Crédit : Les personnages de K appartiennent aux auteurs Go Hands et Gora.
Ship : Suoh Mikoto & Munakata Reisi / avec en arrière plan Mikoto & Totsuka.
Pwaaah, ça faisait longtemps ! Vous allez bien? (l) Moi pas, j'suis tombée malade, j'ai choppé ce qu'on appelle la K-mania, haha. Et j'suis tellement à fond dedans que j'avais décidé d'écrire un OS pour marquer le coup~ :) (J'ai dépassé ma flemme, omg, j'me sens trop Hulk, là.)
Et voualà, j'espère que vous aimerez cette p'tite histoire autant que moi j'me suis retournée les tripes à l'écrire (ce fut le grand coup d'inspiration, genre, je l'ai fini en... deux jours. Une journée pour écrire le script complet - sur mon téléphone portable- et une journée pour la retaper à l'ordi.) Ça m'est euh... jamais arrivé, j'crois. J'crois...
Une dernière note et je vous laisse commencer promis, y a la chanson "Animal I Have Become", là (TDG, on connait, j'sais). Je ne l'ai jamais trouvée, depuis que je l'ai écoutée, aussi mieux adaptée à un personnage qu'à Mikoto, surtout dans cet OS. Alors je vous conseille vivement de finaliser la lecture avec, 'fin, si vous avez pas la flemme, j'comprendrai sinon, ahum.
Voilà, voilà, je suis trop contente de la faire partager!
ENJOY.
Toi t'ouvrais la voie, lui cambrait les hanches.
Et ton bruit détonne, puis t'étonne. Toi, Munakata Reisi, réduit à pousser un cri aussi efféminé ? Une atteinte à ton orgueil, que c'était. Mais ton bourreau, il s'en fout, lui. Il était trop occupé à atteindre cette tâche en toi qui te faisais trembler, occupé à se gorger de cette voix que tu venais de lâcher.
Là, allongé sur cette étole froissée, Reisi planta un peu plus ses ongles dans les omoplates du Roi Rouge. Il serra les dents, le fixant. Ou plutôt essayant... Mikoto venait de lui enlever ses lunettes - qui s'étaient embuées à cause des chaleurs dégagées de leur deux corps. C'était handicapant, certes, mais plutôt crever que lui avouer son envie de voir son visage plus distinctement.
Alors il appuya ses doigts davantage contre sa nuque, l'obligeant à se pencher plus près, et ainsi pouvoir se concentrer sur son visage au lieu de sur la douleur ressentit actuellement. Car le plaisir éprouvé pendant cette caresse trop profonde ne fut qu'éphémère. A cette proximité, d'ailleurs, même lui pouvait remarquer la moiteur de l'épiderme du chef des Homra. Une moiteur miroitante au grès des mouvements qu'il prodiguait...en lui.
Bientôt, l'éphémère s'allongea. Et la douleur s'étouffa en même temps que les cris de plaisir du Bleu. Suoh venait de manger le peu de distance entre eux deux afin de cueillir ses lèvres, d'abord doucement, ensuite plus fougueusement. Au point où Munakata commença à manquer d'air. De raison, aussi. Dépassé, qu'il devint.
Comment en était-il arrivé à ça? Oh, bon, ce n'était pas la première fois qu'il se liait de cette façon avec le rouge. Et ce depuis.. Le décès de Totsuka Tatara.
Rare étaient les personnes qui ignoraient la liaison qu'avait eu le Roi avec son Vassal. Et connaissant Suoh, du moins, pendant cet époque... Munakata savait qu'il avait été follement amoureux de ce blond. Et il l'était toujours, au fond, n'est-ce pas...? Il n'était pas dupe, Reisi. Il se doutait à quoi pensait Suoh lorsqu'il le prenait. Ou plutôt, qui il essayait d'oublier... Oh, il savait qu'il n'avait encore d'yeux que pour Totsuka. Ce mec les lui avait arrachés et les avait emportés six pieds sous terre. avec lui.
Mais le plaisir était trop envahissant, à cet instant, et engloutissait raison et pensées noires. Les deux amants se raccrochaient l'un à l'autre, comme ils ne le feront jamais en temps normal. Friction de chairs, frottement de draps, à s'en esquinter le coeur. A s'en éreinter la voix, jusqu'à se la casser.
Et il se la cassa, lorsqu'enfin l'extase implosa et... le délia de Mikoto.
