Des femmes, Edward Newgate en aimer beaucoup. Très souvent le temps d'une nuit comme il en est de coutume dans la vie d'un pirate. Mais parmi ses nombreuses amantes d'un soir, il y en à une dont il n'a pu se défaire. Elle était son amie, son alliée, sa confidente, sa soeur par alliance mais surtout son amante. Ses pensées à son sujet l'égarait toujours vers un souvenir de son visage aux contours qu'il aurait pu dessiner tellement il les connaissait par coeur. Il aurait pu faire ça pendant des heures. Et pourtant la venue d'un simple courrier mit fin aux rêveries d'un vieil homme encore debout malgré tout. L'arrivée imprévue de Shank aussi appelé le « roux » n'était rien en comparaison de ce que celui-ci s'apprêtait à lui annoncer

Elle disait tout dans celle-ci, Ses désirs, ses espoirs et aussi ses regrets. Car sa vie s'est arrêtée brutalement sur un coup de tête du destin. Il parcourt la lettre avec lenteur. Des sueurs froides ruisselaient déjà sur sa nuque massive. La surprise, le choc, l'horreur et la tristesse se mêlaient successivement sur son visage marqués par les années. Dans ses derniers écrits, elle lui ouvre son coeur comme elle ne l'avait jamais fait auparavant. Il ne lui en veut pas non. Mais l'apprendre de cette manière creuse un trou béant dans sa poitrine abîmée par les batailles. Il est malheureux et abattu même si c'est normal dans le fond, il tente de se consoler un peu en relisant sa dernière volonté dont il est devenu l'unique successeur... C'est une chose qu'elle a le plus chéri au monde après lui, quelque chose de si précieux que l'on préserve cela pendant une vie entière voir mille. Elle a écrite celle-ci comme si elle lui parlait directement. Toujours les mêmes mimiques en usant de ce surnom qui est resté avec le temps.

« Eddie »

Son diminutif à peine prononcé que viennent déjà des excuses qu'il ne veut pas entendre parce qu'il sait déjà que ce qu'il lira par la suite ne lui plaira pas. Il détestera cette lettre et ce qui suit. Les jours prochains deviendront un cancer pour lui qui se sent déjà rongé par le chagrin d'une maladie incurable et imaginaire dans sa chaire.

« Pardonne-moi »

Il se force tout de même à affronter ce qui l'attend au bout de ces maudites lignes.

« De t'annoncer ceci de façon aussi abrupte et soudaine. Au moment ou tu tient cette lettre entre tes mains, je suis partie rejoindre ce grand fou de roi des pirates que nous connaissions si bien. J'aurais vraiment aimé pouvoir te dire tout ça de vive voix et te revoir aussi... Mais la mer en a décidé autrement pour mon sort. A toi qui est et sera à jamais le seul pillier de ma vie, je te confie mon trésor le plus précieux qui soit Eddie. Car il n' y a qu'à toi que je puisse confier pareil joyaux. Je te confie les enfants que j'ai pris sous mon aile il y à bien des années maintenant. Ils sont la plus belle chose qui me soit arrivée dans ma vie avec notre rencontre. Je les ai aimés comme si ils avaient été ma chaire et mon sang. Leur sort est entre tes mains à présent. Mais j'ai confiance en toi. Je sais qu'ils sont en sécurité ici. Je quitte cette mer sans regret si ce n'est celui de ne pas avoir pu te revoir une dernière fois avant le grand voyage.

Prend soin de toi et de ta famille.

Tara Wiliams»

Sa lettre n'en dit pas plus, simple et allant à l'essentiel, Et pourtant le vide qui s'empare de son coeur à l'instant est presque aussi grand que Grand Line elle-même, Shanks ne dit rien mais observe l'homme le plus fort du monde qui ne décroche pas son regard de la lettre qu'il lui a donnée. Il ne l'a pas lue par respect pour elle et pour lui. Toutefois lui aussi à reçu une lettre de la part de Yao le bras droit de cette dernière. Il attend ainsi que son acolyte reprenne son sang froid pour lui exposer calmement la raison de sa présence.

-« Ed, tu te doute bien que je ne suis pas venu ici simplement pour te remettre sa lettre n'est-ce pas? En ce moment même les enfants de Tara attendent sur mon navire en compagnie de Ben. Quand tu te sera un peu remis, je les ferait monter à bord pour que vous fassiez connaissance tout les trois. »

Barbe Blanche ne réagit pas tout de suite. Mais pendant un instant le Roux peut sentir dans son regard que le pirate se prépare mentalement à rencontrer ses futures fils. Car les voir devant lui l'obligera à faire face à la réalité qui vient de lui éclater en pleine figure. Un faible soupir franchit le seuil de ses lèvres pincées alors qu'il se contente de hocher simplement la tête de bas en haut comme un automate. Prenant cela pour une réponse positive à sa requête, le balafré se lève et retourne sur son navire le pas et une boule d'angoisse qui se resserre au fur et à mesure qu'il s'éloigne du géant.