Chapitre 1 :

Poe s'affala sur son vieux canapé. Il était exténué. Plus de trois ans après la dissolution du Premier-Ordre et le retour de la paix, la République lui offrait enfin un travail de rêve et surtout, un travail très généreusement rémunéré. Pas que son rôle au sein de la Résistance lui déplaisait, mais à l'époque, il ne vivait que de quelques économies. Lorsqu'il avait reçu le message lui indiquant qu'il avait été choisi, parmi tous les pilotes de la République et de la Résistance, pour instruire au sein de la nouvelle académie de pilotage, inaugurée depuis peu sur une des plus belles planètes de la galaxie, son cœur avait failli exploser dans sa poitrine.

Job en or, cadre de vie paradisiaque et train de vie plus que confortable. A trente cinq ans, Poe allait enfin pouvoir souffler et surtout se reposer. Le pilotage était un art dur, qui fatiguait énormément le corps. Et le sien commençait à montrer des signes de faiblesses. Pourtant, Poe ne pouvait pas ignorer une certaine incompréhension parmi son entourage proche. Beaucoup le voyait devenir un pilote important au sein de l'armée active de la République, d'autres le voyaient déjà entrer en politique. Le plus difficile à convaincre fut sûrement son petit-ami. Fils d'un sénateur, élevé dans un milieu aisé où personne ne lui avait jamais rien refusé, son compagnon avait eu du mal à accepter son choix – s'il l'avait enfin accepté.

Poe soupira en se remémorant la dispute qu'ils avaient eu à ce sujet. Il l'aimait bien et apprécié de vivre avec lui depuis plus d'un an, mais Poe avait espéré ce poste et se félicitait d'avoir été choisi. Son compagnon l'avait alors très mal pris et un terrible orage était survenu au sein de leur couple. Au point que Poe était rentré dans le petit appartement qu'il avait à Coruscant. Depuis, Poe n'avait pas vraiment de nouvelles et avait commencé son déménagement.

Il avait finit de fermer les derniers cartons. Il ne restait plus que lui, son vieux canapé et cinq cartons. Exténué, il ferma un instant les yeux. Lorsqu'il les rouvrit, il faisait nuit sur la ville-planète. Il ronchonna contre lui-même. Il s'était assoupi plusieurs heures alors qu'il avait encore à faire en ville. Malgré la fatigue, il prit deux cartons et sortit sur le toit, là où l'attendait son petit vaisseau personnel. Il chargea les boîtes puis retourna vers son appartement. En sortant de l'ascenseur, il fut surpris par des éclats de voix. Son immeuble était pourtant très calme. Il s'arrêta brusquement en apercevant des agents de la République devant son appartement, la porte était restée ouverte.

« -Poe Dameron?

-Qui le demande ?

-Agent de Police Norma. Vous êtes en état d'arrestation, vous pouvez garder le silence jusqu'à votre interrogatoire. » lui indiqua un homme blond alors que deux de ses collègues encerclaient Poe.

« -Pardon ? Vous devez faire erreur. Je peux savoir de quoi vous parlez ?

-Du meurtre du sénateur Howard et de l'agression de son fils.

-Terence ? » demanda Poe, choqué d'entendre parler de son petit-ami. « Je n'ai rien fait, je n'ai pas vu Terence Howard depuis des jours ! »

Poe tenta de se dégager mais un quatrième agent de police sortit de son appartement. Il tenait un sac transparent contenant un large couteau que Poe n'avait jamais vu. Il entendit l'agent affirmait qu'il s'agissait du même type d'arme ayant été utilisé contre la famille Howard. Poe voulut protester mais deux paires de bras puissants l'attrapèrent et le tirèrent vers l'extérieur. Malgré ses protestations, il fut emmené sans ménagement jusqu'à une petite cellule de détention.

