Premier chapitre, à vous de voire. (review ?)
Sinon évidemment tous les persos sont à Rowling et rien qu'à elle à part quelques uns par si par là.
Juillet semblait prendre un plaisir certain à s'éterniser, laissant James Potter sans nouvelles de ses amis de Poudlard, l'école de sorcellerie où il venait de terminer sa 5ème année. Aucune lettre ne lui était parvenue, mais il n'en voulait absolument à personne car tous l'avaient prévenu de leur impossibilité à écrire au court du mois de juillet, avant qu'ils ne se séparent, à la gare de King Kross. Sirius Black restait tout le mois chez sa mère, dans le nord de l'Irlande. Ses parents étaient séparés, son père sorcier, sa mère moldue. Chez elle, il n'y avait pas de service de hiboux postaux et sa vieille chouette Hérodias étant récemment morte de sa belle mort, il serait couper du monde des sorciers. Remus Lupin, quant à lui, loup-garou de son état, entreprenait un stage dans un hôpital réputé d'Ecosse pour apprendre à se maîtriser quelques peu lors des nuits de pleine lune. L'isolement du sujet faisait parti de la thérapie. Lily Evans, elle, ne possédait pas de hiboux et partait pour un long voyage au Pérou avec ses parents moldus. Enfin, Peter Pettigrow, lui, comme tous les étés, restait chez lui où un père quelques peu tyrannique refusait qu'il n'entretienne de liens avec ces relations « plus que douteuses ». En effet, le clans des maraudeurs – comme ils aiment se nommer – s'était fait excessivement mal voire par ce sorcier fier de sa famille, de sa lignée et de son importance sociale.
Faute de pouvoir joindre Remus et Peter, James ne préférait écrire à personne. Il restait chez lui, avec son mère, ne voyant que peu son père, trop occupé par ses affaires. Il n'attendait qu'une chose : la lettre de Poudlard et l'heureux jour où il irait chercher ses fournitures sur le chemin de traverse. Cela signifiait qu'il reverrait ces amis.
Sur le lit de sa chambre, il rêvassait, s'imaginant leur retrouvailles.
Sa mère entra doucement, après avoir frappé. C'était une femme grande et fine, aux gestes et traits doux et calmes. Mais malgré cet aspect mesuré et serein, elle possédait tout de même un tempérament vif qui, si elle était contrariée, pouvait se révéler rapidement agressif. James ne le savait que trop bien, il était du même bois. Toute sa personnalité et son physique semblait tenir uniquement de sa mère, jusqu'à ses yeux noir de geai, gouffres insondables ou se noyaient tous ceux qui le confrontaient. Son père était aussi inexistant dans sa vie que dans sa chaire. Elle s'assit sur le rebord du lit et caressa les cheveux sauvages de son fils et murmura :
- Jimmy, ça te dirait d'aller te promener sur le chemin de traverse, cette après-midi ? C'est bientôt ton anniversaire, dans quelques jours à peine, et je ne passerai outre ton cadeaux pour rien au monde.
- James tourna lentement la tête vers sa mère, lui sourit tendrement et, faisant ce qu'il n'eut jamais voulu que quelqu'un d'autre ne le vit faire, se blottit contre elle.
- Quand tu veux…
Le lama cracha au visage de Pétunia. Non, décidément, la photo ne serait pas facile à réaliser. L'animal avait l'air d'avoir pris définitivement en grippe la sœur de Lily, ce qu'elle comprenait d'ailleurs parfaitement.
- Peut-être vaut-il mieux ne pas insister tenta-t-elle, mi-amusée mi-exaspérée devant le burlesque de la situation.
