mains jointes sur ses genoux. Toujours là, les fils de ses écouteurs pendant de ses oreilles et reliés à un appareil que tu avais la dernière fois identifié comme un lecteur MP3 depuis longtemps démodé. Et comme les autres nuits, elle regarde en bas, les épaules relâchées, avec ces éternels cernes sous ces yeux fatigués et las pour une raison que tu ne connais pas.
Tu te souviens très bien la première chose que tu as pensé la première que tu l'as découverte, s'avançant doucement vers le rebord de ce toit, alors que tu partais en patrouille en solitaire dans ce coin de la ville. Tes frères et toi enquêtiez sur une affaire quelconque en lien avec les Foots. Tu avais déjà vu de la peur, de la tristesse. Pourtant, la vue de cette jeune fille toute seule sur les toits de New York à la merci de la nuit regardant au sol, s'avançant vers le précipice, les mains croisées sur son ventre et des larmes séchées sur ses joues rougies par la tristesse, t'avait fait paniquer. De peur qu'elle ne se jette en bas, tu t'étais précipité pour la rattraper. Mais tu avais soudainement arrêté ton geste en la voyant s'arrêter juste à temps. Alors que tu réalisais que tu allais t'exposer aveuglément à elle dans une tentative héroïque d'empêcher un drame, tu as vu quelque chose apparaître à travers ce voile de tristesse. Un sourire. Mince, mais présent. Puis l'océan de ses yeux s'étaient noyés parmi la fourmilière grouillant en bas, et les milliers d'étoiles de New York s'y reflétant. Puis une petite voix s'était élevée, à peine perceptible à travers les sons animés de la ville. Troublé de ce changement brutal et incompréhensible, tu t'étais accroupi de la même façon que maintenant pour tenter d'entendre ce qu'elle disait.
Tu avais d'abord noté cet accent particulier et étrange venu d'ailleurs. Cette fille n'était sans doute pas d'ici. C'est en te concentrant davantage que tu avais compris qu'elle chantait, ou plutôt marmonnait les paroles d'une chanson familière.
''And so I cry sometimes
When ...nahnah... in bed
Just to get it all out...nah...nah
What's.. nahnah... head
And I, I am feeling a little peculiar''
Ton coeur avait manqué un battement et s'était serré à mesure que tu reconnaissais les paroles de cette chanson. Un instant, tu avais fermé les yeux, écoutant cette voix cassée par des sanglots mal dissimulés. Un instant, tu oubliais la raison de ta présence dans ces quartiers pour t'attarder pour être touché, sans nécessairement savoir pourquoi, par la tristesse de cette âme solitaire. Car c'est ce que tu arrivais à sentir de la part de cette inconnue. Puis, sans t'en rendre compte, tu t'es mis à voir en elle le même poids de la solitude qui te ronge au quotidien malgré la présence rassurante de tes frères.
Tu avais rouvert les yeux alors que le ton de sa voix avait changé. Une fois de plus, tu avais été troublé. Malgré la tristesse de son visage, tu y voyais maintenant une nouvelle flamme animée par quelque chose comme de la détermination. Fragile, mais bien là.
''And so I wake in the morning
And I step outside
And I take a ...nahnah... and I get real high
And I scream from the top of ...nahnah...
What's going on?''
Une bouffée d'air frais et revivifiant avait envahi tes poumons, te communicant alors cette flamme, réminiscence de ces instants ou toi et tes frères avez l'habitude de chanter ensemble lors des moments de tristesse. Comme un réveil, et empli de ces souvenirs, tu avais alors joint timidement ta voix à celle de la jeune fille, qui te parvenait maintenant comme un baume apaisant sur ton cœur, comme si une frontière entre deux mondes se brisait en milles morceaux.
''And I say, hey hey hey hey
I said hey, what's going on?
And I say, hey hey hey hey
I said hey, what's going on?''
Sa voix semblait alors couvrir la vie de la ville. Il n'y avait plus rien qui n'existait à part elle. Béat, c'était maintenant à ton tour de sourire.
'' Twenty-five years and my life is still
Trying to get that great big hill of hope
For a destination "
Achevant ce dernier couplet avec elle, tu avais rouvert les yeux le souffle court, comme à la suite d'un entraînement trop intensif. Cependant, tu n'étais pas épuisé, mais empli d'une nouvelle énergie et d'un autre sentiment. Celui de ne plus être seul sur terre à ressentir cette même lassitude. Comme si quelque chose ou une force quelconque t'avait relié à cette petite humaine par une simple chanson. C'était cette impression qui t'avais fait rester avant qu'elle ne parte près d'une heure plus tard, perché à quelques mètres d'elle à l'observer en silence en oubliant totalement ta mission. Et c'est cela qui te pousse à aller lui rendre visite encore cette nuit, comme les autres nuits.
Jamais tu n'as réellement tenté de signaler directement ta présence dans le souci de ne pas lui faire peur, conscient que ton apparence pourrait la faire fuir. Pourtant, tu luttes sans cesse contre cette envie de vouloir compter un tant soit peu pour elle de la même manière qu'elle compte pour toi. De trouver une autre personne sur terre avec qui partager quelque chose. Cette fille, cette humaine que tu crois différente, qui pourrais peut-être t'accepter alors que cette voix que tu ne connais que trop bien s'élève doucement comme une brise fraiche, comme un appel.
'' I am a alien
No matter how hard I try I don't fit in
Always all on my own, sad and lonely
All I want is for someone to play with me ''
Avec l'impression d'une pierre dans l'estomac, tu entends cette invitation indirecte à te rejoindre. Pourtant, tu n'y réponds pas, sachant très bien au fond de toi-même qu'elle ne t'est probablement pas destinée. C'est à ton tour, comme lors de votre première rencontre, de ressentir ce rejet et cette solitude et qui te broie douloureusement les entrailles. Ta carapace semble soudain devenir un poids qui va te clouer au sol dans les secondes à venir. Et c'est maintenant toi qui étouffes un sanglot tandis que tu détales à la vitesse de l'éclair.
Cette nuit, ce ne seras pas comme les autres nuit. Tu ne joindras pas ta voix à la sienne comme toutes ces autres fois. Tu n'attendras pas qu'elle se lève du rebord du toit pour la voir se redresser, prête à affronter le monde après ce moment de faiblesse. Et contrairement aux autres nuits, tu ne partageras pas cette complicité que tu penses être à sens unique.
Car cette nuit particulière, tu n'as pas vu ce regard capter cette seconde ou elle a perçu le mouvement de ta fuite. Tu n'as pas vu ce regard briller d'une flamme cette-ci fois, non pas ravivée par la musique, mais par la première fois ou elle voit enfin un signe de vie de cet être dont la voix lui parvenait de temps en temps…
Et c'est le cœur lourd qu'elle achèvera le dernier couplet, restant un moment avec l'espoir vain que tu reviennes… Jusqu'à ce que tu n'en puisses plus d'attendre…
Alors? :)