Là, la porte se referma derrière lui et étouffa ses cris indignés et choqués. Poe fut incapable de dire durant combien de temps il cria son innocence et ses appels à l'aide. Après ce qui lui sembla être de trop nombreuses heures, il s'assit à même le sol et attendit que la porte s'ouvre enfin sur quelqu'un qui lui expliquerait que tout ceci n'était qu'une terrible méprise. Jamais il n'aurait fait de mal à son petit-ami et encore moins à son père, célèbre sénateur et ami proche de Leia Organa. La porte finit par s'ouvrir sur l'agent Norma. Le policier tira une chaise et s'y assit avant d'indiquer à Poe que le jour venait de se lever.

« -J'aimerais savoir ce qui vous a poussé à tuer le sénateur et à agresser son fils. J'ai pu comprendre que vous aviez une relation avec Terence Howard depuis un an mais qu'une violente dispute avait éclaté dans votre couple. Expliquez-moi.

-Je n'ai rien fait. Terence n'a pas apprécié que j'accepte un poste loin de Coruscant. On s'est disputé et je suis rentré chez moi.

-Une dispute peut être un mobile, monsieur Dameron. » affirma l'agent de police.

« -Je vous dis que je n'ai pas commis ce crime.

-Alors pourquoi avons-nous retrouvé l'arme du crime chez vous ainsi que votre ADN sur les lieux ?

-Je n'en sais rien. » avoua Poe. « Je veux un avocat. J'ai le droit à un avocat ?

-Vous pouvez mais on sait tous que seuls les coupables ont besoin de ce genre d'aide. » déclara l'agent avant de repartir.

Poe se retrouva à nouveau seul dans sa petite cellule. Il grogna de frustration. Cet agent de police ne semblait pas le croire et s'il disait vrai, Poe ne pouvait en aucun cas expliquer la présence de l'arme du crime chez lui... après un petit moment, la porte s'ouvrit à nouveau. Poe se figea en voyant s'avancer Leia Organa. Elle s'installa silencieusement sur la chaise laissée par l'agent Norma puis attendit que la porte se referme. Une fois la porte refermée, Poe se leva et s'avança vers l'ancienne général. Mais elle le coupa d'un petit geste de la main :

« -Je sais. Je te crois, Poe. Tu ne pourrais pas faire de mal à qui que ce soit. Je regrette de ne pas pouvoir t'aider... si seulement j'avais gardé mon influence au sénat...

-Vous ne pouvez pas vous en vouloir si la République vous a tourné le dos. Beaucoup n'ont pas compris comment votre fils est devenu le bras armé de Snoke. » lui dit Poe, comprenant où la femme voulait en venir.

« -J'ai pourtant cessé d'espérer le retour de mon fils lorsque Han est mort... Poe, j'aimerais t'aider plus que cela mais l'agent Norma m'a expliqué toutes les preuves contre toi. Mais je peux te dire que le procureur de la République prépare un marché à passer avec toi. Terence a indiqué qu'il n'avait pas vu son agresseur et paraissait choqué d'apprendre ton éventuelle implication. Je suis venue te dire que je te soutiendrais quoi qu'il arrive. Tu es comme mon fils, Poe.

-Leia, je vous remercie de votre aide. Je vous jure que je n'ai rien fait à Terence ou à son père... »

Poe fut coupé par l'ouverture de la porte. L'agent Norma fit signe à Leia Organa qu'il était temps pour elle de quitter la cellule. Après un dernier regard vers Poe, elle disparut dans le couloir alors que la porte se refermait pour laisser Poe avec sa solitude.

Poe fut réveillé par le bruit de la porte de sa cellule. Il se releva difficilement alors que l'agent Norma entrait, suivi de près par un homme que Poe reconnut comme étant le Procureur de la République. Ce dernier lui indiqua d'une voix terne que toutes les preuves l'accusaient. Un procès reviendrait à le ruiner et à finalement le condamner à la peine capitale. Poe tenta alors de ne pas montrer son désarroi alors que le Procureur lui tendait un dossier avec tous les chefs d'accusations et les preuves contre lui.

« -Leia Organa a plaidé vaillamment votre cause. Elle nous a rappelé que vous êtes un héro contre l'ancienne oppression du Premier-Ordre et que vous êtes à l'origine de la destruction d'une arme de destruction massive ayant causé la perte d'une planète entière.