Un regard meurtrier de sa sœur lui fit comprendre qu'elle n'était pas décidé à abandonner. La sotte était partagée entre le sentiment de profond dégoût qu'elle éprouvait envers l'animal et l'idée de pouvoir étaler, à la rentrée, devant un public admiratif, des photos où elles tiendrait des poses de belle aventurière à dos de lama, dans ce costume beige que Lily trouvait par ailleurs relativement ridicule. Ne joue pas les vampes qui veut. Elle jeta un regard désespéré à ces parents qui répondirent par un haussement d'épaules commun qui semblait dire « Sois gentille avec ta sœur, elle passe seulement une drôle de période ! ». Elle reprit l'appareil photo.
- Je pourrais faire bouger l'image dans la photo, si vous voulez, proposa-t-elle tranquillement en réglant l'objectif.
Pétunia, qui avait enfin réussit à chevaucher le lama, laissa échapper un petit cri et bascula de l'animal qui semblait préférer regarder le paysage en ruminant plutôt que de se soucier de la jeune fille pourtant perturbatrice.
- Si tu fais ça, bégaya-t-elle, je te jure que…
- Oh, soupira Lily, s'était simplement une proposition…
- Hum, c'est vrai que ce n'est pas très raisonnable, ma Lilyta, ajouta le père, mais moi, je rêve de me voire en photo bougeante à dos de lama :
Il enfourcha d'un bond l'animal et, avant que se dernier ne réalise ce qui se passe, Lily avait pris une photo avec son appareil sorcier.
Pétunia, profondément vexée par la vitesse à laquelle son père s'était fait prendre en photo, déclara qu'elle préférait que la séance soit remise au lendemain. Lily soupira. A ce rythme là, il y aurait une heure de séance photo-tentative par jour et jamais de photos à la clef.
Le soir, après avoir installer le campement avec les guides, Lily s'éloigna et s'assit sur une pierre. La nuit tombait. De là où elle était, elle surplombait les paysages d'Amérique Latine. C'était sûrement le plus beau voyage qu'elle avait fait et ne ferait de sa vie. Pourtant, son esprit était ailleurs. Elle repensait à ses amis, James, Sirius, Remus et Peter. Elle les Elle les aimait tant, chacun à leur manière, chacun pour ce qu'il était, mais tous avaient une place dans son cœur.
- Inspirez, expirez ! Et maintenant, que faites vous quand vous senter votre transformation proche ?
- Je respire, je me calme et je tache de me concentrer pour retenir mes instincts, récita Remus d'une voix monocorde.
- Très bien, jeune ami ! Votre assiduité à apprendre la théorie me ravie ! J'en suis tout enjoué ! Je suis persuadé que vous serez l'un des meilleurs sujets lors de la pratique ! Vous êtes un des plus jeunes pensionnaires mais vous rivalisez avec beaucoup d'adultes pour votre maturité, votre lucidité et votre application ! J'apprécie particulièrement aussi l'entreint et le dynamisme que vous confère votre jeunesse ! Vous êtes aussi dans de bonnes conditions physiques, robuste mais souple et leste, de bonne taille et des os solides, ce qui est très important pour les pleines lunes un peu dures ! Bref, vous présentez toutes les qualités que vos 16 ans peuvent vous apporter ! Réellement, mon cher Lupin, vous êtes une personne de qualité et j'espère que votre différence ne vous handicapera jamais dans votre vie professionnelle comme sentimentale ! Sur ce, je vous laisse vous reposer et vous pourrez, dans quelques heures, descendre pour vous restaurer en compagnie de vos camarades de la belle et fière maison de soins qu'est Saint Lupio-Fergeant-des-quatre-Ecosses !
Le docteur Jispinus sortit sans relâcher son sourire d'un seul degré.
Remus était enfin seul dans sa modeste chambre. Le centre n'était, dans l'ensemble, pas désagréable : la nourriture était délicieuse, le personnel toujours sympathique et dispos, les heures creuses pouvaient être comblées par les nombreux loisirs existants et le docteur Jispinus était toujours gentil et distrayant. Remus s'était vite habitué à ses longs bavardages et le docteur semblait l'apprécier tout particulièrement, mais il n'était pas persuadé de l'efficacité des méthodes. Non pas que Jispinus fut un charlatan ! Il semblait au contraire mener de réelles études peu lucratives sur le cas des loup-garou. Mais Remus ne voyait pas l'utilité de répéter inlassablement des théories superficielles, pour faire l'objet, en fin de séjour, lors de la pleine lune, d'une étude sur les comportements d'un loup-garou se transformant après le stage.