La fièvre retomba, et cette fausse affection née du désir, venait de couler dans les draps, de les salir. Le corps brûlant de Mikoto retrouva une température un peu plus convenable, alors qu'il séparait sa carcasse de celle de son amant. Laissant le froid de l'atmosphère venir souffler entre le vide creusé, rafraîchissant leur sueur.
Reisi se redressa, s'interdisant de se laisser oublier dans les méandres du post-orgasme - au contraire de son partenaire qui venait de s'allonger. Il s'écarta, lui tournant le dos et posa ses pieds légèrement tremblotantes sur le parquet froid. Puis, il laissa sa respiration se calmer, alors qu'il sentait le semence de son amant lui glisser doucement hors des cuisses.
Oh mais, ce fut difficile de lui faire enlever la capote, à Munakata. Mais faut croire que derrière sa tenue de SCEPTER4 tirée à quatre épingles et de ses aires de manico-perfectionniste, se cachait une nature plutôt débauchée. Voyez le tabac qu'il s'autorisait de temps à autre ? Ça trahissait indubitablement un dévergondage vachement refoulé.
Un frémissement lui parcourut l'épiderme lorsqu'il sentit les doigts du Roi Rouge venir lui cintrer la taille. Puis son menton se poser contre son épaule dénudée. Reisi resta muet, abaissant juste son regard sur ces grandes mains presque hâlées. Mains qui se déplacèrent jusqu'à écarter sans pudeur aucune ses cuisses...wait- what?!
- ...Qu'est-ce que tu cherches ?
Il referma ses jambes d'un geste sec. Non pas pour faire sa vierge effarouchée, mais simplement qu'il était déjà à cran de passer pour son cul de secours, alors si en plus il le laissait le manipuler à sa guise...
- Rien.
Répondit le Roi Rouge en s'en désintéressant, visiblement, et le relâchant. Munakata tiqua, il aurait espéré qu'il insiste un peu plus...
Curieux alors, il rouvrit légèrement ses cuisses -en remettant ses lunettes qui traînassaient sur la table de nuit. Il cherchait ce qui avait bien pu intéresser le rouge, et la réponse à sa question mentale se fit entendre instantanément - Suoh venait de se relever pour détourner le lit.
- Tes suçons.
L'obscurité mouillait en grande partie la pièce, mais Reisi se trouvait en face de la porte-fenêtre du balcon, la moitié de son corps exposé à un faisceau de lumière provenant de l'extérieur. Il réussit à repérer deux plaques ecchymosées au début de ses cuisses inférieur. Ça le fit grimacer - il les avait complètement oubliées.
Ça le faisait foutrement chier, que Mikoto se permette de jouer de son corps ainsi ; de se l'approprier -de manière éphémère, certes-, tandis que ses pensées demeuraient monopolisées par un... certain blond.
Il ne reniait la jalousie éprouvée dans cette situation, à cause l'attirance plus que prononcée qu'il portait à son amant depuis un bon moment. Ni la souffrance engendrée, mais... c'était plus fort que lui. Cette frustration accumulée, il ne pouvait la laisser non partagée. Il était conscient que le rouge encaissait mal le décès de son amour -cette pensée le crispa -, mais lui aussi encaissait des masses, merde! Il voulait le faire réagir, quitte à le heurter en se vengeant un peu. Il voulait l'atteindre, autre que physiquement...
- T'as froid ?
Cette question le désamorça. Il releva ses yeux vers le Roi Rouge - qui venait de s'asseoir à coté de lui: torse nue, braguette ouverte, clope au bec.
Des fois, il le surprenait avec des élans d'intérêts, comme ça... avant de le jeter comme une vieille chaussette célibataire, ensuite. Mais cette fois, Munakata n'allait pas se laisser attendrir, alors il répondit, droit.
- On commence à sécher niveau technique de drague, Suoh ?
- ... C'pas ça, t'as l'air crispé.
Qu'il était bête...ça lui affaissa les épaules (crispés) d'un coup, ça. C'est vrai que ça ne lui ressemblait guère de tourner autour du pot, donc la "drague" et tout ce qui était subtile ne faisait parti de ses points forts. Mikoto était franc, trop directe, cru... et doté d'une grande libido, accessoirement. Mais le Roi Bleu n'en démordra pour autant :
- Peu importe, ne t'approche pas de moi.
Trancha le Bleu, quêtant à "se venger". Et là il se serait levé et dirigé vers la salle de bain pour faire une sortie dramatique mais il craignait de se casser la gueule, vu qu'il sentait que ses jambes étaient toujours un peu en coton... d'ailleurs, l'une d'elle tremblota nerveusement. Il la pressa contre le sol pour la faire cesser.
- C'est sex'.