-Si c'était à refaire, je referais exploser StarKiller.

-J'en suis conscient. C'est pourquoi, après une journée de dur labeur, mon bureau n'a trouvé qu'une seule solution possible à votre arrestation et au meurtre du sénateur Howard.

-Leia m'a parlé d'un marché.

-Exact. Plaidez coupable, vous avez perdu votre sang froid à cause d'une histoire sentimentale. La Cours acceptera de vous condamner à une peine de quinze ans. Cela vous évite la ruine et la mort.

-Mais je suis innocent ! » s'écria Poe, choqué de sa proposition. Mais l'agent Norma lui indiqua que tout le dossier était en sa défaveur. « Je suis victime d'un complot, il n'y a pas d'autres explications. Soumettez-moi à un interrogatoire jedi. Luke Skywalker ou Rey pourront vous certifier que je suis innocent.

-Malheureusement, nos deux jedis sont en mission à l'autre bout de la galaxie. Nous ne pouvons pas les faire revenir. Vous devez accepter ce marché, monsieur Dameron. »

Poe ne répondit pas tout de suite. Ses yeux se baissèrent et fixèrent longuement le dossier qu'il tenait dans ses mains. Il pouvait peut être encore se défaire de cette mauvaise situation s'il acceptait ce marché et s'il pouvait voir un avocat, n'importe lequel. Il ne pouvait pas risquer un procès publique où tout jouait contre lui mais il ne pouvait pas rester quinze ans dans la prison de Corruscant.

Il finit par accepter le marché du procureur à contre cœur. L'homme lui tendit un papier à signer, ce qu'il fit machinalement. Poe regarda le procureur rangeait ses papiers puis tourner des talons. Il lui demanda alors s'il pouvait enfin voir un avocat. Le procureur eut un petit haussement d'épaule avant de se retourner vers lui.

« -J'ai bien peur que cela soit impossible, monsieur Dameron. La navette pour Oz n'attendait plus que vous. »

Poe voulut se précipiter vers le procureur mais l'agent Norma le frappa violemment au ventre. L'ancien pilote de la Résistance tomba au sol alors que son cerveau tentait d'enregistrer l'information qu'il venait d'entendre. Il n'avait jamais été question de la planète pénitencière de Oz. Plus que toutes les autres prisons de la galaxie, elle était la plus redoutée. C'est sur cette planète dévastée autrefois par des armes chimiques que la République envoyé depuis quelques années les pires criminels qu'elle ne pouvait pas condamner à la peine capitale. Et c'est là-bas qu'une grande partie des officiers du Premier-Ordre avait atterri à la fin de la guerre.

Sous le choc, Poe se laissa tirer hors de sa cellule. On le menotta, les mains dans le dos, puis on le conduisit à travers une multitude de couloirs. Une fois à l'extérieur, sur le toit, il vit qu'une navette sombre attendait, prête à décoller. Là, des droïdes prirent le relais et l'attachèrent dans un coin de la soute. Il avait déjà vu ces droïdes à l'action. Ils n'avaient rien à voir avec le reste des robots conçus dans la galaxie. Eux étaient faits pour maîtriser les êtres les plus violents et les plus imprévisibles. Poe ferma les yeux lorsqu'il sentit la navette prendre de l'altitude. Il avait envie de vomir. Il ouvrit à nouveau les yeux tandis que la navette passait en hyperespace.

Un droïde protocolaire s'avança alors vers lui et lui expliqua d'une voix métallique qu'il allait recevoir un matricule, tatoué sur sa peau, et une injection pour permettre aux « Créateurs » de le géolocaliser sur Oz. Abattu, Poe se laissa faire, telle une poupée en chiffon. Il grimaça lorsque la grosse aiguille pénétra son cou et gémit lorsque le tatouage en forme de code barre s'incrusta sur la peau fine de son avant bras. Après quoi, les droïdes l'encerclèrent et lui retirèrent ses liens. Le droïde protocolaire lui tendit un petit tas de vêtements et lui demanda de se changer. Poe hésita un instant et reçu un coup d'une matraque électrique. Les vêtements des prisonniers de Oz étaient assez fins et d'une couleur orange, très criarde. Trop au goût de Poe.