Il se languissait de ses amis : James, un peu lunaire, un peu farouche, Sirius, provocant et souvent grande-gueule, Lily, toujours douce et subtile et Peter, un peu simplet, un peu soumis mais toujours disposé à aider et à être utile. Et c'était de ces fous fantasques et géniaux dont on voulait le priver pendant un mois ? L'idée était dure, mais il fallait s'y résigner. C'était un Gryffondor né, ce mois, il l'affronterai sans peine jusqu'au bout.
- Miroir, mon beau miroir, murmura Sirius dans sa salle de bain, est-ce que j'ai une chance de plaire ?
- Si elle aime les cheveux long et les yeux bleus, certainement, répondit son reflet sorcier qui donnait fréquemment son avis personnel.
Sirius se donna un dernier coup de peigne, remis sa veste en place et essuya une petite trace sur son jeans. Il repartait à la chasse à l'amourette. Sur ce sujet, il n'était pas forcément très sage. Certains l'accusaient même d'être frivole. Il assumait. De toute façon, chaque maraudeur s'était forgé une réputation honorable en la matière. La jeune fille dont il était question était une moldue, voisine de sa mère, qui du haut de ses 13 ans, avait plu au jeune sorcier. S'il savait dans son for intérieur qu'il n'était pas réellement amoureux, il la trouvait relativement jolie et sympathique. Et puis il s'ennuyait, elle était distrayante.
Une fois qu'il se sentit fin prêt, il sortit de la salle de bain, dévalla les escalier et lança à la cantonade :
- Je sors, m'man !
Peut importait la réponse. Sa situation était à l'opposée de celle de Peter. Il faisait à peu de chose près, ce qu'il voulait. Seule contrainte : rentrer un jour, histoire de prévenir qu'il était toujours sur terre et accessoirement, ne pas rater le Ferri pour rentrer en angleterre.
Il franchit donc le seuil de la maison en toute liberté et claqua la porte derrière lui.
C'était un petit village d'Irlande, peu vivant, en pleine campagne.
La petite ingénue aimait les fleurs, se rappela Sirius, plus particulièrement les violettes, mêmes petites. D'un bond, il passa le muret d'un champ et chercha quelques instants des yeux le végétal en question. Ne trouvant pas, il saisit un simple pissenlit et sortit sa baguette pour le modifier. Il avait pris des jours entier à confectionner une poche subtilement cachée dans sa veste en cuire et aussi –et là avait résidé la difficulté – très pratique.
Dans sa tâche, il fallait mêler botanique, métamorphose et… sens artistique. Après quelques formules, le pissenlit avait tout l'air d'une violette… un peu grosse peut-être. Un dernier coup de baguette résolu le problème.
Reprenant son chemin, il trouva enfin la jeune Jane à qui revenaient toutes ses attentions. Sirius avait une réelle carrure à son âge mais la différence de taille et l'air innocent de la demoiselle donnait l'impression que le sorcier se tenait à côté d'une fillette.
Après quelques paroles délicates et une violette bien placée, Jane se trouvait à l'abris de son bras droit, serrée contre lui. Mais Sirius pensait à autre chose. Dans son manteau, il sentait sa baguette, côté gauche, côté du cœur. Il pensait à son vrai monde : celui de la sorcellerie et à tous les gens qui s'y rattachaient. S'il jouait avec l'amour, il ne connaissait que trop bien l'amitié. Il attendait patiemment le mois d'août et le retour chez son père et les sorciers.
- Peter ! Viens te montrer à ton père !
- Oui père, j'arrive.