Hein ? Reisi pensait avoir fermé le beau clapet de son vis-à-vis, mais... Il tourna sa tête vers lui, un peu surpris. Et vit qu'il était justement en train de mater ses jambes.
- On peut pas en dire autant de toi.
Lui répliqua-t-il, avec un léger sourire en coin, content... de sa gaminerie? Comme si critiquer le physique du Roi Rouge allait faire beaucoup de dégâts chez lui... Oh oui, quelle redoutable technique de méchant tu as là, Munakata Reisi.
- Oh ?
Le genre de "oh" complètement m'en foutiste. Pour cause, Mikoto grilla simplement plus longuement sa sèche, embrasent le cul du mégot. Alors qu'il posa son regard cerné de fatigue sur le reflet de la vitre de la porte-fenêtre d'en face. Il en resta de marbre. Non, il savait qu'il avait de la gueule, mais ne cherchait même pas à comprendre le raisonnement du brun - sa façon à dire des trucs qu'il ne pensait pas - Enfin ça ne l'intéressait, au final...
Du coté de Reisi... le peu de réaction du roux l'avait, évidement, laissé avide. Alors il réagit en pensant "augmenter" le volume de sa provocation, il claqua sa langue contre son palais, en signe d'agacement.
- Honnêtement, j'ai à chaque fois l'impression de lécher un cendrier quand on s'embrasse. Et ça me donne à chaque fois de moins en moins envie...
- Envie de ?
Munakata le fixa dans les yeux, après avoir tourné la tête, puis prononça clairement :
- Ça me donne moins envie d'avoir ta langue dans ma bouche.
Si le Rouge avait demandé au brun d'être précis dans le but de le gêner -en lui faisant cracher des déclarations aussi audacieuses... c'était raté !
- T'essayes d'me séduire, là ? Lâcha Mikoto de son ton blasé de toujours.
- ... ...Non.
Le Roi Bleu ne put retenir un petit rougissement. Pas seulement de gêne mais aussi de colère. Apparemment, il s'était monté un film tout seul. Et les intentions de Suoh n'était pas de l'embarrasser, mais de juste chercher un éclaircissement. En plus, il semblait avoir pris le ton peu subtile de la phrase pour une tentative de lui faire du charme...
- Bref, en gros, c'est dégoûtant.
- Ah... mais tu rougis, c'mignon.
...Bon sang, mais il faisait exprès, là ? Il en avait royalement rien à foutre de ses remarques et balayait la provocation du capitaine des SCEPTER4 d'un majestueux coup d'indifférence.
Ça faisait mal.
- Toi aussi tu fumes. ajouta-t-il.
...Oh, il semblait réagir. Certes, avec un peu de retard et peu de volonté apparente, mais c'était déjà ça... juste au moment où Reisi s'était apprêté à lever son cul du lit et faire sa sortie supposée dramatique, tiens.
- Je ne fume qu'occasionnellement. Répliqua ce dernier.
Le Troisième Roi soupira sa fumée en haussant l'épaule en réponse. Munakata n'en tirera pas plus de lui... et ça, ça ne l'enchanta guère.
Il se releva, prêt à se casser dignement. Parce que oui, il endurait la situation en se sachant "quiconque" aux yeux de l'être qu'il aimait, et ce depuis tout à l'heure.
- Reste.
Surpris de l'emprise sur son poignet, et encore plus étonné des paroles du Rouge... Reisi sentit son coeur rater un ou deux battements. C'était l'espoir de trop.
- Je vais me doucher.
Déclara-t-il froidement. Ha, maintenant que Suoh le retenait, l'envie de lui mettre un vent était pertinente mais... en même temps, c'était tellement rare qu'il le retienne... la tentation de lui céder était tout autant grande.
- Ça presse pas.
L'attitude blasée du Homra à son égard avait le don de piquer en plein dans les cordes sensibles du brun. Ça n'avait pas toujours été comme ça... Il se souvenait de leur rivalité continue à chaque fois qu'ils se voyaient, avant, sauf que maintenant...
De toute manière, un rien l'écorchait, quand ça venait de lui. Mais il l'assumait. Reisi avait beau être devenu moins honnête à cause de lui, c'était un choix qu'il avait choisi -ou illusion de choix. En même temps, vous le voyez, vous, aller se déclarer à Suoh alors que ce dernier chérissait déjà Totsuka ? Enfin, les choses avaient changé depuis la mort du défunt blond mais... pas de manière à saisir l'occasion, non, de loin.
Ça s'était empiré.
Mais ce genre de pensées le minait autant que ça le rendait jaloux - encore.