L'ancien pilote de la Résistance passa de longues heures à attendre la fin du voyage. Il soupira presque de soulagement en attendant les moteurs ralentir. Il n'avait pas mangé ni bu depuis son arrestation. Le droïde protocolaire semble s'en apercevoir et lui tendit un verre, dont il but le liquide d'une traite. Ce qu'il regretta presque aussitôt. Le goût amer de la boisson n'avait rien d'agréable et il fut immédiatement victime de vertige. Il sentit un droïde le soulever et le déplacer. Sa vision se troubla mais il se rendit compte qu'on l'emmenait dans une autre partie de la navette. L'air frais fouetta son visage et emmêla ses boucles brunes alors qu'on le déposait dans une sorte de boite.

Le droïde protocolaire programma la capsule puis referma le socle. La capsule dans lequel était drogué Poe tomba ensuite en chute libre au dessus d'un immense désert avant de s'activer. Ses petits moteurs ronronnèrent et prirent la direction du sud. Au loin, le droïde observa la manœuvre et se rendit compte que la capsule prenait la mauvaise direction. Tartare, la ville principale de la planète, où se posait toutes les capsules des nouveaux prisonniers, se trouvaient bien plus au nord. À l'horizon, le droïde aperçut également une tempête de sable se formait. Pourtant, il n'était pas programmé pour venir en aide aux prisonniers et referma la rampe d'accès du vaisseau.

Dans sa capsule, Poe luttait pour rester éveillé. Les effets de la drogue se dissipèrent lorsqu'il sentit la taule autour de lui vibrait dangereusement. Le choc de l'impact contre le sol le fit hurler de douleur avant de lui faire perdre connaissance. Lorsqu'il reprit conscience, Poe se retrouva allongé sur un sable brûlant, le bras bien trop douloureux pour le bouger. Cela lui rappela un instant son crash sur la planète de Jakku, lorsque Finn l'avait aidé à s'évader du Finalizer. Mais contrairement à ce crash-là, Poe était blessé et une tempête se rapprochait très rapidement sur lui. Il se retourna pour voir où se trouvait la capsule qui l'avait amené jusqu'ici. Cette dernière se trouvait à plusieurs mètres de lui, entourée d'étranges créatures – des araignées métalliques – qui la dévoraient entièrement.

Comprenant qu'il était pour lui impossible de se protéger à l'intérieur de l'engin, il cacha son visage sous son tee-shirt, prêt à faire face à la tempête de sable qui venait droit dans sa direction. Le vent siffla violemment autour de lui. Son bras paralysé par une atroce douleur, Poe décida qu'il valait mieux pour lui de ne pas rester là. Il marcha difficilement contre les rafales de vents et le sable qui fouettait son visage. Il serra les dents à chaque mètres gagnés. Son bras lui faisait atrocement mal, il avait toujours aussi faim et soif et la tempête l'aveuglait. Poe grimpa avec hargne une dune avant de trébucher à son sommet. Il roula sur de longs mètres jusqu'à s'arrêter contre une forme dure.

Sonné par le choc, Poe n'aperçut qu'une imposante masse sombre se dressait au-dessus de lui. Il sentit une puissante poigne encerclée son corps puis ce dernier se soulevait du sol. Affaiblit, Poe perdit une nouvelle fois connaissance alors que la chose l'emmenait rapidement à travers les rafales de vent.

Voila voilà le premier chapitre !

J'espère qu'il vous a plu. Merci de laisser tous pleins de reviews pour me donner vos premières impressions ! Ça m'aidera à écrire la suite ^^

Kylo arrive dans le prochain chapitre et vous pourrez découvrir qu'elle est la chose sombre que Poe rencontre dans cette tempête ! Et dites, Poe est-il innocent ou coupable ?

bisous