- Je trouve que ta mère te chochotte trop, mon fils. Tu as 16 ans à présent. Elle fait de toi un lâche, une simple moitié d'homme par sa douceur et ces cajoleries. Que deviens-tu à force de la voire ? Qu'espère-t-elle te voire devenir ? Qu'espère-tu, toi, devenir ? Dès que tu as peur, tu t'enfuies vers elle. Dès que tu as faim, soif, chaud, froid ! Et cela fait de toi un mouflet fragile et impuissant. J'ai donc décidé de t'éloigner de sa néfaste influence pour t'emmener vivre hors de ce manoir, dans la maison que j'occupe quand je suis trop souvent au ministère.
- …
- Ce que je veux dire par tout cela et que tu pars demain, avec moi, vivre à Londres.
- Mais père …
- Quoi ? Ne me dis pas qu'elle t'as corrompu au point que tu ne veuilles plus partir ! Je suis prêt à t'éloigner définitivement d'elle et à t'élever seul, pour faire de toi un fils digne.
- Vous ne voulez plus jamais que je revoie maman ? sanglota Peter affolé et désespéré.
- Maman ? Et c'est toi, mon fils, qui l'appelle encore par cela ? Oui… il faut absolument que je te retire au plus vite de son emprise. Comme il faut que je te retire de l'emprise de cette bande de vaut-rien que tu as l'air d'avoir l'audace d'admirer !
- Mais qui aurai-je comme ami ?
- Reste dans mon sillage et tu côtoieras les plus grands, ceux qui occupent les plus belles places du ministères et qui se battent pour faire régner la justice et combattre les plus puissants mages noirs même s'il faut pour cela employer la force et servir la violence, quitte à sacrifier des vies. Les justes causes ont carte blanche. Satis Croupton a un fils qui doit avoir quelques années de plus que toi, par exemple.
- N'irai-je donc plus à Poudlard ?
- Si, bien sûr que tu continueras à y aller ! C'est la plus grande école de sorcellerie qui soit. Et tu as atterrit à Gryffondor, comme ton père ! Cela prouve que tu es plus que ce que tu ne sembles être. Vas préparer tes affaires, je t'emmène demain à l'aube !
Son père parti, Peter éclata en sanglots. Il n'allait plus revoir sa mère de si longtemps ! Et ce père éternellement solennel qui ne comprenait pas que c'était lui qui affaiblissait son fils, qu'à force de l'écraser, de l'humilier et de la blâmer, il n'en faisait que l'ombre de ce qu'il allait devenir. Sa mère, elle, avait compris, 16 ans plus tôt, à la clinique, que ce garçon chétif et tremblant aurait besoin de soin, de tendresse et d'amour, pas de vouvoiement, de discours gonflés de suffisance et autre prétention. Cela, elle était loin d'avoir pu totalement lui donner. Il n'avait révélé ses pouvoirs magique qu'à l'âge de cinq ans et demi, ce qui avait mis furieux son père qui ne rêvait que d'un fils grand, fier et fort comme lui. Le garçon était de petite taille et assez gros. Maladif, il préférait largement la chaleur et les « mon petit Peter » de sa mère aux « fils ! » de son père.
Il repensait à ses amis de Poudlard. Comme ils les enviait ! James et Sirius était de grande taille et Remus, sans être réellement large, avait une carrure de jeune premier. Quand à Lily, elle avait une présence incroyable, elle était rayonnante. Ils auraient pu le mépriser, lui, le petit nain presque difforme qui les suivait, mais non, ils le traitait parfaitement d'égal à égal, appréciant son humour et sa prévenance et lui avaient montré à maintes reprises qu'aussi insignifiant soit-il, i létait cher à leur yeux. Il le prenait sûrement pour quelqu'un d'un peu simplet, il ne l'était pas réellement, simplement atrophié par ce père trop pesant.
Ce dernier ne voulait pas qu'il les côtoie une année de plus mais il resterait digne, il ne les quitterait pas.