- Figure toi que si. Ça ne me fait pas plaisir de rester dans cette pièce avec toi, Suoh.
- J'ai le ventre encore sale de ton plaisir, t'sais.
- Et toi tu m'as... Tch, t'es impossible.
Et toi tu m'as salis le cul, pas pour autant que je me plains, connard. Mais la vulgarité ? Trop peu pour le Roi Bleu.
- J'ai ? Il écrasa son mégot contre un cendrier à portée de main.
- La ferme.
Sa voix était devenue faiblarde, et le ton un peu plus grave que la normal. C'était le détail en trop qui fit taire le leader des Homra... Du moins, pour quelques secondes.
- On commence à sécher niveau répondant ?
Belle ironie...mais c'est qu'il continuait de se foutre de lui même maintenant? Il s'en branlait de ses sentiments, ok, ça, il avait pigé. Mais c'était la blessure de trop qui raffermit Munakata. (Pourtant, en prenant du recule, c'était trois fois rien, n'est-ce pas ?)
Froid, il laissa un sourire venir ourler ses lèvres.
- Tu me fais pitié, Mikoto.
Il l'appelait par son prénom, une fois de pas coutume. Bien que ce n'était ce détail-ci qui fit tiquer le concerné. Ce dernier fronça les sourcils, horripilé par cette idée d'être pris de haut. Il regarda son vis-à-vis se dégager de l'étreinte de son poignet, sèchement. Puis le toisa,
- Que penserait Tatara s'il te voyait, maintenant? Tu n'es plus qu'un roi déchu.
Tu n'es plus que l'ombre de toi-même.
Pour se diriger vers la salle de bain, ensuite.
Comme dégoûté de lui même, il commença à se laver vigoureusement.
Il était triste, aussi.
Il ne voulait pas être le bouche-trou, bordel, Il voulait avoir sa place à lui seul, son trône. Mais pouvait-il rivaliser contre Totsuka? Rivaliser contre un mort, foutue ironie. Ce mec était trop... lumière pour être vrai. Tellement qu'il obscurcissait tout ce qui l'entourait sans s'en rendre compte. Ce mec, Totsuka, était né trop près du soleil. Il lui suffisait seulement de tendre les doigts pour rattraper ses lueurs... Mais de part son éclat, il rendait autrui des ombres.
Tu étais tellement lumineux, Totsuka, que tu cachais le peu de lumière qu'il y'avait dans les gens autour de toi, tu les obstruais, tu les saturais par ta brillance. Comment ne pas être attiré vers toi? Mikoto s'était perdu. Mikoto n'était plus lui-même... Tu avais été sa couronne, Totsuka. Et lui, Reisi, pauvre Reisi. Qu'étais-il à coté de toi?
Dans la chambre, Mikoto avait été laissé inerte. Lui qui croyait avoir perdu ses ressentit depuis le départ de...- seul le désir l'animait, et la haine faisait battre son coeur. Cet organe qui s'était décroché pour tomber dans son ventre. Mais c'était du vent, tout ça, des ressentis qui explosaient sitôt qu'on les gonflait. Sîtot qu'on les usait...
C'était un peu comme des sentiments-jetables.
Pourquoi ne s'était-il pas levé pour embrasser passionnément la joue de Munakata avec son poing ? Ah oui... ces mots lui avait ôtés son souffle.
Ça le déprimait.
Il tendit les doigts et attrapa le paquet de clope du brun, prenant la dernière. Bien que son paquet à lui était toujours rempli. Pourquoi donc ?
C'était ce que s'était demandé le capitaine en revenant de sa douche froide. Il s'était penché pour ramasser ses affaires et s'habiller dans le silence... jusqu'à réaliser que le parfum que Suoh fumait était le siens. Ça le fit frémir, étrangement.
- ... C'était ma dernière. Avait-il soupiré, lassé. J'croyais que t'aimais pas les miennes.
- J'croyais aussi.
Silence... lourd de sens. Les deux yeux ne se quittèrent à cet instant.
- Tiens.
Mikoto lui tendit son paquet de clope - le siens, cette fois, comme sorte de compensation.
Munakata explosa,
- Ta putain d'odeur me colle déjà à la peau, j'veux pas qu'elle me colle au palais en plus, tch. Il détourna son visage à la fin de la phrase, dédaigneux.
Trop de refoulement. Ça allait finir par le rendre lunatique, tout ça, et Mikoto aurait raison de lui. Il voulait l'oublier, il voulait s'oublier. Suoh, tu cognais dans sa tête, tu palpitait sous sa peau. Tu voulais encore aller saturer l'air de ses poumons ?
Ça défaillait, dans la tête du brun. Il venait de jurer, déjà, ça lui ressemblait pas...
Le Roi Rouge se redressa sur ses genoux -sur le lit-, il tendit son bras jusqu'à ce que sa main plonge dans les cheveux de jais, aux nuances bleutées. Et sans délicatesse, l'attira à lui.
- Je vais rectifier ça.
Profitant de la surprise pour glisser sa langue directement dans l'ouverture des lèvres du Bleu.
Munakata n'eut même pas le temps de prendre une goulée d'air -déjà que son pouls était affolé. Il sentit le goût des clopes de Suoh amalgamé aux siennes envahir ses sens. Le désorientant. Ça le tuait.
Il le tuait.
Deux sillons transparents débordèrent de ses yeux sans prévenir. Suoh, quel animal étais-tu devenu? Pour te reculer, rompant le lien de salive autant que tu venais de rompre son coeur à ce moment. Comment avait fait Totsuka pour te rendre ainsi? Pour que tu regardes, presque imperturbable, les larmes de Reisi.
Choqué, abusé, désabusé. Ce dernier ferma les yeux en se reculant lentement, un peu paumé, un peu groggy. Il ne sécha même pas les traîtresses salées. Se détournant juste, vidé, comme si ce baiser venait de lui ôter son dernier souffle.
- Ouais... A plus, Suoh.
Il prononça sans même s'entendre, prenant sa veste avant de se diriger d'une démarche fantomatique jusqu'à la sortie.
Et c'est seulement maintenant que le coeur de Suoh... se serra. Comme si le souffle qu'il venait d'aspirer à Munakata anima son coeur le temps d'une pulsation.
Le temps d'un baiser.
Son coeur continua à se serrer, mais Munakata ne revenait toujours pas.
Il grimace, fissurant le marbre si parfait de ses traits, si placide d'habitude.
Mikoto entama un premier pas, un deuxième. Puis sortit pieds nus de la chambre d'hôtel, il se dépêcha. La carcasse de brun se trouvait encore au bout du hall.
- REISI.
L'interpellé s'arrêta, bizarrement. Encore plus bizarre, il se retourna.
Le Roi Rouge s'approcha de lui, le visage plus aussi neutre que d'habitude. Au contraire de celui de Munakata qui était forgé dans de la glace. Mais...non, il n'y avait autant de froideur qui se dégageait de lui, pourtant...
- Suoh. Tu sembles dépité.
- ... tu sembles refroidi.
Son ton de réplique n'était plus aussi claquant. Mais plus fatigué qu'autre chose.
Reisi lui sourit, un sourire fade mais... compatissant? Suoh sentit son sang ne faire qu'un tour. Avait-il réellement pitié de lui? Il avait juste envie de lui écorcher son sourire de ses lèvres, là et...
...hé? Munakata venait d'apposer ses lèvres sur les siennes? Mais... Le baiser était tellement léger, tellement doux que le rouge ne le réalisa tout de suite.
Quelque part, il était aussi réconfortant, ce baiser. Peut-être familier aussi...
C'était de l'amour, non?... Pourquoi ?
Le Bleu se recula puis étira son sourire en un plus rassurant - et assuré aussi. Visiblement, l'étonnement lisible sur le visage de Mikoto devait être épique.
- A la prochaine fois, Suoh.
Et il le laissa là, au milieu du hall de l'hôtel, paumé comme un con qu'il était. Mikoto était déchiré entre la crainte et l'horreur. Il ne savait si Reisi venait de lui poser un ultimatum, ou si ses sentiments étaient sérieux? Il ne savait s'il avait asséché tous ses ressentit au point où le Roi ne ressentait plus rien pour lui... Sauf de la sympathie? Il était perdu. Perdu. Et avait une putain de frousse qui grandissait en lui.
Il se passa la main sur le visage, comme pour tenter de laver la face des sentiments qui lui picotaient les traits du visage, qui lui dérouillait les zygomates. Car oui, un sourire venait de naître. Un sourire attendrit, attristé.
Un sourire atteint.
...
T_T j'aime pas trop la fin, pour ça que j'ai pensé me rattraper par la suite d'un autre OS. Si vraiment y'aura un -pas sûr, j'suis trop putain de flemmarde- je pense qu'il se portera sur un souvenir de Mikoto & Totsuka ensemble (c'mon couple preeef)
pis c'tout, merci de m'avoir lu, rien que ça, ça me fait trop plaisir (l)
